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Les mutations apportées par la loi organique 2001-09 du 15 octobre 2001 en matière budgétaire au Sénégal

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par Oumar SENE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise de droit public 2010
  

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Deuxième Partie : Les insuffisances et les tentatives nouvelles de recommandation au sein de l'UEMOA.

Le contrôle de l'exécution de la loi de finances a pour objet de vérifier la conformité de l'exécution avec le contenu de l'autorisation parlementaire. De façon générale, plusieurs formes de contrôles peuvent exister. Ces contrôles peuvent être classés de différentes façons. On peut d'abord tenir compte de la nature des personnes contrôlées. Ainsi, on distingue le contrôle sur les administrateurs et le contrôle sur les comptables. On peut ensuite s'attacher à la nature des faits contrôlés. On distingue le contrôle sur les recettes et le contrôle sur les dépenses. Par ailleurs, on peut s'interroger au moment du contrôle, d'où le contrôle a priori, le contrôle en cours d'exécution et le contrôle a postériori. Enfin, on peut faire la distinction entre le contrôle administratif et le contrôle juridictionnel en se fondant sur la nature des organes qui exercent le contrôle.

Parallèlement, le ministre des finances s'efforça de perfectionner son contrôle hiérarchique sur les comptables publics et on voit apparaitre, peu à peu, un corps unique de contrôle intérieur au ministre, l'inspection générale des finances.

Cependant, il faut noter que, malgré l'efficacité tant clamée au niveau des contrôles financiers, le doute est permis de dire que ceux-ci sont insuffisants du point de vue de leur finalité (CHAPITRE I). Face à ces insuffisances et pour rendre beaucoup plus transparents et utiles ces contrôles sur les finances publiques, de nouvelles exigences apparaissent comme bouclier à la mauvaise gestion des finances publiques (CHAPITRE II).

Chapitre I : L'inefficacité des contrôles sur l'exécution de la loi de finances.

Depuis 1974 en France, date de la réforme étendant la saisine du conseil constitutionnel, presque toutes les lois de finances sont soumises au conseil constitutionnel pour vérifier leur constitutionnalité. Ces contrôles peuvent être de différentes natures. Dans la longue évolution du droit des finances publiques, ces contrôles ont été mis en place progressivement et ont été créés pour deux sortes de motifs.

Le premier motif est d'ordre politique du fait que la loi de finances qui porte autorisation des recettes et des dépenses doit être respectée par tous.

Le deuxième motif est d'ordre financier car il faut préventivement éviter que toute tentation de gaspillage, de mauvais emploi ou de dilapidation des deniers publics. Le Sénégal avance sur ce point sur les mêmes pas de son homologue français.

Ces contrôles sur la loi de finances sont dans un premier temps effectués sous la direction des parlementaires d'où le contrôle politique (SECTION I). Dans un second, la loi de finances reçoit un autre moyen de contrôle exercé par les juridictions ou d'autres corps administratifs, ceci constitue le contrôle juridico-administratif (SECTION II).

Section I : L'échec du contrôle parlementaire.

Les finances publiques au Sénégal ont déjà retenu l'attention d'un certain nombre d'auteurs qui n'ont pas manqué de s'interroger sur la pertinence que peut avoir le contrôle parlementaire effectué en ce sens. L'analyse faite sur ce contrôle nous renseigne que nous assistons à son inefficacité réelle. Cette inefficacité du contrôle parlementaire s'explique d'une part par l'exclusion des parlementaires de la phase préparatoire de la loi de finances (paragraphe I) et d'autre part par l'insuffisance des moyens matériels et humains dont dispose le parlement (paragraphe II).

Paragraphe I : L'exclusion des parlementaires de la phase administrative de préparation de la loi de finances.

Le système financier et budgétaire du Sénégal, est un ensemble qui obéit à des règles dont la complexité est énorme. Le système est entre les mains de l'exécutif qui en détient le monopole. Il convient de faire une petite analyse rétrospective. Durant l'époque classique ou libérale, le parlement jouait un rôle primordial et vital dans le fonctionnement des finances publiques. On ne pouvait passer outre le parlement pour aucune dépense ou pour la levée de l'impôt. Le parlement disposait de façon absolue le droit d'autorisation. Ainsi, des prérogatives énormes leur avaient été reconnues pour qu'ils puissent se rendre compte de façon claire et précise de la détermination et de la véracité des demandes qui leur sont faites. Alors, leur contrôle était, sans aucun doute, efficace. Aujourd'hui, beaucoup de limitations existent en ce qui concerne la phase administrative de préparation de la loi de finances. Les députés sont exclus de cette phase. Le ministre de l'économie et des finances y joue un rôle central et capital. C'est lui qui coordonne toute la procédure. Une procédure de préparation du projet est entamée par lui, par l'envoi d'une lettre circulaire à tous les ministres dépensiers. C'est à lui de diriger les conférences budgétaires. C'est lui aussi qui procède à la centralisation de tous les projets de budgets ministériels. Les documents accompagnant le projet de lois de finances son dressés par son ministère.

Ainsi, on note, que les parlementaires n'interviennent en aucun moment dans la phase administrative. Cette absence aura nécessairement des conséquences sur l'efficacité du contrôle parlementaire. La question qu'on peut se poser à cet effet est de savoir : comment contrôler des faits pour lesquels on ne dispose pas de moyens suffisants et fiables pouvant rendre celui-ci efficace?

Cette question est d'importance, du fait qu'il appartient à l'exécutif lui-même qui doit être contrôlé, de fournir les informations pouvant rendre le contrôle du parlement réel et utile. Même si des efforts ont été faits avec la pérennisation des débats d'orientations budgétaires qui permettent aux parlementaires de mieux s'imprégner au contenu de la loi de finances, mais nous ne manquons pas de soulever les insuffisances notamment du parlement relatives à sa mise en écart par rapport à cette procédure d'élaboration de la loi de finances de l'année.

La pérennisation des débats d'orientations est une stratégie que beaucoup de financiers approuvent avec beaucoup de satisfaction, de joies mais restent dubitatifs quant à leur importance car ceux-ci ne sont que théoriques. C'est pour dire que dans la pratique, les résultats escomptés ne sont presque jamais, dans la grande majorité, obtenus.

Ainsi, beaucoup d'initiatives et de propositions sévissent de par les financiers. D'abord, les pouvoirs d'initiatives des parlementaires doivent être augmentés. Il serait une bonne chose si les députés participaient à la préparation du projet de lois de finances, ne se reste qu'aux conférences budgétaires. Ceci leur permettrait de mieux s'informer sur chaque proposition de dépense et faciliterait au vote du projet de lois de finances à l'assemblée nationale.

Ensuite, il serait heureux de voir aussi les parlementaires jouer pleinement leur rôle sans parti pris et sans commune mesure. A l'heure actuelle, cette exclusion des parlementaires dans la phase administrative de préparation de la loi de finances favorise le gaspillage et les délits contre les deniers publics.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand