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L'Opus Déi et l'éducation au Chili

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par Mathilde Nicolai
Institut d'études politiques Aix en Provence - Diplôme de sciences politiques 2010
  

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§ II - Un rythme de travail soutenu

Les collèges qui sont des Ïuvres corporatives de l'Opus Dei, ceux qui appartiennent à la SEDUC, à la fondation Nocedal ou aux autres fondations chiliennes, suivent tous exactement la même discipline et les mêmes méthodes de travail. Le rythme y est soutenu, et le niveau, excellent.

Mais ces atouts ne sont pour l'Îuvre que le moyen de diffuser ses valeurs et de continuer sa mission d'apostolat. Le recrutement ne se fait pas de manière violente, mais subtil, et sur le long terme, mais le processus est le même: dans ces collèges, dès l'entrée, les élèves qui ont le profil requis deviennent immédiatement le centre de toutes les attentions, et les invitations à participer à tel club de jeunes, ou à tel cercle de réflexion pleuvent. Dans le même temps, les professeurs diffusent un système de valeurs propre à l'institution, qui dans le cas de l'Îuvre, comprend surtout l'acharnement au travail, la rigueur et l'obéissance.

Dans ces écoles, pas question de décider seul les livres que l'on veut consulter, les émissions de télévision que l'on veut regarder. L'excellent niveau de tous ces établissements est basé, selon ses responsables, sur cette éthique du travail, développée par San Josemar'a, et également sur la qualité des infrastructures, qui en font les écoles les mieux agencées et possédant le meilleur équipement technique du Chili, qu'elles soient situées dans les quartiers riches ou pauvres de la capitale. Selon Msg Escriva, l'excellence des bâtiments doit permettre l'excellence des études.

L'Opus Dei semble ainsi offrir une très bonne éducation, prometteuse d'un bel avenir pour ses élèves, ce qui convainc sans peine les parents. Evidemment, tout le personnel des écoles s'emploie à transmettre les valeurs de l'Îuvre, par le biais d'un rythme de travail très soutenu.

Sur le site internet de la SEDUC, un des points de la mission de ces écoles est précisément l'amour du travail: Ç Nous cherchons spécialement à développer chez chacun l'amour de l'étude et du travail, qui constitue pour les chrétiens le chemin ordinaire de leur sanctification et de leur action apostolique. Nous cherchons à faire en

sorte que les élèves voient leurs études personnelles dans cette perspective 109È. Ainsi, les élèves doive nt faire Ïuvre d'apostolat en donnant l'exemple dans leurs études et leur travail, après avoir été convertis à la vision du monde du fondateur de l'Îuvre.

Selon la fondation SEDUC, l'exigence au travail est toujours raisonnable, humaine. Il n'y a pas de manu militari, et le traitement de l'élève serait toujours personnel, selon les caractéristiques de chaque enfant. Les exigences, selon eux, doivent être raisonnables, justes et toujours personnelles, en adéquation avec les différences de caractère.

La journée scolaire est très longue dans ces établissements. Alors que normalement au Chili, les élèves ont cours ou bien toute la matinée de 9h jusqu'à 14h, ou bien toute l'après -midi de 12h à 17h, dans les établissements gérés par l'Îuvre, les élèves %ogés de 3 à 14 ans doivent arriver à 8h30 et repartent à 17h30 chez eux, quatre des cinq jours de la semaine. Ils ont une demi-journée de repos, qui peut être le mercredi ou le jeudi après les élèves 15 16 ans la 4 ème

-midi. Pour de et (équivalent de

et de la 3ème), les enseignements durent jusqu'à 18h30. Tous les élèves prennent leur petit-déjeuner et leur déjeuner sur place, mais ont cours toute la journée, et les récréations ne durent que dix minutes.

Selon Barbara G--mez, 27 ans, professeur à l'Almendral depuis quatre ans, l'enseignement est parfois dur pour les fillettes les plus jeunes, pourtant, elles s'habituent rapidement au rythme110.

Les restrictions portent aussi sur les loisirs des élèves. En effet, très peu de temps libre leur est laissé, sürement dans le but de les obliger à se concentrer uniquement sur leurs études et sur leurs cours de catéchisme. Les avis sont divergents parmi les élèves: certains disent qu'on les submerge d'exigences diverses, et qu'ils doivent passer leurs soirées à faire leurs devoirs. D'autres disent passer relativement peu de temps à travailler leurs cours, et déclarent avoir le temps de s'amuser ensuite. La directrice de l'Almendral déclare qu'en CP et CE1 (primero et segundo básico, les classes équivalentes), le temps de travail personnel par jour est prévu pour durer environ une demi heure. Ce temps passe à trois quarts d'heure en CE2 et CM1, puis à une heure par jour en CM2 et 6ème, et ainsi de suite. En 5ème4ème

, et 3ème, les élèves

passent environ une heure et demie à faire leurs devoirs tous les jours. En sortant de
l'école à 18h30, il ne leur reste effectivement plus de temps libre, ou très peu. Ce n'est

109 www.seduc.cl

110 Voir annexe n° 14

pas pour déplaire aux parents, qui ont ainsi le sentiment que leurs enfants préparent leur avenir studieusement.

La télévision, par exemple, est particulièrement discriminée par l'Opus Dei: accusée de tous les maux, entre autres d'encourager à la dépravation sexuelle, au vice, et à la paresse, on décourage les élèves de la regarder. Selon Barbara G--mez, quand un enfant demande à regarder la télévision, il faut lui demander tout d'abord quel programme il veut voir en particulier. ÇLes enfants qui regardent beaucoup la télévision ont une attention très dispersée, et moins d'imagination, alors que ceux qui ne la visionnent pas beaucoup imaginent plus et inventent des personnages 111È. Par la lecture, il est plus facile d'influencer les enfants, puisque certains livres leur sont recommandés, et facilement accessibles. Katixa Mellado ne regardait pas la télévision quand elle était numéraire, mais une fois, par curiosité, elle est allée voir des extraits d'une série à succès sur internet. Ç Je n'en revenais pas. Elisa avait mon %oge, elle allait à des fêtes, avait un petit copain, et paraissait aimer sa famille, réussir ses études, et être heureuse. Je me suis sentie pour une idiote 112

prise È. Effectivement, c'est tout un

système de valeurs qui reste étranger à tous les élèves de ces écoles, pour peu que les parents suivent les consignes qu'on leur dicte durant leurs cours de formation.

Sur le site de la SEDUC, on peut lire Ç la discipline tient une place importante dans la vie des écoles. Il s'agit de former des habitudes de vie commune et de respect113 È.

L'ambiance de ces écoles est également particulière: on y observe nombre de comportements louables, tels le respect très prononcé du professeur, un salaire honorable, l'obligation à la formation continue et la valorisation de son travail, ce qui n'est pas toujours le cas dans les écoles publiques chiliennes. Par ailleurs, l'Îuvre accorde beaucoup d'importance au travail en équipe du personnel éducatif et de la direction de l'école. La collaboration est efficace, voire tombe même dans l'excès, car les élèves sont surveillés par tous, et chaque membre de l'équipe se communique tous les éléments utiles pour comprendre l'enfant, et peut-être pour le convaincre des valeurs de l'Opus Dei. Le travail d'équipe est si intense que rapidement, les professeurs peuvent désigner la personne la plus proche de l'enfant, celle qui semble lui procurer le plus de confiance. Cette personne devient alors son ami et son tuteur officiel, et profite de la confiance de l'enfant qui l'écoute pour l'influencer et le guider.

111 Voir annexe n° 14

112 Voir annexe n° 1

113 www.seduc.cl

Quand on interroge les anciens éléves, tous disent qu'étudier dans ces écoles ou vivre dans ces résidences leur a donné une voie à suivre, toute tracée, et que s'ils ne la suivent pas, ils en sont conscients et se sentent coupables. Cette trace que les établissements éducatifs dirigés par l'Opus Dei laissent est palpable chez toutes les personnes interviewées.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"