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Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC: une évaluation empirique en données de panel

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par SIMONYANNICK FOUDA EKOBENA
Université de Yaoundé II - DEA / Master 2 2010
  

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CONCLUSION DU CHAPITRE III

Le chapitre qui s'achève avait pour objectif de présenter les enjeux théoriques du tandem stabilité des prix croissance économique afin de mieux cerner ladite relation. A cet effet, le chapitre s'ouvre par les explications théoriques et les conséquences de l'inflation. L'inflation doit être maîtrisée par les autorités monétaires, ce qui participe de la stabilité du cadre macroéconomique, condition nécessaire à une croissance économique forte et soutenue. Justement, la deuxième section de ce chapitre a pour objet d'étudier la spécificité de la relation inflation-croissance. Si l'on relève que théoriquement, à court terme l'inflation a une influence négative sur la croissance, qu'en est-il à la lumière de l'expérience des pays de la CEMAC. Ceci nous amène à nous interroger sur l'évidence empirique de la relation inflation croissance économique en zone CEMAC.

 
 
 
 

CHAPITRE IV

 
 
 
 

Introduction

La mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurel, les réformes monétaires entreprises et le changement de parité du franc CFA par rapport au franc français, ont induit une reprise de la croissance économique dans la zone CEMAC. Il convient de soutenir et d'accélérer cette reprise par des mesures macroéconomiques et sectorielles appropriées.

Le graphique ci-dessous tend à montrer une évolution comparable du produit réel et de l'indice des prix à la consommation.

Le présent chapitre analyse au plan empirique la relation stabilité des prix et activité économique dans les pays de la CEMAC et tire quelques enseignements utiles à la conduite de la politique monétaire dans ces pays.

La première section est consacrée au choix et à la spécification du modèle empirique tandis que la deuxième analyse les résultats obtenus avant d'en présenter les principales conclusions et recommandations.

Graphique 2: Evolution du PIB et de l'indice des prix à la consommation (IPC)

-100

150

100

-50

50

19861988 19901992 1994 19961998 20002002 2004 2006

0

PIB
IPC

Source:Construit par l'auteur à partir des données du World Development Indicators (2008)

SECTION 1 : CHOIX ET SPECIFICATION DU MODELE

Il est question dans cette section de spécifier le modèle et les variables avant de décrire la procédure d'estimation.

1-1) Présentation du modèle et des variables

Le modèle empirique à estimer s'inspire de la version modifiée du modèle de Grauwe et Polan (2005), étant donné que celle-ci a fait l'objet de travaux empiriques, notamment pour les pays en développement.

En principe, la spécification du modèle devrait refléter la structure d'un modèle théorique de référence, cependant, la multiplicité des formalisations théoriques, quelquefois en contradiction avec l'une ou l'autre, complique le choix et pousse certains auteurs à effectuer des analyses rendant le choix des regresseurs ad hoc . On note plusieurs problèmes liés à ce type d'investigation, à savoir entre autres :

- qu'une mauvaise spécification due par exemple à l'omission de certaines variables peut réduire la fiabilité des résultats de l'estimation.

- Que les résultats relatifs à une variable changent quand la spécification de la régression change. par exemple le coefficient d'une variable x est positif et significatif si la régression inclut les autres variables y, z, et w ; mais le même coefficient devient non significatif ou même change de signe si on remplace la variable w par une variable h. on parle dans ce cas de résultats qui ne sont pas robustes. C'est ainsi que Levine et Renelt (1992) montrent que la grande majorité des résultats de la littérature économétrique sur la croissance ne le sont pas.

- Qu'il y a un problème de multicolinéarité des regresseurs. En effet, si la corrélation entre les regresseurs est élevée, les estimations ne sont plus fiables.

Face aux éventuels problèmes susceptibles d'être rencontrés au cours de notre investigation
empirique, nous nous sommes proposés de renforcer le lien entre la spécification
économétrique et la modélisation théorique, d'intégrer dans la modélisation certaines

variables clés en évitant d'y mettre les variables avec coefficient de corrélation bilatérale élevé et adopter une méthodologie d'estimation qui prend en compte l'omission des variables. Nous utiliserons une approche en données de panel, cette dernière intègre à la fois une dimension temporelle et une dimension spatiale ce permet de tenir compte de l'hétérogénéité pays. Cette dernière approche est devenue commune pour les déterminants de la croissance. Ainsi Barro et Sala-i-Martin (1995) régressent une équation de la croissance pour un groupe de pays sur vingt ans. Ils utilisent des données calculées comme moyenne de dix ans (il y a donc deux observations par pays), données auxquelles ils appliquent des variables instrumentales. Il à noter que cette méthodologie est appropriée seulement dans l'hypothèse que les effets spécifiques pays sont aléatoires, c'est-à-dire que ces derniers ne sont pas corrélés avec les autres regresseurs.

En effet, le recours aux panels régionaux ou internationaux avec introduction d'effets spécifiques fixes ou aléatoires propres aux pays ou aux régions concernées permet de résoudre un certain nombre de problèmes à travers les avantages liés à son utilisation.

L'avantage fondamental des données de panel est qu'elles permettent au chercheur d'avoir une grande flexibilité dans la modélisation des différences entre les individus. Entre elles permettent :

· d'obtenir des séries temporelles longues à moindre coût ;

· de capter les effets dynamiques dans le comportement des agents ;

· de contrôler l'hétérogéité individuelle et/ou temporelle ;

· d'obtenir beaucoup d'informations sur les populations ;

· d'obtenir un gain d'efficacité dans les observations puisqu'elles sont basées sur (nx1) observations ;

· d'engendrer un faible niveau de colinéarité entre les variables grâce aux deux indices ;

Cependant, leur utilisation peut comporter quelques inconvénients à savoir : le coût élevé du maintient de plusieurs période ; la difficulté à capter les effets temporels lorsque l'horizon temporel est faible.

Comme variables de notre modèle on a :

- La variable à expliquer qui est la croissance économique dont l'indicateur est le taux de croissance annuel du produit intérieur brut (PIB) ;

Et les variables explicatives suivantes :

- La dette publique dont l'indicateur est le taux de croissance annuel de la dette publique. Cette variable permet de capter l'influence de l'endettement du gouvernement sur l'activité économique. C'est une variable importante vu le rôle et le poids de l'Etat dans les économies en développement de façon général et dans celles des pays de la CEMAC en particulier. (DETPUB)

- L'inflation qui a pour indicateur le taux de croissance annuel de l'IPC (INFLA)

L'inflation est aujourd'hui l'objectif final de la politique monétaire dans la plupart des pays du globe, cette variable nous permettra de capter l'effet de la stabilité des prix sur la croissance économique.

- La masse monétaire au sens large (M2), avec pour indicateur le taux de croissance annuel de la masse monétaire (M2). C'est la variable qui prend en compte les effets de la politique monétaire à travers l'offre de monnaie sur la croissance économique.

- Les réserves (y compris l'or) qui ont pour indicateur le taux de croissance annuel du total des réserves (RESERV). Cette variable permet de tenir compte des effets des avoirs extérieurs des Etats sur l'évolution de l'activité économique. En outre les réserves permettent à la Banque Centrale de garantir la stabilité externe de la monnaie.

- Le crédit domestique fourni par le secteur bancaire dont l'indicateur est le pourcentage du crédit domestique dans le PIB (CREDIT). C'est une variable qui permet d'apprécier le poids du crédit distribué par le secteur bancaire dans l'évolution du PIB.

- Les exportations qui ont pour indicateur le taux de croissance des exportations de biens et services (EXP). Les économies de la zone CEMAC étant fortement dépendantes de leurs exportations qui ont un effet positif sur la croissance économique comme le soulignent Cline (1984), Riedel (1988), et Collombatto (1988). Par conséquent il est important d'avoir cette variable dans notre modèle.

- Le taux d'intérêt qui est capté par le taux débiteur réel des banques (TXDEBT).

Cette variable permet de capter les impulsions de la politique monétaires sur l'activité économique à travers le canal du taux d'intérêt. Puisqu'elle dépend du taux directeur de la Banque Centrale.

- L'investissement privé dont l'indicateur est le taux de croissance annuel de la formation brute du capital fixe (INVEST). C'est une variable clef de la croissance économique puisque c'est par elle que transitent les impulsions de la politique économique pour atteindre la production, elle doit avoir un fort effet positif sur cette dernière.

Ainsi, le modèle à estimer s'écrit sous la forme suivante :

lnPIBit =â0it +â1it lnDETPUBit + â2it lnINFLA it + â3it lnM2 it + â4it lnRESERV it + â5it lnCREDIT it + â6it lnEXP it + â7it lnTXDEBT it + â8it lnINVEST it + it

Où la perturbation 1it = á i + çit

Avec á i l'effet spécifique individuel et çit le reste de la perturbation.

Si á i n'est pas corrélé avec les variables explicatives alors un modèle à effets aléatoires est indiqué.

Si á i est corrélé les variables explicatives, dans ce cas c'est le modèle à effets fixes qui sera plus indiqué.

Le résumé des variables choisies, les définitions, les signes attendus et leurs sources sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 5 : Description des variables, signes attendus et source des données du modèle 2.

variables

Définitions

Signes attendus

Source

ln DETPUB

Logarithme du taux de croissance de la dette publique

_

WDI (2008)30

ln INFLA

Logarithme du taux d'inflation

_

WDI (2008)

lnM2

Logarithme du taux de croissance de la masse monétaire

+

WDI (2008)

ln RESERV

Logarithme du taux de croissance des réserves

+

WDI (2008)

ln CREDIT

Logarithme du crédit domestique

+

WDI (2008)

ln EXP

Logarithme du taux de croissance des exportations

+

WDI (2008)

ln TXDEBT

Logarithme du taux débiteur réel des banques

_

WDI (2008)

ln INVEST

Logarithme du taux de croissance des investissements

+

WDI (2008)

Source : Construit par l'auteur.

Notre population d'étude est composée des pays de la zone CEMAC à savoir : le Cameroun, la RCA, le Congo, le Gabon la Guinée-équatoriale et le Tchad. C'est un échantillon relativement homogène en ce qui concerne les caractéristiques de fond tel que le niveau de développement des pays ou leur situation géographique.

Nos données proviennent essentiellement de la banque mondiale et des bulletins et statistiques de la BEAC.

Par souci d'homogénéité et pour avoir un panel cylindré, notre période d'étude ira de 1986 à 2006. La Guinée-équatoriale intègre la zone CEMAC en 1985 et c'est à partir de 1986 qu'on dispose de certaines données concernant ce pays aujourd'hui l'un des moteurs de la croissance dans la sous-région.

30 CD-ROM du world Development indicators (2008)

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus