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La gestion du risque de crédit par la méthode RAROC : application à Eco-Bank Cameroun( Télécharger le fichier original )par Moussa MAGADJI Université catholique d'Afrique Centrale - Master II en comptabilité-finances 2010 |
Dans les economies modernes, les banques font partie integante du secteur des entreprises et precisement de celui des societes financieres. Elles sont des entreprises a part entiere qui assurent des services aux publics. Toutefois, elles ont une particularite par rapport aux autres entreprises, parce qu'elles remplissent un role economique original en forme de monopole (creation et reallocation monetaire) mais aussi parce que ce role induit des prestations de services baties autour de l'argent des clients. Cette activite qui est faite avec l'argent d'autrui, en diverses monnaies, selon un florilege d'echeances est source de risque. Par consequent, le métier du banquier est confronts plusieurs sortes de risque, dont le risque de credit pour l'octroi des credits bancaires, mais avant de definir le risque de credit, interessons nous d'abord aux notions de banque, de credit et de risque. Section 1 : Les generalites sur la banque, ses métiers et ses activites1.1 La definition de la banqueAu sens de l'ordonnance N"085/002 du 31 aofit 1985 complete par le decret N° 90/1469 du 09 novembre 1990, les etablissements de credit sous-entendue banque se definissent au Cameroun comme des personnes morales qui, dans le cadre de leur profession habituelle, effectuent a titre principal, une ou plusieurs operations dites de banque a savoir :
1.1.1 L'intermediation bancaire
1.1.2 Les prestations des services connexes
1.1.3 Les prestations de services d'investissement
1.2 Les differents types de banques
Section 2 : Le credit et les risques bancaires2.1 Le credit bancaire2.1.1 La definition du credit bancaire
2.2 La notion du risque
2.3 Les risques bancairesEn banque, l'origine des risques est d'une part lice a la fonction d'entreprise (il s'agira alors d'evenements communs a toutes les entreprises) et, d'autre part aux activites specifiques (il s'agira de risques caracteristiques des entreprises bancaires ou tout au moths, prenant une importance particuliere dans le cadre de leurs activites). Ainsi, la cartographie des risques bancaires fera ressortir trois familles de risques majeurs5. 2.3.1 les risques bancairesCe premier ensemble regroupe les sources de risques propres aux entreprises bancaires, en relation avec leurs activites d'intermediation et d'activites connexes. 4 COHEN E., Analyse financiere, Paris, Economica, 1993. 5 Centre de Formation de la Profession Bancaire, L'entreprise banque, Paris, CFPB, 2010.
Il depend des aleas de nature politique et/ou catastrophique auquel est expos& chacune des zones d'activite avec lesquelles les clients travaillent, mais aussi dans lesquelles la banque s'est elle-meme implantee. Le risque pays resulterait donc de la situation economique ou politique du pays. II peut se realiser du fait d'un evenement dans un pays geographiquement voisin ou lie par des accords economiques et/ou politiques. 2.3.2 les risques operationnelsCet ensemble regroupe des sources de risques communes a toutes les entreprises. Bien stir, certains prennent une importance particuliere dans le cadre des banques comme le respect des procedures ou le dysfonctionnement des systemes d'information, compte tenu de la place que ceuxci occupent au sein de 1' activite bancaire.
Il a pour source tout litige avec une contrepartie, resultant de toute imprecision, lacune ou insuffisance susceptible d'etre imputable a la banque au titre de ses operations. Il s'agit donc de risques delictuels ou contractuels (poursuites penales ou civiles a la cle). 2.3.3 Les risques de gouvernanceCe dernier groupe de risques, comme le precedent est commun a toutes les entreprises ; ils sont relatifs a la politique de gestion de l'entreprise.
On retrouve dans ce type de risque, tout changement dans l'environnement de la banque qui peut affecter ses interets et &passer largement les domaines habituellement « sous controle ». En particulier, les decisions hoes a la puissance publique. Section 3 : Le risque du credit bancaireAvant de definir le risque de credit et ses composants, it convient de passer en revue les &apes d'evolution historique du risque de credit au Cameroun. 3.1 L'histoire de revolution du risque de creditL'evolution du risque de credit au Cameroun a connu trois grandes &apes qui correspondent a l'histoire du systeme bancaire dans le pays, a savoir : de la colonisation a rindependance, ensuite de Pindependance a la crise bancaire des annees 1980, et enfin, de la crise bancaire a nos jours. 3.1.1 La periode coloniale a rindependancePendant cette periode, it n'existait pas de banques commerciales mais plutot quelques comptoirs des banques francaises qui avaient pour mission d'assurer le transfert de fonds dans le cadre du commerce entre la metropole et la colonie. Par consequent, le risque de credit etait le souci des maisons meres situees en metropole. Toutefois, on peut souligner qu'en metropole, l'activite de credit avait ete marquee par les nationalisations des banques a la sortie de la deuxieme guerre mondiale. L'octroi des credits etait considers comme une mission de service public avec pour objectif de privilegier Faeces au credit a moindre mat possible (faible taux d'interet). Dans ce contexte, le risque de credit n'etait pas une preoccupation majeure des differents acteurs du systeme bancaire ; it en decoule qu'il etait peu couvert, hypothequant par ricochet la rentabilite des banques. 3.1.2 De rindependance a la crise bancaire des annees 1980Des les premieres annees d'independance, plusieurs filiales de banques francaises se sont installees au Cameroun afin de financer les societes francaises (SCB, BICIC, SGBC et BIAO). Une decennie apres, le systeme bancaire national s'etoffe par l'arriyee de banques anglo-saxonnes, notamment la Chase Manathan Bank, la Boston Bank, la Bank of America et la Bank of Credit and Commerce Cameroon (BCCC). Comme les banques francaises, elles financent en priorite les multinationales etrangeres. Fort de ce constat, les pouvoirs publics avaient ete contraintes de creer des structures pour financer les secteurs de developpement prioritaires arretes par les plans quinquennaux, en l'occurrence la BCD, le FONADER, la CAMBANK, le FOGAPE, etc... Au debut de cette periode, les banques ont joue de maniere satisfaisante le role qui leur avait ete assigns. On a pu observer la creation de plusieurs societes privees et publiques (SNEC, SONEL, CELLUCAM, CAMAIR, RNCF, etc.), qui ont ete le tremplin d'un &collage economique effectif. Pourtant, vers le debut des annees 1980, l'euphorie economique et la concurrence entre les banques, ont pousse ces dernieres a relacher dans la gestion et a accepter les mauvais risques entre autres : le detournement des credits de leurs objets, l'octroi des prets complaisants, le refus de certains debiteurs d'honorer leurs engagements malge les recours judiciaires, la mauvaise politique d'adossement des credits aux ressources, etc.... Cette gestion de credit au mepris de son risque couple au retournement de la conjoncture internationale (baisse des ressources de l'Etat) et a l'inefficacite du dispositif de surveillance bancaire ont entraine le systeme bancaire national dans une profonde crise. 3.1.3 De la crise bancaire a nos joursLa crise bancaire a pousse les autorites monetaires a prendre deux decisions importantes :
3.2 La definition du risque de credit
3.2.1 Le risque de non remboursement
3.2.2 Le risque d'immobilisation
3.3 Le risque dans la relation banque/client
3.3.1 La selection adverse
3.3.2 L'alea moral
3.4 Les facteurs influencant le risque de credit
3.4.1 Les facteurs endogenes au client
3.4.2 Les facteurs exogenes au client
Les methodes de sa gestion peuvent etre regroupees selon deux approches, a savoir : les normes reglementaires et les techniques de la science de gestion. Section 1 : La gestion du risque de contrepartie selon les normes reglementairesLes banques sont tenues, dans des conditions definies par les autorites en charge du secteur, de respecter les normes reglementaires destinees a garantir leur liquidite et leur solvabilite a l'egard des deposants et, plus generalement, des tiers, ainsi que l' equilibre de leur structure financiere. Ces normes sont obligatoirement assumees par les banques dans leur gestion courante ; elles visent a prevenir et a traiter le risque de defaillance des banques. Ces mesures sont de deux ordres. D'une part, developper au niveau international, notamment les normes baloises ; d'autre part, celles instaurees au niveau de la sous-region, c'est-a-dire les normes CEMAC. 1.1 Les normes internationales ou du Comite de BaleLe Comite de Bale a pour mission de definir les modalites d'une cooperation internationale visant a renforcer le controle prudentiel et a developper la qualite de la surveillance des banques. Ce Comite definit des accords qui sont constitues d'exigence en fonds propres et de normes prudentielles destinees a apprehender les risques bancaires, notamment les risques de contrepartie. Il convient de rappeler que le dispositif de Bale est constitue de 25 principes. Le Comite de Bale ne dispose que d'une autorite « morale ». Il edicte des recommandations sur les pratiques de contrnle que les autorites nationales sont chargees de mettre en oeuvre. Il a ete cree en decembre 1974 par les gouverneurs de dix banques centrales (G10), a la suite de graves perturbations financieres bees a la faillite de la banque HERSTATT en Republique Federale d'Allemagne. Aujourd'hui, l'audience du Comite de Bale &passe le cadre des seuls etats membres du groupe des dix. Les travaux qui ont precede la publication de l'accord de juillet 1988 sur les normes de fonds propres des banques internationales partaient d'un double constat. Tout d'abord, les fluctuations observees sur les marches financiers internationaux ainsi que la manifestation a une echelle macro-economique du risque de credit avaient considerablement affecte la solvabilite des banques. Ensuite, les travaux avaient mis en evidence d'importantes divergences sur le calcul des fonds propres entre les banques des pays du Groupe de 10. Ces reflexions ont abouti a la publication de l'accord de juillet 1988 relatif au ratio international de solvabilite. Ce ratio appele « Cooke », a pour objectif de couvrir le risque traditionnel de l'activite bancaire, a savoir le risque de contrepartie. Les qualites reconnues au ratio Cooke resident dans le fait qu'il a permis d'accroitre la solidite du systeme bancaire international grace au renforcement des fonds propres. Il a permis egalement de reequilibrer la concurrence entre banques actives sur le plan international. L'accord de Bale de 1988 a etc adopte par plus de 100 pays dans le monde et s'est institue comme une norme internationale. La COBAC en a aussi fait une reference dans l' elaboration de la reglementation prudentielle applicable dans la CEMAC9. Toutefois, malge les qualites qui lui ont etc reconnues, Bale I est apparu en retrait par rapport aux developpements enregistres dans le secteur financier au cours des dix dernieres annees. Les limites mises a jour, telles que l'estimation incomplete des risques (risque de marche et risque operationnel) et, les possibilites d' arbitrage de nature reglementaire ont amene le Comite de Bale a introduire un nouveau dispositif d'adequation des fonds propres. Ce dernier a etc adopte et public en juin 2004 et reconnu sous l'appellation de « Bale II » ou « Nouvel accord de Bale II ». Bien que les normes de Bale II, soient toujours en vigueur, la crise de 2007 a pousse le Comite a revoir les normes de Bale II et conduiront a des nouvelles normes applicables a partir de janvier 2012, et s'intituleront « normes de Bale III » 1.1.1 Les normes de Bale IILe nouveau dispositif denomme Bale II, revient a substituer au ratio dit « Cooke », un nouveau ratio de solvabilite dit « Mc Donough » ; ce ratio a pour ambition de maintenir un taux plancher de 8% entre fonds propres et risques ponderes, tout en obtenant une adequation au plus juste des fonds propres adaptes au profil de risque reel de la banque. En effet, le ratio Cooke est 9 Commission Bancaire de 1'Afrique Centrale, Mise en oeuvre de Bale II dans la CEMAC, COBAC, Libreville, Juillet 2009. critique parce qu'il est juge trop rigide et trop simplificateur en matiere de risque de credit. Il est egalement insuffisamment précis (ce qui nuit a la differenciation des banques) et presente une reconnaissance limite des techniques de reduction des risques. L'architecture du nouvel accord repose sur trois piliers qui se renforcent mutuellement.
Le deuxieme pilier vise a identifier des que possible, toute erosion des fonds propres des banques de nature a les affaiblir, en developpant des techniques efficaces de gestion et de controle de l'ensemble des risques bancaires, et en invitant les autorites de controle a prescrire les textes ad hoc. II pose quatre (4) principes :
1.1.2 Les methodes de calcul du risque de credit selon Bile II
Dans l'approche standard, les notations sont obligatoirement extemes. En revanche, dans les approches fondation et avancee (Internal Rating Based approach), on utilise les notations internes (leur process doit etre agree par le regulateur).
Les approches IRB fondation et avancee sont des methodes de mesure interne du risque de credit, elles reposent sur l' appreciation par les banques, de leur propre risque de credit. Ces approches prennent en compte quatre facteurs :
Source : Comite de Bale, Geneve-Suisse
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Source : GODOWSKI Christophe, 2004
a- La perte attendue ou Expected Loss (EL)
La methodologie RAROC repose avant tout sur la necessite d'evaluer et de couvrir les pertes inherentes a l'activite bancaire. Bien qu'applicable initialement aux risques de marche, elle est utilisee aujourd'hui comme technique de gestion Actif/Passif pour l'activite de credit. Le principe de base est de distinguer la notion de « Perte moyenne attendue » de celle de « perte inattendue ». Cette methodologie peut etre utilisee «operation par operation », pour un credit, la banque devant evaluer une perte moyenne qui est statistiquement attendue. Elle a pour vocation d'être couverte ex-ante par les revenus generes par le credit. En d'autres termes, elle doit etre incluse dans la tarification du credit en question, afin que les flux provenant du remboursement permettent de couvrir cette perte. Elle est evaluee statistiquement, glee a l'utilisation de bases de donnees historiques qui doivent permettre de connaitre, par segment de clientele :
· la probabilite moyenne de defaillance d'un segment de clientele PD « Probabilite de defaut »,·
le taux d'exposition, au moment du defaut, ou EAD « Exposure At Default »,
· le taux de perte en cas de defaut, ou LGD « Loss Given Default » qui evalue la fraction de la creance qui ne pourra etre recuperee en cas de defaut. Autrement dit, le complement du « taux de recouvrement ».
Ainsi, pour une unite monetaire de credit octroye, la perte moyenne «EL : Expected Loss » sera la resultante du produit des trois parametres &finis ci-dessus :
EL = PD x LGD x EAD
Figure N° 2 :, Decomposition de la perte attendue
Importance de la perte
attendue
1 : Quelle est la probabilite
de defaillance
d'une
contrepartie ?
2 : Cornbien le client devra-
t-il a la banque en cas
de
defaillance ?
3 : Quel pourcentage de
cette exposition la
banque
perdra-t-elle ?
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c= |
EL |
|
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PD |
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X
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EAD |
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X |
Source : GODOWSKI Christophe, 2004
« Perte attendue
« Probabilite de
defaillance »
« Equivalence du
pret » (exposition au
risque
de defaillance)
|
LGD |
« Severite (pourcentage perte en cas de defaillance)
Cette perte moyenne peut etre exprimee en valeur ou traduite en « points de base» qui devront etre rajoutes au taux d'interet moyen auquel la banque se (re) finance et, aux frais d'exploitations et operationnels : couts de gestion (eux aussi traduits en points de base), afin de construire le taux minimal qui peut 'etre appliqué au credit. En d'autres termes, it convient de s' assurer que la marge (beneficiaire) degagee par le credit, corrige du « risque moyen » inherent a une telle operation, est au moins positive.
b- La perte inattendue ou unexpected Loss (UL)
Par opposition aux pertes attendues, ce sont les fonds propres economiques qui sont destines a couvrir les pertes inattendues deviant de la moyenne. Le role de la banque est alors d'evaluer la perte maximale susceptible de se produire sur ce type d'operation et d'affecter un montant de fonds propres en consequence, permettant soit de couvrir la perte inattendue en totalite (optique perte inattendue absolue), soit de couvrir la difference entre le montant de cette perte maximale et le montant de la perte moyenne (optique perte inattendue relative).
c- Le capital economique
Le capital d'une banque est la seule protection contre les pertes susceptibles de survenir. Ce principe est retenu par les autorites de tutelle qui imposent de respecter un niveau minimal de capital. Celui-ci est defini selon des normes simples et universelles ; it s'agit de forfaits appliqués aux encours de credits pour obtenir le capital reglementaire independamment de la nature de la contrepartie (non prise de la differenciation du risque de contrepartie). Cette limite est a l'origine de la mise en place de l'accord de Bale II. Tout le probleme est de passer des forfaits reglementaires a des mesures plus objectives. A ces mesures objectives, correspond une estimation « economique » du capital. Le « capital economique » est donc celui qui permet d'absorber des pertes potentielles mesurees objectivement. Si tel est le cas, it y a « adequation du capital aux risques encourus ». Sinon, it faut soit reduire les risques, soit accroitre le capital. Bien entendu, si ce capital peut etre defini, it doit etre remunere. Les principaux objectifs du capital economique sont de :
· mesurer les risques le mieux possible,
· permettre de definir les resultats requis en fonction des risques.
A defaut d'une telle mesure, un etablissement ne sait, ni si ses risques sont compatibles avec son niveau de capital, ni differencier sa facturation-client en fonction des risques encourus. Les fonds propres devant etre constitues apparaitront au denominateur de la mesure RAROC.
Compte tenu des elements &taffies ci-dessus, la mesure RAROC se traduit par le rapport
suivant :
Marge nette genet* par l'operation -- perte moyenne (EL)
RAROC --
Capital economique (UL)
Cette mesure donne une indication sur la rentabilite de l'operation de credit corrigee du risque ; le risque etant pris en compte par le biais de la « Perte moyenne » et par la quantite des fonds devant etre affect& a cette operation que la banque devra remunerer. En effet, si l'on suppose que les actionnaires sont les apporteurs de fonds propres, it est necessaire que le taux de la rentabilite de ces fonds propres soit conforme a leurs exigences. C' est ce qui justifie l' existence d'une norme RAROC minimale (generalement laissee a l'appreciation des dirigeants de la banque) en dessous de laquelle l'operation de credit ne pourrait etre consideree comme suffisamment creatrice de valeur, compte tenu du risque qui la caracterise et de 1' exigence de rentabilite des actionnaires.
Selon la periode et les perimetres des calculs, nous pouvons distinguer quatre types de RAROC a savoir :
Il est calcule a l'octroi du credit sur la periode allant de la date d'octroi du concours jusqu'a sa date d'echeance ; it est souvent utilise comme une methode de tarification des credits a l'egard du risque et comme outil d'aide a la decision.
Son calcul se fait pendant la periode d'utilisation du credit, sur un horizon qui va de la date d'observation jusqu'a la date d'echeance. Le calcul prend immediatement les changements des caracteristiques des clients (notes), des credits (provisions) et des garanties. Cependant, sa forte dependance des differents evenements de vie du credit (commissions, frais de gestion,... etc.) le rend difficile a manier.
Solution intermediaire aux deux precedentes, elle peut correspondre a l'exercice budgetaire et donner la possibilite d'adopter une strategie, de fixer des objectifs et de pouvoir mesurer les resultats a la fin de la periode.
Le calcul prend en compte a une date donne, tous les elements des engagements en cours, de la date d'origine a la date d'echeance de chaque concours. Sa stabilite et son exhaustivite le rend plus adequat pour l'adoption d'une strategie, soit au niveau d'un client ou d'un portefeuille.
Le choix parmi ces differents types de RAROC se fait principalement en fonction de l'utilisation finale et des attentes de l'utilisateur.
Ce deuxieme chapitre, nous a permis de passer en revue les differentes techniques de gestion du risque de credit ; ce risque bancaire dit traditionnel, reside dans l'essence meme de l'activite bancaire. Le souci de l'apprehender et de le gerer est une preoccupation permanente a la fois des autorites en charge du secteur bancaire et des principaux acteurs que sont les banquiers. Cette preoccupation s'est traduite par une mise en place d'une reglementation internationale (normes de Bale) et communautaire (normes CEMAC) d'une part, et de nouvelles techniques de gestion du risque de credit ont eta developpees ainsi que la dernarche RAROC en sus des techniques traditionnelles d'autre part.
Dans cette premiere partie de notre travail, nous avons dans un premier temps aborde de la banque, des credits et des risques bancaires, avec un accent sur le risque de credit, de son origine a ses consequences, en passant par ses evolutions historiques pour le monde bancaire. Dans un second temps, it a ete question de la maitrise du risque de credit par les differentes normes reglementaires existantes et, des techniques de gestion moderne et traditionnelle. Ce travail theorique sur la question du risque de credit ne peut etre valorise et justifie, s'il n'est pas confronts a une etude empirique. Notre passage a Eco-Bank, nous a offert la possibilite d'etudier de maniere pratique la gestion du risque de credit et d'appliquer la methode RAROC.

L'APPROCHE PRATIQUE DE LA eEST10141 DU
Le developpement des banques dans le monde n'a pas laisse l'Afrique en marge. A l'instar de leurs consceurs occidentales, la recherche de la competitivite et de la rentabilite sont de mises egalement pour les banques africaines. Ce developpement s'effectue dans un environnement de plus en plus complexe, rendant de ce fait la gestion du risque bancaire ardue. Conscient de cette difficulte, le Comite de Bale, dans son nouvel accord et a travers l'approche basee sur la notation interne, a incite les etablissements de credit a developper leurs propres outils d'appreciation du risque de credit. Cette incitation a pousse de nombreuses banques a adopter de nouvelles methodes utilisant la notation interne, plus particulierement celles fondees sur la tarification du risque, dont l'une des variantes est connue sous l'appellation RAROC ou Risk Adjusted Return On Capital.
La seconde partie de notre travail, nous permettra de nous confronter a la realite de la gestion du risque de credit dans une banque. Le premier chapitre de cette partie declinera la structure qui a servi de cadre a cette etude a savoir Eco-Bank, le second tentera d'implementer une nouvelle technique de gestion du risque credit au sein de cette entite, en l'occurrence la methode RAROC. Il s'achevera par quelques appreciations concernant cette methode.

Avant de nous appesantir sur l'approche utilisee par Eco-Bank face au risque de credit, nous allons au prealable proceder a la presentation de cette structure, a savoir la maison mere et sa filiale camerounaise.
Eco-Bank Transnational Incorporated (ETI) est une societe anonyme creee en 1985 comme holding bancaire sous les auspices d'une initiative de soutien au secteur prive menee par la Federation des Chambres de Commerce et d'Industrie d'Afrique de 1'Ouest, et la Communaute Economique des Etats d'Afrique de 1'Ouest (CEDEAO). Au debut des annees 1980, l'industrie bancaire en Afrique de 1'Ouest etait dominee par des banques etrangeres et d'Etats. II existait tits peu de banques commerciales ouest africaines detenues et gerees par le secteur prive africain. EcoBank a ete creee afin de combler ce vide. La Federation des Chambres de Commerce et d'Industrie d'Afrique de l'Ouest est donc a l'origine du projet de creation de cette institution bancaire regionale privee en Afrique de l'Ouest. En 1984, Eco Promotions S.A. est fond& et ses actionnaires fondateurs contribuent au capital de depart necessaire pour la realisation des etudes de faisabilite et aux actions de promotion qui ont permis la creation d'Eco-Bank.
En octobre 1985, ETI etait immatriculee comme holding bancaire, la premiere du genre en Afrique de l'Ouest, avec un capital social autorise de 100 millions de $ EU. Le capital initial souscrit et libere d'ETI d'un montant de 32 millions de $ EU fut leve aupres de plus de 1 500 investisseurs prives et institutionnels issus des pays d'Afrique de l'Ouest. Le plus important actionnaire etant le Fonds de la CEDEAO, la branche dediee au financement du developpement dans la sous region. Un Accord de Siege fut sign avec le gouvernement du Togo en 1985, conferant a Eco-Bank le statut d'organisation internationale jouissant des droits et privileges
necessaires pour lui permettre d'exercer en tant qu'institution financiere regionale, avec statut de non-resident.
Eco-Bank debute ses activites avec sa premiere filiale au Togo en mars 1988. Aujourd'hui, le Groupe Eco-Bank est une banque commerciale regionale integree qui emploie plus de 11 000 personnes, compte plus de 746 agences et bureaux dans 29 Etats d'Afrique Occidentale, Centrale, Orientate et Australe, a savoir le Benin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cameroun, la Republique Centrafricaine, le Congo (Brazzaville), la Republique Democratique du Congo, la Cote d'Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinee, la Guinee-Bissau, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mali, le Niger, le Nigeria, l'Ouganda, le Rwanda, Sao Tome et Principe, le Senegal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Tchad, le Togo et la Zambie. Eco-Bank dispose egalement d'un bureau de representation a Johannes bourg en Afrique du Sud et d'une filiale a Paris (France).
Au debut de l'annee 2009, le capital autorise du groupe ETI etait de 1,25 milliard de dollars EU divise en 50 milliards d'actions ordinaires de 2,5 cents de dollars EU chacune. Le capital emis de la societe etait de 774 millions de dollars EU representant 8,7 milliards d'actions ordinaires de 2,5 cents de dollars EU chacune. La Societe Financiere Internationale (SFI) a exerce son option de convertir son pret de 100 millions de dollars EU en 1 181 055 863 actions ordinaires portant le capital social de la societe a la fin de 2009 a 868 millions de dollars EU representes par 9,9 milliards d'actions ordinaires de 2,5 cents chacune. Toutes les actions anises de la societe continuent d'être cotees et negociables sur les trois bourses des valeurs mobilieres de l'Afrique de l'Ouest, a savoir, la BRVM (Bourse Regionale des Valeurs Mobilieres) d'Abidjan, la Ghana Stock Exchange d'Accra et la Nigerian Stock Exchange de Lagos''
Le groupe ETI a a sa tete un Conseil d'Administration qui a pour responsabilite, ''analyse et l'adoption des etats financiers qui doivent donner une image fidele des affaires et des resultats de la societe. Les organes qui assurent la gestion du Groupe sont structures ainsi qu'il suit :
11 Groupe Eco-Bank, Rapport annuel 2009, Lome, ETI, 2010.
Le Conseil d'Administration de la Societe est elu par ses actionnaires a qui it rend compte de la bonne gestion et de l'administration du Groupe. Sa mission premiere est de veiller a la rentabilite a long terme de l'institution et a la protection des interets des actionnaires.
Ce comite a pour mission entre autres de :
· formuler et planifier des politiques dont it veillera a la mise en oeuvre par toutes les entites du Groupe,
· veillera une bonne application du gouvernement d'entreprise dans tout le Groupe,
· gerer les relations entre la Societe, ses actionnaires et ses filiales y compris les relations avec les Conseils d'administration des filiales,
· formuler et reviser les politiques existantes au niveau du Groupe, dont la structure organisationnelle,
· entretenir des relations de travail cordiales avec les autorites chargees de la reglementation et avec les tiers,
· recommander la nomination d'administrateurs executifs et non executifs,
· reviser la strategie et les politiques des Ressources humaines du Groupe et la remuneration des cadres dirigeants.
· examiner les controles internes effectues, y compris les controles financiers et operationnels,
· passer en revue la fonction d'audit interne et les missions d'audits du Groupe,
· faciliter le dialogue entre les auditeurs et la Direction concernant les resultats des audits,
· proposer la remuneration des commissaires aux comptes,
· passer en revue, avec les Commissaires aux comptes, les comptes annuels avant Parrete desdits comptes par le Conseil d'Administration,
· veiller au respect de toutes les lois, reglementations et normes operationnelles applicables.
Il est en charge des questions de risque et de ce fait, it a pour mission de :
· participer a la determination et a Pelaboration des politiques et procedures d'approbation de credits, la gestion des risques operationnels, de marche/prix et autres au sein du Groupe,
· definir les risques acceptables et les criteres d'acceptation de risques,
· determiner et reviser les limites d'approbation de credits octroyes a la Direction,
· revoir et ratifier les changements de politique operationnelle et de credit inities par la Direction,
· veiller au respect des politiques de credit de la banque et les exigences statutaires imposees par les autorites de reglementation et de supervision,
· examiner periodiquement les rapports sur le portefeuille de credits et evaluer les performances du portefeuille,
· examiner tous les autres risques y compris ceux lies a la technologie, au marche, l'assurance, a la reputation, aux reglementations, etc.
Dans les pays oa elles operent, les filiales du groupe Eco-Bank fonctionnent comme des structures autonomes locales. Le groupe ETI est actionnaire majoritaire dans toutes les filiales mais
les citoyens et les institutions des pays hetes en sont generalement des investisseurs. Chaque filiale a un Conseil d'Administration compose majoritairement d'administrateurs non- executifs. La Charte de Gouvernance du Groupe requiert que le Conseil d'Administration de chaque filiale soit guide par les memes principes que ceux applicables au Conseil d'Administration de la Societe mere. En regle generale, et sous reserve de la reglementation locale et du nombre d'administrateurs, les Conseils d'Administration des filiales disposent du merne nombre de comites que celui de la Societe. Le Conseil d'Administration de chaque filiale rend compte a ses actionnaires de la gestion correcte et efficace de la filiale, conformement aux directives et strategic generales du Groupe.
Le Comite Executif de Gestion du Groupe rend compte au Conseil d'Administration de la Societe et joue un role preponderant en matiere de gouvernement d'entreprise au sein du Groupe. II gere la strategie globale et les grandes orientations du Groupe, les soumet, si necessaire, au Conseil d'Administration pour approbation et en supervise la mise en oeuvre. Le Comite dispose de pouvoirs de decisions specifiques dans des domaines précis de la gestion du Groupe.
Le Comite Executif de Gestion de la filiale est compose du Directeur General de la filiale et des principaux cadres superieurs de la filiale. En plus de la gestion quotidienne de la filiale, ce Comite est egalement chargé des memes missions que celles devolues au comite executif et gestion au niveau du groupe ETI.
La priorite du groupe ETI est de fournir des produits et services de qualite a l'ensemble de sa clientele composee de particuliers, de petites et moyennes entreprises, d'institutionnels, d'organisations etatiques, d'organisations non gouvernementales et de multinationales. Une plate-forme a la pointe de la technologie, une excellente qualite de service et un systeme de telecommunications fiable constituent repine dorsale de la strategie de fourniture de services du Groupe. Outre les produits et services traditionnels, le Groupe ETI propose des produits et services tels que la Banque par Internet, la Banque par telephone et differents types de cartes bancaires. L'objectif etant de toujours offrir a sa clientele, des services adaptes, stirs et de qualite. Dans cette optique, le Groupe ETI a mis en place le concept de « Banque Unique » qui tend a standardiser les processus et procedures du Groupe de fawn a transcender les barrieres geographiques et
linguistiques. De maniere non exhaustive, la gamme de produits et services bancaires destines a sa clientele comprend :
· les comptes courants,
· les comptes d' epargne,
· les comptes de depot,
· les operations de changes,
· la gestion de tresorerie,
· les cartes bancaires,
· les depots a terme,
· les credits multiformes,
· les transferts & reglements,
· la gestion de fond d'investissement,
· la gestion de patrimoine,
· les negociations financieres,
· le courtage en bourse,
· le conseil,
· l'ingenierie financiere. 1.6 La strategic du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated
Le plan strategique du Groupe inclut l'ouverture de nouvelles Hales et agences dans d'autres pays de l'Afrique Subsaharienne ainsi que des bureaux de representations et des agences sur les principales places financieres qui ont un niveau notable de transactions avec l'Afrique notamment Londres, Paris, Dubai et Beijing. Le groupe ETI a déjà ouvert une filiale a Paris (France), ainsi qu'un bureau de representation a Johannesburg (Afrique du Sud). Par ailleurs, it a obtenu les autorisations pour l'ouverture d'un autre bureau de representation a Dubai dans les Emirats Arabes Unis.
En outre, le groupe Eco-Bank a egalement deux filiales specialisees : Eco-Bank Development Corporation (EDC) et eProcess International (eProcess).
· EDC a ete creee avec pour mission de developper les activites de banque d'investissement et de marches des capitaux a travers les pays d'implantation du Groupe. EDC gere des societes de courtage sur les trois bourses d'Afrique de l'Ouest et a obtenu un agrement pour intervenir sur la Bourse de Douala et la Bourse de Libreville en Afrique Centrale.
· eProcess a pour mission l'harmonisation des systemes d'information et operations avec comme objectif ultime la centralisation des services operationnels du Groupe afin d'ameliorer l'efficacite des operations et reduire les coats.
Les resultats du groupe Eco-Bank pour Farm& 2009 sont mitiges. D'une part, it a augmente sa representativite dans les pays a 29 et le total bilan a &passe la barre des 9 milliards $ EU. Le reseau de distribution s'est aussi agrandi, passant a plus de 746 agences et bureaux et son produit net bancaire s'elevent a plus de 873 millions $ EU. D'autre part, le Groupe enregistre une baisse de ses resultats et un ralentissement de la croissance des revenus en raison fondamentalement, d'une forte degradation des conditions du marche au Nigeria, de la depreciation des principales monnaies de fonctionnement du Groupe, qui utilise environ 16 unites differentes et des coats de demarrage des nouvelles filiales d'Afrique de l'est et du sud.
TABLEAU N°2 : Chiffres des d'ETI (en millions US dollar)
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Source : www.ecobank.com
Eco-Bank Cameroun S.A qui ouvre ses portes en juin 2001, est une societe anonyme au capital de 10 000 millions de F CFA (dix milliards) a fin decembre 2009. Elle est la douzieme filiale du groupe ETI et la premiere sur les cinq filiales du groupe dans la zone CEMAC. Eco-Bank Cameroun S.A est une societe de droit camerounais qui exerce les activites classiques d'une banque.
Le tableau suivant resume les elements d'identification d'Eco-Bank Cameroun. Tableau N° 3: Identification d'Eco-Bank Cameroun S.A
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Source : Etat CERBER Eco-Bank Cameroun S.A
Eco-Bank Cameroun a ete creee avec un capital initial de 6 250 millions de F CFA reparti entre le groupe ETI et des actionnaires prives. Actuellement, le capital de la filiale camerounaise
qui s'eleve a 10 000 millions de F CFA suite a une augmentation de capital en septembre 2009, est &term a pres de 80% par la maison mere. Le capital est entierement libere et l'actionnariat actuel de la banque est structure comme l'indique le tableau N° 4.
Tableau N° 4 : L'actionnariat d'Eco-Bank Cameroun S.A
Compagnies d'assurance
Particuliers
Ecobank Transnational Incorporated
6,45
13,70
79,85
CAMEROUN
CAMEROUN
TOGO
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Source : Etat CERBER Eco-Bank Cameroun S.A
Conformement a ses statuts, Eco-Bank Cameroun a pour objet la prestation de services bancaires, economiques et financiers. Dans ce but, elle peut sans que cette enumeration soit limitative :
· accepter tout depot de quelque nature ou origine que se soit, traites ou lettre de change,
· consentir des prets de toute nature, cautions et avals,
· donner son aval ou sa caution,
· participer aux activites de marches financiers,
· participer au placement a l'emission et a la distribution d'actions et autres titres et valeurs de toute nature,
· executer toutes operations de nature a favoriser son developpement.
Dans le cadre de ses operations, Eco-Bank Cameroun S.A offre a sa clientele les produits et services qui sont courants dans toutes les banques ; toutefois, les filiales d'Eco-Bank offrent un certain nombres de produits et services qui les demarquent d'autres banques. Its sont structures de la maniere suivante :
· les operations sur compte : en temps reel et sans frais (inter-agence a l'interieur du pays),
· le chequier unique : retrait dans n'importe lequel des guichets du groupe.
Its s'articulent autour des operations suivantes :
· le transfert rapide signifiant envoi rapide des fonds a moindre coilt, pour les clients d'Eco-Bank et les non clients,
· de compte a compte,
· d'un compte en especes,
· d'especes en especes,
· d'especes en compte. 2.3.3 Les produits electroniques de la banque
Ce sont les produits suivants :
· les cartes bancaires,
· les guichets automatiques,
· les terminaux de paiement :
n la banque par interne : visualisation du compte, releve de comptes,
n e -Alert : message d'alerte par SMS ou mail pour toute operation dans votre compte,
n e-Staternent : releve bancaire electronique,
ARIEL : initiation des paiements a partir de votre bureau.
· la Carte Regionale Eco-Bank equivalent au retrait dans n'importe quel guichet du groupe Eco-Bank dans le monde,
· la carte Visa Electron, visa classique et visa Gold,
· la carte prepay& est le Paiement par carte dans des magasins et chez des partenaires agrees (avec ou sans compte bancaire).
L'organisation de la filiale du Cameroun a l'instar des autres filiales est structuree en fonction de revolution du personnel et de ses activites. L'objectif est de se rapprocher le plus possible du modele existant au niveau du siege. L'organisation d'ECO-BANK Cameroun est divisee en deux types de directions qui sont chapeautes par une direction generale, qui a son tour est placee sous la houlette d'un Conseil d'Administration.
Elles comportent cinq directions et un departement :
· la direction de l'audit et du controle interne,
· la direction du controle financier,
· la direction des ressources humaines,
· la direction des operations et de la technologie,
· la direction des risques,
· le departement juridique.
Elle comporte trois departements :
· le departement de la banque de gros ou « Whole Sale Banking »,
· le departement de la banque de detail ou « Retail Banking »,
· le departement de la Tresorerie et des relations avec les autres institutions financieres.
Avec un effectif de 236 employes au 30 septembre 2010, Eco-Bank Cameroun S.A a un reseau de 25 agences, soit une couverture quasi-nationale.
Depuis le lancement de ses activites au Cameroun, Eco-Bank n' a pas arrete son expansion. Selon le classement des parts de marche du CNC a fin 2009, elle occupe le 6eme rang parmi les institutions bancaires les plus importantes du pays en termes de credits offerts et le Seine rang en termes de depots enregistres. Eco-Bank Cameroun, qui ambitionne de parvenir au 3eme rang de ce classement, compte aujourd'hui 25 agences, une couverture quasi nationale et un portefeuille de plus de 100 000 clients.
Tableau N° 5 : Historiques des parts de marche des credits et depots au Cameroun
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Source : Conseil National du Credit, Decembre 2009
En depit d'une conjoncture &favorable, suite aux effets de la crise economique et financiere mondiale sur l'economie nationale, qui se sont traduits par une baisse des cours des matieres premieres et la suspension des grands projets de l'Etat, impactant par consequent le niveau des activites economiques, Eco-Bank Cameroun a realise des performances encourageantes dans
plusieurs domaines. Le total du bilan a progresse de pros de 20% entre 2008 et 2009 provenant de la forte collecte des depots (+34 109 millions de F CFA) et de l'augmentation des fonds propres de la banque de 6 026 millions de F CFA. L'expansion du reseau d'agences a egalement contribue a cette dynamique, qui s'est traduite par une croissance de 4 253 millions de F CFA de credit. Par contre, le resultat net a chute de 42,5 %, refletant la conjoncture evoquee plus haut et le coat eleve des nouvelles agences creees, qui ne sont pas encore rentables.
Tableau N°6 : Evolution des principaux chiffres d'Eco-Bank Cameroun S.A
(en millions de F CFA)
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Source: CERBER Eco-Bank Cameroun S.A
A la lumiere du tableau N° 5 ci-dessus, it est observable qu'Eco-Bank Cameroun enregistre des performances remarquables au cours des cinq annees sous revue, avec un accroissement exponentiel du total du bilan, des depots de la clientele et des credits a la clientele respectivement de 3,07 fois, de 3,6 fois et 2,6 fois les valeurs de l'annee de base (2005). Par contre, le resultat net fluctue tandis que, les fonds propres en 2009 ont plus que quatriple par rapport a leurs niveaux de 2005.
Le risque est inherent aux activites operationnelles d'Eco-Bank. Un cadre de gestion des risques et une structure de gouvernance ont donc ete developpes dans le but d'etablir un equilibre satisfaisant entre risque et rentabilite. Ce cadre de gestion des risques comprend un eventail exhaustif de politiques, normes, procedures, et processus concus pour identifier, mesurer, controler et attenuer les risques substantiels, dont le risque de credit.
Le Risque de Credit est le risque de perte due a l'incapacite d'un client ou d'une contrepartie a honorer ses obligations financieres. Cette situation peut survenir lorsque l'emprunteur ne veut pas honorer son engagement ou alors lorsque sa capacite de remboursement a ete alteree. Le risque de credit est qualifie de risque de credit direct lorsqu'il survient en rapport avec des facilites de credit, telles que les prets et avances, et de risque de credit indirect ou contingent (ou encore engagements par signature) lorsque le groupe a avalise des obligations contractuelles d'un client par r emission de lettres de credit et de garanties. Il y a egalement risque de credit lorsque le groupe et son client ont des obligations mutuelles d'echange (ou de mise a disposition) d'instruments financiers a une date ulterieure. Le risque de defaut avant paiement, egalement appele risque de prereglement, survient en cas de defaut ou de faillite de la contrepartie avant l'echeance du contrat et le groupe subit une perte financiere dans le processus du remplacement du contrat non execute. Lorsqu'il y a defaut du client au moment du paiement, le risque de reglement est converti en risque de credit direct.
Le Conseil d'Administration a un droit de supervision sur la gestion des risques dans son ensemble et par l'intermediaire du Comite des Risques et du Comite d'Audit et du Respect des Normes. Le Conseil d'administration determine le type de risque de credit qu'Eco-Bank accepte d'assumer dans l'exercice normal de ses activites, c'est-a-dire l'appetit pour les risques, et fixe le profil general de risque du groupe.
· Le Comite des Risques propose les politiques de risques et la methodologie generale d'approche de la gestion des risques, et effectue le suivi de la qualite des controles, de la conformite aux politiques des risques et du profil de risque du groupe.
· Le Comite d'Audit et du Respect des Normes veille a ce que les activites financieres des unites operationnelles soient soumises a des revues et audits independants.
Le Groupe ETI Ore aussi le risque de credit a travers sa structure de gouvernance dont les responsabilites et les pouvoirs d'approbation des credits sont clairement &finis. Le Conseil d'Administration de ETI est la plus haute autorite d'approbation du credit. Il determine les lignes
d'approbation de credit a affecter a chaque filiale ainsi que le niveau d'approbation dedie a chaque responsable implique dans le processus d'octroi de credit.
Cette direction est sous le controle et la supervision du Comite des Risques au niveau du groupe ETI. La Direction des Risques developpe la strategie, les principes, le cadre et les politiques de gestion des risques, et met en oeuvre des processus, methodologies et outils appropries de gestion des risques. Dans chaque filiale bancaire, la Direction des Risques du Groupe est represent& par un Departement de Gestion des Risques qui est completement independant de toutes les unites operationnelles. Le Departement de Gestion des Risques est gere par un directeur des risques qui, jusqu' a fin decembre 2009, etait place sous l'autorite administrative du Directeur General de la filiale, et sous la supervision technique (fonctionnelle) du Directeur des Risques du Groupe. Sous la nouvelle structure organisationnelle, cette fonction est dorenavant sous l'autorite du Directeur des Risques du Groupe.
La politique de gestion du risque de credit est basee sur « un portefeuille diversifie constitue de produits a risque limite, offerts a une clientele des marches-cibles bien &finis oil la banque a la competence necessaire pour assurer un rendement adequat des capitaux investis en tenant compte des criteres d'acceptation de risque »12
Il a pour but de mettre en place les limites de concentration de risque afin de les integer dans la prise de decision d'octroi de credit ; cette diversification se fait par le biais des :
· Produits,
· Industries,
· Zones geographiques,
· Profils des contreparties, etc.
iz Strategie de gestion des risques, groupe ETI, juin 2007
Il a pour but de proposer des produits dont la banque maitrise les risques et exclut ceux
qualifies de hauts risques, notamment :
· les produits derives,
· le financement des acquisitions,
· le financement des holdings sans actifs operationnels suffisants,
· les credits sans objet valable ou peu approprie (societe de jeux, societe d'armement ou militaire, et homme politique ou parti politique).
La recherche du profit maximum et la minimisation des pertes sont deux objectifs poursuivis par la banque et constituent le leitmotiv pour la mise en place de tout concours. Pour ce faire, Eco-Bank a retenu des criteres pour le marche cible et des criteres d'acceptation du Risque. C'est un document mis a jour chaque armee pour chaque filiale d'Eco-Bank ; it etudie l'environnement sociopolitique, economique et financier, ainsi que la concurrence pour identifier les secteurs d'activite moins risques et potentiellement rentables. Les principaux criteres du marche cible et d'acceptation du risque sont au nombre de douze (12), soit sept (07) pour le marche cible et cinq (05) pour l'acceptation de risques :
a- les criteres du Marche Cible Ces criteres sont les suivants :
· l'experience dans le secteur,
· les renseignements commerciaux (la reputation doit etre irreprochable, sans informations negatives (tits bonne)),
· la qualite de la gestion,
· la position sur le marche (clients, principaux animateurs du secteur a defaut d'être en position dominante),
· le chiffre d'affaires,
· un bilan audite,
· le niveau de classification (Pour les clients déjà existants dans le portefeuille, une note de 8 maximum est acceptable).
b- Les Criteres d'Acceptation des Risques (C.A.R.) Ces criteres sont les suivants :
· le taux de rentabilite minimum,
· le taux d'endettement maximum,
· le taux de liquidite minimum,
· les Fonds Propres positifs,
· le ratio de couverture des interets.
Les clients identifies par le marche cible et les criteres d'acceptation de risque sont subdivises en TIER I, TIER II et TIER III selon la taille de l'entreprise (Chiffre d'Affaires), le niveau des Fonds Propres et la rentabilite (Annexe N° 6).
Eco-Bank s'expose au risque de credit a travers ses activites d'octroi de prets et avances, l'emission de garanties financieres et de bonne fin, et ses activites sur le marche financier. Dans le processus d'identification des risques au sein de chaque filiale bancaire, les analystes du risque de credit travaillent en partenariat avec les agents charges des fonctions de vente au niveau de la banque de grande clientele, de la banque de detail, de la tresorerie, des institutions financieres, ainsi que de la banque d'investissement. Les decisions relatives au credit sont basees sur une revue approfondie de la solvabilite du debiteur. Le Groupe utilise un systeme interne de notation des risques sur une echelle qui va de 1 a 10, applicable aux emprunteurs commerciaux et industriels, aux institutions financieres, etats souverains, ainsi qu'aux petites et moyennes entreprises dont les etats financiers sont fiables. Ainsi, la note d'evaluation « 1 » est attribuee aux emprunteurs qui presentent la qualite la plus haute, comparable a celle des institutions notees AAA sur l'echelle de
Standard & Poor's et la note « 10 » correspond aux emprunteurs ayant la plus basse qualite ou presentant les risques les plus eleves, de maniere identique a « D » sur rechelle de Standard & Poor's. Ces notes peuvent etre resumees ainsi qu'il suit :
· les notes de 1 a 6 sont considerees comme etant de « bonne signature »,
· les notes 7 et 8 sont des emprunteurs qui necessitent plus de precautions ou « emprunteurs en observation »,
· la note 9 est attribuee aux emprunteurs « sous surveillance »,
· la note 10 a ceux qui representent « un risque de perte totale ».
La notation des risques offre un moyen objectif de comparer des emprunteurs et des engagements dans un portefeuille donne, de mesurer et de gerer des risques de credit nonobstant les differences geographiques, des secteurs d' activite, des agents economiques et d'autres facteurs de risque pertinents en utilisant les memes normes. La note de contrepartie, aussi appelee "note de risque emetteur" est define comme le risque de defaut sur une creance a long terme non garantie, libellee en monnaie locale, sur les douze mois a venir. Elle est attribuee et approuvee lorsqu'une facilite de credit est accord& pour la premiere fois, et ensuite elle est revisee annuellement et l'occasion d'un evenement &favorable significatif. Le risque de defaut est deduit d'une analyse des etats financiers historiques et previsionnels de l'emprunteur, et de criteres qualitatifs tels que 1' evolution du secteur d' activite par rapport a l'ensemble de l' economie, la position concurrentielle de l'emprunteur dans son marche, la qualite de son Conseil d'Administration et de sa Direction, et sa capacite d'acces aux financements. La notation des emprunteurs se fait au moyen d'un outil informatique developpe par une filiale de Moody's Corporation.
Dans la methodologie actuelle, le Groupe procede par attribution d'une note d'evaluation sur les emprunteurs constituant un portefeuille de credits. Ensuite, la probabilite de defaut issue de la notation de l' engagement donnee est multipliee par la norme de perte correspondante pour determiner la perte probable en cas de defaut sur l'engagement concern& Le taux moyen pondere de la perte probable fournit une mesure du profil du risque du portefeuille et de la note meme du portefeuille d' engagements.
Le management du risque de credit chez Eco-Bank s'attache a le prevenir et au pire des cas, a le gerer sans qu'il ne puisse avoir une incidence trop importante sur son activite. une utilisation de plusieurs outils et techniques de traitement du risque de credit qui se completent afin d'assurer une couverture maximale face au risque de credit.
Par cette technique, Eco-Bank s'assure qu'elle ne fait pas l'objet d'une concentration excessive des risques de credit par emprunteur ou groupe d'emprunteurs, par secteur d'activite ou par zone geographique.
· Concentration par emprunteur individuel : la limite d'exposition au risque de credit sur
un seul emprunteur ou groupe d'emprunteurs lies est de 7,5% des fonds propres nets,· Diversification sectorielle : elle se base sur les secteurs identifies par le marche cible, sa limite est de 10% par secteur, a l'exception du secteur bancaire qui n'a pas de limite,
· Diversification geographique : hormis le marche local, la limite de la concentration est de 10% sur les autres pays.
La notation ou Rating correspond a une note qu'Eco-Bank attribue a ses contreparties ou une operation de credit selon une methodologie interne a partir d'un logiciel appele « Moody's KMV Risk Advisor ». Son objectif est de mesurer la qualite du risque de defaut sur une creance en monnaie locale au dela des douze (12) prochains mois. Cette notation est effectuee en combinant des donnees quantitatives (bilan, compte de resultat, compte d' exploitation previsionnel, etc.) et qualitatives (type de management, certification des comptes, positionnement sur le marche, etc.). L'evaluation du risque de credit par le rating est dynamique, car elle peut evoluer en fonction de la disponibilite de nouvelles informations. Par ailleurs, le logiciel utilise pour le rating permet de comparer le niveau de risques de differentes contreparties et de determiner le niveau de pertes potentielles ainsi que le wilt du credit par rapport au risque.
Les differents types de rating a Eco-Bank sont :
· ORR (Obligor Risk Rating) : Evaluation du risque liee a l'emprunteur ou l'emetteur,
· SRR (Sovereign Risk Rating) : Evaluation du risque d'un Etat. Tableau N° 7 : Notation interne du Groupe et correspondance avec les notations externes
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Source : Rapport d'activite 2009, Eco-Bank
Eco-Bank utilise une serie de pratiques pour attenuer le risque de credit. Le moyen traditionnel pour atteindre ce but est de demander des garanties pour toute avance de fonds, ce qui est une pratique courante dans la profession. La banque a mis en place des directives pour 1' acceptation de types specifiques de garanties ou des elements pouvant attenuer le risque de credit. Les principaux types de garanties pour les avances et prets sont :
· les hypotheques sur des maisons residentielles,
· le nantissement d'actifs (stocks, materiel, creance),
· le nantissement d'instruments financiers (titres et obligations).
Selon la Direction des Risques, les peas a long terme accordes a des grandes entreprises sont en principe moins risques ; par contre, le risque est plus eleve pour les credits aux particuliers ou les credits individuels. Par consequent, pour limiter plus le risque de pertes, la banque peut
demander des garanties supplementaires a une contrepartie des que les indicateurs de depreciation de l'encours sont mis a jour (Annexe N° 7).
Le premier objectif de ces instruments est de s'assurer que les fonds sont disponibles pour un client comme prev-u. Les garanties et les lettres de credit presentent le meme risque de credit que les prets. Les credits documentaires et les effets de commerce, qui representent l'engagement du Groupe pris pour le compte d'un client a autoriser un tiers a faire des tirages sur le Groupe jusqu'a un certain montant selon des termes et conditions specifiques, sont garantis par les expeditions des biens objets des credits documentaires et sont par consequent moins risques qu'un pret direct. L' engagement pour 1' extension du credit represente la part non utilisee des autorisations pour l'extension du credit sous la forme de prets, de garanties ou lettres de credit. En matiere de risque de credit, dans le cadre de l'engagement pour l'extension du credit, le Groupe est potentiellement exposé a des pertes pour un montant egal au montant total des engagements non utilises. Toutefois, le montant probable de la perte est inferieur au montant total des engagements non utilises du fait que les engagements pour l'extension du credit sont conditionnes par le respect des clients a des conditions specifiques. Le Groupe controle les echeances des engagements de credit parce que les engagements a long terme sont generalement plus risques que les engagements a court terme.
Les provisions pour depreciation sont prises en compte pour les besoins du reporting financier seulement dans le cas de pertes encourues a la date de cloture sur la base d'elements objectifs prouvant la perte de valeur. Du fait des differentes methodologies utilisees, le montant des pertes encourues enregistre dans les etats financiers est generalement inferieur par rapport au montant determine sur la base du modele de determination des pertes qui est utilise pour les besoins internes de gestion operationnelle et de respect des regles bancaires. La provision enregistree au bilan en fin d'exercice provient de faits objectifs de depreciation de l'actif financier en conformite avec la norme IAS 39 basee sur les criteres suivants &finis par le Groupe :
· le non-respect des echeances contractuelles en capital et en interets,
· les difficultes de l'emprunteur a generer des revenus de son investissement,
· la violation des conditions ou termes du contrat des prets,
· le debut des procedures judiciaires,
· la deterioration de la situation de l'emprunteur en termes de parts de marche,
· la deterioration de la valeur des garanties.
Les engagements de credit des filiales font l'objet d'un suivi regulier tant au niveau des filiales elles-memes qu'a celui de la Direction des Risques du Groupe.
Au niveau des filiales, les unites d'administration du credit :
· suivent les performances des risques individuels sur une base quotidienne,
· veillent a la regularite des autorisations et des utilisations des credits,
· autorisent les decaissements des facilites de credit lorsque les conditions suspensives sont reunies,
· conduisent une revue periodique des garanties.
Ces unites sont egalement responsables de la preparation des rapports internes de gestion des risques a l'intention de leurs Directions Generales et de la Direction des Risques du Groupe. Des unites de gestion du contentieux suivent les creances compromises en vue de maximiser le recouvrement de ces creances.
Au niveau du groupe, la Direction du Portefeuille Credit surveille les engagements pris par les filiales sur des emprunteurs individuels et sur des groupements economiques, par le biais des rapports mensuels soumis par les directions des risques des filiales bancaires. Ces rapports comprennent des systemes d'alerte rapide (quick warning system) concus pour surveiller les creances compromises et les procedures de gestion des risques. Its incluent egalement des donnees detainees sur les risques de credit au portefeuille. Ces donnees permettent a la Direction des Risques du Groupe de se rendre compte du profil du risque de chaque filiale et de l'ensemble du Groupe par rapport aux emprunteurs individuels, aux poles de metier, aux secteurs d'activite, a la residence des emprunteurs, aux monnaies de financement et a la structure d'echeances des actifs. La Direction des Risques du Groupe determine l'orientation et le profil de risque du portefeuille.
Au terme de ce troisieme chapitre de notre travail, qui ouvre le quatrieme chapitre sur l'etude de cas, nous avons pu presenter la structure qui a servi de cadre a notre etude ainsi que les techniques de gestion du risque de credit utilisees et les entites en charge de cette gestion dans cette structure. Cette presentation s'est faite en deux volets, a savoir la maison-mere d'Eco-Bank et sa filiale Camerounaise. Au niveau de la gestion du risque de credit, it en decoule qu'Eco-Bank combine plusieurs techniques baties sur une politique de credit diversifiee a risque limite envers une clientele bien ciblee repondant a un canevas de risque defini par la Banque dit « criteres d'acceptation de risque ». Les developpements qui precedent constituent un ensemble d'inputs qui nous permettront d'initier l'etude de cas relative a l'application de la methode RAROC a Eco-Bank, objet de notre chapitre IV.

Dans ce chapitre, it sera question d'appliquer la technique RAROC sur les dossiers de credit mis a notre disposition. Pour ce faire, it convient de definir le perimetre de notre etude et de calculer les parametres du ratio RAROC notamment le risque inattendu dit capital economique et le risque attendu, ainsi que les revenus nets escomptes par les operations de credit, qui sont des &apes incontournables pour l'application de la methode RAROC. Il importe aussi de definir une norme minima (Ratio de base) qui servira de referentiel pour l'evaluation des opportunites que presente une operation de credit independamment des autres criteres commerciaux. Enfin, le chapitre sera cloture par quelques appreciations concernant tout a la fois les limites et les avantages d'implementer cette technique au sein d'Eco-Bank.
Avant d'entamer notre etude de cas, it nous semble important de presenter les dossiers de credits sur lesquels nous effectuerons nos travaux. En effet, lors de notre passage a Eco-Bank, nous avons eu le privilege de sojourner au sein du service corporate Banking, qui est en charge des dossiers des grandes entreprises de la sous-region CEMAC. L'on retiendra que ce service d'EcoBank Cameroun monte les dossiers de credit des entreprises localisees dans la zone CEMAC, remplissant les criteres TIER I du marche cible decrites dans l'annexe N° 6. Sur le portefeuille corporate Banking de l'annee 2009, nous avons eu l'accord d'exploiter deux dossiers dans le cadre de notre etude de cas. Par souci de confidentialite, certaines informations pouvant reveler l'identite des beneficiaires ont ete remplacees. Les annexes N° 8 et 9, qui sont des fiches d' approbation de credit resument l' ensemble des informations utiles a notre etude de cas.
Les parametres necessaires a la methode RAROC peuvent etre classes en deux ensembles :
· les parametres de risque,
· les parametres financiers.
Lorsqu'une banque prate de l'argent, elle court le risque de ne pas etre remboursee parce que l'emprunteur est devenu insolvable. Il y aura toujours une partie des credits accordes qui ne seront jamais rembourses, meme si elle s'avere souvent assez faible. Une fraction du taux d'interet sert a couvrir ces pertes. Si, par exemple, les pertes representent en moyenne 0,5 % de l'encours, la banque devra majorer de 0,5 % le taux facture aux emprunteurs. Pour ce faire, les modeles de quantification de risques de credit estiment d'abord un certain nombre de parametres (probabilite de defaut, perte en cas de defaut, l'encours en cas de defaut...). Puis, ils calculent les pertes dues au risque de credit : perte attendue et perte inattendue de chaque credit. L' agregation de ces pertes donne celui du niveau du portefeuille.
A cette fin, ils s'attachent a construire une distribution des pertes dues au risque de credit, afin d'en &duke une perte moyenne (attendue) et une perte maximale (inattendue) qui ne va etre &pass& que dans un petit nombre de cas (niveau de seuil de confiance).
Ainsi, le risque de credit dans le modele de quantification est mesure par deux parametres : la perte attendue et la perte inattendue. La perte attendue correspond a la perte moyenne attendue sur un portefeuille. Cette moyenne n' est evidemment pas la perte qui sera realisee effectivement. Elle represente une prevision economique qui decoule des pertes statistiques. Par consequent, les pertes realisees sur un credit auront peu de chance d'être identiques a cette esperance mathematique. Elles prennent des valeurs au-dessus et en dessous avec des probabilites non negligeables. Mais en moyenne elles se rapprochent de cette valeur. Les pertes attendues doivent en principe etre couvertes par les revenus generes par l'operation de credit et les pertes inattendues par les fonds propres de la banque.
La perte attendue est fonction de la probabilite de defaut (PD), de l'encours au moment du defaut (EAD) et de la perte en cas de defaut (LGD).
D'oil EL = PD X EAD X LGD
a- La probabilite de debut (PD)
La definition du defaut n'est pas uniforme entre pays, elle peut s'appliquer a un incident de paiement ou a une notion juridique l'on en convient que c'est ce qui peut fausser les comparaisons. Pour les besoins de quantification de risque, la definition du defaut doit etre constante et coherente avec celle propos& par le Comite de Bale : un defaut est considers comme realise par rapport a un debiteur particulier lorsqu'un ou plusieurs des evenements suivants est constate :
· le debiteur ne remboursera vraisemblablement pas en totalite ses dettes (principal, interests et commissions),
· la constatation d'une perte portant sur l'une quelconque de ses facilites : comptabilisation d'une perte, restructuration de detresse impliquant une reduction ou un reechelonnement du principal, des interests ou des commissions,
· un retard de plus de 90 jours sur l'une quelconque de ses obligations.
· le debiteur a introduit une procedure de faillite ou une procedure similaire pour le proteger de ses creanciers.
Nous assimilerons la constatation de l'impaye d'une anciennete de 90 jours au terme de l'echeance exigible comme evenement de defaut, conformement au reglement de la COBAC qui declasse ces impayes en creances en souffrance. Ainsi, la serie des defauts s'obtiennent par le recensement des debuts de la meme categorie de credit (portefeuille) sur une periode donnee. De ce fait, notre serie de (Wants sera le resultat d'observations empiriques du portefeuille corporate Banking. Dans les faits, it s'agit d'une analyse comportementale du portefeuille de prets aux grandes entreprises, approchee par une probabilite, c'est-A-dire, les observations defavorables rapportees a la totalite des observations et donnant lieu a une estimation de l'occurrence du defaut. Le principe suivi est la stabilite de la definition de reference du defaut gage de la coherence de la mesure.
Une extraction des donnees faite a partir de la base de donnees du portefeuille corporate Banking, nous a permis d'obtenir apres calcul la probabilite de defaut moyenne et sa volatilite. Ces donnees sont resumees dans le tableau N° 8.
Tableau N° 8 : Calcul de la probabilite de debut sur le portefeuille corporate
(
·en millions de F CFA)
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Rating |
Encours credit (Ci)* |
Defauts (Di)* |
Fi=DiaDi |
Yi=Di/Ci |
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9 697 |
956 |
0,395 |
0,0986 |
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[7-9] |
1 326 |
233 |
0,096 |
0,1757 |
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[10] |
1 073 |
244 |
0,101 |
0,2274 |
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Total |
53 593 |
2 421 |
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Probabilite de defaut (PD)=1FiYi |
0,123 |
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Volatilite autour de PD (a)= V(1Fi(Yi-Yi)2) |
0,049 |
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Source : Auteur en se fondant sur EBC
b- La perte en cas de debut (LGD)
La perte encourue en cas de defaut ou LGD (Loss Given Default) est egale au montant de la creance moms les recouvrements estimes apres la defaillance. L' evaluation de la perte en cas de defaut tient compte a la fois des :
· Caracteristiques de l'emprunteur : situation financiere et defaut sur d'autres prets (principe de contagion),
· Caracteristiques du pret : presence ou non des garanties et valeur des garanties. Mathematiquement elle represente le complement du taux de recouvrement a l'unite. D'oii LGD = 1- Taux de recouvrement
Selon l'Accord Bale II de juin 2004, la definition des composantes du risque de credit d'un portefeuille peut se baser sur des donnees internes a l' etablissement pour certains parametres (PD notamment) et sur des estimations prudentielles pour d'autres (LGD et EAD selon l'approche IRB Foundation). Compte tenu de ce qui precede et que les donnees mises a notre disposition ne fournissent guere un historique complet, précis et coherent des taux de recouvrement, nous allons
nous appuyer sur cette possibilite qu'offre la reglementation. Dans le cadre de cette demarche prudentielle, les reducteurs de risque doivent aussi etre pris en ligne de compte, it s'agit dans les faits de corriger le niveau de perte en cas de defaut par des ponderations apres la prise en compte de la valeur des garanties en couverture du prat.
En se referant a l'article 4 du reglement COBAC R-2010/01 relatif a la couverture du risque de credit des etablissements de credit, les ponderations de 100% et 75% seront retenues respectivement pour la SOCIETE A et SOCIETE B. Le tableau N° 9, nous donne le niveau de perte en cas de defaut.
Tableau N° 9 : Calcul de la perte en cas de defaut (LGD)
(en millions de F CFA)
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Source : Auteur en se fondant sur EBC
c- L'encours lors du debut (EAD)
Le troisieme facteur de la perte attendue est l'encours au moment du defaut. Ce qui est exprime par l'encours ou l'exposition lors du defaut (Exposure At Default). Les encours au moment du defaut seront donc estimes par l'agregation des encours et des echeances non honorees a la date de constatation de la defaillance de la contrepartie. Notons que la demarche prudentielle demande la banque, pour le calcul de l'encours lors du defaut (EAD) sur une contrepartie defaillante sur un de ces engagements de prendre l' ensemble de ses engagements non echus.
S 'agissant des expositions pour notre cas d' etude, nous allons considerer les montants de credit accordes. Ceci revient a faire Phypothese que la defaillance de la contrepartie surviendra a la premiere echeance (RAROC a l'origine). Par ailleurs, les contreparties retenues dans notre etude
n' ont pas d'autres engagements. Ainsi, les encours lors du defaut sont a hauteur du credit accorde, soit :
· Societe A : 2 700 000 000 F CFA,
· Societe B : 6 420 000 000 F CFA. 1.1.2 La perte inattendue (Unexpected Loss-EL)
Le capital d'une banque est la seule protection contre les pertes susceptibles de survenir. Ce principe est retenu par les autorites de tutelle qui imposent de respecter un niveau minimal de capital. Celui-ci est defini selon des normes simples et universelles. Il s'agit de forfaits appliqués aux encours de credit pour obtenir le capital reglementaire. Cette approche n'integre pas les differents profils de risque des contreparties, d'ou la necessite de passer des forfaits reglementaires a des mesures plus objectives des risques.
A cette mesure objective, correspond une estimation economique du capital. Le « capital economique » est donc celui qui permet d'absorber des pertes potentielles d'un credit sur une base objective. Par definition, it est egal a ces pertes potentielles. Ce capital economique est destine a couvrir la perte inattendue (UL), &ant donne que la perte attendue est couverte par les revenus de l'operation de credit. La perte inattendue est evaluee a partir d'une distribution reelle (historique) des &faits constates, elle est consider& comme la volatilite deviant de la moyenne des ("abuts et cette volatilite est apprehend& a travers un quantile de la distribution des defauts. Ainsi, la perte inattendue est formulee par :
Perte inattendue (UL) = a X LGD X EAD Avec cy = &art type de la distribution de defaut (volatilite autour de PD)
Notons que les differents elements qui composent ce dernier parametre du risque, ont ete precedemment determines dans les tableaux N° 8 et 9.
La formule du RAROC par operation de credit peut etre define comme suit :
Revenu de Poperation -- Cat de POperation -- Perte moyenne (EL)
RAROC --
Capital economique (UL)
Au regard de la formule precedente, les parametres financiers du RAROC sont le revenu et le cat de Poperation de credit.
Le revenu de l'operation mesure le profit direct tire de Poperation de credit. Ce profit correspond a la difference entre la somme des interets et commissions percus du client et le montant des interets payes par la banque pour financer les ressources mises a la disposition de la clientele. La politique du Groupe Eco-Bank est de privilegier la cession des ressources intra-agence ou intrazone et le cas echeant, le recours au marche monetaire. Pour l'annee d' etude, ce prix de cession etait plafonne a 1,14 %. Ce taux sera donc utilise pour determiner le coat de financement des ressources.
L'exploitation des informations des annexes N° 8, 9, 10 et 11, nous permet de realiser le tableau N° 10.
Tableau N° 10 : Revenus sur operation de credit
(en millions de F CFA)
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Source : Auteur
Le coat de gestion represente une fraction de l'ensemble des charges d'exploitation engagees par la banque pour octroyer un credit. Au niveau global de l'activite d'octroi de credit, sa determination pose peu de difficultes particulieres. Tandis qu'au niveau d'une operation de credit,
son estimation s'avere fres delicate et exige des procedures complexes basees sur une bonne comptabilite analytique.
L'absence d'une comptabilite analytique au sein d'Eco-Bank Cameroun rend impossible la determination du wilt d'operation par credit. Pour contourner cette difficulte, nous allons utiliser les conventions internes de la banque relative a la gestion des charges. En effet, le Departement du Controle de Gestion du siege determine un coefficient representatif des charges d' exploitations titre indicatif, qui est utilise par les analystes de credit. Ce coefficient etait fixe a 58,48% du revenu genere par un dossier de credit (Impots sur les societes exclus).
En utilisant ce taux et les informations contenues dans le tableau N° 10, nous pouvons determiner le revenu net des cofits de chaque dossier de credit.
Tableau N° 11 : revenus nets sur credit
(en millions de F CFA)
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Source : Auteur
Apres avoir reuni tous les parametres constituant le RAROC, nous pouvons a present proceder a son application sur nos dossiers de credit, mais avant cela, it nous reste un dernier parametre financier a determiner. En effet, nous avons enonce plus haut que la methode RAROC est aussi un outil de mesure de performance et de decision, pour ce faire, une fois le RAROC calcule, it doit etre compare a un ratio-seuil ou une norme. Si le RAROC est superieur au ratio-seuil, on estime que le pret apporte de la valeur et devrait etre accorde.
Plusieurs indicateurs de rentabilite peuvent etre choisis comme reference pour l' evaluation de la rentabilite des operations de credit. Le choix du coefficient de rentabilite ROE (Return On Equity) comme norme semble plus indique, car it mesure la rentabilite de l'investisseur (les actionnaires).
C'est le rapport entre le resultat net et les capitaux propres. Il mesure pour les actionnaires le rendement de leur investissement. Le ROE est defini par le ratio suivant :
ROE = Resultat net / Capitaux propres
Les capitaux propres sont des fonds definitivement acquis aux actionnaires, dont la remuneration est assise sur le resultat net (capital social, primes liees au capital, reserves, report a nouveau). Cependant, le ROE peut s'averer etre un indicateur trompeur, notamment lorsque les capitaux propres ou le resultat sont tres volatiles, it serait plus judicieux de choisir un ROE moyen sur plusieurs exercices. En se referant au tableau N° 6, nous pouvons determiner les ROE successifs et moyen sur cinq annees, comme l'indique le tableau N° 12.
Tableau N° 12 : Evolution du ROE d'Eco-Bank Cameroun S.A
(en millions de F CFA)
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Source: CERBER Eco-Bank Cameroun S.A
Les parametres financiers et de risque etant connus, nous allons proceder a l'application de la methode RAROC sur nos dossiers de credit, mais par souci de simplification de notre cas d'etude, l'aspect fiscal a ete elude.
En utilisant les informations contenues dans les differents tableaux precedents et la formule du RAROC definie anterieurement, nous obtenons les resultats contenus dans le tableau N° 13.
Tableau N° 13 : Calcul du RAROC des dossiers de credit des Societes A et B
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Source : Auteur
Le premier constat qui se &gage de ce tableau N° 13, est que le RAROC de la societe A est positif et celui de la societe B est negatif. Ce qui signifie que le credit accorde a la societe A est createur de valeur pour la banque alors que celui de la societe B est destructeur de valeur. Une analyse plus approfondie du tableau, nous permet de constater que le revenu net &gage par le credit de la societe B ne couvre pas la perte attendue sur le portefeuille corporate (le risque moyen), ce qui explique son RAROC negatif.
Une comparaison de ces ratios RAROC avec le ROE de la banque, que nous considerons comme le rendement minimal (15,60%) pour un dossier de credit, nous enseigne que le rendement du credit de la societe A est Bien au-delh de ce taux, soit 7,06 points de plus. Par contre celui de la societe B accuse un gap de 17, 51 points. En terme de consommation de fonds propres economiques (UL), la methode RAROC necessite 50,18 millions de F CFA et 92 millions de F CFA respectivement pour le dossier de credit de la societe A et B.
Au regard du resultat obtenu, it est clair que le credit accorde a la societe B ne genere pas assez de revenus pour couvrir le risque de contrepartie et apporter de la richesse a la banque. Une revision des termes du contrat de credit doit etre envisagee ; a defaut de cette revision, le credit ne
devrait pas etre accord& S'agissant du credit a la societe A, it donne satisfaction tant au niveau de la couverture de risque, que de la rentabilite de l'operation.
La revision du terme du contrat de credit suppose la revue des parametres financiers, plus precisement le montant du credit, le taux d'interet, les commissions et les garanties. Ces variables auront un incident sur les parametres de risque, mais ces derniers ne pourront pas faire l'objet de reajustement etant donne qu'ils decoulent en grande partie de l'historique des defauts, qui sont des observations reelles de defaut du portefeuille corporate.
Dans cette section, nous allons simuler les parametres financiers de l'operation de credit accord& a la societe pour obtenir un ratio RAROC equivalent au moins au ROE (rentabilite minimale). Pour realiser ce travail, nous avons cite un simulateur de la methode RAROC sur le progiciel EXCEL. Nous posons les hypotheses suivantes :
· un seul parametre financier est variable et les autres sont statiques,
· la distribution de defaut est statique.
En procedant A la simulation de la valeur nominale du credit, nous obtenons les resultats consignes dans le tableau N° 14 avec une comparaison de la situation initiale.
Tableau N° 14 : Simulation sur le montant du credit
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Source : Auteur
Il ressort de cette simulation que le montant maximum que la banque peut accorder a la societe B pour etre en conformite avec sa rentabilite interne et couvrir son risque est de 6 111,91 millions de F CFA ; une variation du nominal influe sur les parametre de risque et la valeur de la garantie. Le nominal du credit vane en sens inverse du ratio RAROC. Cependant, le choix de la valeur du nominal est difficilement maitrisable par la banque du fait qu'il revient au client de le definir en fonction de son besoin.
Le tableau N° 15, nous donne la situation resumee de la simulation sur le taux d'interet du credit de la societe B.
Tableau N° 15 : Simulation sur le taux d'interet du credit
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Source : Auteur
La variation du taux d'interet n'impacte que le parametre revenus nets, en Parneliorant. Le taux d'interet evolue dans le meme sens que le RAROC. Le taux minimal que la banque doit appliquer a ce dossier de credit afin de couvrir son risque et respecter son retour sur investissement est de 4,553%. Cet indicateur est un atout pertinent pour une negociation avec un client et sa definition est du domaine du banquier.
Comme les precedentes simulations, les resultats sont recapitules dans le tableau suivant ainsi que la comparaison avec la situation initiale.
Tableau N° 16 : Simulation sur le taux de commission du credit
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Source : Auteur
Cette simulation est identique a celle du taux d'interet ; elle influe uniquement sur le revenu net et le niveau du taux de commission evolue dans le sens du RAROC. Un taux a 1,085% assure a la banque la couverture de son risque et un niveau identique de rentabilite a son ROE. Comme pour le taux d'interet, la maitrise de ce parametre est un atout de negociation pour la banque.
Les resultats contenus dans le tableau N° 17, nous donne le niveau de garantie requis pour notre dossier de credit.
Tableau N° 17 : Simulation sur la valeur des garanties du credit
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Source : Auteur
Une augmentation du niveau de garantie fait baisser le niveau de risque (EL et UL) et ameliore le ratio RAROC ; ainsi, la valeur des garanties fluctue dans le meme sens que le RAROC, mais elle vane en sens inverse des parametres du risque. Pour une couverture du risque de credit et un rendement au moins egal au ROE de la banque, la valeur des garanties doit etre de 4 066 millions de F CFA. Ceci est egalement un parametre sur lequel la banque peut s'appuyer pour une meilleure negociation avec son client.
Ces differentes simulations nous ont enseigne que la banque peut correctement couvrir son risque de contrepartie et rechercher un niveau de rendement, qui soit au moins egal a son ROE, soit :
· en diminuant la valeur nominale du pret (maximum : 6 111,91 millions de F CFA),
· en augmentant le taux d'interet du pt.& (minimum : 4,553%),
· en augmentant le taux de commission du pret (minimum : 1,085%),
· en demandant plus de garantie (minimum : 4 066 millions de F CFA).
Rappelons que ces simulations ont ete faites, en faisant varier un parametre et en fixant les autres, mais pour une meilleure couverture des risques et la recherche d'un bon niveau de rendement du credit a accorder, une combinaison de ces differentes possibilites est souhaitable, car elle donnerait a la banque plus de marges de manoeuvre pour la negociation avec son client d'une part, et de situer son offre par rapport a celle de la concurrence d'autre part. En definitive, le travail qui a ete fait sur les simulations, pourrait constituer des balises pour orienter la banque.
A l'issue de notre etude de cas, it est evident qu'une gestion du risque de contrepartie axee sur le couple rentabilite/risque de type RAROC aboutit a une gestion plus fine du risque de credit. Les resultats obtenus par l'application de la methode RAROC sur nos dossiers de credit (notamment le dossier de la Societe B), en tenant compte des hypotheses de notre demarche, prouvent de maniere incontestable que la methode RAROC debouche sur une meilleure gestion du risque et de la rentabilite.
La distribution du credit implique une prise de risque, principalement le risque de defaillance de l'emprunteur, qui est inherent a cette activite. Son bon fonctionnement suppose non seulement que ce risque soit correctement maitrise et reduit par le jeu de garanties, mais aussi qu'il puisse etre couvert par des marges appropriees. Or, force est de constater que, pour differentes raisons, cette couverture n' est pas toujours correctement assuree par les banques. C' est le cas egalement pour Eco-Bank Cameroun.
L'exacerbation de la concurrence dans le segment des grandes entreprises (corporate) a entraine une erosion des marges qui ne permet pas toujours a la banque de couvrir la totalite des charges et risques inherents au credit accorde (cas du credit accorde a la Societe B). C'est le constat qui se &gage de notre etude de cas, le risque de contrepartie sur certains dossiers de credit corporate est mal pris en compte et mal tarife a l'heure actuelle par la banque. Cet etat de fait tient a des causes internes et externes a l'etablissement de credit.
S'agissant des causes internes, nous pouvons citer :
· l'inexistence d'une comptabilite analytique, qui ne permet pas de mesurer avec precision les composantes du coilt d'un credit et sa rentabilite,
· la pratique de perequations entre les segments d'activites, notamment les limites de concentration de credit (par produits, par industries, par zones geographiques et par profils des contreparties) fixees par le siege a ses filiales. Ces limites sont strictes et doivent etre respectees dans la prise de decision d'octroi de credit par les filiales. Le respect de cette exigence peut entrainer la prise des mauvais risques au detriment des bons.
· la demarche commerciale qui privilegie l'approche « relation avec le client » par rapport a une approche «risque/rentabilite », qui conduit a sacrifier les marges sur credit pour conserver la relation, supposee a priori globalement rentable avec le client, sans une etude serieuse.
La principale cause est la concurrence qui est insuffisamment regulee par 1' exigence de rentabilite et de couverture de risque. La concurrence entre les etablissements de credit s'est accrue sur le segment des grandes entreprises. En effet, les banques estiment qu'il est moms risque que le segment des autres activites, notamment celui des PME-PMI. Cela s'illustre a travers le portefeuille corporate d'Eco-Bank Cameroun, pour l' annee 2009 ; it represente plus de 53% des credits accordes. Mais on peut egalement ajouter la force de negociation des grandes entreprises, qui maitrisent mieux les subtilites du monde bancaire.
L'application de la methode RAROC dans le cadre de la gestion du risque de credit peut s'effectuer dans plusieurs contextes et a plusieurs niveaux de la banque ; l'implementation d'une telle technique au sein d'une banque comme Eco-Bank Cameroun peut contribuer a pallier les insuffisances observees sur sa gestion du risque de credit et contribuer a une meilleure rentabilite de la banque. L'apport de la methode RAROC peut se resumer en trois ensembles.
La gestion du risque et de la rentabilite sont indissociables. D'une part, les risques ont un incident sur le resultat, d'autre part, la prise de risques est la condition d'une meilleure rentabilite future. Faire confronter ces deux notions a pour vocation de donner une meilleure structure du portefeuille de credit de la banque. La methode RAROC peut etre un instrument de gestion du portefeuille de credit en comparant le couple Rentabilite/Risque a plusieurs niveaux (transaction, client, produit, portefeuille, etc.), en assurant a la banque le pilotage dynamique de ses operations.
· une vision interne sur les risques pris dans une perspective d'amelioration de la qualite du portefeuille de credit,
· une comparaison des portefeuilles et des activites tenant compte des risques encourus,
· un arbitrage entre activites a developper, a maintenir ou a abandonner.
Sur le plan operationnel son apport est multiple :
· une tarification qui permet d'optimiser la rentabilite des fonds propres par rapport aux risques, en appliquant une tarification differenciee des credits, qui consiste a calculer pour chaque credit des conditions de pret tenant compte de ses caracteristiques. Cette approche permet de facturer pour chaque client un prix refletant le cout reel du pret,
· un outil de decision, la methode RAROC permet au gestionnaire de prendre ses decisions en se fondant sur des bases objectives et justifiables,
· un outil de mediation entre le front et le back office ; le dialogue est souvent difficile entre le front et back office, la methode RAROC peut jouer le role de mediateur, en contribuant de ce fait a une comprehension reciproque. En effet, ladite methode permet d'eviter une reponse exclusive d'acceptation ou de refus d'octroi de credit. Elle donne ainsi au front office la possibilite de negocier les conditions du pret avec le client.
· un suivi des performances, la methode RAROC calcule le revenu genere et affecte le capital requis au credit en tant qu'element d'un processus pour determiner le taux de rendement ajuste au risque. L'objectif ici est de mesurer la contribution de chaque pret dans la rentabilite globale de la banque et le comparer a l'objectif recherché.
Pour la fonction de management de risque, l'objectif primordial est la determination de la structure financiere optimale de la banque. Ce processus implique d'estimer dans quelle mesure le risque (EL et UL) relatif a chaque pret contribue au risque total de la banque. Par consequent, it faut rechercher le niveau optimal de revenus et de fonds propres qui couvrent le risque de chaque pret.
En depit de se apports multiples, la methode RAROC presente un certain nombre de limites qu'il convient de souligner.
La methode RAROC est tres sensible aux principes de calcul de ses parametres et aux hypotheses fixees. Ces derniers (parametres) comportent souvent des aspects subjectifs, ce qui peut affecter fortement la valeur du RAROC.
L'utilisation de l'outil RAROC requiert une assimilation de plusieurs concepts, notamment financier, comptable, statistique, et de controle de gestion. Une mauvaise assimilation ou un manquement de ces notions induira de mauvaises interpretations des resultats par l'utilisateur, qui aboutiront sur la prise de mauvaises decisions.
L'environnement dans lequel doit etre appliquee la methode RAROC a une importance indeniable, car une application sans discernement de cette methode pourrait se traduire par des pertes des parts de marche significatives sur un marche hautement concurrentiel.
La mise en oeuvre de la methode RAROC necessite des investissements en termes financier et organisationnel, elle doit repondre a un besoin reel de l' etablissement de credit et de l' exigence du marche sur lequel opere la banque.
L' application de la methode RAROC sur deux dossiers du portefeuille corporate, nous a permis d'illustrer cette methode de maniere pratique. A travers cet exercice, nous avons pu voir qu'elle repond de maniere formelle a plusieurs besoins et apporte des solutions multiples aux preoccupations de la banque en matiere de gestion de la rentabilite assortie aux risques de credit. Cependant, son application au sein d'une banque est loin d'être aisee et requiert des prealables indispensables a une utilisation efficace comme moyen de gestion du risque de credit.
Au terme de cette deuxieme partie de notre travail, nous avons cherche a toucher du doigt la gestion du risque de credit au sein d'une banque. Premierement, nous avons presente cette banque ainsi que la maniere dont elle apprehende et gore le risque de contrepartie. En second lieu, nous avons applique la methode RAROC «Risk Adjusted Return On Capital» sur des dossiers de credit de cette banque, en definissant d'abord tous les parametres «inputs» necessaires a la methode RAROC et ensuite, en appliquant la methode. A l'issue de Petude, nous avons tire la conclusion selon laquelle, certains dossiers de credit n'etaient pas correctement couverts en termes de risque et que le rendement de ces dossiers est en deca du minimum de la rentabilite de la banque. Cette partie de notre travail s'est achevee par tine appreciation de la maniere dont le risque est Ore au sein d'Eco-Bank Cameroun et des perspectives d'utilisation de la methode RAROC.
Le secteur bancaire Camerounais a connu de profondes mutations ces dernieres annees. Comme l'attestent notamment la restructuration de plusieurs banques, le desengagement de l'Etat, la forte implication des prives et la concurrence vive entre les banques, particulierement sur certains segments d' activite, comme le pret aux entreprises. Ces mutations sont source de preoccupation et exigent que les banques se dotent d'instruments de gestion fiables pouvant assurer l'atteinte de leur objectif et leur perermite. La gestion du risque de credit longtemps negligee fait partie aujourd'hui des preoccupations majeures des banques, car le metier du banquier a subi bien des mutations. Il s'agit aujourd'hui d'offrir des services de qualite et a forte valeur ajoutee, ce qui correspond a une nouvelle conception de l'intermediation financiere, ou le risque occupe une place de choix.
A cet effet, dans le cadre de notre etude, nous nous sommes pose la question de savoir : si dans le cadre de la gestion du risque de contrepartie, une methode de gestion axee sur le couple rentabilite/risque de type RAROC pourrait aboutir a une gestion plus fine du risque de credit ? Pour repondre a cette question, nous avons postule qu'une technique de couverture du risque de contrepartie basee sur une approche tarifee du risque pourrait mieux apprecier le risque de credit. Aussi, pour proposer cette solution de couverture du risque aux banques, avons-nous defini notre travail en deux parties composees chacune de deux sous-parties.
La premiere partie du travail visait l'aspect theorique de notre etude. Le chapitre I a servi decrire le corpus theorique dans le domaine du risque de credit, notamment les generalites sur la banque, ses activites, ses risques et de maniere plus specifique, les risques du credit bancaire et les problemes que souleve sa gestion. Des solutions de gestion du risque de credit ont ete fournies par le chapitre II qui s'est appesantie sur les differentes techniques de gestion du risque ainsi que sur la methode que nous proposons d'appliquer (RAROC). Cette solution a le merite d'integrer la notion de risque dans l'analyse de la rentabilito et d'assurer une gestion active du risque permettant de mieux allouer les fonds propres et mieux definir les revenus futurs du credit. Il se presente comme le rapport entre la marge nette previsionnelle apres deduction des pertes moyennes anticipees et les fonds propres economiques necessaires pour couvrir les pertes non anticipees. Le parametre du risque est introduit differemment a deux niveaux :
· d'abord, le revenu genere par le credit est corrige par la perte moyenne, dite egalement « perte attendue ou anticipee » a couvrir par 1' operation objet de cette perte, pour aboutir a un revenu ajuste au risque,
· ensuite, la perte inattendue ou non anticipee, appelee aussi capital economique, qui ne doit pas etre couverte par le revenu de la transaction mais bien plus par les fonds propres de la banque.
La deuxieme partie de notre travail constitue la partie pratique, la demarche adopt& qui est celle d'une etude de cas, nous a amene a appliquer la technique de gestion du risque par la methode RAROC a Eco-Bank Cameroun. Le chapitre III nous a donc permis de decrire cette banque (la maison mere et la filiale) dans son evolution historique, ses activites, son fonctionnement et ses pratiques de gestion du risque de contreparties. Fort de cette description analytique, l'application proprement dite de la methode RAROC a fait l'objet du chapitre IV. Ainsi, les resultats de notre exercice d'application et l'appreciation de la gestion du risque a Eco-Bank Cameroun d'une part, et de la methode RAROC d'autre part, nous ont permis de faire ressortir les apports et les limites de cette methode a Eco-Bank Cameroun.
L'application de la methode RAROC dans la gestion du risque de credit apporte de nombreuses solutions aux preoccupations du monde bancaire. Plusieurs banques de l'Occident l'ont adopte dans leur management en matiere de gestion du risque de credit mais aussi comme outil de mesure de performance. Dans le contexte de mutation inexorable du systeme bancaire Camerounais, Eco-Bank a interet a revoir sa gestion du risque de credit et de l'orienter vers une tarification du risque qui optimise le couple rentabilite/risque. La mise en place d'un outil comme RAROC assurera une couverture de risque sur des bases objectives. Par ailleurs, la methode RAROC utilise un modele interne de quantification du risque qui est conforme a l'accord de Bale II, dont l'adoption par les banques de la region CEMAC est imminente13. En outre, elle donnera a la banque un avantage evident sur la concurrence par rapport a la gestion strategique et operationnelle de l'activite.
Cependant, l'adoption de cette methode requiert des prealables incontournables et tres cofiteux a mettre en place. Elle exige que la banque soit consciente des limites qu'elle souleve et qui peuvent se traduire par des decisions erronees. Certes, certaines limites sont contournables, mais it
COBAC, mise en oeuvre de Bale II dans la CEMAC, Libreville, COBAC, 2009
serait utopique de croire que cette seule methode soit la reponse a toutes les questions que pose le risque de contrepartie. La methode RAROC doit etre consider& comme un outil supplementaire de gestion de l'activite bancaire. En definitive, son efficacite et la qualite de ses resultats dependent de la maniere dont la banque compte l'utiliser.
Annexe N° 1 : Calcul du ratio de couverture des risques (Norme de solvabilite) Annexe N° 2 : Calcul du ratio de couverture des immobilisations
(norme d'equilibre financier)
Annexe N° 3 : Controle des normes de division des risques (norme de gestion) Annexe N°4 : Declaration des credits en faveur des actionnaires ou associes, des administrateurs, des dirigeants et du personnel (norme de gestion)
Annexe N° 5 : Calcul du rapport de liquidite (norme de liquidite) Annexe N° 6 : Tableau recapitulatif des criteres du Marche Cible (Target Market) et d'acceptation de risque (CAR) en fonction des TIERS Annexe N° 7 : Formes de garanties par types de credits
Annexe N° 8 : Fiche d'approbation de credit a la Societe A Annexe N° 9 : Fiche d'approbation de credit a la Societe B Annexe N° 10 : Tableau d'amortissement pr.& Societe A Annexe N° 11 : Tableau d'amortissement pret Societe B

OUVRAGES
· Centre de Formation de la Profession Bancaire, L'entreprise banque, Paris, CFPB, 2010.
· CLAVET H, Etablissement de credit, Paris, Economica, 2007.
· COHEN E., Analyse financiere, Paris, Economica, 1993.
· MARTINET A et SILEM A, Lexique de gestion, 5e edition, paris, Dalloz, 2000.
· NGANGA I, La reglementation bancaire en Afrique Centrale, Yaounde, COBAC, 2004.
· ROUVEYRAN J C, Le guide de la these et memoire, Paris, Maisonneuve et larosse, 1999.
· SOUSI-ROUBI B, Lexique de banque et de bourse, 3e edition, Paris, Dalloz, 1990.
· TANGAKOU SOH R., Le systeme bancaire et financier du Cameroun, Douala, collection ROTAS, octobre 2007.
ARTICLES, REVUES ET MEMOIRES
· BOUIDER L, Les outils de gestion du risque de credit : le cas de BNP Parisbas, Lyon, Universite de Lyon, Novembre 2008.
· DJOMINOVA A et KOSTARELOU J, Tarification economique des credits et l'approche RAROC, Paris, 21 fevrier 2001.
· EL YOUSFI I, RAKIB 0 et CHEMAL S., le cofit des credits et le RAROC, Casablanca, Institut superieur de Commerce et d'Administration des Entreprises, 2004-2005.
· FOX M, Mesure et modelisation du risque systematique d'un portefeuille de credits aux particuliers, Louvain, Universite Catholique de Louvain, 2008.
· GODOWSKI C, L'assimilation de la methode RAROC en milieu bancaire, Paris, Universite Francois RABELAIS, 2004
· Groupe les Echos, Les Echos N°21125, Paris, News letters, Decembre 2009.
· KRUTZ D, L'analyse de la performance des banques au Pays-Bas, Amsterdam, Economic letters, 2004)
· STIGLITZ J et WEISS A, Credit rationing in markets with imperfect information, Washington, The American Economic Review, 1981.
NOTES DE COURS
· AMBASSA Leonard, Methodologie de la recherche, Master CF II, Yaounde, UCAC, 20072008.
· NDOUMBE S, Controle de gestion dans les banques, MSTCF II, Yaounde, UCAC, 20062007.
DOCUMENTATIONS PROFESSIONNELLES
· Banque des Etats de l'Afrique Centrale, Direction des Etudes et de la Documentation, Organisation monetaire et bancaire des Etats de l'Afrique Centrale, 3e edition, Yaounde 1987.
· Commission Bancaire de l'Afrique Centrale, Mise en oeuvre de Bale II dans la CEMAC, COBAC, Libreville, Juillet 2009.
· Eco-Bank Cameroun, Risk rating methodology, Douala, EBC, juin 2007.
· Eco-Bank Cameroun, Target market and strategy 2007, Douala, EBC, 2007.
· Groupe Eco-Bank, les principles de credit, Lome, ETI, 2006.
· Groupe Eco-Bank, Rapport annuel 2008, Lome, ETI, 2009.
· Groupe Eco-Bank, Rapport annuel 2009, Lome, ETI, 2010.
· Groupe Eco-Bank, Strategie de gestion des risques, Douala, EBC, juin 2007.
· Pricewaterhouse et Coopers, La gestion des risques, Douala, 2007
· Secretariat general Conseil National du Credit, Recueil des textes relatifs a l'exercice de l'activite des etablissements de credit, Yaounde, Montparnasse, 31 juillet 1997.
SITES INTERNET
· www.bceao.int
· www.beac.int

SOMMAIRE
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES VI
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : L'APPROCHE THEORIQUE DE LA GESTION DU
RISQUE DE CREDIT 7
8
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL DU RISQUE DE CREDIT
Section 1 : Les generalites sur la banque, ses métiers et ses activites1.1 La definition de la banque 8
1.1.1 L 'intermediation bancaire 9
1.1.2 Les prestations des services connexes 9
1.1.3 Les prestations de services d'investissement 9
1.2 Les differents types de banques 9
Section 2 : Le credit et les risques bancaires 10
2.1 Le credit bancaire 10
2.1.1 La definition du credit bancaire 10
2.1.2 La typologie des credits bancaires 11
2.2 La notion du risque 14
2.3 Les risques bancaires 15
2.3.1 Les risques bancaires 15
2.3.2 Les risques operationnels 16
2.3.3 Les risques de gouvemance 17
Section 3 : Le risque du credit bancaire .. 17
3.1 L'histoire de l'evolution du risque de credit 17
3.1.1 La periode coloniale a l'independance 18
3.1.2 De l'independance A la crise bancaire des annees 1980 18
3.1.3 De la crise bancaire a nos jours 19
3.2 La definition du risque de credit 19
3.2.1 Le risque de non remboursement 20
3.2.2 Le risque d'immobilisation 20
3.3 Le risque dans la relation banque/client 21
3.3.1 La selection adverse 21
3.3.2 L'alea moral 22
3.4 Les facteurs influencant le risque de credit 22
3.4.1 Les facteurs endogenes au client 22
3.4.2 Les facteurs exogenes au client 23
CHAPITRE II : LES METHODES DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT 25
Section 1 : La gestion du risque de contrepartie selon les normes reglementaires 26
1.1 Les normes internationales ou du Comite de Bale 26
1.1.1 Les normes de Bale II 27
1.1.2 Les methodes de calcul du risque de credit selon Bale II 29
1.1.3 Les normes a venir : Bale III 31
1.2 Les normes CEMAC 31
1.2.1 La norme de solvabilite 32
1.2.2 La norme d'equilibre financier 32
1.2.3 La norme de gestion 33
1.2.4 La norme de liquidite 33
Section 2 : La gestion du risque de contrepartie selon les techniques de la science de gestion 34
2.1 Les techniques classiques de la gestion du risque de credit 34
2.1.1 La selection des contreparties 34
2.1.2 La prise de garantie 35
2.1.3 La diversification des engagements 35
2.1.4 L'assurance credit 36
2.1.5 Les techniques quantitatives 36
2.1.6 La syndication 37
2.2 Les techniques recentes de la gestion du risque de credit 37
2.2.1 La titrisation 37
2.2.2 La cession des credits 38
2.2.3 Les derives de credit 38
2.2.4 La technique de tarification du risque de credit 39
Section 3 : la methode RAROC o Risk Adjusted Return On Capital » 40
3.1 La definition et la demarche de la methode RAROC 40
3.1.1 La definition de la methode RAROC 40
3.1.2 La demarche de la methode RAROC 41
3.2 Les differents types de RAROC 44
3.2.1 Le RAROC a l'origine 44
3.2.2 Le RAROC residuel 44
3.2.3 Le RAROC annuel 44
3.2.4 Le RAROC complet 45
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 46
DEUXIEME PARTIE : L'APPROCHE PRATIQUE DE LA GESTION DU RISQUE
DE CREDIT PAR LA METHODE RAROC 47
CHAPITRE III : LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT CHEZ ECO-BANK 48
Section 1: La presentation de la maison mere : Eco-Bank Transnational Incorporated 48
1.1 L'historique de la creation d'Eco-Bank 48
1.2 L'implantation geographique d'Eco-Bank Transnational Incorporated 49
1.3 Le capital du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 49
1.4 Les organes de decision du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 49
1.4.1 Le Conseil d'Administration 50
1.4.2 Le Comite de Gouvernance 50
1.4.3 Le Comite d'Audit et de Respect des Normes 50
1.4.4 Le Comite des Risques 51
1.4.5 Le Conseil d'Administration des filiales 51
1.4.6 Le Comite Executif de Gestion du Groupe 52
1.4.7 Le Comite de Direction de la filiale 52
1.5 Les services et produits du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 52
1.6 La strategie du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 53
1.7 Les performances du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 54
Section 2 : la presentation d'Eco-Bank Cameroun S.A 55
2.1 L' identifi cation d' Eco-Bank Cameroun S.A 55
2.2 Le capital d'Eco-Bank Cameroun S.A 55
2.3 Les renseignements relatifs a l'activite d'Eco-Bank Cameroun S.A 56
2.3.1 Les produits phares d'Eco-Bank Cameroun 57
2.3.2 Les types de transferts rapides 57
2.3.3 Les produits electroniques de la banque 57
2.4 L'organisation Interne d'Eco-Bank Cameroun S.A 58
2.4.1 Les directions fonctionnelles 58
2.4.2 La Direction Commerciale 58
2.5 L'evolution recente d'Eco-Bank Cameroun S.A 59
Section 3 : La gestion du risque de credit par Eco-Bank-Cameroun 60
3.1 Le risque de credit selon la terminologie d'Eco-Bank 61
3.2 Les structures de gestion du risque de credit 61
3.2.1 Le Conseil d'Administration 61
3.2.2 La Direction des Risques 62
3.3 La politique de gestion du risque de credit 62
3.3.1 Un portefeuille diversifie 62
3.3.2 Un Risque limite 63
3.3.3 Un Marche cible (Target market) et critere d'acceptation de risque (CAR) 63
3.4 L'identification du risque de credit 64
3.5 La mesure du risque de credit 65
3.6 Les Techniques et outils de maitrise du risque de credit chez Eco-Bank 66
3.6.1 La diversification du portefeuille 66
3.6.2 La notation ou le rating 66
3.6.3 Les garanties 67
3.6.4 Les engagements lies aux credits 68
3.6.5 Le provisionnement 68
3.7 Le suivi et le reporting du risque de credit 69
CHAPITRE IV : L'ETUDE DE CAS : APPLICATION DE LA METHODE RAROC 72
Section 1: les differents parametres du RAROC 72
1.1 Les parametres de risque 73
1.1.1 La perte attendue (Expected Loss-EL) 73
1.1.2 La perte inattendue (Unexpected Loss-EL) 77
1.2 Les parametres financiers 77
1.2.1 Le revenu de l'operation 78
1.2.2 Le cofit de l'operation 78
1.3 Le coefficient de rentabilite ROE (Return On Equity) 80
Section 2 : l'Application de la mithode RAROC 80
2.1 Le Calcul des RAROC des dossiers de credit des Societes A et B 81
2.2 La simulation des parametres financiers du credit de la Societe B 82
2.2.1 La simulation sur le nominal du credit 82
2.2.2 La simulation sur le taux d'interet du credit 83
2.2.3 La simulation sur le taux de commission du credit 83
2.2.4 La simulation sur la valeur des garanties 84
2.3 La synthese des simulations 85
Section 3 : L'appreciation de la gestion du risque a Eco-Bank Cameroun 86
et de la methode RAROC
3.1 Les critiques a regard de la gestion du risque de credit a Eco-Bank Cameroun 86
3.1.1 Les causes internes 86
3.1.2 Les causes externes 87
3.2 L'apport de la methode RAROC a Eco-Bank Cameroun 87
3.2.1 L'apport sur le plan strategique 87
3.2.2 L'apport sur le plan operationnel 88
3.2.3 L'apport comme outil de risk management 88
3.3 Les limites de la methode RAROC 88
3.3.1 La forte sensibilite aux parametres de risque et financiers 89
3.3.2 Le niveau d'expertise du personnel 89
3.3.3 La contrainte du marche 89
3.3.4 La contrainte de coed 89
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 90
CONCLUSION GENERALE 91
LISTE DES ANNEXES 94
BILIOGRAPHIE 95
TABLE DES MATIERES 97
ANNEXES 103
Calcul du ratio de couverture des risques (Norme de solvabilite)
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Calcul du ratio de couverture des immobilisations (norme d'equilibre financier)
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X19
X68
X69
X70
A B= AX 15%
C = A X 45%
D= AX 800%Fonds propres nets corrig6s
Seuil des wands risques
Engagements ponderas maximum sur un mime clabiteur dupes
B S C&D
IN1111111111111111111111111MIMMINIMMIIIIIIIIMIMINIIMIIIIIIMMIIMINEMIIIMINIME
ME11111111111111111111111111111
·111MIIIIIMININ1111111111111111111111111Controle des normes de division des risques (norme de gestion)
Declaration des credits en faveur des actionnaires ou associes, des administrateurs, des dirigeants
et du personnel (norme de gestion)Fonds propres nets X16
Maximum engagements individuels sur actionnaires ou associes, administrateurs, dirigeants et X72 B=AX 5%
Maximum des engagements globaux sur actionnaires ou associes, administrateurs, dirigeants et X73 C = A X 15%
Calcul du rapport de liquidite (norme de liquidite)
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Tableau recaoitulatif des criteres du Marche Cible (Target Market) et d'acceptation de risque
(CAR) en fonction des TIERS
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Les formes de garanties par types de credits
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FICHE D'APPROBATION DE CREDIT : SOCIETE A
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USD 1= XAF 483
FICHE D'APPROBATION DE CREDIT : SOCIETE B
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dormant les pouvoirs d'emprunt aux signataires de la convention de credit et lettre de notification. Garanties/Supports N°...sise a Douala, Zone industrielle, d'une superficie de 3 000 M2 et installations techniques, expertisee a 3 259 675 000 F CFA + 10% de retenue de garantie sur le credit. |
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USD1=XAF491
La gestion du risque de credit par la methode RAROC
Tableau d'amortIssement orat SOCIETE A (en millions de F CFA)
amorassemsnt
period. du pnitt Capital retstant dO Intantt sup' capital capital annulta constants sofas restant dO
1 2 700,00 12,38 39,20 51,57 2 660,80
2 2 660,80 12,20 39,38 51,57 2 621,42
3 2 621,42 12,01 39,56 51,57 2 581,87
4 2 581,87 11,83 39,74 51,57 2 542,13
5 2 542,13 11,65 39,92 51,57 2 502,20
6 2 502,20 11,47 40,10 51,57 2 462,10
7 2 462,10 11,28 40,29 51,57 2 421,81
8 2 421,81 11,10 40,47 51,57 2 381,34
9 2 381,34 10,91 40,66 51,57 2 340,68
10 2 340,68 10,73 40,85 51,57 2 299,83
11 2 299,83 10,54 41,03 51,57 2 258,80
12 2 258,80 10,35 41,22 51,57 2 217,58
13 2 217,58 10,16 41,41 51,57 2 176,17
14 2 176,17 9,97 41,60 51,57 2 134,57
15 2 134,57 9,78 41,79 51,57 2 092,78
16 2 092,78 9,59 41,98 51,57 2 050,80
17 2 050,80 9,40 42,17 51,57 2 008,63
18 2 008,63 9,21 42,37 51,57 1 966,26
19 1 966,26 9,01 42,56 51,57 1923,70
20 1 923,70 8,82 42,76 51,57 1 880,94
21 1 880,94 8,62 42,95 51,57 1 837,99
22 1837,99 8,42 43,15 51,57 1 794,84
23 1794,84 8,23 43,35 51,57 1 751,50
24 1 751,50 8,03 43,55 51,57 1 707,95
25 1707,95 7,83 43,75 51,57 1 664,21
26 1664,21 7,63 43,95 51,57 1 620,26
27 1620,26 7,43 44,15 51,57 1 576,11
28 1576,11 7,22 44,35 51,57 1 531,76
29 1 531,76 7,02 44,55 51,57 1487,21
30 1487,21 6,82 44,76 51,57 1 442,46
31 1442,46 6,61 44,96 51,57 1 397,49
32 1397,49 6,41 45,17 51,57 1 352,33
33 1352,33 6,20 45,37 51,57 1 306,95
34 1 306,95 5,99 45,58 51,57 1 261,37
35 1261,37 5,78 45,79 51,57 1 215,58
36 1215,58 5,57 46,00 51,57 1169,57
37 1169,57 5,36 46,21 51,57 1123,36
38 1123,36 5,15 46,42 51,57 1076,94
39 1076,94 4,94 46,64 51,57 1 030,30
40 1030,30 4,72 46,85 51,57 983,45
41 983,45 4,51 47,07 51,57 936,38
42 936,38 4,29 47,28 51,57 889,10
43 889,10 4,08 47,50 51,57 841,60
44 841,60 3,86 47,72 51,57 793,89
45 793,89 3,64 47,93 51,57 745,95
46 745,95 3,42 48,15 51,57 697,80
47 697,80 3,20 48,37 51,57 649,42
48 649,42 2,98 48,60 51,57 600,83
49 600,83 2,75 48,82 51,57 552,01
50 552,01 2,53 49,04 51,57 502,97
51 502,97 2,31 49,27 51,57 453,70
52 453,70 2,08 49,49 51,57 404,20
53 404,20 1,85 49,72 51,57 354,48
54 354,48 1,62 49,95 51,57 304,53
55 304,53 1,40 50,18 51,57 254,36
56 254,36 1,17 50,41 51,57 203,95
57 203,95 0,93 50,64 51,57 153,31
58 153,31 0,70 50,87 51,57 102,44
59 102,44 0,47 51,10 51,57 51,34
60 51,34 0,24 51,34 51,57 0,00
Total 394,39 2 700,00
La gestion du risque de credit par la methode RAROC
Tableau d'amortissement °slit SOCIETE B (en millions de F CFA)
arnortissoment
period, du /snit Capital retreat dO Inairet sur capitol capital annuli', constant, sole, restant dO
1 6 420,00 22,74 96,22 118,96 6 323,78
2 6 323,78 22,40 96,56 118,96 6 227,21
3 6 227,21 22,05 96,91 118,96 6 130,31
4 6 130,31 21,71 97,25 118,96 6 033,06
5 6 033,06 21,37 97,59 118,96 5 935,47
6 5 935,47 21,02 97,94 118,96 5 837,53
7 5 837,53 20,67 98,29 118,96 5 739,25
8 5 739,25 20,33 98,63 118,96 5 640,61
9 5 640,61 19,98 98,98 118,96 5 541,63
10 5 541,63 19,63 99,33 118,96 5 442,30
11 5 442,30 19,27 99,68 118,96 5 342,61
12 5 342,61 18,92 100,04 118,96 5 242,57
13 5 242,57 18,57 100,39 118,96 5 142,18
14 5 142,18 18,21 100,75 118,96 5 041,43
15 5 041,43 17,86 101,10 118,96 4 940,33
16 4 940,33 17,50 101,46 118,96 4 838,87
17 4 838,87 17,14 101,82 118,96 4 737,04
18 4 737,04 16,78 102,18 118,96 4 634,86
19 4 634,86 16,42 102,54 118,96 4 532,32
20 4 532,32 16,05 102,91 118,96 4 429,41
21 4 429,41 15,69 103,27 118,96 4 326,14
22 4 326,14 15,32 103,64 118,96 4 222,50
23 4 222,50 14,95 104,01 118,96 4 118,49
24 4 118,49 14,59 104,37 118,96 4 014,12
25 4 014,12 14,22 104,74 118,96 3 909,38
26 3 909,38 13,85 105,11 118,96 3 804,26
27 3 804,26 13,47 105,49 118,96 3 698,78
28 3 698,78 13,10 105,86 118,96 3 592,92
29 3 592,92 12,72 106,23 118,96 3 486,68
30 3 486,68 12,35 106,61 118,96 3 380,07
31 3 380,07 11,97 106,99 118,96 3 273,08
32 3 273,08 11,59 107,37 118,96 3 165,71
33 3 165,71 11,21 107,75 118,96 3 057,97
34 3 057,97 10,83 108,13 118,96 2 949,84
35 2 949,84 10,45 108,51 118,96 2 841,32
36 2 841,32 10,06 108,90 118,96 2 732,43
37 2 732,43 9,68 109,28 118,96 2 623,15
38 2 623,15 9,29 109,67 118,96 2 513,48
39 2 513,48 8,90 110,06 118,96 2 403,42
40 2 403,42 8,51 110,45 118,96 2 292,97
41 2 292,97 8,12 110,84 118,96 2 182,13
42 2 182,13 7,73 111,23 118,96 2 070,90
43 2 070,90 7,33 111,63 118,96 1 959,28
44 1 959,28 6,94 112,02 118,96 1 847,25
45 1 847,25 6,54 112,42 118,96 1 734,84
46 1 734,84 6,14 112,82 118,96 1 622,02
47 1 622,02 5,74 113,22 118,96 1 508,81
48 1 508,81 5,34 113,62 118,96 1 395,19
49 1 395,19 4,94 114,02 118,96 1 281,17
50 1 281,17 4,54 114,42 118,96 1 166,75
51 1 166,75 4,13 114,83 118,96 1 051,92
52 1 051,92 3,73 115,23 118,96 936,69
53 936,69 3,32 115,64 118,96 821,05
54 821,05 2,91 116,05 118,96 704,99
55 704,99 2,50 116,46 118,96 588,53
56 588,53 2,08 116,88 118,96 471,66
57 471,66 1,67 117,29 118,96 354,37
58 354,37 1,26 117,70 118,96 236,66
59 236,66 0,84 118,12 118,96 118,54
60 118,54 0,42 118,54 118,96 0,00
Total 717,58 6 420,00