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Haà¯ti, un panorama socio économique désastreux. Tentatives d'analyses et d'explications(1970-2005)

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par Jean Luc FENELUS
Institut national d'administration, de gestion et des hautes études internationales( INAGHEI) - Licence en adminsitration 2006
  

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INTRODUCTION

Alors qu'il y a à peine deux ans, le premier janvier 2004, nous avons célébré le bicentenaire de notre Indépendance, Haïti demeure aujourd'hui encore un pays à économie dévastée. Et pourtant, le pays avait connu une certaine prospérité économique dans les années 70. Et, cette dernière était liée à l'essor de l'agriculture, à la stabilité de la monnaie nationale, la gourde et à une balance commerciale excédentaire. Mais, le deuxième choc pétrolier de 19797(*), des taux d'intérêt élevés aux Etats-Unis, la crise de l'économie mondiale et les bouleversements à la fois politiques, économiques et sociaux qui ont caractérisé la fin du régime duvaliériste y compris les événements politiques subséquents qu'a connu la nation, ont rendu la situation encore plus préoccupante.

Ces difficultés ont eu des répercussions sévères sur les conditions de vie de la population. En voici les traits caractéristiques dominants : baisse du revenu et santé précaire de la population accentuées par la réapparition des maladies jadis maîtrisées et la malnutrition qui a atteint des proportions considérables. Cette situation a poussé un nombre important d'Haïtiens à l'immigration. Quant au taux de chômage, il a touché pas moins de 65% de la population active en 1997 et le taux d'inflation est passé de 14,06% en 1991-1992 à 27,11% en 1994-1995. Il faudra encore ajouter à ceci, la dégradation flagrante et démesurée de notre écosystème et l'inadéquation des infrastructures rurales et urbaines.

Dans le secteur de l'éducation la situation est également restée préoccupante avec des taux de scolarisation extrêmement faibles.

Les finances publiques ont elles aussi connu des problèmes. Leur participation qui était de 14% dans la formation du PIB en 1985 est passée à 3,1% en 1994. Et, le PNB (per capita) jusqu'en 1997 n'était que de US $120.

La monnaie nationale pour sa part a connu et connaît encore une dépréciation croissante. C'est ainsi que, au début des années 80, la gourde dont la parité est déterminée par la convention de 1919 à 5 gourdes pour 1 $, a commencé à se déprécier. Et, cette dépréciation qui était de 4,4% en 1985/1986 est passée à 2,98% en 1987/1989 et à 9,9% en 1990/19918(*). Aujourd'hui un dollar us s'échange à plus de 40 gourdes.

De plus, l'analyse des données publiées par le PNUD en 1995 indique des taux de change à l'achat du dollar pour les périodes : 1992/1993, 1993/1994 et 1994/1995 respectivement de 12,28, 14,72 et 14,4%9(*). Ce qui représente une hausse du prix du dollar par rapport à la période antérieure. Et, aujourd'hui encore, cette situation rend les conditions de vie de la population intenables. Il faudra donc à tout prix trouver une formule pour soulager la misère de la population haïtienne.

Et pourtant, malgré les dépressions identifiées dans les divers secteurs d'activités, Haïti n'a pas hérité d'une économie exclusivement déséquilibrée. Elle a connu des hauts et des bas à travers les ans. Ainsi faut-il faire remarquer que cette économie haïtienne qui est notre champ d'étude est caractérisée par trois grandes périodes macro et micro économiques :

Ø une période de croissance et de prospérité de 1970 à 1980 ;

Ø une période de crise de 1981 à 1991 ;

Ø une période de grands déséquilibres entre 1992 et 1997. Et aujourd'hui encore cette situation demeure préoccupante.

A- Période de croissance

a) Secteur primaire

Au cours de la première période, L'agriculture qui est un secteur dans lequel Haïti peut trouver sa vocation économique a connu une croissance de plus de 5%. Pendant les années 1970 à 1980 le PNB per capita s'est accru rapidement et a atteint un niveau de US $ 350. A cette époque, l'agriculture haïtienne contribuait à plus de 30% du PIB et arrivait à nourrir correctement la population. Cette période marquait également le début de l'implantation des usines de sous-traitance en Haïti et celle de certaines banques étrangères telles que : La City Bank, La Nova Scotia Bank et la Banque de Boston ce qui favorisera la création d'emplois. Cependant, il convient de signaler que, des erreurs notoires ont été commises dans l'orientation de ce secteur et l'ont rendues aujourd'hui très fragile.

b) Secteur secondaire

Le secteur industriel pour sa part a contribué positivement à la croissance économique au cours de la période 1970-1980. En effet, au cours de cette période le nouveau secteur industriel de sous-traitance, tourné vers les marchés extérieurs, essentiellement celui des États-Unis d'Amérique a donné des résultats satisfaisants. Le nombre d'entreprises d'assemblage produisant des vêtements, des articles de sports, des jouets et l'électronique surtout, atteignait le nombre de 250 en 1985. Parallèlement, le nombre d'emplois fournis par ce secteur (50000 en 1985) en faisait le plus dynamique. Cependant, il convient de noter que ce secteur a connu une certaine régression durant les périodes suivantes 1988/1990 et 1991/1994, de l'ordre de 15,37% et 13,42 du PIB10(*).

c) Secteur tertiaire

En ce qui concerne le secteur tertiaire, notre étude portera surtout sur le sous-secteur touristique. Il convient de signaler que ce secteur a également participé à la croissance économique pour cette période. Les statistiques disponibles montrent qu'entre 1971 et 1980, Haïti recevait plus de 300 000 visiteurs l'an. Malgré tout, depuis les années 70, Haïti n'a jamais occupé une place valable au sein de la communauté de la Caraïbe dans le domaine touristique. Alors qu'en 1978 nous ne recevions que 111642 touristes avec une progression de 1.6% sur 1977, nos voisins en recevaient beaucoup plus. Ainsi la situation de La République Dominicaine au cours de la même période, est bien meilleure avec 257107 en progression de 3.7%; Et la Jamaïque avec 381.818 et une progression de 5.4% et Porto-Rico avec 1.474.632 et une progression de 21%11(*) s'en tirent encore mieux. Aujourd'hui, Haïti n'est plus une destination touristique et ce nom a pratiquement disparu des dépliants publicitaires des opérateurs de tour.

* 7 Le deuxième choc pétrolier après celui de 1973 est dû à la révolution iranienne de 1979.

* 8 Revue Louverture : Panorama de l'économie haïtienne #19 vol, 1, 1996, p. 19.

* 9 PNUD, Rapport de coopération pour le développement, 1995, p.13-19.

* 10 Ministère de la Planification, de la Coopération Externe et de la Fonction Publique, Grandes orientations stratégiques pour les années 1990 (Domaine réel de l'Economie), p. 183.

* 11Ministère de la planification, de la coopération externe et de la fonction publique, Grandes Orientations stratégiques pour les années 1990, (Domaine Réel de l'économie) P.184/185.

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