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Sacerdoce du Christ comme sacrement de la miséricorde divine

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par Joseph TEMGA
Grand Séminaire de Maroua - Fin cycle deThéologie 2006
  

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III.1.2. Le sacerdoce unique du Christ, Fils de Dieu

D'emblée Jésus est appelé « Fils » dans le Nouveau Testament d'une manière unique et spéciale. Sa relation avec Dieu est privée et intime aussi bien dans son être et dans sa mission publique. C'est à lui comme Fils que l'autorité est donnée ; tout lui est donnée pour qu'il le révèle aux autres (cf. Mt 11,27). En tant que Fils, en un sens unique et incommunicable, il est en même temps le Fils avec les autres. Son être et sa mission sont indissolublement liés. Ce titre de Fils, souligne en filigrane sa double nature de Fils de Dieu (condition divine ) et fils avec les autres fils (condition humaine).

Cette double appartenance totalement assumée autorise ainsi une authentique médiation. Jésus Christ n'est pas seulement un ambassadeur, un intercesseur comme les prêtres aaroniques, mais un véritable Médiateur. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'oracle du Ps 2,7 «  Tu es mon Fils, aujourd'hui moi, je t'ai engendré »(He 5,5). L'auteur veut par cette citation signifier le caractère unique de la relation du Christ avec Dieu. En tant que Fils , le Christ est accrédité auprès de son Père et donc digne de foi. Il a une relation étroite et intime avec Dieu et l'appelle « Abba » (Ga, 4,6). C'est le Fils par qui « tout a été fait et rien de ce qui est fait ne s'est fait sans lui »(Jn1,3). Il a été toujours auprès du Père.

Dès lors, la référence à la filiation divine du Christ, est pour l'auteur une preuve d'un sacerdoce unique et spécifique. Car le Christ, en tant que Fils préexistant avec Dieu, a déjà une relation intime avec Dieu son Père, première condition pour être prêtre. C'est dans ce sens que Vanhoye dit que « la filiation divine apporte au sacerdoce du Christ une détermination spécifique qui en fait un sacerdoce sans égal »38(*). Puisqu'en effet, Jésus étant Fils a un lien plus étroit avec Dieu plus que tout autre. Ainsi en tant que Fils, le Christ est mieux placé pour remplir le rôle de médiateur que requiert le sacerdoce. C'est dans ce sens que son sacerdoce a un caractère unique, de valeur inégalable ; c'est pourquoi l'auteur à travers le Ps110,4 exalte en quelque sorte le caractère extraordinaire du sacerdoce du Christ.

III.1.3. Le Christ, prêtre éternel à la manière de Melchisédech

La définition du sacerdoce du Christ, en plus de son unicité est proclamé de valeur éternelle à la manière de Melchisédech, roi de Salem. En effet, comme si la mention de la filialité du Christ ne suffisait pas, l'auteur recourt au Ps 110,4 pour proclamer Christ prêtre tout comme l'appel d'Aaron : « tu es prêtre pour l'éternité à la manière de Melchisédech »(5,6). Cette périphrase prouve que le Christ est prêtre d'une manière très différente de celle d'Aaron. l'auteur annonce d'abord la rupture de la lignée aaronique qui était sélective, répétitive, temporelle et rituelle pour fixer les yeux de ses auditeurs sur la perpétuité, la spécificité, la grandeur et le radical changement de référence.

Pour mieux asseoir ses arguments, l'auteur fit recours à la figure mystérieuse de Melchisédech de Gn 14,18-20. En effet, ce personnage mythique est présenté comme prêtre sans mentionner « ni père, ni mère, ni généalogie » avec l'importance qu'accorde l'Ancien Testament à l'origine familiale pour le sacerdoce (cf. Esd 2,62). Le texte de Gn 14 ne parle pas non plus de la naissance de Melchisédech ni de sa mort et ne lui donne donc pas de limites dans le temps. Il se contente d'évoquer la figure d'un prêtre qui participerait à l'éternité divine et serait prêtre pour toujours39(*).

Absence de généalogie, perpétuité de sacerdoce sont là, des éléments qui permettent à l'auteur de rapprocher la figure du Christ à celle de Melchisédech. Être prêtre à la manière de Melchisédech, c'est être prêtre-roi. Un roi chargé de rétablir la justice et la paix dans la Nouvelle Jérusalem et d'exécuter le jugement de Dieu. « Aller dire à Jean Baptiste, dira-t-il, ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres » (Lc 7,22). Jésus annonce ainsi l'effectivité du Royaume de Dieu, un royaume où il n'y a plus des exclus, des marginalisés, des pauvres.

Toutefois, dire du Christ qu'il est prêtre éternel à la manière de Melchisédech laisse lieu à des zones d'ombres. S'agit-il du Fils de Dieu préexistant auprès du Père ou de Jésus fils de Marie et de Joseph ou encore du Christ glorifié ? Cette interrogation a suscité autant de discussions entre les exégètes. Nous nous laissons captiver par la position d'Albert VANHOYE qui trouve que l'auteur parle du Christ glorifié. En effet, pour lui, le Fils préexistant n'a rien de commun avec l'homme et a un père : Dieu, le Père ; le Fils incarné a une mère et est de la tribu de Juda. Seul le Christ glorifié se révèle comme un homme nouveau et Fils de Dieu Éternel. « sans père, sans mère, sans généalogie » car sa résurrection a été un nouvel engendrement de sa nature humaine, dans le quel ne sont intervenus ni père humain, ni mère humaine et qui a fait de lui un « premier-né »(He1,6) sans généalogie »40(*). Et il conclut en disant : « le prêtre que préfigure Melchisédech n'est ni le Fils de Dieu dans sa préexistence, ni Jésus dans sa vie terrestre, mais c'est le Christ, Fils de Dieu, glorifié à l'issue de sa passion »41(*). Ainsi, pour l'auteur, le Christ est le véritable prêtre parfait et définitif que préfigurait la figure mystérieuse de Melchisédech. Proclamé par serment selon l'oracle du Ps 110,4 le sacerdoce du Christ est l'accomplissement du sacerdoce aaronique et donc une alliance nouvelle établie par son sang.

* 38 VANHOYE A, op. cit., p180

* 39 VANHOYE A, op. cit., p 46

* 40 VANHOYE A, op. cit., p179

* 41 Ibidem

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote