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Participation des populations au développement local: cas de la commune rurale de Koumban, préfecture de Kankan (Guinée)

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par Ahmadou Lamarana DIALLO
Université Julius N'yéréré de Kankan - Master 1- Sociologie 2008
  

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CHAPITRE VI

INTERPRETATION DES RESULTATS

Le chapitre VI comprend quatre sections. La première section porte sur l'analyse du profil sociologique des enquêtés ; la deuxième réfère de l'analyse de la participation de la population à la mise en oeuvre des infrastructures et le suivi-évaluation des actions de développement local ; la troisième traite quant à elle de la participation réelle de la population au développement local de la CR de Koumban et enfin la quatrième section a trait à l'analyse des facteurs d'exclusion.

Section 1. De l'analyse du profil sociologique des enquêtés

L'un des atouts de développement de la commune rurale de Koumban est sa population. Les résultats de notre recherche nous ont révélé que la majorité de celle-ci est constituée de femmes et de jeunes dont la tranche d'âge la plus importante, numériquement, parmi les enquêtés est celle de 25 à 29 ans, qui représente 16,18%, suivie de celle de 35 à 39 ans et de 30 à 34 ans qui représentent respectivement 14,51% et 12,90%. Ensuite vient la tranche de 65 et plus, 11,29% des répondants (soulignons que l'importance numérique de cette catégorie est due au fait que les enquêtes ont eu lieu en saison des travaux champêtres, période à laquelle les vieux sont les plus disponibles). Les tranches d'âge de 15 à 24 ans représentent 14 ,51% ; celles de 40 à 64 ans représentent 30,61% des enquêtés. Ce qui démontre la richesse démographique et l'importance de la main d'oeuvre de la zone d'étude.

Selon les économistes l'abondance des bras valides dans une société constitue un capital humain important pour leur développement socio-économique. C'est ce qui constitue l'espoir de développement des pays en voie de développement.

Du point de vue du niveau d'instruction, la population de Koumban est majoritairement analphabète, 56,48%  des enquêtés font partie de cette catégorie et 11,29% n'ont pas franchi le niveau primaire ; ceux qui ont fait d'autres études que l'enseignement général ne constituent qu'une proportion de 9,67%. Les femmes sont moins instruites que les hommes, soit seulement 30,76% parmi elles savent à peine lire et écrire contre 52,77% chez les hommes. Ceci s'explique d'une part par le conservatisme de la population qui privilégie la scolarisation des garçons par rapport aux filles et d'autre part, par l'insuffisance d'infrastructures éducatives dans les communautés comme à Morigbèdou où on a transformé le magasin de la société cubaine qui a bitumé la route Kankan-Kissidougou, en une école primaire après le départ de ces derniers ; à cela s'ajoute l'enclavement de plusieurs localités difficile d'accès comme Yarakoura qui est situé à 28 Km et Lani-Ninki à 45 Km du centre de Koumban.

L'enseignement arabe auquel se tourne un grand nombre de la population n'est qu'à son stade embryonnaire. La totalité des adultes et des jeunes qui l'ont appris actuellement, ont fait leurs études dans la région de Kankan et les pays voisins : la République du Mali, le Sénégal et la Mauritanie. Ils sont les pionniers de cet enseignement à Koumban. On constate une augmentation des écoles coraniques dans les foyers et aujourd'hui la construction de deux écoles primaires arabes dans la localité. A propos, un Imam a déclaré «  par la grâce de Dieu, bientôt nos enfants seront des fins connaisseurs du coran et toutes les localités voisines viendront apprendre et chercher des enseignants chez nous ».

L'inexistence d'école secondaire a contribué pour sa part à maintenir le niveau d'instruction jusqu'à présent au plus bas niveau ; à cela s'ajoute l'abandon scolaire surtout chez les filles dont les parents ne permettent pas qu'elles s'éloignent d'eux avant leur mariage.

Cependant, une prise de conscience sur le retard de l'éducation dans la communauté a commencé à produire des effets positifs, la construction des écoles arabes et le collège en chantier sont quelques manifestations de ce changement d'idée.

L'analyse du statut matrimonial et le type de famille des enquêtés nous a permis de déceler que 75,81% des enquêtés sont mariés, c'est la proportion la plus importante. Dans cette société attachée à sa tradition, le mariage est un facteur de reconnaissance sociale ; l'homme s'y affirme par son statut matrimonial qui est le symbole de la responsabilité. «  L'âge moyen du mariage est de  20 à 25 ans chez les garçons et de 14 à 16 ans chez les filles », affirme Doukouré dans son étude monographique et historique de Koumban. C'est ce qui explique d'ailleurs que le nombre de célibataires est de loin plus bas chez les femmes que chez les hommes. Aussi nous n'avons pas rencontré parmi nos enquêtés des veufs ; cela s'explique par la solidarité entre les membres de la communauté qui assistent les veufs qui se remarient aussitôt après la perte de leurs conjointes, soit par Le Muso Nôrô Bila (le sororat) ou les alliances entre les clans. Et les veuves sont mariées aussitôt la fin de leur période de veuvage par les « héritiers » légitimes, qui sont les frères du conjoint décédé, c'est le système du lévirat.

Nous constatons que la majorité des personnes mariées sont des polygames, qui est perçu comme un pouvoir social et un atout économique car plus la famille est nombreuse moins elle est exposée au risque de la faim à cause de l'abondance de la main d'oeuvre. Aussi, il n'existe pas dans la localité de famille polygame au-delà de quatre épouses pour la raison religieuse car l'islam condamne (en quelle que sorte) d'épouser plus de quatre femmes et la communauté de Koumban est fortement musulmane.

Cette prise de responsabilité familiale et les perceptions qui y sont associées peuvent faciliter l'émergence de l'esprit d'appartenance à une communauté qui manifeste des manques à gagner, et de ce fait se sentir responsable pour la recherche de solutions aux problèmes de la dite communauté.

Cette communauté est majoritairement autochtone, si 77,42% de l'ensemble des enquêtés se déclarent autochtones de Koumban et 19,35% se réclament descendants des familles de chefs religieux, nous comprenons le degré d'attachement qu'ils ont par rapport à la localité, la terre de leur ancêtre et l'importance que la religion a dans la communauté. Les 22,58% des étrangers sont là pour des raisons de service et ou d'exploitation de la mine d'or du mont Koumban Kourou.

Ainsi, le fait d'être majoritairement originaire de la localité facilite l'engagement de la population pour le développement de la terre des ancêtres, comme il en apparaît dans la nomination de certains GIE tels que Fabara-Kagni et Fasso-dèmèn qui veulent dire, respectivement, « la patrie est bonne et aide à la patrie ».

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