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Etude comparative des conditions de travail des enfants issus des ménages agricoles au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Mali

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par Kodzovi Senu ABALO
Ecole nationale supérieure de statistiques et d'économie d' Abidjan - Ingénieur statisticien 2011
  

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Conclusion générale : synthèse et recommandations

Synthèse globale...

Cette étude avait pour objectif global d'établir un état des lieux détaillé sur les conditions de travail des enfants issus des ménages agricoles. Le point sur les théories et travaux empiriques entourant la problématique du travail des enfants a permis de cerner les contours des questions qui ont été traitées par la suite.

L'analyse de la participation des enfants aux différentes activités économiques, et plus généralement de l'allocation de leur temps, a permis d'établir les faits stylisés du travail des enfants au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Mali. L'écrasante majorité des enfants issus des ménages agricoles est active. Le Burkina Faso et le Mali se distinguent de la Côte d'Ivoire, s'agissant des taux d'activités : plus de neuf enfants (respectivement huit enfants) sur dix travaillent dans ces deux premiers pays (respectivement en Côte d'Ivoire). Les secteurs d'activités concernés sont divers. L'agriculture vient en première position, occupant près d'un enfant sur huit (8) dans les trois pays. Ensuite vient le secteur des activités domestiques qui occupe à peu près la moitié des enfants. Le secteur des activités économiques autres qu'agricoles reste peu sollicité, avec toutefois, une relative prépondérance en Côte d'Ivoire où près d'un enfant sur trois y est actif.

La typologie qui s'en est suivie a permis d'aboutir à certains résultats essentiels. En fait, l'écrasante majorité des enfants travaille en violation des normes internationales telles qu'édictées par l'OIT. Le taux de non-conformité est particulièrement élevé au Burkina Faso (99%), la Côte d'Ivoire et le Mali n'étant toutefois pas bien loin (95%). La non-conformité des travaux pratiqués par les enfants est le plus souvent inhérente à la précocité des âges de début d'activité, mais aussi au caractère pénible, forcé ou obligatoire de ces travaux. Aussi, le taux d'enfants astreint aux pires formes de travail reste à des niveaux non négligeables : le Mali vient première position (un enfant sur cinq), suivi par la Côte d'Ivoire (19%) et le Burkina Faso (13%). Cependant, c'est surtout la dangerosité du travail que ce défaut de conformité met en évidence. Les fortes proportions d'enfants s'adonnant à des activités dangereuses sont révélatrices de cet état de fait : plus de 96% au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire, et près de 87% au Mali.

L'essentiel de ces résultats a été soumis à une évaluation empirique par des méthodes
économétriques. La mise en oeuvre d'une série de modèles a permis de se rendre compte en ce
qui concerne, en particulier, le travail non "léger", que la nationalité de l'enfant, sa perception

de l'éducation, son lieu de naissance et son lien de parenté, mais aussi le niveau d'instruction de ses parents, le sexe du chef de ménage et le mode décision sur les finances au sein du ménage n'impactent pas significativement la probabilité qu'un enfant a de travailler.

Au terme de cette étude, et au regard des résultats obtenus, il apparait que les objectifs ont été globalement atteints. La pertinence des hypothèses de recherche a pu faire l'objet d'une évaluation a posteriori.

- Conformément à la première hypothèse que l'étude de l'ampleur et des caractéristiques du phénomène de travail des enfants dans les trois (03) pays, permet de procéder à posteriori à une classification en deux (02) groupes : la Côte d'Ivoire d'une part, et le groupe Burkina Faso - Mali, d'autre part. Ce résultat semble prévisible, car il obéit à la structure socioéconomique de ces pays qui fait ressortir, a priori, cette classification.

- Le niveau de pauvreté n'influence le travail (non léger) des enfants qu'en Côte d'Ivoire. Le sens de cette influence permet de confirmer l'axiome du luxe (Basu & Van, 1998) puisque les ménages pauvres semblent faire participer relativement plus leurs enfants à la force de travail. Toutefois, au Burkina Faso et au Mali, la pauvreté semble avoir un impact négatif sur la prévalence du travail des enfants. Ce résultat qui semble contredire l'axiome de luxe doit tout de méme être fortement nuancé voir délaissé. En effet, la pauvreté ne joue pas dans ces deux (02) pays un rôle explicatif significatif du phénomène du travail des enfants. La deuxième hypothèse n'a donc pu être validée que pour le cas particulier de la Côte d'Ivoire.

- La propension d'un enfant à travailler ne dépend pas du niveau de scolarisation du chef de ménage. La troisième hypothèse n'est donc pas validée. Quel que soit le niveau d'instruction du chef de ménage, l'entrée précoce des enfants dans le marché de travail semble demeurer une donne stable impactée par d'autres facteurs.

- Dans les trois pays, les choix de participation aux trois (03) types d'activités sont interdépendants. Ces décisions sont liées, des liens de complémentarité ayant pu être mis en évidence. La quatrième hypothèse est ainsi confirmée.

Plus globalement, il apparait du point de vue des facteurs explicatifs du travail des enfants, que la réalité du travail des enfants est beaucoup plus étroitement lié aux normes socioculturelles au Burkina-Faso et au Mali alors qu'en Côte d'Ivoire, c'est surtout des facteurs économiques qui en sont la cause.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon