Section 2. De l'analyse de la participation de la
population à la mise en oeuvre des infrastructures et
suivi-évaluation des actions de développement local
Les résultats de notre étude nous ont
révélé que la population de Koumban participe à la
mobilisation des ressources pour la réalisation des infrastructures
d'intérêts publics entrant dans le cadre du développement
de la localité. La fourniture par la population locale, des
matériaux de construction qui ne nécessitent pas de l'argent en
milieu rural (les agrégats, le sable, les pierres, le bois), la
nourriture des travailleurs et la main d'oeuvre ou le « Fadikolon
Baara », pour la réalisation des différentes
infrastructures, est évaluée à 15% par le PACV.
Ceci a une valeur beaucoup plus importante qu'on l'imagine si
l'on croit aux estimations de BADDJEDI (2002), en considérant l'exemple
des plantations rurales soutenues par l'Etat au Maroc « Pour le
cas des plantations fruitières, on a constaté que l'Etat a fourni
gratuitement les plants (8,00 dh/ plante), par contre les populations ont
dépensé 60,00 dh en raison de l'existence d'apports non
comptables mais qui sont forts déterminants pour le développement
rural. (Les travaux de main d'oeuvre pour la confection des impluviums et les
travaux du sol); soit environ 88 % des charges directes
totales ».
Il ressort de l'analyse des résultats que l'impact du
suivi et évaluation des actions de développement est positif car
la majorité de la population est soit tolérante, soit satisfaite
de la gestion des affaires publiques par la gérontocratie traditionnelle
et les élus locaux. Dans ce climat d'entente et de compromis, peut
germer un développement durable. le PACV souligne que, l'encadrement des
CR par un agent de développement local (ADL) a permis la
réalisation des diagnostics participatifs communautaires, des PDL et des
PAI, nouvellement renommé projets d'investissement locaux, pour
harmoniser les termes avec le Code des collectivités locales.
L'élaboration et la mise en oeuvre des PAI (et/ou PIL) ont permis la
réalisation de multiples infrastructures sociales de base par les
communautés rurales.
Sur le plan de l'Agriculture, les principales productions des
GIE et la population sont des céréales : le riz, le mil, le
fonio ; les produits maraîchers : la tomate, l'aubergine, le
concombre, l'oignon, l'igname, le gombo etc. Ces produits agricoles sont
destinés soit à la consommation directe des producteurs
eux-mêmes soit à la population locale à travers les
marchés locaux. L'abondance de ces produits favorise une diminution
substantielle des prix des denrées alimentaires à la satisfaction
des habitants et contribue également à redynamiser l'agriculture
à travers des prêts en nature des sacs de riz effectués
pour les paysans en période de soudure, qu'ils ne rembourseront
qu'à la récolte suivante. Cette procédure entraine la
diminution de la pauvreté.
L'anacardier est le produit d'exportation le plus
cultivé dans la CR à cause de sa valeur marchande. Actuellement,
certains champs de riz sont transformés ou sont en cours de
transformation en plantations d'anacardier, comme l'affirme un cultivateur qui
a transformé son champs de riz en plantation « l'acajou
que nous plantons donne ses fruits juste après trois ans, si la
récolte de la première année nous donne, par exemple, un
million, c'est possible que la suivante atteigne quatre à cinq millions
de francs guinéens [....] nous adoptons ces cultures pour nos enfants,
qui pourront gagner plus que nous plus tard ».
Nous comprenons à ce niveau l'idée
d'anticipation et de prévision qui animent les villageois, ce qui est
tout particulièrement bénéfique pour un
développement durable à long terme pour la CR de Koumban en
particulier et pour le monde rural guinéen en général.
Cependant, soulignons que l'éducation, la santé,
l'hydraulique, les pistes et l'agriculture sont des secteurs prioritaires pour
la CR de Koumban. Malgré les efforts consentis par le gouvernement
guinéen et les partenaires au développement en matière
d'amélioration des taux de scolarisation, de couverture sanitaire,
d'accès à l'eau potable, le désenclavement des
localités, l'augmentation du rendement agricole, les besoins en
matière d'infrastructures de base restent encore un problème
majeur pour la CR de Koumban.
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