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Environnement socioculturel et réflexion éthique en médecine néonatale

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par Mourad Ouchtati
Faculté de Médecine de Marseille - DIU Ethique et pratiques médicales 2008
  

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Langues

Selon les estimations d'Ethnologue (7), sur une population de 444 515 habitants, les langues maternelles seraient réparties de la façon suivante:

Langue

Locuteurs

Pourcentage

Créole guadeloupéen

430 000

96,7 %

Créole haïtien

12 000

2,7 %

Français

7 300

1,6 %

Anglais

200

0,0 %

Le groupe Joshua Project estime la population à 448 000 habitants en 2008, avec la répartition linguistique suivante:

Groupe ethnique

Langue maternelle

Locuteurs

Pourcentage

Guadeloupéens créoles

créole guadeloupéen

332 000

74,1 %

Guadeloupéens mixtes

créole guadeloupéen

88 000

19,6 %

Haïtiens

créole haïtien

12 000

2,6 %

Français (blancs)

français

8 800

1,9 %

Indiens tamouls

tamoul

4 400

0,9 %

Autres

----

2 000

0,4 %

Arabes syriens

arabe leventin du Nord

700

0,1 %

Dominicains

espagnol

500

0,1 %

Total

 

448 000

100 %

Il ressort de ces estimations que la grande majorité des
habitants de la Guadeloupe parle le créole guadeloupéen

comme langue maternelle. En réalité, presque tous les habitants parlent le créole guadeloupéen (et, pour les immigrants, le créole martiniquais ou haïtien) comme langue maternelle et le français comme langue seconde.

Le créole est omniprésent mais sociologiquement minoritaire. Selon l'environnement social, l'attitude que prend chaque individu face à lui varie.

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Religions

La population est majoritairement catholique à 94 %, 3 % sont hindous et de cultes africains, 2% Témoins de Jéhovah et 1% protestants.

Nous citons ici quelques pratiques religieuses sans pour cela revendiquer l'exhaustivité.

La Toussaint : Le soir, parents et amis se rendent au cimetière et allument des milliers de cierges et de bougies. Noël : Les rythmes créoles donnent aux chants religieux un accent très particulier.

Pâques : Cette fête dure 3 jours ; Le Vendredi Saint, de longues processions se déroulent en direction des calvaires. Le Lundi de Pâques la famille et les amis se retrouvent au bord de l'eau pour se baigner et jouer de la musique.

Les fêtes patronales : chaque année, les communes célèbrent les Saints de leurs églises au rythme des tambours

Les cérémonies hindoues : Même christianisée la communauté hindoue a conservé un certain nombre de rites sacrificiels (poules, cabris, moutons) dédiés à la déesse « Mayinmin »

Croyances et rites

Les traditions africaines ont joué un rôle prépondérant à
coté de la magie que les Européens ont importée en même

temps que le christianisme.

La culture Caraïbe présente avant l'arrivée des premiers explorateurs, résultait déjà d'un métissage de la culture Arawak. La médecine d'inspiration magique et sacrée avait pour conception que la maladie est un châtiment infligé par un dieu ou un démon. La thérapeutique du sorcier consistait à extraire du corps divers objets matérialisant la possession démoniaque. Les Indiens Caraïbes employaient des herbes dans des bains rituels qui sont encore utilisés tels quels de nos jours.

Le brassage important entre les différentes ethnies de l'ouest de l'Afrique ne permet pas de rapporter un élément antillais à telle ou telle origine africaine. Il est noté la croyance à des esprits humains ou non qui provoquent les maladies et qui sont la résultante d'une agression, d'une punition ou d'une vengeance d'un tiers.

Parmi les esclaves, des sorciers africains avaient repris leur activité de manière clandestine et certains se spécialisèrent ; Les « quimboiseurs » dans l'utilisation des poisons et les « séanciers guérisseurs » dans la guérison.

Les apports hindous arrivèrent quand les planteurs, en manque de main d'oeuvre à l'abolition de l'esclavage firent appel à des indiens. Pour ceux-ci, il n'y a pas opposition entre esprit et matière. Certains séanciers invoquent des divinités hindoues (Ganesha, Shiva, Bigma dans leurs rituels).

Actuellement la conception de la maladie est qu'elle n'est

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pas fortuite et qu'elle peut être due à un péché parfois commis par un membre de la famille, à une malédiction ou au non respect de tabous.

Une des formes de sorcellerie admise par la population est le quimbois (tchinbwa) (8) (9). Ce terme viendrait d'un mot africain, kimboé, désignant des sortilèges.

Certains êtres ou objets surnaturels doivent être connus car faisant partie de l'imaginaire collectif (10).

Les Zombis (morts vivants) : Individus mis en état de mort apparente par les quimboiseurs et ramenés à la vie après leur enterrement.

La diablesse : Femme d'une beauté exceptionnelle qu'on peut rencontrer dans la forêt la nuit ou dans les bals nocturnes, séduit les hommes jeunes et leur fait des demandes qu'ils doivent satisfaire immédiatement sinon elle peut les tuer.

Les gens gagés : appelés ainsi car ils ont mis en gage leur âme au diable

Les volants : désignent une vieille sorcière se

dépouillant de sa peau la nuit et s'envole comme une boule de feu pour boire le sang de ses victimes. L'oiseau blanc est une autre figure volante.

Le cercueil vivant : se déplace la nuit mais effraie. Si on l'interrompt, l'objet se transforme en humain qui meurt dans d'atroces souffrances à la lumière du jour.

Le morphoisé : est un homme ou une femme qui a

conclu un pacte avec le diable pour se transformer en un animal de son choix.

Le lutin ti sapoti : est un enfant pleureur qui attire la compassion des adultes mais s'il vient à être porté, il se transforme en géant, assoiffé de vengeance et de pouvoir.

Le dorlis : être masculin invisible pouvant s'introduire la nuit par le trou de la serrure dans les chambres des jeunes femmes. La parade la plus célèbre est la culotte noire à l'envers.

Pour comprendre les thérapeutiques traditionnelles il faut savoir que le « séancier » est celui qui peut défaire le travail du « quimboiseur » par une thérapeutique naturelle ou des actions magiques. Le séancier peut être voyant et on le nomme « gadédzafé » (qui regarde les affaires).

Les prescriptions associent le plus souvent des traitements à base de plantes à des formules magiques : prières, neuvaines, contre charme.

Les bains démarés sont des bains qui servent à délier une personne d'un sort. Ils sont entourés de rituels très importants.

Des rites de protègement, telle la plantation de plantes autour des cases à la campagne, permettent d'éloigner les malfaisants (11).

La grossesse et l'accouchement sont également entourés de beaucoup de croyances, de légendes et de mythes.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille