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La problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants de 2008-2010 »

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par Elvis NDOMBI
Université de Kikwit - Gradué 2009
  

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1.2. Rôle du financement

Au sein des entreprises, le financement joue un rôle essentiel. En effet, à la constitution de l'entreprise, le financement des capitaux permanents permet d'acquérir les équipements nécessaires à l'exploitation de l'objet social. Au cours de cette exploitation exercée annuellement, l'entreprise fait face aux multiples besoins de financement. Elle doit alors assurer un fond de roulement en vue de résister au retard de paiement des clients, de couvrir les charges liées au maintient de stocks et aux caprices des fournisseurs d'accorder des longs délais de paiement. A la dissolution de l'entreprise, le financement de l'entreprise permet d'apurer son passif et de payer les détenteurs des capitaux.

Ainsi, le financement des entreprises joue un rôle important tant à la création, pendant l'exploitation de l'objet social que lors de sa dissolution. La problématique de financement des entreprises s'axe alors autour des moyens de financement, car les entreprises doivent prendre en compte les coûts économiques y relatifs. On se demanderait alors quels sont les modes de financement dont disposent les entreprises ?

1.3. Les modes de financement

Afin de financer leurs investissements, les entreprises disposent de plusieurs moyens. Elles peuvent faire appel à leurs ressources internes ou à l'externe.

1.1.1. Financements internes 1.1.1.1. Autofinancement 1.1.1.1.1. Définition

Dans une entreprise, les bénéfices après impôts sont utilisés de deux façons: une
partie de ces bénéfices est distribuée aux actionnaires sous forme de dividendes,

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l'autre partie est conservée par l'entreprise, reprise pour investir, c'est l'autofinancement5

L'autofinancement est l'ensemble des ressources nouvelles engendrées par l'activité de l'entreprise et conservées durablement par celle-ci pour financer ses opérations à venir. Il est parfois appelé résultat brut ou profit brut, toutefois pour lever toute ambiguïté que suscite le mot résultat, E. COHEN6 propose la définition suivante : « l'autofinancement est le surplus monétaire dégagé par l'entreprise sur son activité propre et conservé par elle pour financer son développement futur » quant à d'autres auteurs « L'autofinancement correspond à une rétention de tout ou partie de rémunération annuelle des actionnaires en vue de couvrir les divers besoins de l'entreprise. Il s'agit donc d'un processus d'épargne réalisé au niveau de la société.

Sur le plan comptable, les sommes non distribuées sont mises en réserves, et ces réserves lorsqu'elles sont suffisamment importantes, peuvent donner lieu à la distribution gratuite d'actions »7. L'autofinancement est la part de la capacité d'autofinancement (CAF) consacrée au financement de l'entreprise. C'est la ressource interne disponible après rémunération des associés.

Sa définition résultant du tableau de financement du plan comptable générale (PCG) est la suivante : c'est se financer « par soi-même » : l'entreprise utilise ses profits (de l'année ou des exercices antérieurs) pour financer ses investissements.8

En définitive, l'autofinancement traduit le fondement de la logique capitaliste, la manière de dégager un profit et de l'utiliser. Le profit n'est qu'un simple revenu des propriétaires du capital, il est une arme financière pour assurer la compétitivité de l'entreprise à travers ses capacités à investir et en particulier à introduire l'innovation dans le processus de production.

5 B. Belletante, L. Maberanlt : « Dictionnaire de la Bourse et des marchés », Fayard 2eme édition 2000, Paris, P 121

6 E. Cohen, Gestion financière et développement financière, La découverte, Paris, 1999, P 194

7 J. Pierre, P. Navat, P. Rambourg « Finance d'entreprise, finance de marché », Luc Pire, Paris 1994, P. 143

14

8 J. Y., Capul, Dictionnaire d'économie, Hatier, Paris, 2008, P 241.

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1.1.1.1.2. Mesure de l'autofinancement

L'autofinancement se mesure à travers les dotations aux amortissements (renouvellement des équipements), les provisions et les bénéfices non distribués, autrement dit les sommes et les bénéfices mis en réserve. Pour évaluer l'importance de l'autofinancement, on peut utiliser plusieurs indicateurs :

1. Le taux de marge =EVBAE

2. Marge brute d'autofinancement ou cash flow :

Bénéfices distribués et mis en réserve -- Amortissements

Cet indicateur mesure la capacité d'autofinancement de l'entreprise.

3. Le taux d'autofinancement= EPargne de lientrePrtse

FBCF

4. Autofinancement brut = CAF -- dividendes distribuées au cours de l'exercice 1.1.1.1.3. Les avantages de l'autofinancement et ses inconvénients

L'autofinancement présente des avantages certains au niveau de l'entreprise et au niveau de l'économie nationale :

a) Au niveau de l'entreprise

L'autofinancement est un financement interne disponible pour l'investissement tant en vue de maintenir le capital économique qu'en vue d'assurer la croissance de l'entreprise. Il constitue un remboursement gratuit des emprunts, donc un élément essentiel de la capacité d'endettement de l'entreprise.

A ce double titre, l'autofinancement est un moteur de croissance de l'entreprise compris au plan stratégique et financier.

> Sur le plan stratégique : L'autofinancement confère à l'entreprise des degrés de liberté en matière de choix d'investissements.

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> Sur le plan financier : L'autofinancement constitue un facteur d'indépendance financière appréciable, en particulier en période d'encadrement du crédit. Il permet à l'entreprise de limiter le recours à l'endettement et d'améliorer sa rentabilité, en réduisant le poids des charges financières.

Son ambiguïté demeure toutefois grande car s'il s'agit incontestablement d'un moyen de financement, l'autofinancement ne signifie pas directement un enrichissement de l'entreprise. De plus, l'amélioration de la situation nette de l'entreprise s'accompagne généralement d'une appréciation par le marché de la valeur boursière de l'action pour les sociétés cotées9.

b) Au niveau de l'économie nationale

L'autofinancement fait l'objet de vives controverses de caractère parfois politique. On lui reproche de diminuer, de manière sensible, la mobilité du capital car il maintient l'épargne dans un secteur de l'économie. On l'accuse aussi de mobiliser les conditions de partage du revenu au détriment des consommateurs, des travailleurs ou des actionnaires.

1.1.1.1.4. Les inconvénients :

Les principaux inconvénients de l'autofinancement sont les suivants :

- L'autofinancement limite la croissance de la PME à sa capacité bénéficiaire diminuée de l'impôt qui affecte les résultats.

- L'autofinancement constitue un frein à la mobilité du capital dans la mesure les bénéfices sécrétés sont automatiquement réinvestis dans la même activité, il contribue ainsi à une mauvaise allocation des ressources.

- Une politique d'autofinancement trop volontariste peut léser à court terme les actionnaires de l'entreprise.

9 R., Beikahia et H., Oudad « Finance d'entreprise », Flammarion, Paris, 1997, P. 154.

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- Un autofinancement trop élevé peut susciter la mise en oeuvre d'investissements inutiles.

- De la même façon, trop d'autofinancement peut amener l'entreprise à négliger l'endettement10

- L'autofinancement est également insuffisant pour couvrir tous les besoins en fonds de l'entreprise. Si cette dernière ne fait pas appel à l'épargne extérieure, elle peut être conduite à étaler ses dépenses sur une période trop longue où à choisir des investissements de taille modeste.

1.1.1.2. Le financement par les fonds propres

Au plan comptable, les fonds propres de l'entreprise sont constitués du capital social augmenté des réserves, des reports des exercices antérieurs et des subventions d'équipements. Ils permettent le financement initial de l'entreprise sous forme des apports des associés (capital social), le renouvellement de l'équipement, le financement de l'exploitation par la contribution au fonds de roulement et le remboursement des emprunts. Les fonds propres constituent à cette enseigne une part non moins importante de l'autofinancement.

1.3.2. Le financement par les fonds de tiers

Le financement indirect de l'activité implique qu'il y ait un agent économique qui fait le lien entre agents concernés. On parle alors d'intermédiation financière. Cette intermédiation est le fait que les institutions financières (les banques), d'une part, collectent l'épargne auprès des ménages et, d'autre part, prêtent aux entreprises les sommes nécessaires au financement de leur activité.

10 R. Belkahia et H. Oudad, Op.cit., P 155.

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Une économie qui fonctionne grâce essentiellement au rôle d'intermédiation des banques est appelée : « économie d'endettement ». Les ratios ci -après permettent d'évaluer le degré de l'endettement de l'entreprise.

Protection de créance : (Fonds e ? tier s) x 100

Total du Passif

C

Dépendances financières :( Dettes à CT

) x 100

apitaux permanents

18

L'importance de l'endettement se justifie dans la mesure où ces différents ratios dépassent 50%.

Le financement par fonds des tiers s'opère formellement par l'entremise des institutions financières (bancaires et non bancaires).

1.3.2.1. Les emprunts bancaires

Les recours aux emprunts à moyen terme (2 à 5 ans) et long terme (plus de 5 ans) prennent la forme soit d'emprunts auprès d'établissements de crédits (les banques), soit d'emprunts obligataires.

Dans les deux cas, la première difficulté est de parvenir à convaincre les prêteurs de la viabilité du projet. Le recours aux banques pose, par ailleurs, le problème de la dépendance de l'entreprise. Il exige des efforts dans la gestion interne de l'entreprise et est assorti des conditionnalités de rentabilité approuvées. Toutefois, il constitue le moyen privilégié de financement des PME par la disponibilité des fonds.

Le recours direct au marché des capitaux, techniquement difficile pour les PME, n'est pas à leur portée 8. On distingue deux types des marchés des capitaux : le marché monétaire et le marché financier.

8 J-M., Courrent et S., Sammut, élaborer son dossier financier de création, 3è édition, Dunod, paris, 2006,P 241

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1.3.2.1.1. Le marché monétaire

C'est un marché des capitaux où s'échangent des titres à court terme des liquidités (billets de banque). Ce marché est réservé aux investissements institutionnels, essentiellement les banques et les sociétés d'assurances qui prêtent des capitaux sur les échéances de courte durée. Il existe aussi un compartiment où des entreprises peuvent émettre des billets de trésorerie où y placer des excédents de trésorerie. Ce marché permet aux intervenants de trouver des sources de financement pour des besoins liés à des décalages de trésorerie.

1.3.2.1.2. Le marché financier

C'est un marché des capitaux à long terme. Dans le cas où les besoins de financement concernent une échéance plus longue, l'agent en déficit de financement s'adressera nécessairement au marché financier. Les titres des valeurs mobilières sont échangés sur ce marché.

Au sens strict, le marché financier, c'est un compartiment de la bourse des valeurs qui concerne l'émission d'actions et obligations (marché primaire pour les capitaux à long terme). Au sens large, le marché financier est une bourse des valeurs comprenant le marché primaire (émission) et le marché secondaire (échange des valeurs mobilières déjà émises).

a) Le marché primaire :

Il concerne seulement les émissions d'action et d'obligation, c'est un marché sur lequel sont cédés les titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de financement. Il assure, en effet, la rencontre entre les demandeurs de fonds qui émettent alors des valeurs mobilières (une entreprise, qui souhaite se développer, émet des actions et des obligations ; l'Etat, pour financer le déficit budgétaire, émet des obligations) et les épargnants qui souhaitent placer leur argent et acheter alors les nouvelles actions et obligations.

Il sied de noter que la notion du marché financier correspond alors à ce marché des émissions des nouveaux titres.

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b) Le marché secondaire (la bourse) :

Le marché secondaire ne concerne que l'échange des valeurs déjà émises. Par exemple un épargnant ayant souscrit à une émission d'obligation d'Etat, peut souhaiter revendre ce titre à l'Etat. C'est sur le marché secondaire qu'il pourra réaliser l'opération.

C'est donc sur le marché secondaire que varient les prix des valeurs mobilières appelés « cours ». Ces cours peuvent alors s'écarter considérablement du cours d'émission fixé par l'emprunteur des valeurs mobilières sur ce marché, l'émetteur n'intervient plus (sauf s'il souhaite racheter ses propres actions) puis que seules les offres et les demandes des titres déterminent les cours.

A la bourse, les titres déjà émis s'échangent contre l'argent liquide. Les agents économiques qui interviennent sur ce marché pour obtenir des capitaux peuvent soit émettre des actions (marché boursier), soit émettre des obligations (marché obligataire). Une action représente une part du capital d'une société qui donne droit à une part de bénéfice appelée dividende. Une obligation est une part d'emprunt donnant droit à la perception d'un intérêt. Le prêteur récupère son capital lorsque l'obligation arrive à son échéance.

Quoi qu'il en soit, l'emprunt entraîne après une entrée des fonds, des sorties de deux types :

1. remboursement du capital ;

2. le payement des intérêts.

Tableau 1:Le marché financier

Il peut être divisé en deux comme repris ci-dessous :

Le marché primaire

 

Le marché secondaire

 
 

Marché financier

 

bourse

 
 

Emissions des nouvelles

mobilières

valeurs

Echanges et cotations

mobilières déjà émises

des

valeurs

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1.3.2.2. Le micro crédit

L'activité de micro crédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faible montants à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro crédit se développe surtout dans les pays en développement, où il permet de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la création. Il présente les caractéristiques suivantes :

1.3.2.2.1. Une finalité orientée vers le développement local

L'activité de micro crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans.

Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes de micro crédit ont aussi un impact sur le développement local. En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l'eau potable.

1.3.2.2.2. Des bénéficiaires sont souvent féminins

De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés employant souvent une main
d'oeuvre féminine, on peut considérer le micro crédit également comme un levier de
revalorisation de la femme dans les pays en voie de développement, d'amélioration

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directe de leur sort (et de celui de la famille) et comme un facteur d'évolution profonde des sociétés par le rééquilibrage qu'il induit entre les sexes.

Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre également l'opportunité de conduire des actions de formation, notamment en matière de développement communautaire et de gestion d'entreprise.

1.3.2.2.3. Des taux d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire traditionnel

Les adversaires du micro crédit lui opposent souvent les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Certains estiment que si le micro crédit était réellement efficace, celui-ci serait adopté depuis longtemps dans les pays développés pour résoudre la crise du chômage. Une étude réalisée en 200411 ; estime que le micro crédit favorise des activités peu rentables et devrait s'accompagner de programmes sociaux. Certains acteurs du micro crédit dénoncent des organisations non gouvernementales qui utiliseraient le micro crédit comme source de financement.

Toutefois, les actifs qui font appel au micro crédit n'ont pas d'autre accès au crédit. En général, leurs seuls recours sont les usuriers qui appliquent des taux approchant les 1% par jour. Avec des taux compris en général entre 10 et 30% par an, les organismes de micro crédit offrent un accès à des crédits maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de développement. Dans les institutions bien gérées, les taux de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne sont pas du tout insurmontables12. Les taux élevés sont attribuables selon les cas aux coûts de la main d'oeuvre importante (nécessaire pour la sélection et le suivi

11 E., Adeleski, Enquêtes sur les micros crédits, Scodel, Paris, 2004, P.160

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12 E., Adeleski, Op.cit., p. 161

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de clients vivant dans des zones parfois éloignées) et au coût de refinancement des institutions, renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les besoins en matériels informatiques et autres biens (matériels de bureau, véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés dans la rubrique du fonctionnement.

1.3.2.2.4. Une solution parmi d'autres pour permettre le développement

Les actions de micro crédit ne détournent pas les autres programmes humanitaires qui répondent à des actions d'urgence ou de développement sous forme de dons. Les actions de micro crédit sont financées par l'épargne solidaire et ne « concurrencent » donc pas directement les autres types d'actions de développement durable. Il est souvent souhaitable de lier le micro crédit à d'autres mécanismes d'aides au développement, les deux outils étant davantage complémentaires que substituables.

1.3.2.2.3. Le Capital risque 1.3.2.2.3.1. Définition :

Il existe plusieurs définitions variant d'un auteur à l'autre et d'un pays à l'autre du capital risque. Toutefois, cette notion traduit imparfaitement le concept américain de capital venture :

Pour Chérif MONDHER13 la version française fait primer la notion de risque sur celle d'aventure, ce qui est une traduction assez approximative et inadaptée, il s'agit pourtant d'une aventure entre industriels et financiers, associés dans un projet d'entreprise.

Le capital venture est défini par l'European Capital Association (EUCA 1990)
comme « Tout capital investi par un intermédiaire financier dans des sociétés ou

13 C., Monther « le capital risque », banque éditeur, L'Hermès, Lyon, 2000 P 14.

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des projets spécifiques à fort potentiel »14. Cette définition restrictive concerne plutôt des entreprises de hautes technologies, avec un fort potentiel de croissance, les risques généralement élevés de ces opérations sont compensés par des perspectives de plus values importantes à réaliser au bout d'un certain temps.

Les investisseurs en capital risque définissent leur métier comme « le financement et l'assistance au management »15 et ils mettent en avant l'expression de partenaire actif de l'entreprise ou du dirigeant.

M.BERTONECHE et L.VITEERY 16 affirment au sens large du terme « le capital risque peut couvrir toutes les activités d'apport des fonds propres à des sociétés non cotées » à l'autre extrême, certains considèrent que le capital risque est limité aux opérations d'investissement dans des entreprises en création ou dans les jeunes entreprises technologiques.

Hilmi ABDELOUHAD a défini le capital risque « comme un mode de financement par lequel un investisseur (capital risqueur) met des fonds propres » généralement en capital dans une des entreprises ou un projet qui réunit les conditions fondamentales suivantes :

- Des bonnes perspectives de profit ;

- Un esprit de partenariat et d'association ; - Une mobilité du capital.

Selon M.D NOUVELLET17 : « le capital risque peut se définir comme l'association d'un entrepreneur et d'un capitaliste, qui vont ensemble couvrir le risque de l'entreprise et se partager leurs profits éventuels ».

14 R., Aron, et Cie Encyclopédie de gestion, tome 1, La découverte, Paris, 2001, P 287.

15G. Hirigorsen, « Transmission des PME et participation des salariés », Banque n°412, Mai 1978, P 484. 16 M. Bertoneche, « Capital risque », PUF, Paris, 1987, P 5

17D. Nouvellet «Le capital risque, un métier » risque banque n° 496, Paris, 1989, P. 57

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D'après l'ensemble des définitions, il ressort que la traduction du vocable anglosaxon capital venture le capital risque n'a pas manqué d'engendrer des difficultés de définitions et d'approches. Ces difficultés sont apparues au niveau de ses interventions et ses secteurs visés.

Le capital risque est une opération économique très importante pour les nouvelles entreprises qui souhaitent se développer. L'utilisation du terme « risque » met l'accent sur le côté risque de l'investissement, au lieu de miser sur les profits générés. A cet effet, on essaye de trouver d'autres expressions pour s'approcher du terme « capital venture », utilisé dans divers pays. C'est ainsi qu'on utilise les termes Capital aventure, Capital Croissance ou encore Capital risque pour désigner positivement cette opération.

Le capital risque est un investissement réalisé par des sociétés spécialisées dans l'aide aux jeunes entreprises. Ce capital est souvent apporté aux PME qui possèdent un large potentiel de développement ainsi que de retour d'investissement. Non seulement l'investisseur propose son capital à la jeune entreprise mais il met également à profit pour celle-ci ses expériences et ses réseaux pour la création et pour le premier pas de développement de l'entreprise. Assez souvent, on choisit des entreprises innovantes ou de technologies. Récemment, le capital-risque intéresse aussi les entreprises de technologie du développement durable. L'investissement consiste d'une manière générale en l'octroi de fonds. Il peut ainsi prendre la forme de capitaux propres, de droit de souscription, d'options ou d'obligations convertibles. Dans ce cas, le capital risque comporte des risques dont le degré varie et qui peuvent être compensées par un rendement proportionnel sur l'investissement. L'investisseur générera ce rendement avec la plus-value sur les actions de l'entreprise ou en réalisant un gain de capital. Quelles sont alors les stratégies et les conditions pour l'investissement de ce capital risque?

Les « capital-risqueurs » investissent leurs fonds pour des entreprises qui présentent un fort potentiel de croissance ainsi qu'une position prometteuse sur le marché. C'est ainsi qu'ils s'ouvrent aux entreprises qui s'axent sur les technologies d'information et de la communication, les technologies de développement durable ou encore les

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biotechnologies. En second lieu, les capital-risqueurs ne s'investissent que dans les entreprises où leurs fonds généreront un taux de rentabilité très élevé.

1.3.2.2.3.2. Les caractéristiques du capital risque

Le capital risque n'est pas comme les autres modes de financement traditionnels, il comporte plusieurs caractéristiques, ainsi PRATT18 en a cité trois :

- Une participation au capital social ;

- L'apport d'une valeur ajoutée au capital investi par une participation active ; - L'orientation à long terme (de 5 ans à 10 ans).

1.3.2.2.4. La Tontine

1.3.2.2.4.1. Définition

La tontine est une association d'épargnants au sein de laquelle les adhérents versent des cotisations dans un pot commun. Lors de la dissolution de la tontine, les bénéfices sont intégralement répartis entre les survivants.

Les frais applicables à une tontine sont élevés. Ils sont de 18,5% prélevés lors du versement de la prime19. Ces frais sont statutaires et pris une fois pour toutes.

Une tontine dure en général vingt ans. C'est la contrainte majeure de ce placement. Pendant tout ce temps, les sommes investies au sein de la tontine sont indisponibles. L'épargnant ne peut faire aucun retrait sur son contrat. Notons qu'il n'existe des tontines de durée plus courte mais en aucun cas inférieur à 10 ans.

1.3.2.2.4.2. Les avantages de la tontine Les principaux avantages de la tontine sont:

18 C. Pratt, Politiques financières de l'entreprise, La découverte, Paris, 1994, P. 113

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19 www.la-tontine.org

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- Le contrat ne présente aucune valeur de rachat ;

- Les sommes placées sont exonérées de l'impôt, l'assiette de cet impôt prend en compte les biens dont vous êtes propriétaire ;

- L'engagement est libre.

1.3.2.2.4.3. Les inconvénients de la tontine

- Les membres de la tontine ne sont pas protégés par la loi. En cas de différend, l'inexistence de contrat entre les membres rend difficile l'établissement des droits d'un chacun.

- Le niveau de fonds disponibles ne permet de financer un grand projet de création d'entreprise.

- Le financement par la tontine dépend de la contribution effective des membres. En cas d'absence de cette dernière, il y a augmentation du risque financier.

1.3.2.2.5. Le crédit bail 1.3.2.2.5.1. Définition

Le crédit bail est contrat de location d'une durée déterminée, passée entre une entreprise (industrielle ou commerciale) et une banque ou un établissement spécialisé et assorti ou non d'une promesse de vente à l'échéance du contrat.

1.3.2.2.5.2. Les avantages et les inconvénients du crédit bail

Au rang des avantages, on évoque parfois le fait que le crédit bail constitue un engagement hors bilan, les entreprises conserveraient intacte leur capacité d'endettement. Cependant, les organismes prêteurs prennent tous les mêmes précautions et ont tous la même approche du risque.

Les avantages de cette formule de financement sont, pour partie, évidents :

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- Elle permet tout d'abord de disposer d'un équipement sans avoir à avancer les fonds correspondants à son achat, ni à s'endetter, si ce n'est que les analystes financiers procédant à des retraitements permettant de mieux saisir l'état des engagements de l'entreprise.

- Cette modalité de financement présente aussi l'avantage d'offrir des garanties au crédit bailleur, ce qui facilite d'autant sa mise en place. En tant que location assortie d'une promesse unilatérale de vente, le contrat de crédit bail ne transfère la propriété du bien à un utilisateur qu'à la date de levée de la promesse. Avant cela, en cas de paiement des loyers, le crédit bailleur a la possibilité de récupérer le bien. C'est une formule souple et avantageuse pour les entreprises qui sont amenées à renouveler leurs équipements.

- Les loyers sont entièrement déductibles si le prix de levée de l'option est au moins égale à la valeur du terrain calculée à la signature du contrat, la fraction correspondant à la différence entre la valeur de l'option et le prix du terrain n'est pas déductible.

Toutefois, le crédit bail présente certains inconvénients dont :

- Le coût n'est pas un facteur vraiment défavorable, certes les taux pratiqués sont relativement élevés et comprennent toujours une commission de gestion de l'établissement financier et une prime de risque. Il ne faut cependant pas oublier qu'il ne suffit pas de comparer ce coût au coût nominal du financement par emprunt par exemple car l'emprunt entraîne toujours des frais élevés (au niveau des garanties par exemple) et s'accompagne toujours ; tôt ou tard, d'une augmentation des capitaux propres dont le coût est le plus souvent très élevé.

- Le contrat passé correspond à un engagement définitif. On est donc tenu à payer des loyers à date fixe. Dans le cas contraire, on est forcé de restituer le bien loué mais également de verser toutes les échéances encore dues jusqu'à la cessation du contrat.

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restaurants de 2008-2010 »,
TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.

- De même, on est tenu de remplir les obligations qui représentent généralement le lot de tout propriétaire, et notamment de supporter les charges liées au fonctionnement du bien.

- Les avantages fiscaux dont il est souvent question pour ce mode de
financement ne sont, dans la réalité, que peu significatifs voire pas du tout.

- Le crédit bail ne remplace pas un réel fond de roulement nécessaire aux entreprises pour mettre en marche la production. Il ne représente qu'un moyen de soulager l'entrepreneur.

- Les biens financés dans ce type de contrat sont en général des biens standards et non pas des biens plus sophistiqués ou plus élaborés.

- Les garanties financières du (futur) locataire sont examinées de manière très attentive par le loueur

1.3.2.2.6. Les autres sources de financement

Parmi les différentes sources de financement auxquelles on peut faire appel pour créer une entreprise, on peut distinguer les apports personnels, les prêts d'honneur et les aides ou subventions.

1.3.2.2.6.1. L'Epargne personnelle

L'épargne personnelle est très importante. Car plus elle est importante plus les tiers sont confiants d'investir dans le projet. De plus, cet apport sera utile pour financer les frais d'établissement ou certains investissements non couverts par les prêts bancaires.

A cette épargne, il faut joindre les apports de la famille, des amis, etc. 1.3.2.2.6.2. Le Prêt d'honneur

Les prêts d'honneur sont des crédits à moyen terme qui sont accordés par des
organismes non bancaires à un taux réduit ou nul. Ils ont pour objectif d'aider au

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financement des besoins durables d'une création d'entreprise, par exemple les investissements initiaux ou le Besoin en fonds de roulement (BFR).

1.3.2.2.6.3. Les Subventions et aides diverses

Ce sont des aides financières accordées à des créateurs d'entreprises par l'Etat, les collectivités locales ou d'autres organismes (associations, fondations). Elles peuvent aussi prendre la forme d'allègements fiscaux ou de dispositifs de cautionnement.

En conclusion, le chapitre premier de ce travail s'est axé sur des contours théoriques du financement des entreprises. Ces derniers ont concerné la définition du terme financement et ses différentes formes ainsi que les différentes sources dont disposent les entreprises pour leur financement.

Si ces contours théoriques s'appliquent ailleurs, l'économie de la ville de Kikwit, ayant ses spécificités disposent de certaines sources qui seront étudiées dans le chapitre deuxième.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand