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Essai d'analyse du fonctionnement du secteur informel dans la diminution du chômage au Burundi : cas des activités informelles à  Bujumbura mairie

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par Faustin MULINDAHABI
Université Martin Luther King - Licence en gestion et administration des affaires 2010
  

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III.3. Chômage et insuffisance de revenu sur le marché du travail burundais

III.3.1. Population active et emploi

Le premier recensement général de la population au Burundi date de 1979. Les résultats de ce recensement ont donné un effectif de 4.028.420 habitants. Un 2ème recensement a été effectué 11 ans après en 1990 et les résultats indiquaient un effectif de 5.292.793 habitants avec une densité moyenne de 296 habitats/ km², elle a atteint en 2000 environ 6,7 millions d'habitants. En 2005, cette population devrait avoisiner les 7,7 millions d'habitants, selon les estimations faites par le Projet Appui à la Prise en compte des questions de Population. La population du Burundi est estimée à 10,3 millions vers 2015. Le taux de croissance de la population du Burundi avoisine 2,8% en 2005. C'est une population jeune avec une proportion de population de plus de 44% de personnes de moins de 15 ans en 2005.

Les données brutes indiquent qu'au Burundi, la population en âge d'activités, c'est à dire entre 15 et 64 ans, s'élève à 3,5 millions. Avec une population active occupée estimée à 3 321 036 par l'enquête prioritaire de 1998, le secteur structuré prend seulement 119 294 employés soit 3,5%. En cette même année, le secteur public compte 35 060 emplois permanents, tandis que le parapublic et le privé ensemble comptent 84 234 emplois permanents (Ministère de la planification du Développement et de la Reconstruction, 2003, p.118). Le secteur structuré est le secteur le plus connu.

En 2000, les emplois permanents des sous secteurs qui le composent s'élevaient à environ 97 287 repartis comme suit (CSLP-Intérimaire 2000):

- Administration publique : 35 904

- Parapublic : 27 405

- Privé : 33 978

Alors que le taux de croissance annuelle de l'emploi était estimé à 4% avant 1993, il n'a été que d'environ 2,3% ces 5 dernières années. Ce taux de croissance est sans doute inférieur à celui de la demande de l'emploi dans le secteur à considérer. Il suffit de considérer uniquement que le taux de croissance moyen des effectifs de l'enseignement secondaire sur la même période est de 3,7% et celui de l'enseignement supérieur de 3,1% (CSLP-Intérimaire 2000).

S'agissant de la population inactive, elle représente au niveau national environ 12,1% de la population en âge d'activité (population de 15 à 64 ans). En Mairie de Bujumbura, elle est estimée à 31,5% et à 10,9% dans le Reste du pays. Parmi la population au chômage, 90,0 % évoquent comme raison majeure du chômage le manque de travail. Cette raison reste importante aussi bien à Bujumbura-Mairie que dans les autres régions (94,6 % en Mairie de Bujumbura contre 85,1% dans le Reste du pays). Quant à la proportion de la population économiquement inactive observée, elle est surtout liée à une très forte proportion d'étudiants/élèves que ce soit en Mairie de Bujumbura ou dans le Reste du pays. En effet, au niveau national, 66,8% de la population économiquement inactive est constituée de cette dernière catégorie. En Mairie de Bujumbura, elle représente 64,3 % et est de 67,2% dans les autres régions (Idem, p.36).

Il ressort de toutes ces données qu'il n'existe pas actuellement au Burundi une croissance suffisamment dynamique pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Si l'on considère par ailleurs qu'il existe un stock de chômeurs qui est estimé en 2002 à 21% (PNUD-Burundi-AFRISTAT, 2005, p.36) de la population active, on se rend compte du défi qui est posé à l'économie burundaise pour résoudre le problème de l'emploi.

III.3.2. Une croissance économique incapable de répondre aux besoins d'emplois

et d'accroissement du revenu

De façon générale, le marché du travail burundais se caractérise par la prédominance du travail indépendant et du travail informel ; peu d'emplois salariés formels, une faible productivité du travail et donc par des salaires relativement bas. Les emplois du secteur formel sont plus décents par rapport à ceux du secteur informel.

En réalité, cette déduction demeure incertaine puisqu'en théorie un individu qui n'a pas réussi à obtenir un emploi dans le secteur formel (public ou privé) a le choix entre trois stratégies : soit se retirer du marché du travail et devenir inactif; soit rester chômeur en attendant qu'un poste se libère; ou bien trouver un emploi dans le secteur informel.

Le marché du travail connait une forte croissance démographique et de l'urbanisation rendant difficile l'absorption des nouveaux actifs. On observe des taux élevés de sous-emplois, ce qui traduit aussi par des niveaux de revenu relativement bas (MUZANEZA V., 2007, pp.12-13). Faute de demande en provenance des employés du secteur moderne, le secteur informel grossi par de nouveaux entrants peut être amené à se développer de façon autocentrée, ce qui se traduirait par une forte baisse de sa productivité et un retour à un dualisme plus traditionnel, où le secteur traditionnel reste séparer du secteur moderne.

Le taux de chômage est sensiblement plus élevé à Bujumbura 14% que dans les villes de l'intérieur du pays : Gitega 9%, Kirundo 7%, Makamba 5%. Sur une population potentiellement active (individus de 10 ans et plus) de 272 662 personnes, la ville de Bujumbura compte 159 877 actifs, soit un taux d'activité (au sens large) de 58,6%. Ce taux d'activité est de 54,7% si l'on restreint la population active aux critères du BIT (ISTEEBU, op.cit, p.11). Les femmes sont plus touchées que les hommes avec 17,8% contre 10,8% au niveau des hommes. Suivant le groupe d'âges, le chômage est plus concentré entre 10 et 29 ans (17,2%) qu'aux autres groupes d'âges.

Au Burundi, en milieu urbain le taux de chômage atteint en moyenne 13,3% (stable entre 2006-2007). Il est probable que ce taux soit sous estimé car il ne tient pas compte des « chômeurs découragés », c'est-a-dire des personnes qui souhaiteraient exercer un emploi mais qui ont cessé d'en chercher un, faute d'espoir d'en trouver. Si on tient compte de ces personnes, le taux de chômage atteint 21% au Burundi en milieu urbain, en 2007, contre 19 en 2006. Ce taux élevé s'explique sans doute par la faible propension des jeunes à créer leur unité de production informelle(UPI)30(*).

La libéralisation du marché de l' emploi intervenu en 1992, accompagné d'une mesure législative non contraignante, a fait baisser quantitativement les formulaires de déclaration annuelle de la main d'oeuvre, paralysant du coup les services chargés de l'évaluation du marché du travail dans le secteur structuré et renforçant les difficultés d'information au niveau du secteur non structuré, déjà difficilement contrôlable par lesdits services (Ministère de la planification du développement et de la reconstruction, 2003, p.181).

La création des emplois se diffèrent selon le secteur. D'abord, dans le secteur public, les emplois sont concentrés dans les branches non marchandes. Cependant l'emploi industriel représente environ 25% des emplois dans les entreprises para-publiques, soit le double du poids que sur l'ensemble du marché du travail. Le secteur parapublic n'est pas très dynamique: de 1990 à 2004 ; il n'a créé que 7587 emplois.

Et enfin, la main-d'oeuvre du secteur informel, se concentre dans des établissements de petite taille ; 80% des emplois proviennent d'unités de production de moins de 6 personnes et 31,6% sont des autos emplois.

La précarité des établissements se mesure par le fait que moins d'un quart seulement des emplois sont réalisés dans de véritables établissements. Tandis que six emplois sur dix sont exercés sur la voie publique, un poste improvisé ou à domicile. Enfin 35% des emplois informels sont des travailleurs indépendants.

* 30. On appelle « unités de production informelle » toute organisation destinée à la production et/ou à la

vente de biens et de prestations de services et ne disposant pas de comptabilité complète décrivant

son activité.»

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