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Haà¯ti, un panorama socio économique désastreux. Tentatives d'analyses et d'explications(1970-2005)

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par Jean Luc FENELUS
Institut national d'administration, de gestion et des hautes études internationales( INAGHEI) - Licence en adminsitration 2006
  

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Au point de vue technique les facteurs suivants se sont imposés:

Ø disponibilité en ressources humaines ;

Ø encadrement technique, potentiel hydroélectrique, potentiel industriel, rôle administratif du centre, structure administrative, services (santé, éducation, eau potable, électricité) potentiel touristique, etc.

Sur le plan territorial enfin on a retenu les espaces territoriaux suivants :

Ø pour la région du Nord les villes du Cap haïtien et du Limbe ;

Ø pour la région transversale les villes des Gonaïves, de Port-de-Paix, de Hinche, de Jean Rabel, de Saint-Marc, du Gros Morne, Saint Raphael, de Mirbalais et de Baptiste ;

Ø pour la région de l'Ouest les villes de Port-au-Prince, de Jacmel, de Petit-Goâve et de Thiotte.

Ø Pour la région de Sud les villes d'Aquin, des Cayes et de Jérémie.

Dans le cadre du programme des USD, un certain nombre d'objectifs ont été également visés :

Ø la maîtrise de la croissance démographique ;

Ø le maintien et la stabilisation de la population dans leurs régions d'origine ;

Ø la recherche d'une croissance économique forte et continue.

Ø le développement régional équilibré ;

Ø la promotion des individus et la diminution des disparités entre diverses catégories sociales ;

Ø la sauvegarde de l'environnement.

Il convient de noter également que la stratégique adopté pour atteindre ces objectifs était le découpage des régions impliquant la mise en place d'institutions qui faciliteraient les interventions des secteurs publics et privés et la participation de la population à l'exécution des activités. Et ces interventions devaient se faire dans le cadre des programmes de développement régional intégré (P.D.R.I). Donc, il a fallu oeuvrer sur de grands espaces qui seuls rendraient possible la prise en compte des potentialités régionales et la mise en place de structures adéquates pour l'intégration et la dynamisation des secteurs comme souligné précédemment.

Malgré les stratégies développées, les objectifs n'ont pas toujours été atteints. Les projets de grandes envergures tels que ODVA (organisme de Développement de la vallée de l'Artibonite); DRI (Développement régional intégré) de Jacmel, de Rivière blanche, de l'Asile pour ne citer que ceux-là, ont tous lamentablement échoué. Dans le domaine de l'irrigation sur un objectif de 18005 ha terres irrigables, seuls 6099 l'ont été, soit à peine un pourcentage de 33,87%. Pour ce qui concerne la conservation de sol, sur un total de 11000ha à couvrir, seuls 2160 ha ont été réalisés, soit seulement un pourcentage de 19,63%. Et en matière d'encadrement des planteurs, sur une prévision de 24000 planteurs à encadrer on a enregistré seulement 18365 bénéficiaires. Sur le plan de formation des cadres, 3296 ont été formés sur une prévision de 7000 (47,08%). Ces chiffres montrent bien suffisamment que le résultat obtenu a été bien en deçà des résultats attendus.

3.2. Les Îlots de Développement

Les Îlots de développement comme tous les autres projets de développement est une stratégie développée par le gouvernement haïtien de concert avec l'OEA (organisation des Etats américains) et le Gouvernement Israélien en 1968. Cette expérience a été initiée dans la plaine du Cul-de-sac dans la localité de Bas Boën. Les objectifs à la base de ce projet étaient les suivants :

Ø promouvoir le développement agricole de la plaine semi-aride du cul-de-sac ;

Ø encourager les paysans de la plaine du cul-de-sac à former des coopératives ;

Ø améliorer les revenus des membres de la coopérative de Bas-Boën par l'augmentation des rendements des cultures existantes, le développement des cultures jusqu'alors inconnus ou négligées et la recherche de nouvelles formules à la commercialisation de ces denrées.

A la base de cette initiative les gouvernements haïtiens, israélien et l'OEA ont consenti de mettre à la disposition du projet une enveloppe financière repartie de la manière suivante :

Les gouvernements haïtien et israélien ont débloqué respectivement $ 13 000 chacun et l'OEA $ 1000. Il convient de souligner que, l'OEA s'engageait à assurer financièrement le salaire de deux (2) techniciens Israéliens pour assurer l'encadrement des paysans de Bas-Boën. L'une des stratégies utilisées était d'accorder des prêts préférentiels collectifs aux petites associations de planteurs regroupant au plus de quinze paysans communément appelées «Société agricole de crédit» (S.A.C). Ces prêts avaient pour but de permettre aux paysans d'acheter des engrais, des semences améliorées, des pesticides et des fongicides, en vue d'accroître le rendement.

Dès la première année, le projet pilote de Bas-Boën a connu un succès. A sa phase initiale, 250 paysans furent persuadés de l'efficacité de l'expérience et décidèrent de constituer une coopérative en remembrant leurs propriétés. Les experts Israéliens résolurent au début de limiter le projet à 70 ha (propriétés de 117 exploitants). Et cette coopérative allait bénéficier plus tard les services du puits foré par le gouvernement Allemand aux termes d'un accord conclu avec Haïti.

Il faut aussi rappeler que d'autres stratégies ont été développées. Les plus illustres sont :

Ø les terres de la coopérative continueront à être labourées d'un seul tenant.

Ø les mêmes facteurs de production agricole (semences améliorées, engrais et insecticides) seront utilisés.

Ø les membres de la coopérative doivent travailler leurs propres parcelles, mêmes si celles-ci font partie d'un ensemble plus étendu. Chaque membre est responsable du désherbage, de l'irrigation, de la pulvérisation et de la recette sur les terres qui lui appartiennent.

Ø les membres ne sont pas rémunérés pour leur travail avant la récolte.

Ø tous les membres doivent effectuer des versements à une caisse sociale qui servira à les assister au besoin.

Des résultats appréciables ont été obtenus pour la culture du maïs par l'introduction de nouvelles variétés à haut rendement. Au cours de l'année 1970, 14 hectares furent emblavés pour la première fois. Le succès de l'opération dépassa toutes prévisions et un an plus tard, 40 hectares furent à leur tour ensemencés. Alors que le maïs local a un rendement maximum, de 500 marmites de 5 livres par carreau, la nouvelle variété permettait d'obtenir 1 200 marmites par carreau.

L'amélioration des revenus des membres de la coopérative de Bas-Boën a eu un effet bénéfique sur la vie sociale traditionnelle de la région. Certaines familles, compte tenu de leurs revenus, ont pris conscience de la nécessité d'envoyer leurs enfants poursuivre leurs études à Port-au-Prince. Ainsi, le progrès de la scolarisation s'accentuait de plus en plus dans la plaine.

On peut noter également un certain effort de rénovation de l'habitat rural. Selon J.M. Lebigre, géographe français, qui a réalisé une enquête dans la région du cul-de-sac, «les maisons sont propres, soignées, l'équipement ménager est supérieur à celui de la grande majorité des villages de la plaine. C'est vers les machines à coudre et les transistors que vont les préférences des habitants de Bas-Boën, ensuite vers les bicyclettes. Une partie des nouveaux gains sert aussi à donner plus de luxe aux cérémonies familiales comme le mariage ou la première communion. Le grand nombre de boeufs, de porcs et de volailles (notamment le dindon), laisse entendre que l'épargne qui s'exprime à travers ce phénomène, a progressé. C'est donc toute une mentalité nouvelle qui semble prendre naissance à travers l'expérience de Bas-Boën.»Indiquant ainsi que le niveau de vie de la population au niveau Bas-Baën est bien amélioré.

3.3. Les plans quinquennaux de Développement

A partir de 1971, Haïti a élaboré un ensemble de plans et de programmes de développement visant l'amélioration des conditions de vie de la population. On parle notamment des trois plans quinquennaux de développement. Le premier allant de la période de 1971 à 1976, le deuxième de 1976 à 1981 et le troisième de 1981 à 1986. Nous devons mentionner que tous ces plans ont connu des difficultés dans le cadre de leur exécution. Le Professeur Ernst. A Bernardin dans son ouvrage : l'espace rural haïtien a souligné de façon percutante les objectifs, les stratégies et les moyens à mettre en oeuvre dans le cadre de ces différents plans. Leurs différents objectifs portent sur :

Ø l'augmentation de la production des denrées alimentaires de base;

Ø la régénération caféière et le développement de la production cacaoyère;

Ø la lutte contre l'érosion par des travaux appropriés de protection de sols par la plantation d'arbres fruitiers;

Ø l'accélération des travaux d'irrigation et de drainage;

Ø la promotion des cultures destinées à l'agro-industrie;

Ø l'encadrement technique et l'organisation du crédit;

Ø la promotion de l'élevage dans les zones a vocation pastorale.

D'après l'auteur, au cours de l'exécution du premier plan quinquennal (1971-1976), l'effort de promotion agricole visait une production alimentaire additionnelle de 170 000 tonnes métriques avec des taux de croissance de l'ordre de 15%  pour les haricots, de 25% pour le maïs, de 13,5% pour la banane et 100% pour la production de riz39(*).

Ainsi au niveau du programme de promotion des denrées d'exportation, l'accent a été mis sur le café où des techniques nouvelles ont été vulgarisées à un nombre de producteurs stimulés par les prix.

En outre, la crise alimentaire liée à la sécheresse a contribué au renchérissement des prix des produits de première nécessité.

Somme toute, si l'on considère les projets d'envergure ci-après, ODVA (organisme de développement de la vallée de l'Artibonite), OND (organisme de développement du Nord), ODPG (Organisme de Développement de la plaine des Gonaïves), DRI (Développement Régional intégré), l'Asile et Rivière Blanche), DRIPP (Développement Régional intégré de Petit Gonâve et de Petit Trou de Nippes), BCA (Banque de crédit agricole) etc. On peut dire qu'en se référant aux indicateurs suivants qu'ils n'ont pas pleinement atteints leurs objectifs comme en témoigne le tableau ci-après.

Tableau 12 -Résultats atteints en rapport des objectifs visés par les différents plans

 

Irrigation

Conservation du sol

Crédit

Formation des cadres

Vulgarisation

Objectifs

18005 ha

11000 ha

24000 planteurs à encadrer

7000

10695 exploitants à encadrer

Réalisation

6099 ha

2160 ha

18365

3296

421

Coût

41129865 Gdes

15376174 Gdes

124582397 Gdes

1662420 Gdes

16040782 Gdes

Sources : Ernst A. Bernardin, l'espace rural haïtien: bilan des 40 ans d'exécution des programmes de développement nationaux et internationaux.

Par ailleurs, au cours de la période 1976-1981, la plupart des produits agricoles, hormis le riz et la banane, ont connu soit la stagnation, soit la régression. Les chiffres du tableau suivant le montrent très clairement.

Tableau 13 - Évolution de la production agricole au cours des deux premiers plans quinquennaux en tonne métrique 1971-1981.

 

1971

1973

1975

1977

1979

1981

Maïs

252000

257000

201000

168200

183300

179170

Millet

210000

215000

134000

110800

123200

120790

Riz

72700

85000

108000

90400

122100

119710

Haricot

38000

428000

31500

46500

51800

50790

Banane

188000

195000

191000

474000

310200

501500

Café

32300

33300

34900

28900

42900

33250

Canne à sucre

4350000

4000000

4309700

4532600

5552000

5443400

Cacao

3100

3100

3500

1560

1400

2250

Coton

4000

4000

3200

3600

1646

2727

Sources : DARNDR - Service des statistiques- MARNDR (1971-1979), Rapport interne juillet 86

Pendant la période du troisième plan 1981-1986, le secteur agricole a connu une détérioration importante des termes de l'échange. On a enregistré une baisse considérable au niveau des produits d'exportation tels que le café, la mangue, sisal et le coton. Parallèlement le prix des produits agricoles importés accusait une hausse vertigineuse. Le monde rural haïtien était confronté à de graves difficultés préjudiciables à son développement. Ainsi, la destruction du Cheptel porcin national pour éradiquer la peste porcine africaine, l'apparition de la maladie du charbon touchant le cheptel bovin, les méfaits du cyclone Allen qui a ravagé les zones sucrières du pays et donc la réduction de la production alimentaire de base n'a pas permis de répondre aux besoins sans cesse croissants de la population. En plus, la production des denrées d'exportation et des matières premières destinées à l'agro-industrie (café, cacao, essence aromatique, sucre, sisal, coton) n'a pas cessé de stagner et la dégradation accélérée des ressources en sols, eau et forêts a atteint des proportions alarmantes. Et pourtant, ce troisième plan avait pour objectifs :

Ø de réduire sensiblement le déficit alimentaire, en augmentant la production des denrées alimentaires de base ;

Ø d'accroître dans la proportion de 60% les exportations de café;

Ø d'augmenter la production des cultures destinées à l'agro-industrie ;

Ø d'accroître les superficies irriguées de 17% et d'améliorer le réseau existant de 23% ;

Ø de renforcer les structures d'appui (recherche et expérimentation, encadrement sur le terrain, fourniture de crédit aux petits exploitants)

Ø de renforcer les associations paysannes.Pour parvenir à atteindre ces objectifs, huit programmes ont été élaborés et leur coût global d'exécution s'élevait à 1 300 000 000 de gourdes, soit 20% des prévisions du budget d'investissement public qu'était de 6 500 000 000 de gourdes.

Ces programmes ont concerné les domaines suivants :

Ø la production végétale;

Ø l'élevage;

Ø le développement des ressources naturelles ;

Ø la recherche agricole appliquée ;

Ø l'économie rurale;

Ø l'organisation et de la promotion de la vie rurale;

Ø le développement régional intégré

Ø le renforcement institutionnel.

Le troisième plan quinquennal 1981-1986 s'est donc avant tout préoccupé de définir les conditions de la sécurité alimentaire en Haïti, ainsi que celles de l'augmentation des revenus en milieu rural. Les objectifs de production visaient entre autres la relance de l'économie agricole stimulée par la demande interne et externe. Cependant, l'agriculture haïtienne a été durant la période concernée, sérieusement affectée par les conditions climatiques défavorables (sécheresse, cyclone David etc.). En conséquence, la croissance du secteur agricole n'a pas été suffisante pour permettre de dynamiser l'agro-industrie dont les activités ont ralenti dans une large mesure. Malgré tout, en dépit des difficultés qu'a connues ce plan, un certain nombre de bons résultats ont été obtenus. Lesquels ?

Citons d'abord, la réhabilitation des terres agricoles, notamment dans l'aire de l'O.D.V.A où 3600 hectares de terre ont été asséchés, labourés et pourvus de canaux d'irrigation et de drainage.

Ensuite, la promotion caféière où 4 000 000 de plantules de caféiers ont été produites et mises en terre, 665 ha de plantation ont été régénérés. Environ 2100 ha ont été irrigués, grâce à la construction du canal Upper Benoît, dans l'air de l'O.D.V.A : 2750 ha ont été irrigués dans l'air de l'O.D.P.G grâce au fonctionnement de 39 électropompes. 300 ha ont été irrigués à Dubreuil dans la plaine des Cayes.

Puis, le portefeuille du crédit de la BCA a connu une augmentation notoire. Car, le volume des prêts accordé aux petits exploitants est passé de 10243100 gourdes en 1981 à 14 243 641 gourdes en 1986.

Enfin on a assisté à l'aménagement des bassins versants où plus de 2 000 ha ont été aménagés et également des séances de formation ont été organisées à l'intention des paysans dans le domaine de l'aménagement d'agro-sylvicole. En définitive la production agricole n'a pas connu de croissance sensible au cours de cette période. La situation économique au contraire s'est tellement dégradée qu'on parlait de faillite pure et simple de la politique agricole du pays.

SECTION 4. Faiblesse de structure de planification

Haïti comme la plupart des pays en voie de développement connaît des difficultés socio-économiques qui paralysent tout effort de développement.

Ces contraintes d'ordre endogène et exogène sont, dans une certaine mesure la résultante des données historiques et sociopolitiques qui ont valu au pays une organisation spatiale inadéquate que les pouvoirs publics s'efforcent, depuis quelque temps d'améliorer. Un certain nombre de facteurs négatifs ont été identifiés :

Ø la mauvaise répartition de la population, des activités, des équipements et des éléments d'infrastructures ;

Ø la mauvaise couverture régionale administrative : personnel administratif insuffisant et moyens logistiques quasi-inexistants.

Les autres matériels, les équipements et éléments de bureau sont également inadéquats. En un mot, tout l'appareil de planification est désorienté pour ne pas dire inexistant. Situation que nous allons analyser dans les paragraphes qui suivent.

4.1. Un Processus de Planification Bureaucratique.

L'un des obstacles au développement c'est le fait que la planification n'ait jamais eu de suivi. Elle est plutôt fonction d'une suite de recherches qui engendrent tout un ensemble de projets, de programmes et de plans. Une fois les études terminées les acteurs ne réagissent pas aux problèmes soulevés lors de l'identification des besoins.

Il est important de faire remarquer que, plus la planification est perçue par les unités centrales plus les différentes régions formant le territoire national font face à des difficultés différentes. C'est pour essayer de pallier à ces problèmes difficultés que le Ministère de la planification a entrepris des recherches pour améliorer les stratégies et par voie de conséquence augmenter la chance de réussite des projets. Mais, toujours est-il que ces recherches n'ont pas abouti. Et, ces échecs ont contribué à aggraver les conditions de vie de la population.

La planification qui devrait un processus logique définissant la voie à suivre par un pays et les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs a failli à sa tâche. En dépit des innovations apportées dans l'organisation de la planification dans le temps, la portée de la régionalisation comme projection géographique d'un plan national est encore limitée du fait qu'il n'existe pas pour le moment de véritables plans régionaux de développement économique et social.

L'ensemble de ces considérations nous place dans une situation embarrassante qui entraîne Haïti dans une sorte de décadence par rapport aux autres pays de l'Amérique Latine et des Caraïbes.

4.2. Absence de participation de la population au processus de la planification

Face à l'incertitude et à la turbulence des situations conjoncturelles dans les pays moins avancés la planification devient un impératif si on veut atteindre les objectifs fixés. Haïti ne fait pas exception, étant le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental. Pour ce faire, il a fallu la création de l'organisation chargée de la planification nationale, développer des stratégies, déterminer des procédures et politiques, dresser des programmes d'actions, rechercher des moyens appropriés et des méthodes et prévoir les éléments qui pouvaient influencer les actions. Nous pouvons donc constater qu'Haïti a opté pour modèle de planification, la planification indicative qui donne à l'Etat un rôle régulateur de l'économie.

Les objectifs fixés dans le cadre de ces plans, programmes et projets se résument à la phraséologie. Il convient de signaler également en absence de mécanisme de suivi, la population ne participe pas au processus de la planification d'exécution et d'évaluation. Car selon Albert Waterson « : La planification est un effort organisé, conscient et continu, dont le but est de choisir les moyens les meilleurs pour atteindre les objectifs précis.

Pierre Larousse pour sa part avance que : la planification est une science qui a pour objectif l'établissement des programmes économiques comportant non seulement l'indication des objectifs à atteindre mais également un état prévisionnel des diverses étapes du financement et de la réalisation du programme et, éventuellement, la description de la structure des organismes à créer en vue de cette réalisation.

Malgré les grandes périodes de la planification en Haïti entre 1963/1971 et les années 80, on ne peut témoigner d'un modèle qui puisse répondre aux aspirations et à l'attente de la population. Vu qu'elle n'a jamais pris en compte les besoins essentiels et la participation effectifs des gens pour lesquels on planifie.

Les mécanismes de participation populaire qui devraient servir à rendre la planification plus efficace dans la mesure où ils favoriseraient le dialogue social, la collaboration permanente et la concertation des partenaires sociaux sur les fins et les moyens du développement national sont totalement absents dans le processus. Ce qui explique l'inaccessibilité du processus de planification à l'ensemble de la population.

* 39 Ersnt A. BERNARDIN, L'espace Rural haïtien, bilan de 40 ans d'exécution des programmes nationaux de développement,(1950-1990),p.146.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo