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L'Opus Déi et l'éducation au Chili

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par Mathilde Nicolai
Institut d'études politiques Aix en Provence - Diplôme de sciences politiques 2010
  

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Section III - Le paternalisme de l'organisation

L'Opus Dei, on ne peut le nier, a une action bénéfique sur la partie défavorisée de la population, animé, peut être, d'un esprit de charité, mais également, d'un comportement paternaliste, venu d'une vision hiérarchique de la société que tous les membres de l'Ïuvre ont intériorisé, de manière consciente ou non. Il serait illusoire de croire que dans l'organisation il n'existe pas de hiérarchie, alors que, du moins au Chili, les différentes catégories sociales se retrouvent dans les différents groupes de l'organisation : prêtres, surnuméraires, et numéraires d'un côté, auxiliaires de l'autre.

57 Voir annexe n°1

58 Voir annexe n° 2

59 ESCRIVA DE BALAGUER, Josemar'a, ouvrage précité, maxime n°484

60 ESCRIVA DE BALAGUER, Josemar'a, ouvrage précité, maxime n°335

61 ESCRIVA DE BALAGUER, Josemar'a, ouvrage précité, maxime n°661

66 Voir annexe n° 10

67 Voir annexe n° 2

68

69 NORMAND, François, article précité

Ç La garde blanche du Vatican È, Le Monde Diplomatique, Septembre 1995

§ I - Les structures de parrainage des enfants

Evidemment, l'Opus Dei part d'un constat logique: l'éducation des enfants à Nocedal et à Almendral coüte cher. L'infrastructure est neuve et trés bien équipée, que ce soit en ordinateurs ou en matériel pour les différents cursus (électronique ou infirmerie), on fournit aux éléves le petit déjeuner et le repas du midi, et les professeurs font beaucoup plus d'heures que dans des écoles publiques, car ils doivent être disponibles pour les enfants et les parents. Or, malgré leur accord total avec la mission de la fondation Nocedal d'éduquer les quartiers pauvres, il faut quand même les payer. C'est pourquoi la fondation a, des le départ, mis en place un programme de parrainage, par le biais de l'association d'amis de Nocedal. Les parrains vivent tous en dehors de la commune de la Pintana, et trés souvent dans les quartiers riches du Nord de la ville, Lo Barnachea, Las Condes ou Vitacura.

Ce ne sont pas toujours des membres de l'Opus Dei, mais beaucoup sont surnuméraires. Les autres sont des coopérateurs, qui ne font pas partie de l'institution mais se joignent aux fidéles dans ce projet éducatif. En général, il sont tous catholiques, et ont pour but, charitable, d'aider à éduquer les plus démunis.

Ainsi sur le site internet de la fondation Nocedal, un lien direct permet de parrainer un enfant, ou de faire un don ponctuel à la fondation. Le parrainage est fait pour installer un lien durable entre un enfant et un parrain. Mais le parrain donne son argent à la fondation, qui le redistribue à toute l'école, pas seulement à l'éléve en question. Tout est mis en commun, et il n'y a pas de favoritisme. Par contre, les enfants connaissent les parrains, du moins en théorie, puisqu'ils les rencontrent aux kermesses, ou aux spectacles de fin d'année organisés par les écoles.

A ces événements, les parrains sont eux-mêmes encouragés à amener des amis, qui seraient susceptibles de parrainer eux aussi, pour leur faire conna»tre les écoles, les professeurs, et surtout les éléves, qui montrent durant ces activités leurs plus belles performances.

Une fois par an est également organisé un événement majeur pour la fondation Nocedal: la sanguchada. C'est une soirée, à laquelle assistent le personnel de direction des écoles, les membres de l'association d'amis, et les coopérateurs, appelée ainsi car le menu gastronomique est uniquement composé de sandwichs, pour optimiser les marges que réalise la fondation pour cette soirée. Les places sont vendues 5 000 pesos (environ 7,5 euros) et elles sont limitées à 120, pour permettre aux gens de se parler et de se conna»tre, puisque le but est que ceux qui ne

connaissent pas encore la fondation et ses actions, amenés par des coopérateurs, se laissent convaincre et entrent dans ce système.

Les sanguchadas sont toujours un succès, car elles entra»nent en général beaucoup de nouveaux dons. A la sanguchada du 23 avril 2010, 120 personnes étaient présentes mais pas un seul élève des écoles de la fondation, et seulement quelques professeurs. Durant la soirée, les organisateurs ont projeté divers films, celui de la kermesse, celui du spectacle de fin d'année, mais aussi un film réalisé pendant la construction de Nocedal, à l'arrivée dans la commune de La Pintana, qui avait alors des apparences de bidonville. Des panneaux de photos montrent l'état des lieux maintenant, les bâtiments neufs et pimpants, les salles informatique, la salle d'électronique, la cantine, avec au milieu de tout ca des portraits d'enfants souriant de toutes leurs dents. Difficile de ne pas être convaincu de l'action de Nocedal.

Le personnel de direction des écoles s'emploie à plein temps à parler aux inconnus, leur vantant les mérites de leur établissement. Indéniablement, la méthode fonctionne.

La fondation utilise également d'autres moyens pour récolter de l'argent pour les écoles. La communication passe par un magazine mensuel homonyme, qui expose les projets réalisés, les résultats obtenus et les projets ou événements futurs, avec force photos et témoignages positifs. Par ce biais également, Nocedal fait de la communication sur les activités qu'elle organise pour récolter des fonds. A la fin de l'année 2010 par exemple, est prévue une course de karting, à Lo Barnachea, un des quartiers les plus riches, à l'opposé de La Pintana sur la carte de Santiago. Cette course, à laquelle participe une majorité de coopérateurs, est payante, et les bénéfices en sont reversés à la fondation.

Même principe pour les courses à pied organisées tous les ans depuis 2007. Elles ont également lieu à Lo Barnachea, et coütent 4 000 pesos. Tous les bénéfices sont encore une fois reversés à Nocedal.

Alors que les parrains sont tous des gens étrangers au quartier, dans les écoles de la fondation, les femmes de ménage sont quasiment toujours des parents d'élève, coopératrices de l'Îuvre. Les enfants doivent tout à l'Opus Dei, et le reconnaissent. Ce sont finalement les riches qui paient une certaine éducation aux pauvres, selon les normes et les valeurs qu'ils pensent les bonnes.

A Fontanar, le but est semblable, bien que le système soit différent. En effet, pas de parrainage ici, mais ce sont souvent les familles surnuméraires elles-mêmes qui paient des cours de spécialisation à leurs employées domestiques. Les mercredis par

exemple, les Çnanas È inscrites recoivent un cours du soir d'une heure. Pendant une demi heure, on leur donne une formation spirituelle, et celles qui veulent recevoir les sacrements peuvent s'y préparer, et le prêtre en charge peut les leur administrer. Dans la deuxiéme moitié du cours, on leur enseigne des points précis du soin domestique: repassage, ménage, voire gestion des provisions. Le jeudi, le cours est spécialisé dans la cuisine. Ces employées, qui bien souvent n'ont fait aucune études, sont en grande majorité très volontaires, et veulent étudier, et apprendre des choses. Seulement, ces cours les cantonnent à ce qu'elles ont fait toute leur vie, en ajoutant des valeurs et des principes moraux proprement catholiques qui ne sont pas obligatoirement les leurs, dans l'unique but de rentrer dans le moule et d'être de parfaites employées pour les membres de l'Opus Dei.

Dans le documentaire de Marcela Sa
·d, une des scenes les plus polémiques est l'interview d'une de ces Çnanas È en présence de la surnuméraire qui l'emploie. La Ç nana È raconte que, ayant commencé à travailler dans cette famille à 18 ans, juste aprés sa sortie de l'école, elle avait envie de continuer à étudier. Mais, comme les enfants de la maison étaient petits, la ma»tresse de maison, Carolina Errázuriz, lui dit que dans quelques temps, elle pourrait reprendre les études, quand elle aurait moins besoin d'aide pour les élever. Il lui a donc fallu attendre, puis, quand Fontanar a mis en place ces cours de spécialisation du mercredi, elle a pu commencer à y assister. ÇEn plus d'apprendre à faire toutes ces bonnes choses, g%oteaux etc, j'ai appris l'amour du travail bien fait, l'amour des autres, et l'amour de Dieu. A faire les choses bien, et avec tendresse, pour les autres62 È.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite