Participation des populations au développement local: cas de la commune rurale de Koumban, préfecture de Kankan (Guinée)

Section 3. Techniques des collectes de donnée

Pour procéder à la collecte des données, nous avons utilisé l'analyse documentaire et l'entretien semi directif.

3.1. L'analyse documentaire

Tout travail de recherche s'inscrit dans un continuum et peut être situé dans ou par rapport à des courants de pensée qui le précédent et l'influencent. Il est donc nécessaire que le chercheur prenne connaissance des travaux antérieurs qui portent sur des sujets comparables et qu'il soit explicite sur ce qui rapproche et sur ce qui distingue son propre travail de ces courants de pensée.... L'objectif principal de la lecture est d'en tirer les idées pour son propre travail. Cela implique que le lecteur soit capable de faire apparaître ces idées, de les comprendre en profondeur et de les articuler entre elles de manière cohérente. (DIOUBATE, 2006).

L'exploitation documentaire est importante à toutes les étapes du processus de recherche. Selon GAUTHIER, cité par Camara (2007), la recherche, par son essence même, vise à faire avancer une discipline en ébauchant de nouvelles théories ou de nouvelles pratiques. Pour ce faire, il est essentiel que le chercheur prenne connaissance de ceux qui avant lui ont fait l'objet d'une attention particulière et ont mené à des conclusions bien établies. C'est pourquoi, une des étapes primordiales de l'exploitation d'un sujet implique une recension de ce qui a été écrit précédemment.

Dans le présent travail, nous avons exploré une documentation diverse et vairée ; nous nous sommes servie des livres et mémoires trouvés dans la bibliothèque universitaire de Kankan afférant aux questions de développement local ; nous avons également exploité des documents de la bibliothèque du bureau de l'Unicef à Conakry, du bureau du PACV de Kankan, les archives de la CR de Koumban, des notes de cours de sociologie et les sites internet qui nous ont fourni des documents et mémoires traitant les sujets de développement sous plusieurs formes. Par ailleurs, nous avons également consulté des responsables, des spécialistes et les enseignants-chercheurs de l'Université de Kankan qui, par leur expérience dans le domaine du développement local, ont donné des informations utiles pour la réalisation de cette étude.

3.2. L'entretien semi directif

La technique de l'entretien consiste à approfondir une conversation réglée entre un enquêté et un enquêteur muni de consigne et le plus souvent d'un guide d'entretien. Celui-ci se présente sous la forme d'une liste de questions ou de thèmes qui doivent obligatoirement être abordés au cours de l'opération, soit spontanément parce que l'enquêté parle de lui même au cours de la séance, soit à la demande expresse de l'enquêteur. Le plus souvent, ce dernier doit relancer l'entretien en s'aidant du guide élaboré auparavant. DURAND et WEIL, cité par Souaré et al (2010)

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé comme instrument de collecte des données l'entretien semi-directif. L'entretien semi directif est une technique qualitative fréquemment utilisée. Il permet de centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable par les enquêteurs et consignés dans un ' guide d'entretien. Il peut venir compléter et approfondir des domaines de connaissance spécifiques liés à l'entretien non directif qui se déroule très librement à partir d'une question.

Pour découvrir ou pour comprendre une situation, l'interview semi-structurée est tout indiquée. Ce type d'interview se situe entre les causeries, les débats ordinaires et les enquêtes classiques réalisées à l'aide d'une fiche d'enquête. Elle permet de mieux connaitre et comprendre les activités des différents groupes socio-professionnels, l'utilisation des ressources, les organisations villageoises et les activités des organismes intervenants dans le village.

Pour ce cas de figure, l'interview semi structurée accompagné d'un guide d'entretien est la méthode la plus appropriée. Plus que de se servir des questions préétablies, on utilise un guide qui répertorie les lignes essentielles autour desquelles portera l'entretien ; ce guide d'entretien est un aide-mémoire succinct au service de l'enquêteur. Les questions sont formulées sur le lieu et au moment de l'entretien et leur ordre peut varier en fonction des circonstances. L'avantage de cette technique, tout en étant centrée sur le sujet interrogé, est de garantir l'étude de l'ensemble des questions qui intéressent l'enquêteur. Elle assure aussi la comparabilité des résultats. (DIOUBATE, 2007).

Sur le terrain, les enquêtes se sont déroulées du mois de juillet au mois de septembre avec une interruption pendant le mois d'août à cause du carême musulman (le ramadan), soit 2 mois d'enquête de terrains. Cette phase de notre étude a commencé par une prise de contacte avec les autorités et les chefs coutumiers et religieux de la CR de Koumban. Nous avons assisté à deux rassemblements, l'un regroupant les GIE et l'autre était la proclamation des résultats de l'école arabe, au cours desquels nous sommes présenté et nous avons expliqué les raisons de notre présence dans cette localité. Après leur avoir expliqué l'objectif de notre visite, nous avons été très bien accueillis encouragés et présentés aux chefs de ménage de la localité qui se sont aussitôt mis à notre disposition.

Au cours des entretiens, l'objet de l'étude était clairement expliqué à chacun des enquêtés afin de l'amener en toute conscience et en toute liberté à accepter de se soumettre à l'entretien. Ce faisant, nous avons animé les entretiens avec les autorités administratives, les élus locaux, les chefs coutumiers et religieux, les différentes catégories socio-professionnelles et les agents des structures du développement. Les entretiens se sont déroulés dans des lieux appropriés sous le saut de la confidentialité et de l'anonymat, soit au domicile des enquêtés, soit dans leurs lieux de travail, soit encore dans les cafés et la case de réunions de la Sous préfecture. Ceux-ci prenaient 1 heure maximum. Les langues utilisées étaient le français, le malinké, le poular, le soussou et l'arabe.

Les informations étaient notées sur les guides d'entretiens et sur un carnet. Nous avons également utilisé le téléphone portable pour l'enregistrement des données. Signalons, que nous avons également utilisé un appareil photo numérique pour la prise de vue des infrastructures socio-culturelles réalisées dans la commune rurale de Koumban en vue d'enrichir nos résultats par des illustrations.