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Problématique du coà»t des services dans les microfinances au Cameroun

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par Achille Landry WOMEGNE POKAHA
Institut de recherche et d'enseignement en relation internationale et européeene (IRERIE LLC) - Master II en gestion et finance 2011
  

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B. APPROCHE PRATIQUE DES EMF

La croissance et le dynamisme de la micro finance trouvent leur explications dans son mode opératoire qui se distingue de celui des banques commerciales par leur souplesse, leur proximité et toute absence de discrimination dans les entrées en relation. En effet, alors que les clients sont souvent

marginalisés selon qu'ils n'ont pas une capacité de dépôt assez développés ou selon qu'ils ne réalisent pas un chiffre d'affaire attrayant, dans les EMF par contre, la proximité est la règle de travail au point qu'il se crée très souvent entre la clientèle et le personnel des liens aussi étroits qui vont au delà des relations professionnelles. Dans le suivi de sa clientèle, les EMF développent une politique de porte à porte qui se caractérise par les visites permanentes à ses clients sur le terrain en leur domicile voire aux paysans isolés dans les campagnes et prêtent une oreille attentive à leurs besoins. Toute chose qui a pour avantage de nouer des liens solides avec cette clientèle et anticiper sur les éventuelles difficultés que ceux-ci pourront rencontrer dans le remboursement des crédits mis à leur disposition.

En prêtant une oreille attentive aux besoins de sa clientèle, ça permets à l'EMF de concevoir des programmes (ou produits) spécifiques pour chaque couche de la population et à chaque lieux d'implantation sans oublier les jeunes et les femmes dont l'importance dans le développement social et économique des pays en voie de développement n'est plus à démontrer.

L'osmose ainsi créée entre l'activité de la microfinance et les aspirations de la population apparait comme la technologie financière la mieux appropriée aux besoins de la majorité de la population Camerounaise.

Cette démarche des EMF fait dire à certains que la micro finance joue non seulement un rôle d'intermédiation financière, mais aussi d'intermédiation sociale en développant des produits adaptés aux besoins de sa clientèle et en assistant ceux-ci dans tous les actes et évènements de la vie. La banque

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Réalisé et soutenu par WOMEGNE POKAHA Achille Landry

mondiale (2001) déclarait : « la microfinance est autant offre d'argent que livre des services intégrés d'aide, d'information, d'éducation, de conseils et de formations ». En plus, les EMF favorisent la constitution des groupes de solidarités en exigeant des emprunteurs le regroupement en association afin de faire jouer la caution mutuelle des membres comme garantie du crédit. Une fois le crédit remboursé, de telles associations perdurent et constitue de véritable vecteurs de cohésion sociales et pouvant se muer en groupe de pression sur un pan de l'activité économique (exemple : une association des producteurs d'ananas qui en contrôlant le marché pourra obtenir une meilleure valorisation des prix de leurs produits).

C. ORGANISATION DE LA MICRO FINANCE

S'il est généralement admis qu'un Etablissement de Microfinance (ou Institution de Microfinance, IMF dans d'autres pays) est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus qui n'ont pas accès ou difficilement au secteur financier formel, de nos jour, ce terme renvoie jà une grande variété d'organisations aussi bien diverses que par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique.

Très souvent l'image que les uns et les autres se font des EMF est celle d'ONG financières exclusivement dédiées à l'offre de service financiers de proximité qui vise à assurer l'autopromotion économique et sociales des populations à faibles revenues, ce qui explique les difficultés pour beaucoup d'accepter ces structures comme des opérateurs économiques à parts entières ayant un but mercantile.

La réglementation du secteur dépend du pays et des lois sous-régionales (COBAC pour le Cameroun et l'Afrique centrale) ainsi que leur supervision sans oublier le type d'opérations et de clientèles auquel ils ont accès.

A l'origine placée sous tutelle du Ministère de l'agriculture, la micro finance a depuis la réforme du secteur par la COBAC été placée sous l'autorité du Ministère des finances plus amène à y diligenter les contrôles et suivis nécessaires.

a) Catégorisation du secteur

Au Cameroun et en Afrique Centrale, les EMF se repartissent en trois catégories qui ont chacune ses modalités de fonctionnement et des obligations bien particulières telles qu'il ressort du tableau ci-dessous :

Catégories

Types activité

Capital
minimum

Forme juridique

1ère Catégorie

Epargne et Crédit uniquement avec les membres

Non déterminé

Coopérative ou

Mutuelle

d'épargne et de

Crédit

2ème Catégorie

Epargne et Crédit avec membres et avec les tiers

Cinquante millions

Société Anonyme

3ème Catégorie

Crédit aux tiers

sans collecte de
l'épargne

Vingt cinq

millions (sauf

pour les projets)

Diverses (projets, sociétés,

Entreprises individuelles, etc.)

Le rattachement à une catégorie se fait dès la création et le changement d'une catégorie à l'autre ne peut se faire sans l'accord de la COBAC. Si la première catégorie fonctionne suivant le modèle et la compréhension originelle des sociétés coopératives (opérations uniquement avec membres), il en est autrement des structures de troisième catégorie (de plus en plus rare sur le

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terrain) et surtout de celles de deuxième catégorie qui fonctionnent pratiquement comme des banques en miniatures.

b) Le contrôle du secteur :

Le contrôle des EMF est effectué à plusieurs niveaux et par des intervenants divers. La COBAC a prescrit un premier niveau de contrôle à l'interne effectué par les propres employés de l'EMF, ensuite un contrôle effectué par le commissaire aux comptes, et enfin un troisième niveau de contrôle effectué par la COBAC elle-même de façon périodique.

Ce contrôle de la COBAC est très redouté par les promoteurs d'EMF, ceci pouvant aboutir jusqu'au retrait de l'agrément en cas de défaillances graves constatées par les émissaires lors de leurs travaux.

c) L'association professionnelle : ANEMCAM

Bien qu'il existe une association des établissements de Micro finance au Cameroun (ANEM-CAM), nous notons que l'égoïsme et l'individualisme qui caractérisent les prometteurs du secteur ne permettent pas à cette association de jouer pleinement son rôle d'où le non prise en compte au niveau politique de la majorité des doléances des acteurs de la microfinance au Cameroun.

C'est ainsi que bon nombres d'EMF n'adhère à l'ANEMCAM qu'en respect de la prescription légale.

Au fil des années, l'ANEMCAM est ainsi devenue nous pouvons le dire une « coquille vide a», n'ayant ni locaux, ni de représentants crédibles ; pourtant la nécessité de regrouper les EMF dans une association oil leurs difficultés seront analysées et solutionnées est plus que jamais d'actualité, car ceci permettra aussi de mettre fin à la concurrence barbare que se livrent les EMF fonctionnant dans une même localité.

En dehors des EMF fonctionnant en réseau (au sein duquel des concertations sont fréquemment organisées), aucun cadre consultatif réel n'est observé entre les nombreux EMF fonctionnant au Cameroun.

Nous dénombrons fin 2010, 440 EMF agréés repartis en 186 EMF indépendants et 254 affiliés à un réseau. On entend par réseau d'EMF, un regroupement de plusieurs établissements (1ère catégorie) placé sous un organe faitier qui y joue un rôle de régulateur et de supervision de ces établissements afin d'assurer leur pérennité. Il existe cinq (05) réseau agréés au Cameroun et une ayant eu l'avis conforme de la COBAC :

Le réseau CAMCCUL (177 établissements)

Le réseau CVECA Centre (33 établissements)

Le réseau CVECA Grand Nord (8 établissements)

Le réseau CMEC Ouest (19 établissements)

Le réseau CMEC Nord Ouest (8 établissements)

Le réseau CMEC Grand Nord (9 établissements) non encore agréé par le ministère des finances bien qu'ayant déjà reçu l'avis conforme de la COBAC.

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