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à‰tude du risque de toxicité lié aux prescriptions médicamenteuses chez les femmes enceintes à  Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par Lassané KABORE
Université de Ouagadougou - Doctorat en pharmacie 2007
  

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Ministère des Enseignements BURKINA FASO

Secondaire, Supérieur et de la

Recherche Scientifique Unité-Progrès-Justice

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé
(UFR/SDS)
Section Pharmacie

Année Universitaire 2006-2007 Thèse n° 045

Etude du risque de toxicité lié aux prescriptions
médicamenteuses chez la femme enceinte: enquête
pharmacoépidémiologique dans les formations sanitaires
de la Commune Urbaine de Ouagadougou

Thèse :
Présentée et soutenue publiquement le jeudi 31 mai 2007 par :

Kaboré Lassané
Pour l'obtention du grade de Docteur en Pharmacie (Diplôme d'Etat)

Jury

Directeur de thèse Président : Pr Ag. Théophile L. Tapsoba

Pr Innocent Pierre Guissou Membres :

Co-directeur Pr Ag. Blandine Thiéba/Bonané

Dr Moussa Ouédraogo Pr Ag. Laurent Ouédraogo

Dr Moussa Ouédraogo Dr Clotaire Nanga

LISTE DES RESPONSABLES ADMINISTRATIFS DE L'UFR/SDS

Directeur Pr Mamadou SAWADOGO

Directeur Adjoint Pr Arouna OUEDRAOGO

Coordonnateur de la section Médecine Pr Arouna OUEDRAOGO

Coordonnateur de la section Pharmacie Pr Mamadou SAWADOGO

Directeur des stages de la section Médecine Pr Ag. Alain BOUGOUMA

Directeur des stages de la section Pharmacie Pr Ag. Jean Baptiste NIKIEMA

Directeur des stages de l'UFR SDS (Bobo-Dioulasso) Pr Ag. Blami DAO

Secrétaire Principal

M. Olivier Leperson SANWIDI

Chef du Service Administratif, Financier et Comptable M. Hervé Ollo TIOYE

Responsable de la Scolarité Mme Clotilde HIEN / ZONGO

Responsable de la Bibliothèque Mme Mariam TRAORE / SALOU

Secrétaire du Directeur Mme Juliette DIARI / KAZONGO

Secrétaire du Directeur Adjoint Mme Céline PARE / COMPAORE

Liste des enseignants de l'UFR/SDS

I ENSEIGNANTS PERMANENTS

1) Professeurs titulaires

GUIGUEMDE T. Robert Parasitologie

SOUDRE B. Robert Anatomie Pathologique

GUISSOU I. Pierre Pharmacologie & Toxicologie

SONDO K. Blaise Santé Publique

DRABO Y. Joseph Médecine Interne/Endocrinologie

LANKOANDE Jean Gynécologie-Obstétrique

ILBOUDO P. Daniel Gastro-entérologie

TRAORE Adama Dermatologie - Vénérologie

OUOBA Kampadilemba Oto Rhino Laryngologie

SAWADOGO Mamadou Biochimie

OUEDRAOGO Arouna Psychiatrie

2) Maîtres de Conférences Agrégés

OUEDRAOGO K. Raphaël Orthopédie

TALL François Housséini Pédiatrie

KABORE B. Jean Neurologie

KAM K. Ludovic Pédiatrie

WANDAOGO Albert Chirurgie Pédiatrique

LENGANI Adama Néphrologie

SANOU Joachim Anesthésie-Réanimation

TAPSOBA Théophile L. Biophysique - Médecine Nucléaire

AKOTIONGA Michel Gynécologie-Obstétrique

BOUGOUMA Alain Gastro-Entérologie

CISSE Rabiou Radiologie

DAO Blami Gynécologie - Obstétrique

OUANGO G. Jean Gabriel Psychiatrie

OUEDRAOGO Rasmata / TRAORE Bactériologie-Virologie

SANO Daman Chirurgie Viscérale

ZABSONRE Patrice Cardiologie

TRAORE Si Simon Chirurgie Viscérale

NIAKARA Ali Cardiologie

KABRE Abel Neuro-Chirurgie

MILLOGO Athanase Neurologie

NIKIEMA Jean Baptiste Pharmacognosie

YE Diarra / OUATTARA Pédiatrie

OUEDRAOGO Nazinigouba Anesthésie / Réanimation

SANGARE Lassana Bactériologie-Virologie

NACRO Boubacar Pédiatrie

DAO Maïmouna / OUATTARA ORL

OUEDRAOGO T. Laurent Santé Publique

LOUGUE Claudine Léonie / SORGHO Radiologie

OUEDRAOGO Martial Pneumo-Phtisiologie

NIAMPA Pascal Antoine Dermatologie Vénérologie

MEDA Nonfounikoun Ophtalmologie

SOME Issa Touridomon Chimie Analytique

OUEDRAOGO Lucie Valérie Adélaïde / NEBIE Cardiologie

SEMDE Rasmané Pharmacie Galénique

GOUMBRI Olga M. / LOMPO Anatomie Pathologique

OUEDRAOGO Théodore Anatomie Humaine

BONANE / THIEBA Blandine Gynécologie-Obstétrique

3) Maîtres-Assistants

TRAORE Abdoulaye Santé Publique

TRAORE Lady Kadidiatou Parasitologie

TOURE Boubakar Gynécologie - Obstétrique

KARFO Kapouné Psychiatrie

TRAORE Antoinette / BELEM Pédiatrie

KAMBOU Timothée Urologie

BAMOUNI Y. Abel Radiologie

ZOUBGA Z. Alain Pneumo-Phtisiologie

SAMANDOULOUGOU K. André Cardiologie

BANDRE Emile Chirurgie générale et digestive

SAWADOGO Apollinaire Gastro-Entérologie

DABOUE M. D. Arsène Ophtalmologie

BAMBARA Moussa Gynécologie-Obstétrique

BARRO Fatou / TRAORE Dermatologie Vénérologie

MILLOGO Françoise Danielle /TRAORE Gynécologie-Obstétrique

SERME Abdel Karim Kader Gastro-Entérologie

ZOUNGRANA O. Robert Physiologie Humaine

SANOU Idrissa Bactériologie-Virologie

DA S. Christophe Traumatologie

KABRE Elie Biochimie

NACOULMA W. C. Eric Hématologie

SAKANDE Jean Biochimie

SIRANYAN Sélouké Psychiatrie

OUEDRAOGO Vincent Médecine du travail

ZANGO Barnabé Urologie

KAFANDO Eléonore Hématologie

OUEDRAOGO Z. Theodore Santé publique

4) Assistants

OUEDRAOGO Dieudonné Chirurgie maxillo-faciale

KAFANDO Hamado Chirurgie

COULIBALY Sheick Oumar Parasitologie

SAWADOGO B. Adrien Maladies Infectieuses

TIENO Hervé Médecine Interne

KOUETA Fla Pédiatrie

DAO Lassina Pédiatrie

SANOU Assita / LAMIEN Anatomie Pathologique

SOMBIE Arsène Gastro-Entérologie

MEDA Nicolas Santé Publique

5) Enseignants à temps plein

OUEDRAOGO Hamadé Anesthésie-Réanimation

THIOMBIANO Rigobert Maladies Infectieuses

OUEDRAOGO Moussa Pharmacologie

II. ENSEIGNANTS VACATAIRES

OUEDRAOGO Jean Bosco Parasitologie

SOURABIE Seydou Biochimie

BANGAGNE Lansandé Gestion

PARE Boyo Emile Anglais

GUIRA Idrissa Statistiques

KARANTAO Mahamadou Bibliographie

KINI Félix Chimie

THIOMBIANO Adama Législation

OUEDRAOGO Cécile Anglais

LOMPO Marius Pharmacologie

OUATTARA Badioré Galénique

OUEDRAOGO Sylvain Pharmaco-Toxicologie

RAMDE W. Norbert Médecine Légale

TRAORE Aristide Pharmaco-Toxicologie

TRAORE Sidiki Chimie Analytique

TAPSOBA Sylvestre Nutrition

TRAORE Amadou Pharmacie Vétérinaire

DEDICACES

Je dédie ce travail :

A Allah le Tout-puissant, le Très Miséricordieux

A ma mère

Je mesure à sa juste valeur ce que je représente pour toi. Quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit par se lever. Merci pour ton soutien, tes prières et ta patience. Je suis heureux de t'offrir ce travail. Longue vie à toi !

A mon père

Me voici au bout du tunnel ! Tu as toujours accordé une grande importance à mes études. Ce travail est une récompense à tes nombreux efforts. Longue vie à toi.

A mes frères et soeurs

Soyons solidaires pour toujours. Recevez ce travail en toute fraternité. A mon oncle Lassané

Tu as beaucoup fait pour moi. Tu as toujours été un père pour moi. Reçois ce modeste travail. Longue vie à toi.

A Monsieur Lassé Félix Ouédraogo

Je me suis toujours demandé ce qui se serait passé si le chemin du petit écolier que j'étais n'avait pas rencontré le vôtre. Vous êtes un vrai pédagogue.

Recevez ce modeste travail.

A Armelle Bi-Ilani. Merci pour ton soutien et ton assistance. Je formule le voeu que nous bâtirons ensemble notre avenir.

A Adama Guira

Tu es en train de passer des moments très difficiles. Ta touche a sans doute manqué à ce travail. Meilleure santé. Je suis de coeur avec toi.

A mon grand-père Yabré Kaboré (in memoriam)

Cela aurait été un bonheur pour moi de te voir assister à l'aboutissement de ce travail. Hélas ! Repose en paix.

A Bernard Ouédraogo (in memoriam)

Tu nous as quittés très tôt. Je ne réalise toujours pas que tu n'es plus parmi nous. Cher oncle, repose en paix.

A NOS MAITRES ET JUGES

A notre maître et directeur de thèse,
le Professeur Innocent Pierre Guissou
Professeur titulaire de Pharmacologie-Toxicologie à l'UFR/SDS ;
Chef du département des Sciences Pharmaceutiques Appliquées à l'UFR/SDS ;
Chef du département Médecine Pharmacopée Traditionnelle/Pharmacie
(ME.PHA.TRA/PH) à l'IRSS (CNRST) ;
Chef du département Pharmacie hospitalière et Laboratoires au CHU/YO ;
Chevalier de l'Ordre National ;
Chevalier des Palmes Académiques.
Cher maître, nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en acceptant de
diriger cette thèse. Malgré vos responsabilités et occupations multiples, vous nous avez
accordé le temps pour la réalisation de ce travail.
Nous avons eu le privilège de bénéficier de vos enseignements à différents moments de
notre cursus. Nous gardons de vous l'image d'un homme de sciences rigoureux, appliqué et
attaché au travail bien fait. Tout au long de cette étude, nous avons été permanemment
animés par le souci de produire un travail à la hauteur de vos attentes.
Cher maître, veuillez recevoir à travers ces mots, l'expression de notre profonde
reconnaissance.

A notre maître et président de jury,
le Professeur Agrégé Théophile Lincoln Tapsoba
Maître de Conférences Agrégé de Biophysique et de Médecine Nucléaire à l'UFR/SDS ;
Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins du Burkina.
Cher maître, c'est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de présider le jury de
notre thèse malgré vos multiples occupations.
Nous avons eu le privilège de bénéficier de vos enseignements au cours de notre formation.
Votre humilité, votre humanisme et vos qualités pédagogiques suscitent notre admiration.
Veuillez recevoir à travers ces mots, cher maître, l'expression de notre profonde gratitude.

A notre maître et juge,
le Professeur Agrégé Blandine Thiéba/Bonané
Maître de Conférences Agrégé de Gynécologie-Obstétrique à l'UFR/SDS.
Cher maître, c'est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail.
Certes, nous n'avons pas eu le privilège de bénéficier de vos enseignements au cours de
notre formation, mais nous avons pu nous apercevoir de votre humilité et de votre rigueur
scientifique à l'occasion du séminaire sur la méthodologie de la recherche.
Veuillez recevoir ici, cher maître, l'expression de notre plus haute considération.

A notre maître et juge,
le Professeur Agrégé Laurent Ouédraogo
Maître de Conférences Agrégé de Santé Publique à l'UFR/SDS ;
Coordonnateur du Programme National de Prévention de la Transmission Mère-
Enfant (PTME) du VIH.
Cher maître, malgré vos multiples occupations, vous avez accepté de juger ce modeste
travail. Vous avez participé à sa réalisation par vos judicieux conseils sur l'approche
méthodologique.
Nous avons eu le privilège de bénéficier de vos enseignements au cours de notre formation.
Votre modestie, vos qualités pédagogiques et vos connaissances scientifiques forcent notre
admiration.
Veuillez recevoir à travers ces mots, cher maître, l'expression de notre profond respect.

A notre maître et juge, co-directeur de thèse,
le Docteur Moussa Ouédraogo
Enseignant à temps plein en Pharmacologie à l'UFR/SDS.

Cher maître, vous n'avez pas hésité un instant lorsque nous vous avons approché pour co-
diriger ce modeste travail.
Votre disponibilité, votre modestie, votre attachement au travail bien fait et votre humanisme
sont autant de qualités qui ont facilité la réalisation de ce travail.
Nous vous en sommes infiniment reconnaissants.
Puisse ce travail être à la hauteur de vos attentes.
Tous nos voeux de succès et de prospérité dans votre carrière d'enseignant.
Veuillez recevoir ici, cher maître, l'expression de notre considération distinguée.

A notre maître et juge,
le Docteur Clotaire Nanga
Pharmacien responsable du Centre de Documentation et d'Informations sur le
Médicament (CEDIM) au Ministère de la Santé.
Cher maître, c'est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce modeste
travail malgré vos multiples occupations. Au cours de notre cursus académique, nous avons
bénéficié de vos enseignements en Pharmacologie.
Veuillez agréer cher maître, l'expression de notre profonde reconnaissance.

NOS REMERCIEMENTS

A Boukary Ouédraogo. Merci pour ton aide combien précieuse dans la collecte des données.

A Adama Ouédraogo. Je ne peux pas oublier ce que tu as fait et continues de faire pour moi. Ce travail est aussi le tien. Merci.

A mon ami Adama Wya. Merci pour tes judicieux conseils. J'espère que nous avancerons toujours la main dans la main.

A mon ami Bakary Sanou. Merci pour ton amitié et ton appui multiforme dans la réalisation de ce travail.

A Idrissa Kabré. Merci pour ta contribution à l'aboutissement de ce travail. Restons solidaires.

A Lassané Tiemtoré et à Alexis Nacoulma. Merci pour votre amitié. A Gnoumou Yolo Marcellin. Merci pour le soutien

A tous mes promotionnaires de faculté, en particulier Diallo, Manly, Alphonse, Cyprien, Lompo, Haoua, Natacha, Josiane, Soumeya, Tabouré, Tanga, Ould, Adams, Isdine, Martin, Khamel, Sourabié, Ollo, Diomandé. Merci pour votre contribution à la réalisation de ce travail.

A Couldiati Marc Ounténi. Courage pour la suite des hostilités. Merci Marc.

A «Mister». Toi et moi nous sommes devenus des frères. Ce travail est le nôtre. Merci pour ce que tu fais pour moi.

A Moussa et Issaka Kaboré. Merci pour votre soutien.

A mes amis Ahmed Yaogo, Souleymane Fofana et Adama Zida, internes des Hôpitaux du Burkina. Courage et bonne chance pour le nouveau cursus que vous venez d'emprunter. Merci pour votre amitié.

A Zénabo Traoré. Tu es une secrétaire exemplaire. Merci pour tout. A Harouna Ouédraogo et Adelphe Sanou. Merci.

Au Docteur Abdoulaye Koanda. Merci pour l'encadrement reçu aussi bien à la Banque de Sang qu'à la Pharmacie Hospitalière.

Aux Docteurs Christine Damase-Michel et Marco De Santi. Merci pour la documentation. Aux amis de l'AEEDP. Merci.

Aux amis de `'la Cité» :Valéan, Aboubacar, Paré et Sabané. Restons ensemble.

A tous mes enseignants du Primaire, du Secondaire et de l'Université. Merci pour la formation reçue.

Aux familles Diello à Ouagadougou et Ouédraogo à Bobo-Dioulasso. Merci pour tout.

A tous les agents de santé qui ont pris part à notre enquête. Merci pour l'accueil et la collaboration.

A toutes les femmes enceintes qui ont accepté se prêter à notre enquête. Je vous dis merci.

A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail à un moment ou à un autre. Merci.

«Par délibération, l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé a arrêté que les opinions émises dans les dissertations qui lui seront présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elle n'entend leur donner aucune approbation.»

SOMMAIRE

Sommaire

SOMMAIRE XVIII

SIGLES ET ABREVIATIONS XXI

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX XXII

1. INTRODUCTION 1

2. ENONCE DU PROBLEME 3

3. GENERALITES 6

3.1. RAPPELS SUR LES STADES DE DEVELOPPEMENT DU PRODUIT DE CONCEPTION 7

3.1.1. Le développement précoce 7

3.1.1.1. Première semaine: transport de l'ovule dans la trompe 7

3.1.1.2. Deuxième semaine 7

3.1.2. La période embryonnaire 8

3.1.3. La période foetale 8

3.2. PATHOLOGIES ET GROSSESSE- ELEMENTS DE TRAITEMENT MEDICAMENTEUX 9

3.2.1. Troubles fonctionnels au cours de la grossesse 9

3.2.1.1. Troubles fonctionnels majeurs 9

3.2.1.2. Troubles fonctionnels mineurs 10

3.2.2. Pathologies générales non infectieuses et grossesse 10

3.2.2.1. Anémies et grossesse 10

3.2.2.2. Hypertension artérielle 11

3.2.2.3. Diabète gestationnel 12

3.2.2.4. Epilepsie 13

3.2.2.5. Asthme 13

3.2.3. Pathologies infectieuses et grossesse 14

3.2.3.1. Infections urinaires 14

3.2.3.2. Infections vaginales gravidiques 14

3.2.3.3. Infections materno-foetales 15

3.2.4. Les malformations congénitales 19

3.2.4.1. Définitions 19

3.2.4.2. Etiologies 19

3.3. SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE : LA CONSULTATION PRENATALE (CPN) 20

3.4. UTILISATION DES MEDICAMENTS CHEZ LA FEMME ENCEINTE 22

3.4.1 Pharmacocinétique chez la femme enceinte 22

3.4.1.1. Résorption 22

3.4.1.2. Distribution des médicaments 23

3.4.1.3. Biotransformation des médicaments 25

3.4.1.4. Excrétion rénale 25

3.4.2. Iatrogénies médicamenteuses chez la femme enceinte 26

3.4.2.1. Risques pour la mère 26

3.4.2.2. Risques pour le futur enfant 26

3.4.3. Classification des médicaments selon le risque potentiel sur la grossesse. 28

3.4.3.1. La classification de la Food and Drug Administration (FDA), USA 29

3.4.3.2. La classification Farmaceutiska Specialiteter i Sverige (FASS), Suède 30

3.4.3.3. La classification de l'Australian Drug Evaluation Committee (ADEC),

Australie 30

3.4.3.4. La classification Teratogen Information System (TERIS) 31

Sommaire

3.4.3.5. La classification de l'European Medicines Agency (EMEA), Union

Européenne

31

3.4.4. Prescription de médicaments chez la femme enceinte

31

3.4.4.1. Procédure de la prescription médicamenteuse en pharmacothérapie

31

3.4.4.2. Attitude de prescription chez la femme enceinte

32

3.4.5. Surveillance du traitement médicamenteux chez la femme enceinte

33

4. OBJECTIFS DE L'ETUDE

36

4.1. OBJECTIF GENERAL

37

4.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

37

5. MATERIEL ET METHODES D'ETUDE

38

5.1. CADRE DE L'ETUDE

39

5.1.1. Le cadre général de l'étude : la ville de Ouagadougou

39

5.1.2. Les formations sanitaires enquêtées

39

5.2. TYPE D'ETUDE

41

5.3. POPULATIONS D'ETUDE

41

5.4. PERIODE D'ETUDE

41

5.5. ECHANTILLONNAGE

41

5.5.1. Choix des formations sanitaires

41

5.5.2. Recrutement des femmes enceintes

42

5.5.3. Recrutement des agents de santé

42

5.6. DEROULEMENT DE L'ETUDE

42

5.6.1. Enquête chez les femmes enceintes

42

5.6.2. Enquête chez le personnel de santé

43

5.7. ANALYSE DES DONNEES

43

5.7.1. Analyse des prescriptions collectées

43

5.7.2. Analyse statistique

44

5.8. CONSIDERATIONS ETHIQUES ET DEONTOLOGIQUES

44

5.9. DEFINITIONS DE TERMES

44

6. RESULTATS

46

6.1. ENQUETE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES

47

6.1.1. Caractéristiques de la population étudiée

47

6.1.1.1. Caractéristiques socio-démographiques

47

6.1.1.2. Caractéristiques obstétricales

49

6.1.1.3. Réalisation de l'échographie chez les femmes enceintes enquêtées

50

6.1.1.4. Habitudes de consommation à risque chez les femmes enceintes

51

6.1.2. Motifs de consultation des femmes enceintes dans les FS

51

6.1.2.1. Motifs de consultation en rapport avec l'âge de la grossesse

51

6.1.2.2. Les Consultation prénatales

52

6.1.3. Les prescriptions médicamenteuses reçues par les patientes

54

6.1.3.1. Fréquence de prescription de médicaments chez les femmes enceintes .

..55

6.1.3.2. Nombre d'ordonnances médicales et médicaments reçu par les patientes.56

6.1.3.3. La qualification du prescripteur 58

6.1.3.4. Aspects pharmacologiques des prescriptions médicamenteuses 58

6.1.3.5. Aspects réglementaires et pharmacographiques des ordonnances

médicales 60

6.1.4. Les médicaments prescrits aux femmes enceintes 62

6.1.4.1. Données générales sur les médicaments prescrits 62

6.1.4.2. La répartition des médicaments prescrits selon l'âge de la grossesse 62

6.1.4.3. La voie d'administration des médicaments prescrits 63

6.1.4.4. Les familles thérapeutiques des médicaments prescrits 64

6.1.4.5. Répartition des médicaments en fonction de l'information relative à leur utilisation pendant la grossesse 65

6.1.4.6. Répartition des médicaments prescrits selon la contre-indication et l'âge de

la grossesse 66

6.1.4.7. Les médicaments contre-indiqués prescrits 67

6.1.5. Effets indésirables potentiels associés à la prise de médicaments chez les femmes enceintes 70

6.2. ENQUETE CHEZ LE PERSONNEL DE SANTE 72

6.2.1. Caractéristiques socio-professionnelles des agents de santé 72

6.2.2. Sources d'informations des prescripteurs sur la prescription de médicaments chez la femme enceinte 73
6.2.3. Eléments de connaissances des agents sur l'utilisation de médicaments chez la

femme enceinte 73

7. DISCUSSION 75

7.1. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE 76

7.2. ANALYSE DES RESULTATS OBTENUS 77

7.2.1. Caractéristiques des femmes enceintes enquêtées 77

7.2.1.1. Caractéristiques socio-démographiques 77

7.2.1.2. Caractéristiques obstétricales 78

7.2.2. Motifs de consultation et prise en charge médicamenteuse 79

7.2.3. Les prescriptions de médicaments 80

7.2.3.1. Caractéristiques des ordonnances médicales 80

7.2.3.2. Les médicaments prescrits 82

7.2.3.3. Respect de la contre-indication médicamenteuse chez la femme enceinte 83

7.2.4. Eléments de pharmacovigilance chez la femme enceinte 85

7.2.4.1. Les habitudes de consommation à risques chez les femmes enceintes 85

7.2.4.2. Les effets indésirables de médicaments chez les femmes enceintes 85

7.2.4.3. L'échographie chez les femmes enceintes enquêtées 86

7.2.5. Enquête chez le personnel de santé 87

7.2.5.1. Caractéristiques socio-professionnelles du personnel de santé 87

7.2.5.2. Sources d'informations du personnel sur les médicaments 87

7.2.5.3. Prescripteurs et connaissance de médicaments chez la femme enceinte 87

8. CONCLUSION 91

9. SUGGESTIONS 93

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 95

RESUME 102

SUMMARY 104

ANNEXES 106

Sigles et abréviations

AA Accoucheuse Auxiliaire

AINS Anti-inflammatoire Non Stéroïdien

AMM Autorisation de Mise sur le Marché

CEDIM Centre de Documentation et d'Information sur le Médicament CHU-YO Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo

CISSE Centre d'Information Statistique et de Surveillance Epidémiologique

CM Centre Médical

CMA Centre Médical avec Antenne Chirurgicale

CPN Consultation prénatale

CSPS Centre de Santé et de Promotion Sociale

CUO Commune Urbaine de Ouagadougou

DCI Dénomination Commune Internationale

DGPML Direction Générale de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires

DS District Sanitaire

FDA Food and Drug Administration

FS Formation Sanitaire

GNP Guide National de Prescription

HTA Hypertension artérielle

IAM Interaction médicamenteuse

IMC Indice de Masse Corporelle

INSD Institut National de la Statistique et de la Démographie

j jour

Kg Kilogramme

L litre

ME Maeuticien d'Etat

mg milligramme

ng nanogramme

OMS Organisation Mondiale de la Santé

PV/VIH Personne vivant avec le VIH

RCP Résumé des Caractéristiques du Produit

SA Semaine d'Aménorrhée

SP Sulfadoxine-Pyriméthamine

SFE Sage-femme d'Etat

SMI Santé Maternelle et Infantile

SNC Système Nerveux Central

TPI Traitement Préventif Intermittent

UI Unité Internationale

VDRL Veneral Disease Research Laboratory VIH Virus d'Immunodéficience Humain

Liste des figures et tableaux

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Développement précoce 7

Figure 2 : Période embryonnaire 8

Figure 3 : Risques médicamenteux pour le futur enfant en fonction de l'âge de la grossesse

28

Figure 4 : Répartition spatiale des formations sanitaires enquêtées 40

Figure 5: Répartition des médicaments prescrits suivant l'âge de la grossesse 63

Figure 6: Voies d'administration des médicaments prescrits 64

Figure 7: Familles thérapeutiques des médicaments prescrits 65

Figure 8: Répartition des médicaments prescrits en fonction des données relatives à leur utilisation au cours de la grossesse 66
Figure 9: Répartition des médicaments prescrits selon la contre-indication et l'âge de la

grossesse 67

Figure 10: Répartition des médicaments contre-indiqués selon l'âge de la grossesse 69

Figure 11 : Voies d'administration des médicaments contre-indiqués 70

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Etiologies des malformations congénitales 19

Tableau II : Caractéristiques socio-démographiques des femmes enceintes 48

Tableau III : Caractéristiques obstétricales des femmes enceintes 49

Tableau IV : Facteurs potentiels de réalisation de l'échographie 50

Tableau V. Habitudes de consommation à risque chez les femmes enceintes 51

Tableau VI : Motifs de consultation des patientes selon l'âge de la grossesse 52

Tableau VII : Répartition des femmes selon le nombre de CPN et l'âge de la grossesse 53

Tableau VIII : Plaintes retrouvées chez les patientes 53

Tableau IX : Pathologies associées aux CPN 54

Tableau X : Fréquence de prescription de médicaments chez les patientes selon l'âge de la grossesse. 55
Tableau XI : Fréquence de prescription de médicaments chez les patientes selon le district

sanitaire 56
Tableau XII : Nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale et selon le district

sanitaire 57
Tableau XIII : Nombre moyen de médicaments par ordonnance et selon l'âge de la

grossesse 57

Tableau XIV : Interactions médicamenteuses identifiées 58

Tableau XV : Répartition des prescriptions contre-indiquées selon le district sanitaire, l'âge de la grossesse et la qualification du prescripteur 59
Tableau XVI : Aspects réglementaires et pharmacographiques des ordonnances médicales

61

Tableau XVII : Médicaments contre-indiqués prescrits 68

Tableau XVIII : Effets indésirables de médicaments notifiés chez les femmes enceintes 71

Tableau XIX : Caractéristiques socio-professionnelles des agents de santé 72

Tableau XX : Proportions d'agents qui prescriraient les médicaments proposés en fonction de la période de la grossesse 74

1. INTRODUCTION

Introduction

La prescription médicale est un acte spécialisé qui consiste à donner un ordre formel et détaillé d'administrer un traitement jugé nécessaire à une personne ou à un animal [26]. Elle doit être un acte très raisonné, pesant les avantages et les inconvénients du traitement pour le patient, étudiant les alternatives efficaces et veillant au bon déroulement de toute la chaîne d'évènements qui suivent la rédaction de l'ordonnance jusqu'à la prise effective des médicaments [12].

Dans la pratique, la prescription médicale revêt deux volets à savoir :

- la prescription de médicaments et/ou de mesures hygiéno-diététiques ; - la prescription des examens paracliniques et biologiques.

La prescription de médicaments est une étape de la démarche pharmacothérapeutique qui consiste à l'exploitation des propriétés pharmacologiques d'un médicament donné pour le traitement d'une pathologie chez un malade précis. C'est un acte matérialisé par la rédaction de l'ordonnance médicale qui est un document médico-légal, écrit, daté et signé par un prescripteur autorisé et qui instaure un traitement approprié à un malade précis. L'ordonnance médicale est nécessaire pour l'obtention des médicaments par le patient et pour l'administration du traitement. Ce document est la propriété du patient.

Au Burkina Faso, dans le cadre du plan stratégique pour une maternité à moindre risque [67], les femmes enceintes sont suivies dans les formations sanitaires à travers les consultations prénatales (CPN) au cours desquelles elles bénéficient de soins de santé, aussi bien préventifs que curatifs. Dans cette perspective, ces femmes reçoivent souvent des prescriptions de médicaments dans le cadre de leur prise en charge médicale.

Ces prescriptions qui sont le plus souvent l'apanage du personnel paramédical peuvent s'avérer problématiques compte tenu du contexte particulier de la femme enceinte. En effet, au cours de la grossesse, le produit de conception constitue un compartiment pharmacocinétique supplémentaire du fait du passage transplacentaire des médicaments.

Ainsi, la prescription de médicaments chez la femme enceinte peut comporter des risques pour le couple mère-enfant.

Aussi nous est-il paru nécessaire de mener une étude sur les prescriptions de médicaments chez la femme enceinte dans la Commune Urbaine de Ouagadougou (CUO).

Cette étude devrait permettre de dégager le risque de toxicité médicamenteuse en rapport avec ces prescriptions et de faire des propositions à même de contribuer à l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant au Burkina Faso.

2. ENONCE DU PROBLEME

Le Burkina Faso est un pays en développement caractérisé par un niveau socioéconomique bas et une situation sanitaire marquée par l'insuffisance des infrastructures et des ressources humaines.

Les taux de morbidité et de mortalité restent élevés dans le pays. En particulier, les taux de mortalité maternelle et infantile estimés respectivement à 484 pour 100 000 naissances vivantes et à 81 pour 1000 [65] constituent un défi aux objectifs du millénaire pour le développement.

Au regard de cette situation, le personnel paramédical (sages-femmes, infirmier, etc.) bénéficie dans le cadre de la prise en charge des patients d'une dérogation aux dispositions du code de la Santé Publique portant sur les compétences de prescription de médicaments [6].

L'extension des prérogatives de prescription au personnel non médecin a contribué à une utilisation non rationnelle du médicament avec des prescriptions médicamenteuses désordonnées, comme l'ont rapporté Millogo en 1989 à Ouagadougou [59] et Zongo en 1993 à Bobo Dioulasso [99]. Ces prescriptions irrationnelles, sources potentielles de risques sanitaires pour les populations n'épargnent pas la femme enceinte. Zoungrana a rapporté en 1993 que sur 700 ordonnances médicales destinées à des femmes enceintes, 172 d'entre elles soit 24,6 % comportaient au moins un médicament contre-indiqué [100]. Krause et collaborateurs (1999) ont également rapporté à l'occasion d'une étude sur les prescriptions en milieu rural au Burkina Faso incluant 21 femmes enceintes, des prescriptions contreindiquées concernant 7 d'entre elles [50].

Les prescriptions irrationnelles chez la femme enceinte sont d'autant plus préoccupantes que les risques portent non seulement sur la mère mais aussi et surtout sur le futur nouveau-né à différents stades de son développement in utero. En effet, la femme enceinte et son enfant sont solidaires sur les plans métabolique et physiologique par le biais du placenta, si bien qu'à l'exception des grosses molécules comme l'héparine et l'insuline, tout médicament administré à la mère peut avoir des répercussions immédiates ou lointaines sur l'embryon, le foetus ou le nouveau-né [73]. Historiquement, on se souvient encore des dommages occasionnés par la thalidomide avec près de 10 000 enfants sévèrement malformés à la naissance [15 ; 27].

Au delà des risques toxiques, les prescriptions irrationnelles posent des problèmes économiques aux patients et à l'Etat par leurs caractères onéreux.

Au Burkina Faso, il n'existe pas de pharmacovigilance organisée, ni de centre de renseignements sur les agents tératogènes. Les investigations sur l'utilisation des médicaments chez la femme enceinte sont peu fournies. L'étude la plus récente remonte à celle de Zoungrana (1993). Dans un contexte marqué par l'évolution des connaissances et

des structures de prise en charge des femmes enceintes, nous nous proposons une évaluation de la situation une dizaine d'années plus tard. Ainsi, une étude sur les prescriptions de médicaments chez les femmes enceintes dans la Commune Urbaine de Ouagadougou (CUO) devrait permettre d'explorer les risques potentiels y relatifs, et de proposer des solutions pour une utilisation plus rationnelle et plus sécurisée du médicament chez la femme enceinte au Burkina Faso.

3. GENERALITES

3.1. Rappels sur les stades de développement du produit de conception

3.1.1. Le développement précoce

3.1.1.1. Première semaine: transport de l'ovule dans la trompe

La fécondation d'un ovule par un spermatozoïde intervient 6 à 12 heures après l'ovulation aux environs du 14ème jour du cycle menstruel. Le zygote résultant subit durant son transport vers l'utérus, des divisions ou segmentations. Le déplacement du zygote dans la trompe dure 48 à 72 heures et c'est une morula qui atteint après trois jours la lumière de l'utérus pour s'y transformer en blastocyste. Au 5ème ou 6ème jour de son développement, le blastocyste entre en contact avec la muqueuse utérine qui est alors à la fin de la phase sécrétoire [23].

3.1.1.2. Deuxième semaine

Le blastocyste pénètre dans la muqueuse et vient en contact avec le sang de la mère à la fin de la 2ème semaine. Il peut y avoir alors un saignement d'implantation qui correspond à la date normale des règles.

Dès le 7ème jour, les gonadotrophines chorioniques humaines (HCG) sont fabriquées par le trophoblaste et peuvent alors être mises en évidence par le test immunologique de grossesse [23]. La figure 1 donne une représentation schématique du développement précoce.

Figure 1 : Développement précoce [23]

3.1.2. La période embryonnaire

Elle consiste pendant la 3ème semaine post-ovulatoire (p.o.) à la formation des annexes de l'embryon, le sac vitellin et la cavité amniotique qui assureront des fonctions de nutrition de l'embryon. Le disque embryonnaire, les îlots sanguins et le coeur se mettent en place. A la 4ème semaine, l'embryon développe la forme de son corps par dépliage du sac vitellin et s'enferme dans l'amnios [23].

La 5ème-8ème semaine correspond à la période embryonnaire proprement dite. Le placenta se délimite et les villosités choriales dégénèrent sur sa face embryonnaire. Les organes se différencient, c'est l'organogenèse.

A partir de la 8ème semaine, l'embryon devient un foetus.

La figure 2 donne une représentation schématique de la période embryonnaire.

Figure 2 : Période embryonnaire [23]

3.1.3. La période foetale

La période foetale se caractérise par la croissance et la maturation du foetus. L'âge de la grossesse est donné en semaines d'aménorrhée (SA) [23].

De 11 à 14 SA, la caduque ovulaire et la caduque pariétale fusionnent. La lumière

de l'utérus se ferme. L'amnios et le chorion se réunissent. La cavité choriale disparaît.

De 15 à 18 SA, le foetus se déplace librement dans le liquide amniotique. Le sexe

peut être déterminé. L'utérus dépasse la symphyse.

De 19 à 22 SA, commencent les premiers mouvements de l'enfant. Le rythme cardiaque devient audible.

De 23 à 26 SA, le fond de l'utérus se trouve à la hauteur de l'ombilic. La position du foetus se stabilise.

De 27 à 40 SA, l'utérus s'incline et son sommet devient plus interne à 3-4 semaines avant l'accouchement. La descente de l'abdomen peut être utilisée pour confirmer ou calculer la date de l'accouchement.

3.2. Pathologies et grossesse- Eléments de traitement médicamenteux

Nous traitons dans ce chapitre de quelques pathologies qui peuvent soit compromettre le bon déroulement de la grossesse, soit exposer la grossesse aux effets toxiques des médicaments utilisés dans la prise en charge de celles-ci.

Ces pathologies comprennent des troubles fonctionnels (majeurs ou mineurs), des pathologies infectieuses et des pathologies non infectieuses.

3.2.1. Troubles fonctionnels au cours de la grossesse 3.2.1.1. Troubles fonctionnels majeurs

- Les métrorragies

Les métrorragies du début de grossesse ou du 1er trimestre concernent 25 % des grossesses. La moitié de ces grossesses connaît une interruption avant terme. Ces métrorragies évoquent le plus souvent une menace d'avortement ou d'accouchement prématuré, une grossesse extra-utérine en dehors de toute lésion du col utérin ou d'avortement provoqué.

Les métrorragies du 2ème trimestre sont plus fréquentes. Elles mettent en jeu le pronostic vital maternel. Elles sont évocatrices de mort foetale in utero, de malformation foetale, de môle hydatiforme et de placenta prævia.

Les métrorragies du 3ème trimestre peuvent évoquer un hématome retroplacentaire, un placenta prævia ou une rupture utérine. Toute métrorragie au 3ème trimestre impose une hospitalisation d'urgence [87].

- Les douleurs abdomino-pelviennes

Elles peuvent avoir un caractère aigu ou non. Les douleurs aigues peuvent avoir une localisation pelvienne en début de grossesse ou être d'origine utérine en fin de grossesse. Dans tous les cas, les douleurs aigues les plus fréquentes sont les contractions utérines témoignant d'une menace d'accouchement prématuré ou d'une menace d'avortement. Les douleurs sans caractère aigu sont le plus souvent à type de contraction utérine rythmée, apparaissant en fin de journée. Elles s'accompagnent d'un durcissement de l'utérus [87].

3.2.1.2. Troubles fonctionnels mineurs

- Les vomissements gravidiques

Ils sont très fréquents, surtout en début de grossesse. Leur traitement ne doit pas être systématique sauf si celui-ci s'impose. Il faut privilégier les antiémétiques dont l'innocuité a été prouvée, par exemple le métoclopramide.

- Les brûlures d'estomac

Une femme sur deux s'en plaint dans la 2ème moitié de grossesse. Le traitement repose sur des mesures hygiéno-diététiques. Les anti acides comme l'hydroxyde de magnésium peuvent être prescrits.

- La constipation

Elle est banale, sans gravité. Elle justifie l'instauration d'une alimentation riche en résidus. Les laxatifs doivent être évités ; à défaut les utiliser sur une durée brève.

- Les crampes du mollet

Elles sont un symptôme très banal. La vitamine B1 et le magnésium sont le plus souvent prescrits.

3.2.2. Pathologies générales non infectieuses et grossesse

3.2.2.1. Anémies et grossesse

L'anémie chez la femme enceinte est déterminée par un taux d'hémoglobine inférieur à 11g/dl. L'augmentation des besoins en fer et en acide folique pendant la grossesse peut entraîner différentes sortes d'anémies :

- anémie hypochrome et hyposidérémique par carence en fer ;

- anémie mégaloblastique par carence en acide folique, plus rare et s'observant chez les multipares dans la deuxième moitié de la grossesse ;

- mixte associant une carence martiale à une carence folique.

Dans tous les cas, les grossesses suivies d'allaitement prolongé, la gémellité, les grossesses répétées ou rapprochées, les infections urinaires, la malnutrition sont des facteurs favorisant les anémies.

L'anémie est associée à un risque accru d'accouchement prématuré et à une augmentation de la morbidité et de la mortalité foeto-maternelles.

La prévention de la carence peut être assurée par l'administration systématique de fer et d'acide folique dès la fin du 1er trimestre de la grossesse [60]. Le traitement martial consiste en l'administration per os de sel ferreux à raison de 100 mg par jour. Les indications du fer injectable sont exceptionnelles.

L'acide folique quant à lui sera administré à raison de 15 à 20 mg par jour [88 ; 94].

3.2.2.2. Hypertension artérielle

La Société Européenne d'Hypertension définit l'hypertension artérielle chez la femme enceinte par une pression artérielle systolique >140 mmHg ou une pression artérielle diastolique > 90mmHg. L'HTA associée à la grossesse demeure une cause majeure de morbidité et de mortalité foetale et maternelle, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement [75].

L'hypertension pendant la grossesse n'est pas une entité singulière. Elle peut en effet présenter les variantes suivantes [42 ; 74 ; 75 ; 94] :

- L'hypertension artérielle chronique

Elle complique 1 à 5 % des grossesses. Elle se définit par une tension artérielle supérieure ou égale à 140/90mmHg avant la conception ou apparaissant dans les 20 premières semaines de la grossesse. Elle persiste habituellement jusqu'à 42 jours postpartum.

La prise en charge médicamenteuse de l'HTA chronique au cours de la grossesse fait appel à des médicaments dont l'innocuité a été prouvée ou pour lesquels il existe un recul dans l'utilisation, afin de préserver la grossesse. Les adrénolytiques centraux (méthyldopa, clonidine) sont les plus utilisés. Les bêtabloquants (labétalol) sont utilisables. Les vasodilatateurs (hydralazine, prazosine) sont utilisés en urgence hypertensive. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion et les antagonistes de l'angiotensine II (sartans) posent de sérieux problèmes surtout à partir du deuxième trimestre [97].

Le traitement tiendra également compte de la baisse naturelle de la pression artérielle à la fin du premier trimestre de la grossesse.

- L'hypertension artérielle gravidique

C'est une hypertension artérielle qui survient avec la grossesse après 20 semaines et qui associe ou non une protéinurie. Elle est circonstancielle. L'hypotrophie et la mort foetales constituent les risques pour le futur enfant.

- La prééclampsie ou toxémie gravidique

Il s'agit d'une HTA gravidique associée à une protéinurie significative, supérieure à 300 mg/L ou à 500 mg /24H. Les oedèmes qui étaient initialement cités par certains auteurs dans la définition de la prééclampsie sont maintenant exclus à cause de leur manque de spécificité. Les premières manifestations sont toujours tardives et apparaissent après 24 semaines. Le risque foetal de type hypotrophie ou mort foetale est très élevé. La mère risque

des complications à type d'hématome rétroplacentaire, d'éclampsie et de coagulation intra vasculaire disséminée.

Le traitement médicamenteux de la toxémie gravidique fait appel à des antihypertenseurs centraux comme la méthyldopa, la clonidine et/ou à des vasodilatateurs comme l'hydralazine.

- L'hypertension chronique avec prééclampsie surajoutée

Il s'agit d'une HTA chronique qui se complique de protéinurie chez une femme enceinte.

- L'hypertension anténatale non classée

C'est une hypertension avec ou sans manifestations systémiques. Si la tension artérielle est connue au cours de la grossesse après 20 semaines, elle est réévaluée à 42 jours postpartum et deux situations peuvent se présenter :

* Si la tension artérielle se normalise, l'hypertension est reclassée comme étant une HTA gravidique avec ou sans protéinurie.

* Si la tension artérielle ne se normalise pas, l'hypertension est reclassée comme étant une HTA chronique, antérieure à la grossesse [75].

3.2.2.3. Diabète gestationnel

Il s'agit d'un diabète survenant au cours de la grossesse entre la 24ème et la 28ème SA. Il affecte 2 à 4 % des femmes enceintes. Les facteurs de risque de diabète gestationnel sont :

- l'âge > 40 ans ;

- IMC > 25Kg/m2 ;

- les antécédents obstétricaux de mort foetale in utero ou de macrosomie ; - les antécédents familiaux.

Les risques liés au diabète gestationnel se situent à deux niveaux:

* Pour la mère, l'apparition d'un diabète transitoire au cours de la grossesse constitue un facteur de risque ultérieur de diabète. On estime en effet que 10 à 60 % des femmes qui ont eu un diabète gestationnel développent un diabète de type 2 dans les 20 prochaines années [53]. Le risque d'HTA gravidique est également augmenté.

* Pour l'enfant, il existe un risque de mort foetale périnatale, de macrosomie (chez 20 % des foetus de mère ayant un diabète gestationnel) exposant à un

traumatisme obstétrical et à l'asphyxie périnatale. Enfin, l'hypoglycémie néonatale est fréquente et résulte de l'hyperinsulinisme foetal.

La prise en charge du diabète gestationnel est multidisciplinaire, diabétologique et obstétricale.

Les moyens thérapeutiques utilisables sont les mesures diététiques, l'activité physique et l'insulinothérapie. Les antidiabétiques oraux actuels sont contre-indiqués au cours de la grossesse [53 ; 94].

3.2.2.4. Epilepsie

Chez la femme enceinte épileptique, les crises durant le premier trimestre sont associées à un risque accru de malformations congénitales. Une étude de cohorte a trouvé 12 % d'anomalies congénitales chez des enfants nés de mères épileptiques traitées et ayant présenté une crise comitiale contre 4 % chez des enfants nés de mères épileptiques traitées n'ayant pas présenté de crises. Les crises comitiales au cours de la grossesse sont également associées à des taux élevés de mortalité foetale et maternelle.

La maladie épileptique en elle-même est associée à un risque de malformations congénitales de 2 à 3 % et ces chiffres sont 2 à 3 fois plus élevés lorsque la mère a reçu un traitement antiépileptique [33].

Les quatre principaux anticonvulsivants (barbituriques, phénytoïne, carbamazépine et valproate de sodium) sont responsables d'un syndrome anticonvulsivant chez le foetus. Des malformations plus graves incluent le spina bifida et des cardiopathies congénitales.

Chez les enfants de mères épileptiques traitées par le valproate de sodium et la carbamazépine on a observé une augmentation de la prévalence des anomalies de fermeture du tube neural [33 ; 41 ; 69].

Cependant, d'une manière générale les bénéfices d'un traitement approprié pendant les crises l'emportent sur les risques potentiels.

Enfin, la supplémentation en acide folique pendant la grossesse a montré un intérêt dans la prévention des anomalies de fermeture du tube neural dues aux antiépileptiques [39 ; 96].

3.2.2.5. Asthme

Une femme enceinte sur 100 serait asthmatique. Cette affection peut se révéler ou s'aggraver au cours de la grossesse. Au contraire, une régression de la broncho constriction est quelquefois observée. Le taux de mortalité foetale et périnatale est anormalement élevé

dans la descendance des mères asthmatiques mal contrôlées. En outre, les enfants sont souvent de poids faible et prématurés. Le score d'Apgar peut être abaissé.

L'asthme n'est pas un facteur tératogène prédisposant, en dehors des périodes d'alcalose et d'hypoxémie [78]. Il convient de ne pas interrompre un traitement antiasthmatique justifié chez une femme enceinte [33 ; 70 ; 78].

Le traitement antiasthmatique pose peu de problèmes. Les médicaments prescrits

avant la conception peuvent être poursuivis, en gardant cependant à l'esprit que :

- les corticoïdes par voie générale sont les médicaments les moins sécurisants ; - les bêtastimulants perturbent le déroulement de la grossesse.

3.2.3. Pathologies infectieuses et grossesse

3.2.3.1. Infections urinaires

Les infections urinaires sont relativement fréquentes au cours de la grossesse avec une prévalence de 5 à 10 % suivant les auteurs. Le germe le plus souvent en cause est Escherichia coli (80 % en cas d'infection initiale).

Les infections urinaires de la femme enceinte exposent classiquement l'enfant à quatre risques principaux : l'avortement tardif ou l'accouchement prématuré, l'hypotrophie foetale, la souffrance foetale voire la mort foetale in utero et l'infection néonatale.

Le traitement efficace et précoce des infections urinaires permet d'éviter les complications. Il fait appel à des mesures hygiéno-diététiques telles que les boissons abondantes, les mictions fréquentes, l'hygiène périnéo-vaginale et à des antibiotiques notamment les pénicillines du groupe A et les céphalosporines [88].

3.2.3.2. Infections vaginales gravidiques

- Trichomonase vaginale

Elle peut être une cause de gêne importante pour la femme enceinte infectée mais les infections foetales à Trichomonas vaginalis sont très rares car le parasite ne s'étend pas au delà du col. Le traitement spécifique utilise le métronidazole à partir du 2ème trimestre de la grossesse par voie locale à raison d'un ovule par jour pendant 7 à 10 jours [87].

- Candidoses vaginales

Les vulvo-vaginites fongiques constituent les plus fréquentes des infections vaginales gravidiques. Candida albicans est responsable de ces infections dans 80 % des cas.

L'existence d'une vulvo-vaginite fongique maternelle lors de l'accouchement entraîne une augmentation des taux des infections fongiques néonatales.

Le traitement utilise des médicaments comme la nystatine ou l'amphotéricine B par voie locale (vaginale) et/ou orale. Ces deux produits ont en effet une action locale car très faiblement résorbés. Les traitements locaux par certains dérivés imidazolés (éconazole, miconazole, isoconazole) ont été utilisés mais avec un risque inconnu pour le foetus [87].

- Autres infections

D'autres agents infectieux notamment des bactéries peuvent également être responsables d'infections vaginales gravidiques. C'est le cas de Gardnerella vaginalis [87].

3.2.3.3. Infections materno-foetales

- L'infection à VIH

Le risque de transmission du VIH d'une mère infectée à son enfant varie entre 25 et 45 % dans les pays en développement. Cette transmission est beaucoup plus marquée en fin de grossesse, au moment de l'accouchement et au cours de l'allaitement maternel. La prise en charge médicale et psychosociale doit tenir compte de l'état spécifique de la femme enceinte. Toute prise médicamenteuse doit tenir compte du risque tératogène surtout au cours du premier trimestre de la grossesse.

Chez la femme enceinte, l'évolution de la grossesse peut être compromise par des avortements spontanés en rapport avec une augmentation de la virémie au cours des deux premiers mois. Le foetus peut en outre être infecté au cours de l'évolution de la grossesse. Au stade SIDA, on peut avoir des complications à type de fausse couche, de travail prématuré, et de faible poids de naissance.

Au Burkina Faso, la Névirapine est utilisée dans la prévention de la transmission mèreenfant de l'infection par le VIH1 d'après le schéma thérapeutique suivant :

* à la mère : dès le début du travail ou l'expulsion : prise unique de 200mg ;

* au nouveau-né : prise unique de 2mg/Kg dans les 72 heures suivant la naissance.

En cas d'infection par le VIH2 ou mixte, l'Azidothymidine (AZT) est utilisé à raison de 300mg deux fois par jour par voie orale au cours des quatre dernières semaines de la grossesse [68].

- Le paludisme

La grossesse, par des mécanismes non encore élucidés, entraîne une diminution des défenses immunitaires humorales et cellulaires. Cela se traduit par une augmentation de la fréquence et de la gravité des accès palustres chez les femmes enceintes prémunies des zones impaludées. Les accès palustres sont plus fréquents au cours du second trimestre de gestation et chez les primigestes. Leur gravité est plus marquée au cours du troisième trimestre, durant le travail ou dans les suites immédiates de couches.

L'influence du paludisme sur la grossesse est plus difficile à apprécier en zone d'endémie du fait de la coexistence d'autres affections et des carences nutritionnelles. Le paludisme semble responsable de mort foetale in utero, d'avortements, d'accouchements prématurés, de mortinatalité et de souffrance foetale. Le parasite, par son action hémolytique, aggrave l'anémie gravidique ; l'hyperthermie due à la libération de pigment malarique dans le sang circulant peut déclencher prématurément le travail. La séquestration des hématies dans le placenta, responsable en partie d'anémie et d'anoxie foetales, pourrait être l'un des mécanismes physiopathologiques à l'origine du faible poids à la naissance d'enfants nés de mères impaludées. Enfin, la possibilité d'un passage transplacentaire du plasmodium est à l'origine du paludisme congénital [10 ; 36 ; 88].

Au Burkina Faso, le nouveau protocole de traitement du paludisme adopté en 2005 préconise chez la femme enceinte [62]:

i) en prophylaxie, l'association Sulfadoxine-Pyriméthamine remplace la chloroquine devenue peu efficace à la suite d'apparition de souches résistantes de Plasmodium. Le schéma thérapeutique consiste en une prise unique per os de 3 comprimés dès l'apparition des mouvements foetaux, à partir de 16 SA. La prise est renouvelée avant le 8ème mois de grossesse tout en respectant un délai d'au moins un mois avec la première prise. Au premier trimestre, on recommande l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticides ;

ii) en traitement curatif, les sels de quinine par voie orale sont prescrits à la posologie de 8mg/kg de quinine base toutes les 8 heures pendant 5 à 7 jours, dans le paludisme simple. Pour le paludisme grave il est recommandé une perfusion de sels de quinine à la posologie de 20 mg/kg en dose de charge puis 10mg/kg toutes les 8 heures dans du soluté glucosé à 5 %.

- La toxoplasmose

La toxoplasmose est une affection cosmopolite due à Toxoplasma gondii. Si le plus souvent elle passe inaperçue, au cours de la grossesse le risque majeur est le passage transplacentaire qui expose l'enfant à la toxoplasmose congénitale avec comme conséquences :

* hydrocéphalie ou microcéphalies dans 50 % des cas ;

* des convulsions dans 50 % des cas ;

* un retard psychomoteur ;

* des signes oculaires à types de microphtalmie, de strabisme et de choriorétinites ;

* parfois l'avortement.

Au cours des trois premiers mois de la grossesse, l'infection est rare, mais grave pour l'embryon et le foetus. Durant le dernier trimestre, la transmission de la toxoplasmose à l'enfant est fréquente. Les lésions sont moins sévères et apparaissent au cours de la première année de vie. Le diagnostic de la toxoplasmose est surtout immunologique. Le sérodiagnostic comprend la recherche des IgG qui apparaissent 8 jours après l'infection et des IgM qui apparaissent rapidement et restent présents pendant 1 à 2 mois. Chez les femmes enceintes non immunisées, une séro-surveillance s'impose tous les mois. Des mesures hygiéno-diététiques doivent être prises afin d'éviter une infestation au cours de la grossesse.

Le traitement de la toxoplasmose repose sur la spiramycine car bien tolérée. L'association à la pyriméthamine est plus efficace, mais dans ce cas il faut associer systématiquement l'acide folinique du fait de la toxicité hématologique de la pyriméthamine [21].

- La rubéole

Elle est due à un virus du genre Rubivirus et sa transmission se fait par voie aérienne. Chez la femme enceinte la rubéole peut provoquer :

* une embryopathie caractérisée par des malformations atteignant le coeur, les yeux, avec une cataracte parfois bilatérale, l'appareil auditif avec une surdité, le crâne et l'encéphale ;

* une foetopathie avec une anomalie sanguine (purpura thrombopénique), une atteinte du foie, de la rate et des os. La rubéole suscite l'apparition d'anticorps et confère une immunité définitive d'où l'intérêt de la vaccination et du sérodiagnostic.

La vaccination contre la rubéole est contre-indiquée au cours de la grossesse [21].

- L'infection à Herpès Simplex Virus (HSV)

Chez la femme enceinte le problème important que pose l'infection à HSV est celui de la transmission possible de l'agent infectieux à son enfant.

Durant les 20 premières semaines de la grossesse, un avortement spontané suivrait la primo-infection dans 25 % des cas. En l'absence d'avortement le virus pourrait causer soit

une mort in utero, soit des séquelles visibles à la naissance : choriorétinites, cataractes, microcéphalies ou hydrocéphalies.

Après la 20ème semaine il n'y aurait plus de risque de transmission transplacentaire [94].

- L'infection à Cytomégalovirus (CMV)

Diverses études ont conclu à l'existence de 1 à 2 % de primo-infections durant la grossesse parmi les femmes enceintes non immunes. Parmi ces cas, 40 % des futurs enfants seraient infectés et entre 5 et 10 % d'entre eux seraient atteints cliniquement [77 ; 94].

- L'infection par le Virus Zona-Varicelle

Les risques encourus par le foetus ou le nouveau-né suite à une résurgence virale c'està-dire le zona, sont nuls pour le futur enfant. La varicelle en début de grossesse est en revanche préoccupante puisque le passage transplacentaire du virus peut être responsable d'hypoplasie des extrémités, d'atrophie corticale et de retard mental. Une varicelle congénitale est possible si la mère contracte l'infection dans les 17 jours qui précèdent l'accouchement.

Il n y a pas de traitement spécifique de la varicelle. Une hygiène corporelle rigoureuse évite les complications [10 ; 94].

- La syphilis

Le tréponème pâle serait capable de traverser la barrière placentaire à n'importe quel stade de la grossesse. Le risque de contamination foetale est quasi nul avant le 3ème ou 4ème mois de gestation. Après cette période le risque est fonction de la phase de syphilis maternelle. Par exemple, au cours de la syphilis secondaire, la contamination foetale est présente dans plus de 90 % des cas. Les conséquences possibles de la contamination foetales sont :

* l'accouchement prématuré ou l'avortement tardif ;

* la mort foetale in utero avec macération foetale ou la mort périnatale ; * la syphilis néonatale.

Les médicaments utilisés chez la femme enceinte sont identiques à ceux de l'adulte en dehors de la grossesse à savoir pénicilline G 1 million UI par jour pendant 15 jours et en cas d'allergie, l'érythromycine à raison de 2 g par jour pendant 15 jours [30 ;87].

3.2.4. Les malformations congénitales

3.2.4.1. Définitions

Les malformations congénitales sont des anomalies morphologiques marquantes présentées au moment de la naissance. On distingue :

- les malformations congénitales majeures qui sont des tares physiques causant une perturbation fonctionnelle notable. Elles nécessitent une intervention médicale ou chirurgicale ;

- les malformations congénitales mineures, anomalies physiques bénignes nécessitant parfois des soins médicaux [23].

3.2.4.2. Etiologies

Le tableau suivant donne les différentes causes de malformations congénitales majeures et leur fréquence [31].

Tableau I: Etiologies des malformations congénitales [31]

Causes Fréquence

Multifactorielles/inconnues

Génétiques (syndromes malformatifs)

Condition maternelle

Infections maternelles (infectons virales,

toxoplasmose)

Déformations mécaniques

65 % 25 % 4 %

3 %

1 à 2 %

Médicaments, produits chimiques, radiations, <1 %

hyperthermie

3.3. Surveillance de la grossesse : la consultation prénatale (CPN)

Dans les pays en développement caractérisés par des revenus économiques faibles et une mortalité maternelle très importante, l'intérêt de la CPN réside dans le fait qu'elle peut contribuer significativement à une réduction du taux de mortalité maternelle. En effet, sur la base de plusieurs travaux, il est aujourd'hui établi qu'une CPN bien conduite contribue à la réduction de la mortalité maternelle par le dépistage et le traitement des facteurs de risque [9].

Entre autres on a montré que :

- les décès par hémorragie du post-partum pourraient connaître une baisse de 16 % grâce à la prévention de l'anémie maternelle ;

- les décès par hématome rétroplacentaire pourraient connaître une baisse de 10% grâce au dépistage et au traitement des HTA gravidiques ;

- la prévention des toxémies gravidiques permettrait d'éviter 20 % des éclampsies ;

- tous les cas de décès dus au paludisme peuvent être évités.

Pour atteindre ses objectifs, la CPN comprend dans son contenu 4 composantes qui sont :

* Identifier les femmes dont les pathologies préexistantes représentent un danger pour la grossesse (hypertension chronique, diabète, malnutrition, etc.) ;

* Identifier les femmes dont la condition constitue un risque pour la grossesse (âge, histoire obstétricale, etc.) ;

* Détecter précocement et traiter les pathologies à même de mettre en danger la grossesse (prééclampsie, anémie, infection urinaire, etc.) ;

* Sensibiliser les femmes enceintes et leur famille aux conditions sanitaires pouvant mettre la grossesse en danger (tabac, alcool, infections sexuellement transmises, etc.).

Au Burkina Faso, selon les normes de services de Santé de la Reproduction, 3 CPN sont obligatoires au cours de la grossesse soit une visite par trimestre [66].

- La première CPN

Elle a pour but la confirmation de la grossesse, le dépistage des facteurs de risques, le traitement des affections courantes de la femme enceinte, la vaccination (si nécessaire), la prophylaxie anti palustre et la supplémentation martiale.

- La deuxième CPN

Elle a pour but le suivi de l'évolution de la grossesse, le dépistage des facteurs de risques, le traitement des affections courantes de la femme enceinte, la vaccination (si nécessaire), la prophylaxie anti palustre et la supplémentation martiale.

- La troisième CPN

Elle consiste à poursuivre la surveillance de l'évolution de la grossesse, à rechercher des facteurs de risques à ce stade de la grossesse, à juger du pronostic de l'accouchement, préparer la femme à l'accouchement et à la référer en cas de besoin sans oublier la vaccination, la prophylaxie anti palustre et la supplémentation martiale.

Au cours de la CPN un interrogatoire complet permet de repérer les facteurs de risque ; il comporte les éléments suivants :

- Etat civil ;

- Age ;

- Date des dernières règles ;

- Histoire du début de la grossesse ;

- Antécédents médico-chirurgicaux et obstétricaux ;

- Ethnie ;

- Mode de vie (statut socioéconomique, alcool, etc.)

La consultation comporte un examen général, physique et gynécologique ; des examens complémentaires : albumine, sucre, VDRL, groupe sanguin rhésus, électrophorèse de l'hémoglobine [66].

Les CPN sont souvent suivies de prescriptions de médicaments chez la femme enceinte. Le terrain gravidique est très particulier au regard des modifications physiologiques et/ou métaboliques qui ont cours, mais aussi à la sensibilité du foetus vis-à-vis des médicaments.

3.4. Utilisation des médicaments chez la femme enceinte

3.4.1 Pharmacocinétique chez la femme enceinte

Les modifications physiologiques et métaboliques dues à la gestation vont avoir des répercussions sur la pharmacocinétique et, éventuellement la pharmacodynamie des médicaments. L'étude de ces modifications tient également compte de la présence d'un compartiment pharmacocinétique supplémentaire constitué par le foetus et ses annexes (liquide amniotique et placenta).

3.4.1.1. Résorption

- Résorption gastro-intestinale : le temps de vidange gastrique et le temps de transit intestinal sont souvent majorés de 30 à 50 % chez la femme enceinte. Ceci est en rapport avec la forte concentration plasmatique en progestérone qui réduit la motilité et le péristaltisme intestinaux. La sécrétion gastrique acide est abaissée de 40 % de même que l'activité peptique, alors que la sécrétion du mucus est favorisée. Par ailleurs, le flux sanguin gastro-intestinal est augmenté. L'augmentation du pH gastrique modifie l'ionisation des médicaments. Les médicaments bases faibles seront non ionisés, donc mieux résorbés. La résorption gastro-intestinale des médicaments apparaît ainsi variable chez la femme enceinte.

Par exemple, la résorption des médicaments comme la riboflavine, l'hydrochlorothiazide, la spironolactone, la carbamazépine est augmentée alors que celle de l'érythromycine, et du phénobarbital est diminuée.

- Résorption intramusculaire : elle dépend des flux sanguins régionaux et de la perfusion des tissus périphériques. Chez la femme enceinte ces flux sanguins sont augmentés en raison d'une vasodilatation générale et de la diminution des résistances périphériques. Cependant en fin de grossesse, le flux sanguin peut être nettement ralenti au niveau des membres inférieurs par la présence d'oedèmes.

- Résorption pulmonaire : le volume respiratoire par minute et la ventilation sont augmentés au cours de la grossesse. La vitesse d'équilibration des gaz et des substances solubles dans les liquides alvéolaires est accélérée. Les particules des aérosols médicamenteux (bronchodilatateurs, anesthésiques) pénètrent rapidement à travers l'arbre respiratoire jusqu'aux alvéoles, améliorant ainsi la résorption des médicaments administrés par cette voie. Le débit sanguin pulmonaire est majoré de 30 %. Ainsi, l'éthanol, le chloroforme et l'halothane par inhalation pulmonaire atteindront très vite des concentrations tissulaires élevées.

- Autres niveaux de résorption : l'augmentation des débits sanguins régionaux favorise la résorption des médicaments au niveau cutané et muqueux. La résorption au niveau de la muqueuse vaginale devient plus importante [79].

3.4.1.2. Distribution des médicaments

- Chez la mère

La grossesse s'accompagne d'une modification des paramètres hémodynamiques, de la quantité de protéines plasmatiques et du volume liquidien [11 ; 24 ; 79].

Les modifications hémodynamiques sont marquées par une perturbation des débits sanguins. Ce qui pourrait changer la cinétique de distribution des médicaments dans l'organisme. Le débit cardiaque et le débit rénal surtout au cours du premier trimestre, augmentent d'environ 50 %. Le débit de perfusion de l'utérus augmente progressivement tandis que le débit hépatique n'est pas modifié.

La modification qualitative et quantitative des protéines plasmatiques affecte la liaison des médicaments aux protéines. La concentration plasmatique de l'albumine baisse progressivement au cours de la grossesse de 5 à 10 g par litre. La concentration plasmatique des á1, á2 et â lipoprotéines s'élève en fin de grossesse alors que celle des á1 glycoprotéines (auxquelles se lient des substances basiques) diminue pendant la grossesse. Ainsi, la liaison d'un médicament aux protéines plasmatiques est perturbée chez la femme enceinte. La fraction libre plasmatique est en général plus importante, entraînant une augmentation de la diffusion tissulaire, une majoration du métabolisme et/ou de l'excrétion du médicament [79].

Enfin, la grossesse s'accompagne de modifications des volumes liquidiens. Le volume plasmatique augmente de presque 50 %, celui des globules rouges de 18%. Ceci entraîne une dilution des globules rouges et une diminution relative de la concentration en hémoglobine.

L'expansion des espaces liquidiens au cours de la grossesse modifie la distribution des médicaments hydrosolubles en particulier. La composition corporelle se modifie : les graisses s'accumulent principalement sous forme de dépôts sous-cutanés. La surcharge lipidique est de 3 à 4 kg et peut atteindre 10 kg en fin de grossesse. L'accumulation des graisses explique l'augmentation du volume de distribution des substances liposolubles et la rémanence de médicaments anesthésiques en période post anesthésique.

- Transfert placentaire des médicaments

Le passage transplacentaire des médicaments s'effectue suivant des mécanismes de transport actif ou de diffusion passive. Les propriétés physico-chimiques des médicaments, en particulier le pKa, la liposolubilité et le poids moléculaire ainsi que le pH du milieu jouent un rôle déterminant dans ce processus. Les substances dont le poids moléculaire est inférieur à 600 Daltons, traversent plus rapidement. La liposolubilité devient le facteur déterminant en cas de poids moléculaire limite. Plusieurs études de la littérature montrent que de très nombreux médicaments sont capables de traverser la barrière placentaire.

Plusieurs facteurs influencent le transfert placentaire des médicaments [29 ; 79]. Ce sont notamment:

* l'âge de la grossesse : la vitalité foetale, la diminution de l'épaisseur de la membrane placentaire et la surface d'échange augmentent constamment jusqu'au terme de la grossesse ;

* la liaison aux protéines plasmatiques : la fraction libre du médicament est seule diffusible ;

* les débits sanguins maternels et foetaux ;

* le pH du milieu : il existe en effet un gradient de pH entre les circulations maternelle et foetale si bien que les médicaments bases faibles ont un transfert favorisé vers le foetus.

- Distribution dans l'unité foetoplacentaire

Le liquide amniotique représente un compartiment variable au cours de la grossesse. Les médicaments et leurs métabolites parviennent dans le liquide amniotique :

* soit par un transport direct à travers l'amnios et le chorion, la peau et les

muqueuses foetales en début de grossesse

* soit par l'intermédiaire de l'urine foetale en fin de grossesse.

Le liquide amniotique constitue donc un compartiment profond dans lequel les médicaments parviennent avec un retard considérable, et où ils peuvent s'accumuler lentement.

La distribution des médicaments dans l'unité foetoplacentaire peut être influencée par le rapport Albumine foetale/Albumine maternelle qui s'élève progressivement avec l'âge gestationnel et l'hémodynamique foetoplacentaire.

La distribution des médicaments au niveau des tissus foetaux est le plus souvent sélective et dépend de la nature des organes foetaux concernés [79].

3.4.1.3. Biotransformation des médicaments

- Métabolisme maternel

L'activité métabolique hépatique est augmentée pendant la grossesse. La fraction de médicament offerte en métabolisme hépatique dépend de la liaison du médicament aux protéines plasmatiques, du débit sanguin hépatique et de la clairance hépatique intrinsèque. Les hormones sont en général des inhibiteurs compétitifs de certaines oxydases microsomales. La progestérone semble stimuler l'activité des microsomes hépatiques. Elle induit le métabolisme de la phénytoïne, de l'acide valproïque et de la carbamazépine. Les oestrogènes favorisent la rétention biliaire intra hépatique et prolongent le temps de séjour dans l'organisme de certains produits comme la rifampicine [79].

- Métabolisme placentaire

Seules certaines formes de cytochrome P450 existent au niveau placentaire. Des réactions d'acétylation et de glycylconjugaison ont été mises en évidences dans le placenta. Mais en général les médicaments y sont faiblement biotransformés [79].

- Métabolisme foetal

Le foie foetal contient un très grand nombre d'enzymes mais qui sont souvent immatures. L'activité enzymatique est estimée à 2 % de celle de l'adulte. Le métabolisme extra hépatique est très faible. La biotransformation par le foie foetal a peu de répercussions sur les concentrations plasmatiques maternelles. Cependant, il est à craindre une accumulation de métabolites actifs ou de produits toxiques qui seraient à l'origine d'effets tératogènes [79].

3.4.1.4. Excrétion rénale

Le débit sanguin rénal s'élève tout au long de la grossesse et double à la 26ème SA. La filtration glomérulaire passe de 100 à 170 mL par minute. La clairance de la créatinine s'élève de 50 %. La sécrétion tubulaire n'est pas modifiée. L'élimination rénale des médicaments est donc très augmentée chez la future mère, d'autant plus que les modifications de la liaison aux protéines plasmatiques et l'expansion liquidienne sont en faveur d'une excrétion rénale accrue [79].

Les capacités d'excrétion rénale du foetus sont faibles et l'élimination est pratiquement dépendante de la mère.

3.4.2. Iatrogénies médicamenteuses chez la femme enceinte

3.4.2.1. Risques pour la mère

Les modifications pharmacocinétiques induites par la grossesse peuvent entraîner une baisse des concentrations sanguines de certains médicaments. On peut ainsi assister au déséquilibre d'un traitement médicamenteux préalablement instauré chez la mère. Ce déséquilibre, s'il aboutit à une reprise de la maladie de fond, peut être préjudiciable à la mère, et par voie de conséquence pour le futur enfant [94].

3.4.2.2. Risques pour le futur enfant

Le risque de toxicité médicamenteuse encouru par le futur enfant dépend de la période de la grossesse correspondant à l'exposition.

- Période préimplantatoire J0 -J12

C'est une période pendant laquelle l'oeuf, encore formé de cellules indifférenciées et multipotentes, a peu d'échanges avec l'organisme maternel : on parle de la «loi du tout ou rien» qui se traduit par une absence d'effets toxiques pour l'oeuf ou au contraire une fausse couche très précoce pouvant passer inaperçue [19 ; 73 ; 89].

- Période embryonnaire J13-J60

C'est la période d'organogenèse. La mise en place des organes se déroule selon un calendrier très précis. C'est la période où le risque tératogène médicamenteux est plus élevé. L'embryon est exposé à des malformations qui surviennent par des mécanismes dits généraux ou particuliers [78].

Les mécanismes généraux peuvent impliquer :

· une action au niveau des cellules foetales (actions sur l'ADN, l'ARN messager, les ribosomes et le système enzymatique) ;

· une action chez la mère par modification du métabolisme (glycémie, cholestérolémie, etc.) ;

· une action directe sur l'embryon par accumulation de métabolite toxique. Les mécanismes particuliers font intervenir des facteurs pouvant favoriser la survenue de tératogenèse médicamenteuse parmi lesquels nous pouvons retenir :

· les facteurs génétiques dont le rôle tératogène a été mis en évidence chez l'animal.

· les facteurs maternels :

> l'âge : le risque est plus élevé chez les femmes d'âge inférieur à 16ans ou supérieur à 35 ans,

> l'état nutritionnel ;

> le stress ;

> les maladies (diabète, épilepsie, HTA, etc.).

- Période foetale (J 61- Fin)

C'est une période de maturation et de croissance des organes en place. Les effets délétères d'une exposition médicamenteuse ne seront pas forcément visibles à la naissance mais pourront être révélés plus tardivement. Les anomalies qui vont résulter d'une exposition à un agent tératogène à cette période seront plus fonctionnelles qu'anatomiques [19 ; 73 ; 78 ; 89].

Les manifestations des atteintes sont fonction du système affecté :

* Système nerveux central : syndrome gris (chloramphénicol), syndrome de sevrage (benzodiazépines), convulsions (théophylline, isoniazide), retard de développement (antiépileptiques) ;

* Système cardiovasculaire : fermeture prématurée du canal artériel (AINS), hémorragies néonatales (barbituriques, anticoagulants oraux), bradycardie (bêtabloquants) tachycardie (bêtastimulants) ;

* Système endocrinien : hypothyroïdie (lithium, iode) ;

* Squelette : retard de développement (cyclines) ;

* Organes de sens : ototoxicité (aminosides).

- Période périnatale

Les effets observés sont dus à la rupture de l'unité materno-placento-foetale au moment de l'accouchement et à l'immaturité du système enzymatique du nouveau-né. On peut observer [19 ; 73 ; 89] :

* une toxicité néonatale par accumulation : hypotonie, sédation, troubles de la succion avec les benzodiazépines ;

* un syndrome de sevrage à la naissance après exposition prolongée aux benzodiazépines et aux opiacés entre autres.

La figure 3 montre la nature du risque médicamenteux pour le futur enfant en fonction de l'âge de la grossesse.

Figure 3 : Risques médicamenteux pour le futur enfant en fonction de l'âge de la grossesse (D'après ENNEZAT PV. 2005)

3.4.3. Classification des médicaments selon le risque potentiel sur la grossesse.

Différents systèmes de classification regroupent les médicaments suivant des catégories au regard du risque foetal inhérent à leur emploi. Ces classifications sont basées sur l'expérience humaine et parfois sur les résultats de l'expérimentation animale. Leur but est de fournir des informations aux professionnels de la santé sur l'utilisation des médicaments chez la femme enceinte. Elles peuvent également être utilisées lors des études épidémiologiques pour évaluer l'utilisation des médicaments au cours de la grossesse. Certaines de ces classifications présentent des différences considérables entre elles sur la catégorisation des médicaments [1 ; 3 ; 13 ; 22 ; 31 ; 54 ; 55].

3.4.3.1. La classification de la Food and Drug Administration (FDA), USA

Cette classification comprend les catégories suivantes :

Catégorie A

Ce sont des médicaments pour lesquels les études en clinique humaine ne montrent pas d'augmentation du risque de malformation chez le foetus lors d'exposition au premier trimestre de la grossesse. Aucun risque n'a été mis en évidence lors d'exposition durant les deux derniers trimestres. Ex. Acide folique.

Catégorie B

Ce sont des médicaments pour lesquels, soit les études chez l'animal ne montrent pas de risque foetal mais les études en clinique humaine font défaut ; soit les études chez l'animal ont montré un effet délétère sur le foetus mais l'effet n'a pas été confirmé à la suite d'études réalisées chez la femme enceinte au cour du premier trimestre. Aucun risque n'a été mis en évidence lors d'exposition au cours des deux derniers trimestres. Ex. Amoxicilline, Erythromycine.

Catégorie C

Pour ces médicaments, soit les études en clinique humaine font défaut et les études chez l'animal ont montré des effets toxiques du médicament sur le foetus, soit les données animales et humaines font défaut. Ces médicaments ne seront prescrits que si le bénéfice pour la mère justifie le risque pour le foetus. Ex. Ciprofloxacine.

Catégorie D

Ce sont des médicaments pour lesquels les études en clinique humaine ont montré des effets toxiques du médicament sur le foetus (tératogène, foetotoxique ou autre) mais le bénéfice pour la mère peut nécessiter une administration de ce type de médicament en dépit du risque. Ex. Cyclines, Aminosides, Iode.

Catégorie X

Dans cette catégorie, les études en clinique humaine ont montré des effets toxiques du médicament sur le foetus (tératogènes, foetotoxique ou autre) et le risque chez la femme enceinte prédomine toujours le bénéfice. Ces médicaments sont contre-indiqués chez la femme enceinte ou susceptible de l'être. Ex. Dihydroergotamine, Isotrétinoïne, Misoprostol, Thalidomide, Diéthylstilbestriol.

3.4.3.2. La classification Farmaceutiska Specialiteter i Sverige (FASS), Suède

Catégorie A

Ce sont des médicaments utilisés chez un grand nombre de femmes enceintes sans preuve d'augmentation du taux de malformation ou autres effets néfastes sur le foetus. Catégorie B1

Pour ces médicaments, on dispose seulement d'une expérience limitée en clinique humaine, mais on n'a pas constaté une augmentation du taux de malformations et les études chez l'animal sont rassurantes.

Catégorie B2

On dispose seulement d'une expérience limitée en clinique humaine avec ces médicaments, mais on n'a pas constaté une augmentation du taux de malformations et les études chez l'animal sont insuffisantes.

Catégorie B3

On dispose seulement d'une expérience limitée en clinique humaine avec ces médicaments, mais on n'a pas constaté une augmentation du taux de malformations et les études chez l'animal ont mis en évidence une augmentation de la fréquence de survenue des dommages foetaux.

Catégorie C

Les médicaments de ce groupe sont susceptibles de provoquer des effets pharmacologiques adverses chez le foetus humain ou le nouveau-né.

Catégorie D

Les médicaments de ce groupe sont à l'origine de malformations ou de dommages irréversibles sur le foetus humain.

3.4.3.3. La classification de l'Australian Drug Evaluation Committee (ADEC), Australie

Catégories A, B1, B2, B3, C et D

Elles sont similaires aux définitions de la classification FASS.

Catégorie X

Ce sont des médicaments présentant un haut risque de dommages permanents chez le foetus et contre-indiqués chez la femme enceinte.

Généralités 3.4.3.4. La classification Teratogen Information System (TERIS)

C'est un système de classification qui range les médicaments dans des groupes à partir de consensus obtenus sur la base de plusieurs opinions indépendantes de tératologistes cliniciens expérimentés. Le système se base uniquement sur les données disponibles en clinique humaine. Le risque tératogène est classé en « Aucun », « Peu probable », « Minimal », « Faible », « Modéré », « Elevé » ou « Indéterminé ».

3.4.3.5. La classification de l'European Medicines Agency (EMEA), Union Européenne

C'est la plus récente des classifications. Elle divise les médicaments en dix catégories [55].

3.4.4. Prescription de médicaments chez la femme enceinte

3.4.4.1. Procédure de la prescription médicamenteuse en pharmacothérapie

La prescription médicamenteuse est l'aboutissement d'une démarche rationnelle visant à apporter une solution idoine au problème posé par un patient.

Cette démarche appelée pharmacothérapeutique est une méthode thérapeutique basée sur l'usage rationnel des médicaments en thérapeutique. Elle implique le médecin, le pharmacien, l'équipe soignante et le patient [71].

L'utilisation rationnelle du médicament chez un patient impose différentes étapes qui consistent à [71]:

- Définir exactement le problème du patient. Le médecin pose le diagnostic (interrogatoire, examen clinique, examens paracliniques) et identifie le terrain (caractéristiques physiologiques, biologiques, antécédents pathologiques, itinéraire thérapeutique, habitudes, comportements du patient);

- Spécifier les objectifs thérapeutiques. Le médecin définit alors les buts du traitement (aboutissement visé par le traitement) et les objectifs du traitement c'est-à-dire les moyens permettant de corriger les anomalies ou de combler les attentes du patient;

- Décider du traitement de prédilection qui peut être médicamenteux (pharmacothérapie) ou
non. Dans le cas d'un traitement médicamenteux, le choix des médicaments de
prédilection
ou appropriés est porté sur des médicaments dont les propriétés (efficacité,

innocuité) conviennent au mieux au terrain et s'opposent à la physiopathologie ou aux caractéristiques (gravité) du problème.

- Réaliser le traitement à travers (i) la prescription d'ordonnance médicale (validée et exécutée par le pharmacien) et/ou de mesures hygiéno-diététiques, (ii) informer le malade (auto-administration) et/ou l'équipe soignante sur les modalités d'administration des médicaments et les manifestations potentielles d'effets indésirables ; (iii) suivre et surveiller le traitement (efficacité, effets indésirables, précautions d'emploi).

- Arrêter le traitement sur des critères de guérison ou de sevrage. En cas de résolution partielle ou nulle du problème il faut opérer de nouveaux choix.

Le pharmacien dans cette démarche veillera avec le médecin à la sécurité d'utilisation et à l'optimisation de l'efficacité thérapeutique des médicaments retenus. En effet il peut appuyer l'équipe clinique dans le choix des médicaments de prédilection. Dans cette perspective, il assure la dispensation des médicaments à l'officine. L'activité de dispensation comprend les étapes suivantes:

- l'accueil du patient, vérification des éléments de l'ordonnance et le recueil d'informations sur la pathologie et le terrain

- la validation de l'ordonnance (vérification de la régularité réglementaire, de la qualité technique et de l'adéquation avec le problème du patient),

- la délivrance des médicaments

- et le conseil au patient.

En cas d'inadéquation ou de non-conformité de la prescription médicamenteuse, le pharmacien émet une opinion pharmaceutique orale ou écrite à l'intention du prescripteur avec des suggestions. L'attitude du pharmacien peut aller jusqu'à une opposition à l'exécution de l'ordonnance médicale.

3.4.4.2. Attitude de prescription chez la femme enceinte

La femme enceinte constitue un terrain particulier en matière de pharmacothérapie au regard de la sensibilité du produit de conception aux médicaments. Ainsi, la prescription de médicaments chez la femme enceinte obéit à une certaine attitude visant à prendre en charge la patiente tout en préservant la grossesse.

L'attitude optimale réalise un compromis entre d'une part l'indication au traitement, et d'autre part l'importance du risque que celui-ci fait courir au foetus et à la mère. Dans la pratique, deux situations peuvent se présenter :

- une femme traitée au long cours (cardiopathies, diabète, épilepsie, maladies rhumatismales, pathologies psychiatriques, etc.) désire une grossesse ;

- un traitement médicamenteux s'avère nécessaire chez une femme enceinte (infections, douleurs, etc.).

Dans l'une ou l'autre de ces situations, la question qui se pose est comment envisager une thérapeutique maternelle efficace, la moins nocive possible pour le futur enfant.

Dans tous les cas, le respect des principes suivants peut aider dans la démarche [31 ; 33 ; 40 ; 58 ; 72 ; 78 ; 96] :

· La prescription médicamenteuse sera évitée au premier trimestre de la grossesse dans la mesure du possible ;

· Si possible opter pour les traitements non médicamenteux ;

· La mère est prioritaire et si un traitement s'avère potentiellement délétère pour le foetus mais vital pou la mère, il doit être prescrit après discussion ;

· Tout agent prescrivant un médicament à une femme en âge de procréer devra avoir en tête l'éventualité d'une grossesse ;

· En général, la notion de tératogénicité dépend du médicament, de la dose administrée, de la voie d'administration, de la durée du traitement et surtout de l'âge de la grossesse ;

· On préférera aux nouveaux médicaments ceux bénéficiant d'un recul quant à la sécurité de leur utilisation pendant la grossesse ;

· Pour un médicament donné, on prescrira la dose minimale efficace possible et pour une durée de traitement la plus courte possible ;

· On préférera les médicaments à un seul principe actif bien connu par rapport aux médicaments comportant plusieurs principes actifs ;

· Expliquer la prescription à la patiente et la rassurer afin qu'elle adhère au traitement ;

· Ne pas oublier que les données de la littérature sur le risque médicamenteux sont peu nombreuses, parfois contradictoires et pouvant être mises à jour à la faveur des résultats issus de nouvelles études épidémiologiques ;

· Enfin, toute exposition médicamenteuse problématique devrait être déclarée aux centres de pharmacovigilance afin d'alimenter les données sur la question.

3.4.5. Surveillance du traitement médicamenteux chez la femme enceinte

Les femmes enceintes recevant un ou des médicaments comportant un risque foetotoxique potentiel doivent être sous surveillance clinique et/ou paraclinique. La

surveillance paraclinique repose sur la réalisation d'un certain nombre d'examens comprenant entre autres les explorations suivantes [78] :

- Dosage plasmatique des médicaments

Il est nécessaire dans le cas d'un traitement avec les substances à marge thérapeutique étroite comme les anticonvulsivants, la théophylline et ses dérivés, le lithium et la digoxine. Les dosages plasmatiques seront répétés tout au long de la grossesse et au cours de l'accouchement.

- Dosage des alphafoetoprotéines

Ces protéines élaborées par le foie foetal en abondance disparaissent, sauf pathologie particulière après la naissance. Leur dosage peut être effectué au cours de la grossesse après prélèvement du liquide amniotique. Les taux maximum sont de 26000 ng par millilitre entre 10 et 20 SA ; 7100 ng par millilitre entre 21 SA et 24 SA ; puis de 1400 ng par millilitre entre 25 et 30 SA. A terme, la valeur normale tombe à 230 ng par millilitre. Une élévation significative des taux des alphafoetoprotéines peut orienter vers des malformations du tube neural, à une souffrance foetale, une mort in utero ou plus simplement une gémellité.

- L'échotomographie

C'est l'examen prioritaire. Il permet de détecter de nombreuses malformations.

Chez les femmes « à haut risque », il importe de ne pas attendre les examens systématiques trop tardifs. Certaines malformations comme celles des membres sont détectées entre 15 et 20 SA.

- Amniocentèse tardive

Le but est de déceler une anomalie chromosomique au caryotype foetal. Il permet également d'évaluer la maturité pulmonaire foetale. Cet examen comporte un risque non négligeable (avortement, infections, etc.) et devrait être réservé aux grossesses à risque comme celles exposées à un traitement antinéoplasique.

- La foetoscopie

Elle permet le prélèvement de liquide amniotique, de sang foetal, de peau foetale ; on peut aussi diagnostiquer certaines maladies sanguines et faire un caryotype tardif. Elle est de réalisation particulièrement délicate.

- L'embryoscopie

Elle peut être réalisée dès l'âge de 7 à 10 SA et permet entre autre la biopsie du trophoblaste.

NOTRE ETUDE

4. OBJECTIFS DE L'ETUDE

Objectifs de l'étude

4.1. Objectif général

Notre étude avait comme objectif général :

Evaluer le risque de toxicité lié aux prescriptions médicamenteuses reçues par les femmes enceintes dans les formations sanitaires de la Commune Urbaine de Ouagadougou.

4.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques visés par l'étude étaient les suivants :

1. Décrire le profil des femmes enceintes reçues en consultation dans les formations sanitaires.

2. Déterminer les motifs de consultation des femmes enceintes dans les formations sanitaires.

3. Analyser la qualité réglementaire et pharmaceutique des prescriptions médicamenteuses reçues par les femmes enceintes.

4. Répertorier les effets indésirables potentiels des médicaments auprès des femmes enceintes.

5. Mesurer les connaissances des agents de santé sur l'utilisation de médicaments chez la femme enceinte.

L'atteinte de ces objectifs permettra de faire des propositions pour une utilisation rationnelle des médicaments chez la femme enceinte.

5. MATERIEL ET METHODES D'ETUDE

5.1. Cadre de l'étude

5.1.1. Le cadre général de l'étude : la ville de Ouagadougou

Ouagadougou est la capitale politique du Burkina Faso. C'est également le chef-lieu de la Province du Kadiogo et de la Région du Centre.

La CUO comprend 30 secteurs répartis entre 5 arrondissements à savoir Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongremassom et Sigh Noghin (Annexe 3). Il faut noter qu'en plus des 30 secteurs urbains, la commune englobe également un certain nombre de villages.

L'ensemble de la commune est administré par le Conseil Municipal avec à sa tête le Maire Central.

La ville de Ouagadougou a une population estimée à 1.008.314 habitants en 2006. Le niveau d'alphabétisation y est de 61,6 % [82]. Selon les statistiques de l'INSD (2003), 19,9 % des populations urbaines du Burkina Faso vivent en dessous du seuil de pauvreté estimé à 82 672 F CFA par adulte.

Au plan sanitaire, Ouagadougou est le chef-lieu de la Région Sanitaire du Centre qui est découpée en 4 districts sanitaires (DS). Les infrastructures sanitaires de la Région du Centre sont pour l'essentiel situées dans la CUO. Elles se composent de 2 CHU, 4 CMA, 7 CM, 61 CSPS, 17 dispensaires, 1 maternité, 175 formations sanitaires (FS) privées, 17 FS confessionnelles, 37 dépôts pharmaceutiques privés et de 101 officines pharmaceutiques fonctionnelles [65].

5.1.2. Les formations sanitaires enquêtées

Notre enquête a concerné 32 FS dans la CUO. Ces FS offraient toutes des soins prénatals aux femmes enceintes au moment de notre enquête. La liste des FS enquêtées est jointe en annexe (Annexe 4). Au plan administratif, les FS enquêtées relèvent de la Direction Régionale de la Santé du Centre qui comprend les districts sanitaires (DS) de Kossodo, Paul VI, Pissy et du Secteur 30, tous basés à Ouagadougou.

Ces 4 DS comprennent également des FS périurbaines et rurales, mais nous avons circonscrit notre étude aux FS urbaines de ces DS.

La figure 4 donne une répartition spatiale des FS enquêtées, positionnées par leurs coordonnées GPS.

Figure 4 : Répartition spatiale des formations sanitaires enquêtées

Chaque DS regroupe des secteurs appartenant à au moins un arrondissement de la ville car le découpage en DS ne correspond pas exactement au découpage en arrondissements (Figure 5). Ainsi :

- le DS de Kossodo regroupe les secteurs 13, 23, 24, 25, 26 et 27 relevant de l'arrondissement de Nongremassom ;

- le DS de Paul VI regroupe les secteurs 20, 21 et 22 relevant de l'arrondissement de Sigh Noghin ;

- le DS de Pissy regroupe les secteurs 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 16, 17, 18 et 19 relevant des arrondissements de Baskuy et de Boulmiougou ;

- le DS du Secteur 30 regroupe les secteurs 14, 15, 28, 29 et 30 relevant de l'arrondissement de Bogodogo.

5.2. Type d'étude

Nous avons mené une enquête pharmacoépidémiologique de type transversal à visée descriptive et comparative.

5.3. Populations d'étude

Notre étude a porté d'une part sur les femmes enceintes reçues en consultation ambulatoire dans les formations sanitaires publiques et confessionnelles et d'autre part sur les agents de santé (prescripteurs de médicaments) qui offraient des prestations de soins à ces femmes.

5.4. Période d'étude

La collecte des données s'est déroulée sur une période de deux mois, allant du 09/10/06 au 07/12/06.

5.5. Echantillonnage

5.5.1. Choix des formations sanitaires

Nous avons retenu systématiquement toutes les formations sanitaires publiques et confessionnelles qui offraient des soins prénatals aux femmes enceintes dans la CUO au moment de notre enquête. Ainsi, une liste exhaustive de 32 FS a été constituée pour l'étude (Annexe 4).

La liste des FS dans chaque district a été obtenue auprès du responsable du Centre d'Information Statistique et de Surveillance Epidémiologique (CISSE) du district.

N'ont pas été inclus dans l'étude :

- les FS privées ;

- le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO).

Bien que disposant d'une unité de SMI, le CHU-YO n'a pas été inclus dans notre étude pour les raisons suivantes :

· c'est un centre d'excellence et de référence au plan national ;

· de plus, c'est une structure autonome qui ne relève d'aucun DS sur le plan administratif alors que nous avons voulu regrouper les FS par DS à des fins de comparaison.

5.5.2. Recrutement des femmes enceintes

Toute femme enceinte ayant été reçue en consultation le jour de notre passage dans chacune des FS retenues a été incluse dans l'étude quel que soit le motif de la consultation (CPN de routine ou autre demande de soins).

En procédant ainsi, 378 femmes enceintes ont constitué notre échantillon d'étude.

5.5.3. Recrutement des agents de santé

Ont étés inclus dans notre étude les agents de santé qui étaient chargés de la consultation prénatale le jour de notre passage dans les FS.

Ont été exclus de l'étude :

- les agents qui étaient d'astreinte ou qui descendaient de garde ;

- les agents qui n'étaient pas chargés de consultations ;

- les agents bénéficiant d'un congé ou d'un arrêt de travail, le jour de notre passage dans leur FS.

Au total 120 agents de santé ont fait l'objet de notre enquête.

5.6. Déroulement de l'étude

5.6.1. Enquête chez les femmes enceintes

Une fiche d'enquête de 2 pages a servi de support de collecte des informations (Annexe 1).

La fiche comprend quatre parties à savoir :

- les caractéristiques sociodémographiques et obstétricales des patientes ; - le(s) motif(s) de consultation ;

- un volet pharmacovigilance ;

- la prescription reçue le jour de l'enquête.

Nous avons réalisé un pré-test du questionnaire dans trois FS choisies au hasard avec une première version de la fiche d'enquête. Ceci nous a permis d'élaborer une version définitive et d'estimer la durée d'administration du questionnaire à une patiente à environ 5 minutes. Nous avons mené une enquête transversale à un passage dans chaque FS retenue pour l'étude.

L'enquête s'est déroulée par interview directe des femmes enceintes au fur et à mesure que celles-ci finissaient avec la consultation.

L'enquête a été réalisée dans la matinée, moment de la journée où les femmes sont reçues en consultation prénatale dans les FS.

L'ordre de passage dans chaque FS a été déterminé le jour même par un tirage aléatoire et ce au fur et à mesure du déroulement de l'enquête.

L'enquête a été menée par nous-même, assisté d'un autre enquêteur qui a été au préalable formé sur l'administration du questionnaire.

5.6.2. Enquête chez le personnel de santé

Cette partie de l'étude s'est déroulée dans les mêmes conditions et à la même période que l'enquête chez les femmes enceintes.

Dans chaque FS, c'est en fin de matinée, après la consultation et l'enquête chez les femmes enceintes que nous sollicitons le personnel pour l'entretien. Pour ce faire ils devaient remplir en notre présence la fiche d'enquête prévue à cet effet.

Ladite fiche d'enquête (Annexe 2) qui a également fait l'objet du pré test comprend trois parties :

- les caractéristiques socioprofessionnelles ;

- les sources d'information sur la prescription chez la femme enceinte ;

- des éléments de connaissances des agents sur le sujet « médicaments et grossesse ».

5.7. Analyse des données

5.7.1. Analyse des prescriptions collectées

- Recherche d'interactions médicamenteuses

Nous avons utilisé la base de données numérisée du Vidal Expert (version 2005) pour rechercher d'éventuelles interactions entre les médicaments prescrits par requête informatique.

- Recherche de contre-indications médicamenteuses.

Les documents suivants ont été utilisés pour juger de l'éventuelle contre-indication de chacun des médicaments prescrits chez les patientes enquêtées:

· la base de données numérisée du Vidal Expert;

· le Guide National de Prescription (VIDAL Concepts) 12ème édition [73] ;

· les publications scientifiques relatives à l'utilisation de certains médicaments pendant la grossesse.

5.7.2. Analyse statistique

Les données ont été saisies sur microordinateur à l'aide du programme informatique Epi Info 3.2.2. du 22 mars 2004. L'analyse statistique de nos résultats a été réalisée à l'aide des programmes informatiques Epi Info 3.2.2. et Epi Info 6.04. Les graphiques ont été construites à partir du logiciel Excel 2003.

Nous avons utilisé le test du Chi deux (÷2) pour la comparaison de proportions et le test ANOVA (analyse de variances) pour la comparaison de moyennes. Le seuil de significativité de ces deux tests a été fixé à 5 %.

5.8. Considérations éthiques et déontologiques

Nous avons demandé et obtenu des autorisations d'enquête auprès des autorités administrative (Maire de la CUO) et sanitaire (Directeur Régional de la Santé du Centre) avant le début de l'étude (Annexe 6). Par ailleurs, les données ont été recueillies en tout anonymat, avec le consentement éclairé des participants et dans le respect des règlements des structures sanitaires et du personnel qui y travaille.

5.9. Définitions de termes

- Médicament

Selon le Code de Santé Publique du Burkina, on entend par médicament

« toute substance ou composé présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou à l'animal, en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques»[6].

- Agent tératogène

C'est un agent qui provoque des malformations ou des monstruosités chez le foetus. - Contre-indication médicamenteuse

Selon le dictionnaire Garnier Delamarre [28], c'est une circonstance qui empêche d'appliquer le traitement qui semblerait d'abord approprié à la maladie.

La contre-indication peut être relative ou absolue.

- Interaction médicamenteuse

Nous entendons par interaction médicamenteuse la conséquence de l'administration simultanée ou différée de plusieurs médicaments à un même malade. Il peut en résulter une modification à type de synergie, de potentialisation ou d'antagonisme sur la

pharmacodynamie et/ou la pharmacocinétique de ces médicaments, entraînant des effets bénéfiques ou indésirables.

- Patiente

Dans notre étude le terme «patiente» désigne la femme enceinte reçue en consultation. - Prescription médicamenteuse

Pour nous les termes « prescription médicamenteuse» et « ordonnance médicale» sont interchangeables. Par abus, nous utiliserons souvent les termes « prescription » et « ordonnance » respectivement en lieu et place des termes « prescription médicamenteuse» et « ordonnance médicale».

- Pharmacoépidémiologie

La pharmacoépidémiologie est l'application des connaissances et des méthodes épidémiologiques à l'étude de l'usage des médicaments et de leurs effets, désirables ou non, au sein d'une large population d'individus.

6. RESULTATS

6.1. Enquête chez les femmes enceintes

La première partie de notre enquête a concerné les femmes enceintes reçues en consultation prénatale dans les formations sanitaires. Au total 378 femmes enceintes ont été enquêtées à travers 32 FS réparties entre 4 districts sanitaires : Kossodo, Paul VI, Pissy et Secteur 30 (Figure 5).

Les informations recueillies chez ces femmes enceintes ont donné après analyse les résultats suivants en rapport avec les différents objectifs de l'étude.

6.1.1. Caractéristiques de la population étudiée

6.1.1.1. Caractéristiques socio-démographiques

Les caractéristiques socio-démographiques des femmes enceintes enquêtées sont décrites dans le tableau II.

Tableau II : Caractéristiques

socio-démographiques des femmes enceintes

Résultats

 
 

Caractéristiques socio-

démographiques

 

Districts sanitaires

 
 

Kossodo
n (%)

Paul VI n (%)

Pissy n (%)

Secteur 30
n (%)

Total
n (%)

P

Effectifs

52 (13,8)

59 (15,6)

130 (34,4)

137 (36,2)

378 (100)

 

Age moyen

25,4

24,9

24,6

24,8

24,8

0,83

Tranches d'âge 16-20

11 (21,2)

14 (23,7)

44 (33,8)

41 (29,9)

110 (29,1)

0,43

21-25

17 (32,7)

18 (30,5)

35 (26,9)

46 (33,6)

116 (30,7)

 

26-30

14 (26,9)

19 (32,2)

27 (20,8)

25 (18,2)

85 (22,5)

 

31-35

7 (13,5)

8 (13,6)

18 (13,8)

16 (11,7)

49 (12,9)

 

36 ou +

3 (5,8)

0 (0)

6 (4,6)

9 (6,6)

18 (4,8)

 

Statut marital

 
 
 
 
 
 

Mariée

38 (73,1)

44 (74,6)

81 (62,3)

96 (70,1)

259 (68,5)

0,06

Union libre

11 (21,2)

15 (25,4)

35 (26,9)

36 (26,3)

97 (25,7)

 

Célibataire

3 (5,8)

0 (0)

14 (10,8)

5 (3,6)

22 (5,8)

 

Niveau d'instruction

 
 
 
 
 
 

Primaire

18 (34,6)

9 (15,3)

39 (30)

32 (23,4)

98 (25,9)

 

Secondaire

9 (17,3)

13 (22)

35 (26,9)

29 (21,2)

86 (22,8)

 

Supérieur

1 (1,9)

1 (1,7)

2 (1,5)

2 (1,5)

6 (1,6)

 

Alphabétisée

10 (19,2)

5 (8,5)

6 (4,6)

12 (8,7)

33 (8,7)

 

Non alphabétisée

14 (26,9)

31 (52,5)

48 (36,9)

62 (45,3)

155 (41)

 

Profession

 
 
 
 
 
 

Fonctionnaire

2 (3,8)

1 (1,7)

8 (6,2)

5 (3,6)

16 (4,2)

0,16

Commerçante

4 (7,7)

3 (5,1)

14 (10,8)

15 (10,9)

36 (9,5)

 

Femme au foyer

35 (67,3)

43 (72,9)

78 (60)

104 (75,9)

260 (68,8)

 

Secteur informel

8 (15,4)

8 (13,6)

17 (13,1)

6 (4,4)

39 (10,3)

 

Autres

3 (5,7)

4 (6,2)

13 (10)

7 (5,1)

27 (7,7)

 

Profession du conjoint

 
 
 
 
 
 

Fonctionnaire

9 (18,4)

17 (29,3)

28 (24,8)

34 (25,4)

88 (24,9)

0,71

Commerçant

11 (22,4)

12 (20,7)

30 (26,5)

28 (20,9)

81 (22,9)

 

Cultivateur

15 (30,6)

11 (19)

17 (15)

24 (17,9)

67 (18,9)

 

Secteur informel

9 (18,4)

12 (20,7)

27 (23,9)

39 (29,1)

87 (24,6)

 

Autres

5 (8,4)

6 (10,3)

11 (9,8)

9 (6,7)

31 (8,7)

 

6.1.1.2. Caractéristiques obstétricales

Nos résultats montrent que 37,3% des patientes étaient des primigestes. La gestité moyenne était de 2,4. Par ailleurs, 45% des patientes étaient au 3ème trimestre de grossesse. Le tableau III décrit les caractéristiques obstétricales des femmes enceintes enquêtées.

Tableau III : Caractéristiques obstétricales des femmes enceintes

Caractéristiques obstétricales

 
 

Districts sanitaires

 
 

Kossodo
n (%)

Paul VI n (%)

Pissy n (%)

Secteur 30
n (%)

Total
n (%)

P

Effectifs

52 (13,8)

59 (15,6)

130 (34,4)

137 (36,2)

378 (100)

 

Gestité 1

16 (30,8)

20 (33,9)

59 (45,4)

46 (33,6)

141 (37,3)

0,32

2 à 4

32 (61,5)

32 (54,2)

58 (44,6)

74 (54)

196 (51,9)

 

5 ou +

4 (7,7)

7 (11,9)

13 (10)

17 (12,4)

41 (10,8)

 

Gestité moyenne

2,6

2,6

2,2

2,4

2,4

0,19

Parité
0

17 (32,7)

23 (39)

66 (50,8)

51 (37,2)

157 (41,5)

0,32

1

12 (23,1)

10 (16,9)

23 (17,7)

35 (25,5)

80 (21,2)

 

2 à 4

21 (40,4)

22 (37,3)

36 (27,7)

43 (31,4)

122 (32,3)

 

5 ou +

2 (3,8)

4 (6,8)

5 (3,8)

8 (5,8)

19 (5)

 

Parité moyenne

1,4

1,5

1,0

1,4

1,3

0,11

Nombre d'avortement 0

44 (84,6)

49 (83)

114 (87,7)

121 (88,3)

328 (86,8)

 

1

8 (15,4)

9 (15,2)

13 (10)

15 (11)

45 (11,9)

 

2

0 (0)

1 (1,8)

3 (2,3)

1 (0,7)

5 (1,3)

 

Age de la grossesse

1er trimestre

7 (13,5)

10 (16,9)

28 (21,5)

19 (13,9)

64 (16,9)

0,008

2ème trimestre

23 (44,2)

12 (20,3)

44 (33,8)

65 (47,4)

144 (38,1)

 

3ème trimestre

22 (42,3)

37 (62,7)

58 (44,6)

53 (38,7)

170 (45)

 

6.1.1.3. Réalisation de l'échographie chez les femmes enceintes enquêtées

Afin d'explorer les possibilités de détection d'éventuelles malformations congénitales, nous avons recherché la réalisation de l'échographie chez les femmes enceintes enquêtées. Il est ressorti que 47 femmes soit 12,4 % de l'ensemble avaient subi au moins un examen d'échographie au moment de notre enquête.

Nous avons recherché les facteurs potentiels qui pourraient influer sur la réalisation de cet examen complémentaire.

Les résultats sont présentés au tableau IV.

Tableau IV : Facteurs potentiels de réalisation de l'échographie.

Facteurs potentiels

 

Au moins une échographie faite

 

Oui

n (%)

Non
n (%)

Total

n (%)

P

Profession

 
 
 
 

Fonctionnaire

6 (37,5)

10 (62,5)

16 (100)

0,0003

Commerçante

10 (27,8)

26 (72,2)

36 (100)

 

Femme au foyer

25 (9,6)

235 (90,4)

260 (100)

 

Secteur informel

2 (5,1)

37 (94,9)

39 (100)

 

Autres

4 (14,8)

23 (85,2)

27 (100)

 

Profession du conjoint

 
 
 
 

Fonctionnaire

15 (17)

73 (83)

88 (100)

0,02

Commerçant

17 (21)

64 (79)

81 (100)

 

Cultivateur

3 (4,5)

64 (95,4)

67 (100)

 

Secteur informel

8 (9,2)

79 (90,8)

87 (100)

 

Autres

3 (9,7)

28 (90,3)

31 (100)

 

District sanitaire

 
 
 
 

Kossodo

9 (17,3)

43 (82,7)

52 (100)

0,33

Paul VI

10 (16,9)

49 (83,1)

59 (100)

 

Pissy

15 (11,5)

115 (88,5)

130 (100)

 

Secteur 30

13 (9,5)

124 (90,5)

137 (100)

 

Age de la grossesse 1er trimestre

1 (1,6)

63 (98,4)

64 (100)

0,01

2ème trimestre

19 (13,2)

125 (86,8)

144 (100)

 

3ème trimestre

27 (15,9)

143 (84,1)

170 (100)

 

6.1.1.4. Habitudes de consommation à risque chez les femmes enceintes

Nous nous sommes intéressés à certaines habitudes de consommation pouvant constituer un risque pour la grossesse. Ainsi, la consommation de café, d'alcool et de tabac a été recherchée. Il ressort de l'enquête que 36% des femmes consomment du café au moins occasionnellement durant la grossesse, tandis que la proportion de femmes consommant de l'alcool à la même fréquence était de 13,4%. Dans notre série nous n'avons pas noté de consommation tabac. Les résultats sont présentés au tableau V.

Tableau V. Habitudes de consommation à risque chez les femmes enceintes

Habitudes de consommation

 
 
 
 

Districts sanitaires

 
 

Kossodo
n (%)

Paul VI n (%)

Pissy n (%)

Secteur 30
n (%)

Total* n (%)

Alcool**

 
 
 
 
 
 
 
 

Jamais

44

(88)

45

(80,4)

107(87,7)

114 (87,7)

310

(86,6)

Occasionnelle

3

(6)

6

(10,7)

4 (3,3)

6 (4,6)

19

(5,3)

<1 verre/jour

3

(6)

5

(8,9)

8 (6,6)

8 (6,2)

24

(6,7)

1verre/jour ou +

0

(0)

0

(0)

3 (2,5)

2 (1,5)

5

(1,4)

Café/thé

 
 
 
 
 
 
 
 

Jamais

32

(64)

38

(67,9)

74 (60,7)

85 (65,4)

229

(64)

Occasionnelle

6

(12)

5

(8,9)

8 (6,6)

11 (8,5)

30

(8,4)

<1tasse/jour

8

(16)

9

(16,1)

31 (25,4)

21 (16,2)

69

(19,3)

1tasse/jour ou +

4

(8)

4

(7,1)

9 (7,4)

13 (10)

30

(8,4)

Tabac

0

(0)

0

(0)

0 (0)

0 (0)

0

(0)

*Le nombre de répondants est de 358

**Il s'agissait surtout de la bière locale (dolo) et rarement des alcools forts

6.1.2. Motifs de consultation des femmes enceintes dans les FS

6.1.2.1. Motifs de consultation en rapport avec l'âge de la grossesse

Les motifs de consultation retrouvés chez les femmes enceintes étaient d'une part les CPN de routine et d'autre part les demandes de soins curatifs consécutives à des plaintes de santé.

Parmi les femmes consultant pour CPN on peut distinguer les CPN simples et les CPN associées à des pathologies diagnostiquées à la faveur de la consultation de routine.

Le tableau VI dresse les motifs de consultation des femmes enceintes dans les FS enquêtées.

Tableau VI : Motifs de consultation des patientes selon l'âge de la grossesse

Age de la

grossesse Motifs de consultation

Consultation pour CPN avec CPN simple Total

plaintes pathologies

associées

n (%) n (%) n (%) n (%)

1er trimestre

26

(40,6)

22

(34,3)

16

(25)

64

(16,9)

2ème trimestre

18

(12,5)

47

(32,6)

79

(54,9)

144

(38,1)

3ème trimestre

15

(8,8)

43

(25,3)

112

(65,9)

170

(45)

Total

59

(15,6)

112

(29,6)

207

(54,8)

378

(100)

Age de la grossesse versus motifs de consultation : ÷2 ; P<0,001

6.1.2.2. Les Consultations prénatales

Mises à part les 59 patientes ayant consulté pour plaintes, les autres au nombre de

319 (84,4 %) ont consulté pour une CPN associée ou non à une pathologie.

Une proportion importante des femmes (41,7 %) était à leur première CPN et le

nombre moyen de CPN par patiente a été de 1,9.

Nous nous sommes intéressés au nombre de CPN selon l'âge de la grossesse. Les résultats sont présentés au tableau VII.

Résultats Tableau VII : Répartition des femmes selon le nombre de CPN et l'âge de la grossesse

CPN Age de la grossesse

 
 
 
 
 
 

1er trimestre n (%)

2ème trimestre n (%)

3ème trimestre n (%)

Total n (%)

P

Nombre de CPN

 
 
 
 
 

1

38 (28,6)

85 (63,9)

10 (7,5)

133 (41,7)

 

2

0 (0)

39 (39,4)

60 (60,6)

99 (31)

 

3

0 (0)

1 (1,5)

66 (98,5)

67(21)

 

4

0 (0)

1 (5)

19 (95)

20 6,3)

 

Nombre moyen de CPN

1,0

1,3

2,6

1,9

< 0,0001

6.1.2.3. Nature des plaintes et des pathologies associées aux CPN

- Nature des plaintes ayant motivé une consultation chez les patientes

Le tableau VIII présente les plaintes qui ont été responsables de consultation dans

les FS.

Tableau VIII : Plaintes retrouvées chez les patientes

Nature des plaintes Type Fréquences

n (%)

Gynéco-obstétricale Leucorrhées, douleurs 17 (29)

pelviennes

Parasitaire Paludisme* 28 (47,5)

Respiratoire Toux, rhume 7 (12)

Digestive Nausées et vomissements

gravidiques, constipation 5 (8,5)

Autres 2 (3)

Total 59 (100)

*Il s'agit d'un diagnostic du paludisme basé sur la symptomatologie recueillie auprès de la patiente

- Nature des pathologies associées aux CPN

Les pathologies associées aux CPN de routine sont dans l'ensemble assimilables aux plaintes retrouvées chez les patientes. Elles sont présentées au tableau IX.

Tableau IX : Pathologies associées aux CPN

Nature des plaintes Type Fréquences

n (%)

Gynéco-obstétricale Leucorrhées, douleurs 74 (66)

pelviennes

Parasitaire Paludisme* 10 (9)

Respiratoire Toux, rhume 8 (7)

Digestive Nausées et vomissements 6 (5,5)

gravidiques, constipation

Neurologique Céphalées 8 (7)

Autres** 6 (5,5)

Total 112 (100)

* Il s'agit d'un diagnostic du paludisme basé sur la symptomatologie recueillie auprès de la patiente **Sont regroupées dans « autres » les pathologies relatives aux autres systèmes (urinaire, dermatologique, sphère ORL etc.)

6.1.3. Les prescriptions médicamenteuses reçues par les patientes

Nous nous sommes intéressés aux prescriptions médicamenteuses (ordonnances médicales) reçues par les femmes le jour de notre enquête. Certaines d'entre elles n'ont pas reçu de prescription.

6.1.3.1. Fréquence de prescription de médicaments chez les femmes enceintes

Sur les 378 femmes enceintes enquêtées, 282 (soit 74,6%) ont reçu au moins une ordonnance médicale contre 96 (soit 25,4%) n'ayant reçu aucune prescription de médicaments.

Nous avons recherché l'influence de l'âge de la grossesse et du district sanitaire sur la fréquence de prescriptions médicamenteuses (réception d'ordonnance médicale) chez les patientes. Les résultats sont présentés aux tableaux X et XI.

Tableau X : Fréquence de prescription de médicaments chez les patientes selon l'âge

 

de la grossesse.

 
 

Age de la grossesse

 

Prescription reçue

 
 

Oui

Non

Total

 

n (%)

n (%)

patientes n (%)

1er trimestre

57 (89,1)

7 (10,9)

64 (16,9)

2ème trimestre

116 (80,6)

28 (19,4)

144 (38,1)

3ème trimestre

109 (64,1)

61 (35,9)

170 (45)

Total

282 (74,6)

96 (25,4)

378 (100)

Fréquence de prescription versus âge de la grossesse : ÷2 ; P=0,0001

Résultats Tableau XI : Fréquence de prescription de médicaments chez les patientes selon le

district sanitaire

 
 
 
 
 

Districts sanitaires

 
 

Prescription reçue

 
 
 

Oui
n (%)

 

Non n (%)

Total patientes n (%)

Kossodo

33

(63,5)

19

(36,5)

52

(13,8)

Paul VI

49

(83,1)

10

(16,9)

59

(25,6)

Pissy

94

(72,3)

36

(27,7)

130

(34,4)

Secteur 30

106

(77,4)

31

(22,6)

137

(36,2)

Total

282

(74,6)

96

(25,4)

378

(100)

Fréquence de prescription versus district sanitaire : ÷2 ; P=0,08

6.1.3.2. Nombre d'ordonnances médicales et médicaments reçu par les patientes

Au total 282 femmes enceintes ont reçu au moins une ordonnance médicale. Quatre d'entre elles en ont reçu deux ; ce qui porte à 286 le nombre total d'ordonnances collectées. Le nombre de médicaments par ordonnance variait de 1 à 7.

Quarante neuf (49) ordonnances soit 17% du total contenaient 4 médicaments ou plus.

Nous nous sommes intéressés au nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale selon le DS et le trimestre de la grossesse.

- Nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale et selon le DS Le tableau XII donne le nombre moyen de médicaments par ordonnance et selon le DS.

Tableau XII : Nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale et selon le district

sanitaire

 
 
 
 
 
 
 

Prescriptions

 
 

Districts sanitaires

 
 

Kossodo n (%)

Paul VI n (%)

Pissy n (%)

Secteur 30 n (%)

Total n (%)

P

Nombre d'ordonnances

Nombre de médicaments

Nombre moyen de médicaments

33 (11,5) 71 (10,5) 2,2

49 (17,1) 134 (19,9) 2,7

93 (32,5) 223 (33) 2,4

111 247 2,2

(38,1)
(36,6)

286 (100) 675 (100) 2,4

0,07

- Nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale et selon l'âge de la grossesse

Le tableau XIII donne le nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale et selon l'âge de la grossesse. La moyenne la plus élevée (2,8 médicaments par ordonnance médicale) a été observée chez les patientes se trouvant au 1er trimestre de leur grossesse.

Tableau XIII : Nombre moyen de médicaments par ordonnance et selon l'âge de la grossesse

Prescriptions Trimestre de la grossesse

1er trimestre 2ème trimestre 3ème trimestre Total P

n (%) n (%) n (%) n (%)

Nombre

d'ordonnances 59 (20,6) 122 (42,7) 105 (36,7) 286 (100)

Nombre de

médicaments 163 (24) 284 (42) 228 (34) 675 (100)

Nombre moyen

de médicaments 2,8 2,3 2,1 2,4 0,01

6.1.3.3. La qualification du prescripteur

Dans les formations sanitaires enquêtées, deux catégories d'agents assuraient la prise en charge des femmes enceintes, donc les prescriptions : ce sont d'une part les Accoucheuses Auxiliaires (AA) et d'autre part les Sages-femmes et Maeuticiens d'Etat (SFE/ME).

Ainsi, dans notre étude, 139 ordonnances médicales soit 48,6 % ont été émises par des AA et 138 soit 48,2 % par des SFE/ME. Pour 9 ordonnances soit 3,2 %, la qualification du prescripteur n'a pas pu être identifiée.

6.1.3.4. Aspects pharmacologiques des prescriptions médicamenteuses

- Prescriptions et interactions médicamenteuses

L'analyse des prescriptions a permis d'identifier 5 ordonnances médicales qui comportaient des interactions médicamenteuses, soit 1,75 % de l'ensemble.

Le tableau XIV décrit les interactions médicamenteuses identifiées.

Tableau XIV : Interactions médicamenteuses identifiées

N° Type d'association Conséquences prévisibles de

l'interaction

1 Métoclopramide+Diazépam

Risque de neurosédation par

2 Métoclopramide+Cyproheptadine association de deux sédatifs du SNC

3 Métopimazine+ Cyproheptadine

4 Métronidazole+Consommation

d'alcool

5 Charbon végétal +médicaments à visée

systémique

Effet antabuse

Diminution de la résorption donc de la biodisponibilité des médicaments

- Prescriptions et contre-indication médicamenteuse

Sur les 286 ordonnances analysées, nous en avons dénombrées 43 (soit 15 %) qui contenaient au moins un médicament contre-indiqué chez la femme enceinte au regard du trimestre de la prescription.

Les 43 contre-indications enregistrées se composaient de 37 contre-indications relatives et de 6 contre-indications absolues, soit des proportions respectives de 86% et 14%.

Nous avons recherché une éventuelle relation statistique entre la prescription contreindiquée et certaines variables à savoir : le DS, l'âge de la grossesse et la qualification de l'agent prescripteur. Les résultats sont présentés dans le tableau XV.

Tableau XV : Répartition des prescriptions contre-indiquées selon le district sanitaire, l'âge de la grossesse et la qualification du prescripteur

Variables Prescriptions

Prescriptions Total des prescriptions P

contre-indiquées

 

n (%)

n

 

District sanitaire

 
 
 

Kossodo

0 (0)

33

0,01

Paul VI

8 (16,3)

49

 

Pissy

21 (22,6)

93

 

Secteur 30

14 (12,6)

111

 

Total

43 (15)

286

 

Age de la grossesse 1er trimestre

10 (16,9)

59

0,86

2ème trimestre

17 (13,9)

122

 

3ème trimestre

16 (15,2)

105

 

Total

43 (15)

286

 

Qualification du prescripteur*

 
 
 

AA

23 (16,5)

139

0,23

SFE/ME

16 (11,6)

138

 

Total

39 (14)

277

 

*Pour 9 prescriptions la qualification du prescripteur n'a pas pu être identifiée.

6.1.3.5. Aspects réglementaires et pharmacographiques des ordonnances médicales

Nous avons regroupé sous forme de tableau la répartition de certaines variables qui concourent à la qualité de l'ordonnance au plan réglementaire et pharmacographique. Les résultats sont présentés au tableau XVI.

Tableau XVI : Aspects réglementaires et pharmacographiques des ordonnances

médicales

 
 
 

Variables évaluées

 
 

Etat

 
 

Présent
n (%) *

Absent n (%)

Identité du prescripteur

 
 
 
 

Nom et Prénom

8

(2,8)

278

(97,2)

Qualification***

21

(7,3)

265

(92,7)

Identité de la patiente

 
 
 
 

Nom et Prénom

89

(31,1)

197

(68,9)

Adresse

2

(0,7)

284

(99,3)

Age

6

(2,1)

280

(97,9)

Authenticité de la prescription**

 
 
 
 

Date

232

(81,1)

54

(18,9)

Cachet

278

(97,2)

8

(2,8)

Signature

175

(61,2)

111

(38,8)

Iconographie

 
 
 
 

Lisibilité

275

(96,2)

11

(3,8)

Schéma thérapeutique

 
 
 
 

Forme galénique

165

(57,7)

121

(42,3)

Dosage

129

(45,1)

157

(54,9)

Posologie

274

(95,8)

12

(4,2)

Moment de prise

23

(8)

263

(92)

Durée du traitement

34

(11,9)

252

(88,1)

*Pourcentage par rapport au total de 286 ordonnances médicales reçues par les patientes. **Pour notre étude le nom de la structure de prescription a été confondu au cachet

***La qualification dont nous faisons état au 6.1.3.4. a été identifiée à posteriori auprès de l'agent prescripteur au cas où la prescription ne la mentionnait pas

6.1.4. Les médicaments prescrits aux femmes enceintes

6.1.4.1. Données générales sur les médicaments prescrits

Le nombre total de médicaments prescrits (lignes de prescription) a été de 675. Ces 675 médicaments ont été prescrits à 282 femmes enceintes à travers 286 ordonnances sur un total de 378 patientes reçues consultations. Quatre femmes ont reçu deux prescriptions.

En regroupant les médicaments prescrits selon leur dénomination, les 675 lignes de prescription correspondaient à 120 médicaments différents.

Dans 36,7 % des cas les médicaments étaient composés d'au moins deux principes

actifs.

La prescription sous la dénomination commune internationale (DCI) a concerné 46 % des médicaments tandis que 18 % des médicaments ne figuraient pas sur la Liste Nationale des Médicaments Essentiels du Burkina Faso (LNME) [64].

Les médicaments les plus prescrits ont été l'association Fer+Acide folique (19 %), la Chloroquine (8,9 %), le Spasfon® (5,5 %), l'association Sulfadoxine+Pyrimethamine (4,6 %) et la Quinine (3,7 %).

Le nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale a été de 2,4. Le nombre moyen de médicaments par consultation a été de 1,8.

6.1.4.2. La répartition des médicaments prescrits selon l'âge de la grossesse

La figure 5 montre la répartition des médicaments prescrits selon le trimestre de la grossesse.

3ème trimestre
(228) 34%

2ème trimestre
(284) 42%

1er trimestre
(163) 24%

Figure 5: Répartition des médicaments prescrits suivant l'âge de la grossesse Les nombres entre parenthèses correspondent aux fréquences absolues.

6.1.4.3. La voie d'administration des médicaments prescrits

La figure 7 donne les voies d'administration des médicaments prescrits.

La voie d'administration la plus utilisée dans l'étude a été la voie orale (81 % des médicaments).

Voie d'administration

Parentérale

Percutanée

Vaginale

Rectale

Autres

Orale

0,15

0,7

3,1

6,5

8,4

81

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Proportion (%) de médicaments prescrits

Figure 6: Voies d'administration des médicaments prescrits

6.1.4.4. Les familles thérapeutiques des médicaments prescrits

Nous avons classé les médicaments par familles thérapeutiques conformément à la classification du GNP (VIDAL® Concepts 12ème édition) [73]. Les médicaments prescrits se répartissent ainsi entre 15 familles différentes. La figure 7 donne la répartition des médicaments par familles pharmacothérapeutiques.

Families

Métabolisme/Nutrition

Anti-inflammatoires

Gastro-Entérologie

Antispasmodiques

Neuropsychiatrie

Dermatologie

Pneumologie

Parasitologie

Gynécologie

Hématologie

Infectiologie

Antalgiques

Cardiologie

Hémostase

Autres

0,2

0,3

0,3

0,4

0,4

0,6

1,8

2,1

3,6

4,7

5,9

9,8

10,8

24,6

31,6

0 5 10 15 20 25 30 35

Proportion (%) de médicaments prescits

Figure 7: Familles thérapeutiques des médicaments prescrits

6.1.4.5. Répartition des médicaments en fonction de l'information
relative à leur utilisation pendant la grossesse

En se basant sur les données se rapportant à l'utilisation des médicaments pendant la grossesse, nous les avons classés suivant les 4 groupes ci-après :

- Médicaments non contre-indiqués ;

- Médicaments pour lesquels on ne dispose pas de données suffisantes concernant l'innocuité de leur utilisation pendant la grossesse ;

- Médicaments à contre-indication relative ;

- Médicaments à contre-indication absolue.

La figure 9 donne la répartition des médicaments selon ce regroupement.

Résultats

Absolument contre-
indiqués

Relativement contre-
indiqués

Insuffisance de données

Non contre-indiqués

Information

1

6

16

77

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Proportion (%) de médicaments prescrits

Figure 8: Répartition des médicaments prescrits en fonction des données relatives à leur utilisation au cours de la grossesse

6.1.4.6. Répartition des médicaments prescrits selon la contre-indication et l'âge de la grossesse

La figure 9 donne la répartition des médicaments prescrits selon leur éventuelle contre-indication aux différents âges de la grossesse.

Proportion (%) de medicaments
prescrits

40

20

30

10

0

1er iestre

e trimestr è2ème triestre

trimestr 3èe

3ème trimestre

trimest

1,8

22,4

2,5

39,5

Age de la grossesse

Contre -indiqués Non contre -indiqués

2,5

31,3

Figure 9: Répartition des médicaments prescrits selon la contre-indication et l'âge de la grossesse

6.1.4.7. Les médicaments contre-indiqués prescrits

- Tableau descriptif des médicaments contre-indiqués.

Le tableau XVII donne une répartition des 46 médicaments contre-indiqués chez les femmes enceintes dans notre enquête. La liste détaillée de ces médicaments est donnée à l'annexe 5.

Tableau XVII : Médicaments contre-indiqués prescrits

Groupe/Famille Molécules Fréquence

(n) Nitro-5-Imidazolés Métronidazole 2

Benzimidazolés Albendazole, Mébendazole, 15

Flubendazole

Antalgiques Noramidopyrine (NOVALGIN®) 7

Anti-inflammatoires Ibuprofène, Diclofénac 4

Anti-histaminiques Cyproheptadine, 7

Chlorphéniramine

Prométhazine

Antiseptiques iodés Povydone iodée (BETADINE®) 6

Benzodiazépines Clorazépate (TRANXENE®) 1

Antibiotiques Ciprofloxacine 1

Antipaludiques Dihydroartémisinine + 1

Pipéraquine Phosphate

(DUO COTECXIN®)

Antifongiques Fenticonazole (LOMEXIN®) 1

Vitamines Rétinol (PLENYL®)* 1

Total 46

*Il s'agit de vitamine A à dose élevée, supérieure à 5000 UI/j.

- Répartition des médicaments contre-indiqués suivant l'âge de la

grossesse

La figure 10 donne la répartition des médicaments contre-indiqués selon le trimestre de la grossesse. Il y avait autant de médicaments contre-indiqués au 2ème qu'au 3ème trimestre.

(17) 37%
2 ème vtrimestre

(17) 37%
3ème trimestre

(12) 26%
1er trimestre

Figure 10: Répartition des médicaments contre-indiqués selon l'âge de la grossesse. Les nombres entre parenthèses correspondent aux fréquences absolues.

- La voie d'administration des médicaments contre-indiqués

Quatre voies d'administration étaient concernées par la contre-indication médicamenteuse, dominées par la voie orale (71 %). La voie d'administration des médicaments contre-indiqués est représentée à la figure 11.

Résultats

Vole d'administration

Parentérale

Percutanée

Vaginale

Orale

7

9

13

71

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Proportion (%) de médicaments prescits

Figure 11 : Voies d'administration des médicaments contre-indiqués

6.1.5. Effets indésirables potentiels associés à la prise de médicaments chez les femmes enceintes

Nous avons recherché auprès des femmes enceintes enquêtées des effets indésirables associés à la prise de médicaments au cours de la grossesse. Ainsi les femmes interrogées ont rapporté des effets indésirables qui concernaient 9 médicaments.

Au total, 86 effets indésirables associés à ces 9 médicaments ont été recensés et décrits au tableau XVIII.

Résultats Tableau XVIII : Effets indésirables de médicaments notifiés chez les femmes enceintes

Médicaments

Effets indésirables associés

Type*

Fréquence (n)

Chloroquine/Resochine®

Nausées

A

3

 

Vomissements

A

6

 

Prurit

A

32

 

Douleurs abdominales

A

2

 

Insomnie

A

1

 

Bourdonnements

A

1

 

d'oreilles

A

1

 

Vertiges

 
 

Fer+Acide folique/Folifer®

Nausées

A

3

 

Vomissements

A

6

 

Vertiges

B

1

 

Epistaxis

B

1

 

Sensation d'odeur de

B

2

 

sang

B

1

 

Photosensibilité

B

1

 

Anorexie

 
 

Fer, Acide folique,

 
 
 

Vitamines, minéraux

 
 
 

(Ranferon®)

Nausées

A

2

Paracétamol

Nausées

A

2

Aspirine

Vomissements

A

1

Quinine

Prurit

A

3

Métronidazole

Anorexie

A

1

Cyproheptadine

 
 
 

(Très-Orix®)

Vomissements

B

1

Dihydroartémisinine

 
 
 

Pipéraquine Phosphate

 
 
 

(Duo Cotecxin®)

Bouffées de chaleur

B

1

Total

 
 

86

*Le type A correspond à un effet indésirable décrit dans le résumé des caractéristiques du produit commercial (RCP), donc prévisible tandis que type B concerne des effets indésirables non décrits dans le RCP, donc non prévisibles.

6.2. Enquête chez le personnel de santé

6.2.1. Caractéristiques socio-professionnelles des agents de santé

La deuxième partie de notre enquête a concerné les agents de santé qui offraient des prestations de soins aux femmes enceintes dans les FS enquêtées.

Au total 120 agents ont été concernés par notre enquête.

Le personnel est majoritairement de sexe féminin. Le sexe masculin était représenté seulement avec 4 agents soit 3,3 % de l'ensemble.

Les caractéristiques socio-professionnelles du personnel sont décrites dans le tableau XIX.

Tableau XIX : Caractéristiques socio-professionnelles des agents de santé

Caractéristiques socio-

professionnelles

 
 

Districts sanitaires

 
 

Kossodo
n (%)

Paul VI n (%)

Pissy n (%)

Secteur 30
n (%)

Total n (%)

P

Effectifs

21 (17,5)

26 (21,6)

37 (30,8)

36 (30)

120 (100)

 

Qualification

 
 
 
 
 
 

AA

16 (76,2)

17 (65,9)

19 (51,4)

23 (63,9)

75 (62,5)

0,28

SFE/ME

5 (23,8)

9 (34,6)

18 (48,6)

13 (36,1)

45 (37,5)

 

Age moyen

38,9

38,8

43,5

41

40,9

0,07

Ages

<36 ans

6 (28,6)

5 (19,2)

6 (16,2)

14 (38,9)

31 (25,8)

0,12

36 ans ou +

15 (71,4)

21 (80,8)

31 (83,8)

22 (61,1)

83 (74,2)

 

Nombre moyen d'années de service

13,2

13

17,5

14,5

14,9

0,11

Agents ayant reçu une formation dans les 5 dernières années*

10 (47,6)

2 (7,7

4 (10,8)

6 (16,7)

22 (18,3)

 

*Il s'agit là d'une formation en rapport avec la prise en charge médicamenteuse de la femme enceinte.

Résultats

6.2.2. Sources d'informations des prescripteurs sur la prescription de

médicaments chez la femme enceinte

Nous avons cherché à identifier les sources d'informations des prescripteurs sur les médicaments en général et leur utilisation chez la femme enceinte en particulier.

Il est ressorti que la majorité des agents (91,7 %) utilisent des documents pour la prescription chez la femme enceinte notamment le dictionnaire Vidal et des algorithmes [63]. 98,3 % des agents affirment être visités par les délégués médicaux et 95 % affirment utiliser les informations données par les délégués médicaux dans le cadre de la prescription chez la femme enceinte.

Parmi les 120 agents enquêtés, seulement 4 (3,3 %) connaissent l'existence d'un centre d'information sur les médicaments (CEDIM) au Burkina Faso. Dix neuf (19) agents (15,8 %) ignorent l'existence d'une liste nationale des médicaments essentiels au Burkina Faso.

D'autres sources d'informations ont été citées par les agents, à savoir les revues (10%), les média (7,5 %) et l'Internet (4 %).

6.2.3. Eléments de connaissances des agents sur l'utilisation de médicaments chez la femme enceinte

Afin d'explorer d'éventuelles difficultés qu'auraient les agents dans la prise en charge médicamenteuse de la femme enceinte, nous leur avons soumis une liste de 10 médicaments afin qu'ils se prononcent si au regard de l'âge de la grossesse, ils pourraient les prescrire ou non.

Les résultats ainsi obtenus sont consignés dans le tableau XX.

Tableau XX : Proportions d'agents qui prescriraient les médicaments proposés en fonction de la période de la grossesse (n =120 agents)

Médicaments

 

Périodes de la grossesse

 
 

1er trimestre n (%)

2ème trimestre n (%)

3ème trimestre n (%)

PARACETAMOL

117 (97,5)

114 (95)

114 (95)

ASPIRINE

27 (22,5)

38 (31,7)

12 (10)

FANSIDAR

6 (5)

109 (90,8)

62 (51,5)

VOGALENE

118 (98,3)

114 (95)

113 (94,2)

IBUPROFENE

24 (20)

51 (42,5)

19 (15,8)

VITAMINE A

13 (10,8)

19 (15,8)

17 (14,2)

METHERGIN

0 (0)

0(0)

0(0)

CARBOCYSTEINE

96 (80)

99 (82,5)

97 (80,8)

COTRIMOXAZOLE

15 (12,5)

51 (42,5)

40 (33)

DOXYCYCLINE

3 (2,5)

11 (9,2)

10 (8,3)

7. DISCUSSION

7.1. L'approche méthodologique

Nous avons mené une étude transversale à passage unique sur une période de deux mois dans le but d'explorer le risque de toxicité médicamenteuse inhérent aux prescriptions médicamenteuses reçues par les femmes enceintes dans la CUO. De par son caractère ponctuel, notre étude n'a pas permis de suivre l'évolution des grossesses jusqu'à terme afin de vérifier à posteriori la survenue d'effets tératogènes.

Notre étude dans son second volet s'est intéressée au personnel de santé. Selon notre démarche, seuls les agents qui étaient en service le jour de notre passage dans les FS étaient interviewés. Ainsi, les autres agents absents pour une raison ou une autre (garde, congés, repos, etc.) étaient d'office exclus de l'étude.

Les données ont été collectées du 09/10/06 au 07/12/06, période qui correspond à une transition entre la saison hivernale et la saison sèche. A cette période, l'incidence du paludisme demeure élevée. Une telle situation a pu induire une fluctuation saisonnière de la nature et du nombre des prescriptions.

Dans la plupart des cas, les médicaments ont été prescrits aux patientes sur la base des symptômes rapportés par celles-ci. Ce faisant, le caractère non étiologique des diagnostics qui ont guidé le choix des médicaments par les prescripteurs ne permet de se prononcer objectivement sur l'adéquation de ces médicaments avec les cas présentés par les patientes. De plus nous ne disposions pas d'informations sur certaines caractéristiques des patientes, notamment l'état fonctionnel des organes d'épuration que sont les reins et le foie. Cette situation ne nous a pas permis d'explorer d'éventuels risques de toxicité en

rapport avec les posologies prescrites.

Nous avons voulu évaluer le risque de toxicité des médicaments à travers l'analyse des prescriptions médicamenteuses dans les FS périphériques. Cependant, la prescription n'est ni la dispensation, ni la consommation effective de médicaments. Cela soulève deux questions qui pourraient donner une lecture différente du risque médicamenteux :

i) La question de l'observance thérapeutique

Si elle est faible, cela pourrait conduire à une surestimation de l'exposition.

ii) La question du délai entre la prise effective du médicament et la prescription médicamenteuse

Un retard dans le démarrage du traitement entraînerait une consommation du médicament à une période différente de celle de la prescription du point de vue de l'embryogenèse. Or l'ampleur et la nature du risque médicamenteux sont fonction de la période d'exposition [78].

Notre étude n'a pas examiné les vaccins qui sont également des médicaments.

Par ailleurs, la nature périphérique des FS enquêtées ne permet pas la prise en compte du risque médicamenteux lié à la prise en charge de pathologies chroniques et/ou de PV/VIH.

En revanche, notre étude a couvert toute la ville de Ouagadougou et pris en compte systématiquement toutes les femmes se présentant à la consultation prénatale lors de notre passage dans chacune des FS enquêtée. Cette démarche nous a permis de minimiser le biais lié à la sélection des patientes.

D'autre part, en s'intéressant uniquement aux prescriptions reçues le jour même de la consultation par les femmes enceintes, notre étude a eu l'avantage d'éviter le biais de mémorisation qui entache les résultats de certaines enquêtes rétrospectives [18 ;35].

7.2. Analyse des résultats obtenus

7.2.1. Caractéristiques des femmes enceintes enquêtées

7.2.1.1. Caractéristiques socio-démographiques

Ces caractéristiques nous permettent de mieux connaître le profil des femmes enceintes reçues en consultation prénatale dans les FS.

L'âge moyen des patientes dans notre étude a été de 24,8 ans avec un écart-type de 5,7. Nous avons noté des extrêmes de 16 et 46 ans.

La moyenne d'âge ne diffère pas significativement d'un DS à l'autre (P = 0,83). La tranche d'âge 21-25 ans était la plus représentée, soit 30,7 % de l'ensemble.

Les patientes de moins de 18 ans ont constitué 6,3 % des femmes enquêtées, tandis que les femmes de plus de 35 ans représentaient 4,8 %. Ces deux catégories de patientes

sont connues pour être à risque plus élevé de complications de la grossesse, parmi lesquelles les malformations foetales [78].

La majorité des patientes est mariée (68,5 %) et près du quart (25,7 %) vit en union libre (concubinage). Par ailleurs, 68,8 % des patientes sont des femmes au foyer et leurs conjoints sont surtout fonctionnaires, commerçants, ou exercent d'autres métiers dans le secteur informel.

Le niveau d'instruction des femmes enquêtées apparaît faible dans l'ensemble. En effet, près de la moitié des femmes (49,7%) n'a jamais été scolarisée et seulement 8,7 % ont été alphabétisées. Un faible niveau d'instruction chez les femmes enceintes pourrait être source d'ignorance des manifestations physiologiques de la grossesse et de la notion de médicaments tératogènes. Ces femmes pourraient ainsi s'adonner à l'automédication ou être confrontées à des difficultés dans l'observance des traitements qui leur sont prescrits.

7.2.1.2. Caractéristiques obstétricales

Le nombre moyen de grossesse (gestité) par patiente a été de 2,4 avec un maximum de 8 grossesses.

Les patientes primigestes ont constitué 37,3 % de la population étudiée. Dix-neuf femmes enceintes (soit 5 %) étaient de grandes multipares avec une parité au moins égale à 5. Ces deux sous-groupes de femmes enceintes, chez qui les grossesses sont considérées comme étant à risque [9], constituent ainsi une part importante dans notre série (42,3 %).

Le nombre moyen de grossesse apparaît homogène entre les DS (P = 0,19).

Cinquante femmes enceintes soit 13,2 % avaient un antécédent d'avortement parmi lesquelles 5 avaient chacune un antécédent de 2 avortements.

Dans tous les DS, on observe une prédominance des patientes se trouvant au deuxième et troisième trimestre de grossesse. Celles qui sont au premier trimestre de grossesse ont constitué 16,9 % de l'ensemble des femmes enquêtées. La faible proportion de femmes au premier trimestre d'aménorrhée pourrait être due au fait que les femmes ont tendance à déclarer leur grossesse et donc à consulter une fois que celle-ci est apparente.

7.2.2. Motifs de consultation et prise en charge médicamenteuse

Trois motifs de consultation ont été notés chez les femmes enceintes, à savoir les consultations pour plaintes, les CPN motivées par une pathologie et les CPN simples. Le motif de consultation apparaît lié à l'âge de la grossesse (P<0,001). En effet, la majorité des femmes au premier trimestre de grossesse ont consulté essentiellement pour des plaintes (avec ou sans CPN) tandis que les femmes au deuxième et troisième trimestre ont consulté surtout pour une CPN simple.

Nous avons noté, comme cela était attendu, une augmentation du nombre moyen de CPN avec l'âge de la grossesse (P<0,0001). Toutefois, nous avons observé un décalage des CPN dans le temps: la majorité des femmes au deuxième trimestre de grossesse était à leur première CPN et la majorité des femmes au troisième trimestre était à leur deuxième CPN. De surcroît nous avons rencontré 10 femmes enceintes au troisième trimestre qui étaient à leur première CPN. Il ressort ainsi de nos résultats un manque d'assiduité des patientes aux CPN alors que les normes de services de santé de la reproduction préconisent 3 visites prénatales au cours de la grossesse à raison d'une visite par trimestre [66]. La non assiduité aux CPN pourrait entraîner chez les femmes enceintes un non respect des mesures prophylactiques et un recours à l'automédication, les exposant ainsi à des risques plus élevés de complications de la grossesse.

Les plaintes étaient dominées par les pathologies gynéco-obstétricales (douleurs pelviennes, leucorrhées prurigineuses) et le paludisme. Dans tous les cas, il s'agissait d'un diagnostic de présomption. Ces motifs de consultation ainsi que le diagnostic non étiologique retrouvés lors des CPN avaient été rapportés par Zoungrana en 1993 à Ouagadougou [100] et par Vangeenderhuysen et collaborateurs en 1994 à Niamey [93].

S'agissant de la prise en charge médicamenteuse, 31,6 % des prescriptions étaient à visée curative, 42,2 % à visée préventive et le reste des prescriptions contenait à la fois des médicaments préventifs et curatifs. Ainsi une majorité (68,4 %) des ordonnances médicales reçues par les patientes mentionnait au moins un médicament dans le cadre de la prophylaxie antipalustre ou antianémique. Cependant, nous avons observé en dépit du changement de protocole du traitement du paludisme [62], une présence notoire de la prescription de chloroquine à tous les trimestres de la grossesse ; en effet 29 % des prescriptions mentionnaient la chloroquine ou une spécialité pharmaceutique à base de chloroquine.

7.2.3. Les prescriptions de médicaments

7.2.3.1. Caractéristiques des ordonnances médicales

- Qualité réglementaire et pharmacographique des ordonnances médicales

Au plan réglementaire, les prescripteurs dans leur majorité ne s'identifient pas sur leur prescription : 2,8 % des ordonnances portaient le nom du prescripteur et 7,3 % en précisaient la qualification. Cela rend impossible tout contact avec le prescripteur si besoin l'était, par exemple pour les besoins de la dispensation à l'officine. D'autre part, l'ordonnance médicale en tant que document médico-légal engage les responsabilités du prescripteur, d'où toute l'importance d'une identification correcte de celui-ci.

Dans 68,9 % des cas, la prescription n'a pas mentionné le nom de la patiente et il était exceptionnel qu'une prescription mentionne l'adresse ou l'âge de la femme. Il se pose ainsi un problème de traçabilité des prescriptions médicamenteuses.

L'authentification de la prescription était bonne dans l'ensemble puisque dans plus de 80% des cas, les prescriptions comportaient la date et le cachet et 61,2 % des prescripteurs ont signé sur leur prescription.

Dans l'ensemble, il apparaît que la plupart des prescripteurs n'accordent guère de l'importance à l'entête de l'ordonnance où doivent être mentionnées l'identité du prescripteur et celle de la patiente. Ils préfèrent passer directement au corps de l'ordonnance pour y lister les médicaments. Nos résultats corroborent ceux de Compaoré et collaborateurs [17].

- Qualité pharmaceutique des ordonnances médicales

Au total 286 ordonnances médicales ont été prescrites à 282 patientes sur un total de 378 patientes reçues en consultation.

Le nombre de médicaments par ordonnance variait de 1 à 7.

Une polymédication avec au moins 4 médicaments prescrits a concerné 17 % des ordonnances. Ceci est en contradiction avec les principes de prescription chez la femme enceinte qui préconisent de prescrire le moins possible de médicaments à la fois [33 ; 96].

Le nombre moyen de médicaments par consultation a été de 1,8 dans notre étude. Il est proche de celui trouvé par Compaoré et collaborateurs en 2000 qui était 1,9 [17].

Le nombre moyen de médicament par ordonnance a été de 2,4 dans notre étude. Il est comparable à celui de Zoungrana qui a trouvé le même chiffre en 1993 à Ouagadougou

[100] et à celui de Hérique et collaborateurs qui ont trouvé une moyenne de 2,1 en 2000 dans le Département de l'Aube en France [38].

Il existe une relation statistiquement significative entre le nombre moyen de médicaments par ordonnance médicale et l'âge de la grossesse (P= 0,01). La moyenne la plus élevée (2,8 médicaments par ordonnance) a été observée chez les femmes au premier trimestre de grossesse. Ainsi, le premier trimestre correspond à la période de plus grande exposition aux médicaments dans notre étude. Zoungrana avait fait le même constat en 1993 [100]. Or, cette période de la grossesse est connue pour être la plus sensible aux médicaments eu égard à l'organogenèse en cours [18 ; 19 ; 33 ; 58; 72 ; 73 ; 78 ; 89 ; 96].

Au plan adéquation des prescriptions d'avec le terrain gravidique, cinq ordonnances médicales comportaient des interactions médicamenteuses (IAM) mais aucune interaction majeure n'a été observée. Cette faible proportion de prescriptions comportant des IAM (moins de 2%) ainsi que le caractère mineur des IAM identifiées (interactions à prendre en compte) pourraient s'expliquer par une certaine tendance à la standardisation des prescriptions dans les FS périphériques (CSPS). De toute évidence, la prise en compte des interactions médicamenteuses contribue à la qualité des prescriptions.

Par ailleurs, 15% des ordonnances contenaient au moins un médicament contre-indiqué chez la femme enceinte. Parmi elles, 3 ordonnances avaient 2 médicaments contre-indiqués. Le pourcentage de prescriptions contre-indiquées dans notre étude est inférieur à celui trouvé par Zoungrana en 1993 qui était de 24,6 % [100]. Cette différence pourrait s'expliquer d'une part par une amélioration de la qualité de la prescription avec le temps. D'autre part, dans notre approche, nous avons considéré à part l'ensemble des médicaments pour lesquels on ne dispose pas de données chez la femme enceinte, soit 16% du nombre total de médicaments prescrits. D'aucuns diraient qu'ils sont contre-indiqués.

L'analyse des prescriptions contre-indiquées montre que celles-ci sont plus ou moins uniformément réparties aux différents âges de la grossesse (P = 0,86) (tableau XVI). Par ailleurs, nous n'avons pas trouvé de lien statistiquement significatif entre prescriptions contre-indiquées et qualification de l'agent prescripteur (P = 0,23) (tableau XVI). En revanche il existe une relation apparente entre prescriptions contre-indiquées et DS (P = 0,01). Ce résultat pourrait être attribué à une différence dans les habitudes de prescription ou à une différence de mise à niveau des agents d'un district sanitaire à l'autre.

Au plan modalités de prise des médicaments (schéma thérapeutique), il ressort que seulement 8% des ordonnances médicales comportaient le moment de prise des

médicaments par rapport aux repas. Or, le moment d'administration peut influencer considérablement la cinétique des médicaments et par voie de conséquence, leurs effets pharmacologiques. Par ailleurs, moins de 12% des prescriptions ont précisé la durée du traitement. La non précision de la durée du traitement peut être à l'origine d'une prise du médicament au delà du temps requis pour le traitement, ce qui pourrait potentialiser leurs effets toxiques.

L'analyse des ordonnances médicales a montré deux catégories de personnel, les accoucheuses auxiliaires et les sages-femmes et maeuticiens d'Etat, commises à la tâche de prescription médicamenteuse dans les FS. Ces catégories de personnel ont totalisé un nombre de prescriptions comparable (48,6% versus 48,2%). Ceci met à nu le problème des ressources humaines dans nos FS. En effet, les accoucheuses auxiliaires, agents dits de

première ligne, n'ont pas été outillées lors de leur formation pour prescrire des médicaments.

7.2.3.2. Les médicaments prescrits

L'ensemble des ordonnances médicales analysées totalise 675 lignes de prescription de médicaments. La chloroquine (8,9%) et l'association Sulfadoxine-Pyriméthamine (4,6%) sont parmi les médicaments les plus fréquemment prescrits. Le rang occupé par la chloroquine témoigne d'une certaine lenteur dans la mise en route des recommandations du nouveau protocole de prévention du paludisme chez la femme enceinte, notamment le Traitement Préventif Intermittent (TPI) intervenu en 2005 [62] et dont le délai d'application avait été fixé à Juin 2006 (avant le début de notre étude). L'application de ce protocole doit permettre de faire face aux échecs thérapeutiques liés à la résistance du Plasmodium falciparum à la chloroquine [46].

L'échec de la couverture prophylactique antipalustre au moyen de la chloroquine peut favoriser l'automédication et partant potentialiser le risque toxique des médicaments chez la femme enceinte.

Il en est de même de la non prise en compte du coût des médicaments dans les prescriptions au regard des caractéristiques socio-économiques des patientes enquêtées (Tableau II). En effet 18 % des médicaments prescrits ne figurent pas sur la LNME [64] et 54 % des médicaments étaient prescrits en dénomination commerciale. Cette situation pourrait s'expliquer par le marketing pressant des délégués médicaux.

Du point de vue présentation pharmaceutique des médicaments prescrits, 36,7% d'entre eux étaient des associations d'au moins deux principes actifs. En dehors des associations

telles que sulfadoxine-pyriméthamine et fer/acide folique dont l'intérêt est indiscutable, de tels médicaments composés amplifient l'exposition médicamenteuse au cours de la grossesse.

Les médicaments prescrits se repartissent entre 15 familles différentes. On remarque une prédominance des antiparasitaires (31,6%), des antianémiques (24,6%), des médicaments gynécologiques, (10,8%) et des antispasmodiques (9,8%). Les médicaments anti-infectieux ont représenté 4,7 % de l'ensemble des médicaments prescrits.

En comparant nos résultats avec ceux issus d'autres études, il se dégage une différence dans la consommation médicamenteuse chez la femme enceinte :

- Zoungrana a trouvé en 1993 à Ouagadougou une prédominance des antibiotiques et des antalgiques [100] ;

- Hérique et collaborateurs dans le département de l'Aube (France) ont trouvé en 2000

une prédominance des vitamines/minéraux et des antalgiques/antipyrétiques [38] ;

- Damase-Michel et collaborateurs ont trouvé en 1995 à Toulouse (France) une

prédominance des médicaments utilisés en Hématologie et en Cardiologie [18] ;

- Lacroix et collaborateurs ont trouvé en 1996 en Haute-Garonne (France) une

prédominance du fer et des médicaments du tractus gastro-intestinal [51].

Les différences observées sont probablement imputables aux contextes épidémiologiques

et, dans une certaine mesure, aux habitudes de consommation médicamenteuse.

7.2.3.3. Respect de la contre-indication médicamenteuse chez la femme enceinte

Notre étude montre que 46 médicaments sur les 675 étaient contre-indiqués soit un taux de 7% (Annexe 5). Par ailleurs, pour 16 % des médicaments prescrits, l'innocuité au cours de la grossesse n'est pas établie.

Parmi les médicaments contre-indiqués, 6 avaient une contre-indication absolue et étaient composés de 4 antiseptiques iodés, 1 Anti-inflammatoire non Stéroïdien et un cas de rétinol prescrit à forte dose (>5000 UI/Jour) dans la spécialité PLENYL®.

La majorité des médicaments contre-indiqués était constituée de benzimidazolés (32%), d'antalgiques (15%), d'antihistaminiques anti H1 (15%) et d'antiseptiques iodés (14%) (Tableau XVIII).

En considérant la voie d'administration des médicaments, 16% des médicaments contreindiqués étaient des médicaments topiques, administrables par voie percutanée ou par voie vaginale. La difficulté de prescription chez la femme enceinte est souvent contournée par le

recours aux médicaments topiques, porteurs d'une fausse image d'innocuité chez les professionnels de santé [38]. Cependant, ces médicaments topiques exposent à de réels risques d'autant plus que la grossesse potentialise la résorption systémique des médicaments [56 ; 79 ; 98]. Ainsi, les antiseptiques iodés administrés par voie locale peuvent être à l'origine de dysthyroïdies foetales [38 ; 78 ; 98].

La proportion de 15% d'ordonnances médicales comportant au moins une contreindication, suggère une exposition importante des femmes au risque toxique des médicaments. En effet une extrapolation de ce résultat donne une exposition de 113 grossesses sur 1000 au risque toxique dans les FS de la CUO.

Néanmoins, les médicaments reconnus comme toxiques au cours de la grossesse ne font pas l'unanimité. Une controverse existe autour de la prohibition de certains médicaments chez la femme enceinte. Selon une étude menée par Addis et collaborateurs [1], sur 286 médicaments classés par 3 systèmes différents (Suède, Australie et USA) en fonction du risque tératogène, il ressort que seulement 61 médicaments (soit 26%) étaient rangés dans des catégories correspondant au même degré de risque. Cette étude met en évidence des divergences dans l'appréciation du risque tératogène d'un pays à l'autre. En outre, les informations concernant l'utilisation des médicaments chez la femme enceinte sont souvent très parcellaires voire inexistantes du fait de l'exclusion des femmes enceintes aux essais cliniques pour des raisons évidentes d'éthique. Les études chez l'animal quant à elles ne sont pas toujours transposables à l'homme [22 ; 35]. Dans une étude conduite par Lo et Friedman aux USA, il ressort que sur 468 médicaments approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) entre 1980 et 2000, le risque tératogène est resté indéterminé pour 91,2 % des substances étudiées [54].

Le manque d'informations fiables peut entraîner un retrait à tort de certains médicaments de la liste des médicaments disponibles pour la prise en charge d'une pathologie donnée chez la femme enceinte. L'inverse serait une exposition de la femme enceinte avec des médicaments non appropriés du fait de la non documentation de leur risque tératogène.

Pour Saulnier [78], il faut trouver un juste équilibre entre l'obligation de moyens à laquelle on est soumis et le célèbre principe primum non nocere.

Les différences qui caractérisent les approches méthodologiques rendent difficile la comparaison brute du degré d'exposition d'une étude à l'autre. En fait, seule la comparaison des résultats d'études utilisant des méthodes différentes permet d'apporter des informations fiables sur les différents aspects de l'exposition des femmes enceintes aux médicaments [18 ; 52]. Toutefois, il faudrait garder en vue les différences des caractéristiques

épidémiologiques des zones d'études. Dans une étude transversale, Hérique et collaborateurs [38] ont trouvé dans le département de l'Aube (France), une proportion 5,6 % de médicaments contre-indiqués. Cette valeur est inférieure à la notre qui est de 7 %. Dans une approche prospective, Zoungrana (1993) à Ouagadougou trouvait une valeur de 10,9 % [100]. Schirm et collaborateurs (2003) dans une étude cas/témoins notaient 10 % de médicaments contre-indiqués dans les prescriptions destinées aux femmes enceintes aux Pays-Bas [80]. Dans une approche longitudinale Susan et collaborateurs (2004) aux USA, rapportaient une valeur de 8,4 % [86].

7.2.4. Eléments de pharmacovigilance chez la femme enceinte

7.2.4.1. Les habitudes de consommation à risques chez les femmes enceintes

Nos résultats montrent que 36 % des femmes consomment du café au moins occasionnellement au cours de la grossesse alors que la proportion de femmes consommant de l'alcool à la même fréquence était de 13,4 % (Tableau V).

Si la caféine à dose usuelle ne semble pas poser de problème chez la femme enceinte [49], il n'en est pas de même pour l'éthanol qui traverse librement la barrière placentaire. L'éthanol est particulièrement toxique pour les cellules cérébrales et peut entraîner des anomalies neurologiques graves chez l'enfant ou des faibles poids à la naissance. Les connaissances actuelles ne permettent pas de déterminer un seuil en dessous duquel la consommation d'alcool est sans danger chez la femme enceinte. Ainsi, pour certains auteurs, mieux vaut éviter toute prise d'alcool pendant la grossesse [57 ; 90].

7.2.4.2. Les effets indésirables de médicaments chez les femmes enceintes

Notre enquête a permis de répertorier un certain nombre d'effets indésirables potentiels associés à des médicaments pris au cours de la grossesse. Les effets indésirables les plus fréquents ont été :

- le prurit associé à la chloroquine (8,4%)

- les vomissements associés à la chloroquine (1,6%)

- les vomissements associés au fer/acide folique (1,6%).

Certains effets indésirables (au nombre de 8) étaient « inattendus » c'est-à-dire non décrits dans le RCP des médicaments concernés. Ils sont pour la plupart associés à la prise du fer/acide folique.

Dans l'ensemble nous n'avons pas recueilli d'effet indésirable grave. Toutefois, il nous était difficile d'établir formellement l'imputabilité des effets indésirables répertoriés. De plus, nous ne savons pas si les médicaments concernés ont été utilisés conformément à l'indication de l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).

Pour ces raisons, nous pensons que les effets indésirables ont pu être majorés, d'autant plus que les vomissements, très souvent associés à des médicaments par les femmes, pourraient être simplement liés à l'état gravide surtout en début de grossesse.

Dans tous les cas, ramenés à leurs réelles proportions, ces effets indésirables vont poser le problème de l'observance du traitement par les patientes. En effet, selon une étude menée au Mali en 2004, la compliance à la chimioprophylaxie avec la chloroquine a été de 36% [4]. Dans la même étude, 6% des femmes se sont plaintes de prurit lié à la chloroquine (versus 8,4% dans notre étude).

7.2.4.3. L'échographie chez les femmes enceintes enquêtées

Le taux de réalisation de l'échographie chez les femmes enceintes était de 12,4 %. L'échographie constitue un moyen de diagnostic précoce d'éventuelles malformations foetales dues ou non à des médicaments. On estime en effet que 3 échographies réalisées respectivement à la 12ème SA, 22ème SA, et 32ème SA peuvent permettre de détecter environ 65 % des malformations [90].

Nos résultats montrent que le taux de réalisation de l'échographie était lié à la profession des femmes (P = 0,0003), à celle du conjoint (P = 0,02), et à l'âge de la grossesse (P = 0,01) (tableau IV). En revanche, la réalisation de cet examen n'apparaît pas associée au district sanitaire. (P = 0,33). Ceci suggère que dans la plupart des FS périphériques, les prestataires de soins ne prescrivent pas systématiquement l'échographie. L'explication pouvant être l'absence de plateau technique et/ou de personnel qualifié pour la réalisation de cet examen dans ces FS, mais aussi le coût élevé de l'examen (6000 - 10000 F CFA).

7.2.5. Enquête chez le personnel de santé

7.2.5.1. Caractéristiques socio-professionnelles du personnel de santé

Cent vingt agents de santé ont pris part à notre enquête. Nous avons dénombré parmi eux 75 AA (62,5%) et 45 SFE/ME (37,5%). C'est un personnel féminin à 96,6 %, ce qui est une caractéristique du personnel des services de SMI au Burkina Faso. La moyenne d'âge a été de 40,9 ans avec un écart-type de 7,9. Des extrêmes de 22 et 61 ans ont été observés. Cette moyenne ne varie pas significativement avec le DS (P = 0,07). Soixante quinze pour-cent des agents avaient au moins 36 ans.

En moyenne, le nombre d'années de service a été de 14,9 ans avec un écart-type de 8,2. Les extrêmes ont été 1 et 35 ans de services. La durée moyenne de service apparaît uniforme à travers les DS (P = 0,11).

Par ailleurs, nos résultats montrent que seulement 18 % des agents ont reçu une formation en rapport avec la prise en charge médicamenteuse des femmes enceintes lors des 5 dernières années.

7.2.5.2. Sources d'informations du personnel sur les médicaments

La majorité des agents enquêtés (95%) utilise comme source d'informations les brochures commerciales des visiteurs médicaux dans la prescription chez la femme enceinte. Notre étude rejoint ainsi celle de Zoungrana [100] et celle de Compaoré et collaborateurs [17] qui ont respectivement trouvé la même source d'information chez les prescripteurs. Par ailleurs, nous avons observé dans certaines FS des interruptions intempestives des consultations par les visiteurs médicaux à des fins de promotion de leurs produits auprès des prescripteurs. Cette situation a sans doute sa part de responsabilité dans les insuffisances observées au niveau des prescriptions. Selon le Guide pratique OMS, les sources commerciales insistent volontiers sur les caractéristiques favorables des produits, tout en passant partiellement ou totalement sous silence les défauts [71]. Selon ce Guide, les données de la littérature confirment que le praticien est un prescripteur d'autant plus médiocre qu'il se satisfait d'informations à vocation commerciale.

7.2.5.3. Prescripteurs et connaissance de médicaments chez la femme enceinte

Nous avons voulu évaluer l'attitude du personnel vis-à-vis de la prescription de certains médicaments chez la femme enceinte. La démarche a consisté à les amener à se prononcer

sur 10 médicaments dont la prescription est plus ou moins problématique chez la femme enceinte.

- Connaissances sur le Paracétamol

Le paracétamol ne semble pas poser de problème chez les prescripteurs puisque 97,5 % d'entre eux le prescrivent au premier trimestre, 95 % au deuxième et troisième trimestre. Effectivement la littérature s'accorde à dire que le paracétamol est l'antalgique de choix chez la femme enceinte [49 ; 73 ; 78].

- Connaissances sur l'Aspirine (acide acétyle salicylique)

Au troisième trimestre de grossesse, 10 agents (soit 12 %) prescriraient l'aspirine contre 22,5 % et 31,5 % des agents qui la prescriraient respectivement au premier et deuxième trimestre. La faible proportion d'agents qui prescriraient l'aspirine au troisième trimestre suggère que certains agents sont avisés de la contre-indication de l'aspirine au troisième trimestre de grossesse. En effet, l'acide acétyle salicylique, à l'instar des autres AINS peut entraîner à partir du sixième mois de grossesse [16 ; 73 ; 78 ; 81] :

* une augmentation du risque d'hémorragie néonatale par inhibition de la fonction plaquettaire ;

* un risque de fermeture prématurée du canal artériel avec hypertension primaire néonatale par inhibition des prostaglandines.

*un allongement de la durée de la grossesse par inhibition de la synthèse des prostaglandines impliquées dans la motricité utérine.

- Connaissances sur le Fansidar® (Sulfadoxine-Pyriméthamine)

Le Fansidar est le médicament préconisé dans le TPI du paludisme chez la femme enceinte. Il est prescrit à partir du deuxième trimestre de grossesse (16ème SA) selon les directives nationales [62]. Le Fansidar® s'est montré tératogène chez l'animal [73], ce qui justifie son utilisation à partir du 2ème trimestre de grossesse.

Dans notre étude, 6 agents soit 5 % le prescrivent au premier trimestre ce qui est contraire aux recommandations en vigueur.

- Connaissances sur le Vogalène®

Cet antiémétique est bien admis par les prescripteurs au regard des proportions de 98,3%, 95 % et 94 % d'entre eux qui se sont prononcés pour sa prescription respectivement au premier, deuxième et troisième trimestre. Si la tératogénicité de ce médicament (métopimazine) n'a pas été prouvée, pour beaucoup d'auteurs, le traitement médicamenteux des nausées et vomissements gravidiques si tant est qu'il se justifie, devrait faire appel à des

molécules bénéficiant de plus de recul (doxylamine, pyridoxine, dimenhydrinate, métoclopramide) [2 ; 5 ; 8 ; 32 ; 44 ; 61 ; 83 ; 85].

- Connaissances sur l'Ibuprofène

L'Ibuprofène tout comme l'acide acétyle salicylique est contre-indiqué chez la femme enceinte à partir du sixième mois de la grossesse compte tenu des raisons précédemment évoquées (voir Aspirine). Dans notre étude, 19 agents soit 15,8 % prescrivent l'Ibuprofène au troisième trimestre.

- Connaissances sur la Vitamine A.

Les agents qui se sont prononcés pour la prescription de la Vitamine A (Rétinol) ont constitué 10,5 %, 15,8 % et 14,2 % respectivement au premier, deuxième et troisième trimestre. D'une manière générale les compléments nutritionnels devraient être prescrits uniquement en cas de carences avérées.

Le rétinol s'est avéré tératogène sur plusieurs espèces animales. Chez l'homme, quelques cas d'effets tératogènes ont été rapportés [20 ; 73]. Toutefois, il existe une controverse autour de la tératogénicité de la Vitamine A chez l'homme avec des études contradictoires [20].

- Connaissances sur le Methergin®

Aucun agent sur les 120 ne prescrit le Methergin® (Méthylergométrine) à aucun trimestre de la grossesse. Effectivement, ce médicament dérivé de l'Ergot de Seigle est indiqué dans les hémorragies de la délivrance et du post-partum de par ses propriétés vasoconstrictrices [73].

- Connaissances sur la Carbocystéine

Selon le Vidal [73], la carbocystéine peut être prescrite si nécessaire comme fluidifiant bronchique chez la femme enceinte. Dans notre étude, la proportion d'agents qui prescrivent la carbocystéine a été de 80 %, 82,5 % et 80,8 % respectivement au premier, deuxième et troisième trimestre. La connaissance de cette molécule est donc bonne dans l'ensemble.

- Connaissances sur le Cotrimoxazole (Sulfaméthoxazole -Triméthoprime)

Ce médicament s'est montré tératogène chez l'animal. D'autre part, son utilisation en fin de grossesse expose à un risque d'ictère nucléaire chez le nouveau-né [73].

Chez le personnel enquêté, 12,5 % prescrivent le cotrimoxazole au premier trimestre contre 40 % au troisième.

Compte tenu de ces risques potentiels, d'autres alternatives sont à privilégier dans l'antibiothérapie chez la femme enceinte, notamment les macrolides, les pénicillines et les céphalosporines [20 ; 24 ; 78].

- Connaissances sur la Doxycycline.

Les Cyclines d'une manière générale exposent le nouveau-né à une atteinte des bourgeons dentaires et du squelette à partir du deuxième trimestre de la grossesse [20 ; 24 ; 25 ; 78 ; 81]. Au premier trimestre, 2,5 % des agents prescrivent la doxycycline. Aux deuxième et troisième trimestre qui sont des périodes critiques, plus d'agents la prescrivent avec respectivement 9,2 et 8,3 % de l'ensemble.

Les 6 derniers mois de la grossesse constituent une contre-indication absolue à l'administration de la doxycycline [73].

L'analyse des réponses des agents enquêtés a permis d'identifier les médicaments qui semblent leur poser plus de problèmes. Il s'agit de :

- Association Sulfadoxine - pyriméthamine (Fansidar®) au premier trimestre de grossesse ;

- Aspirine et Ibuprofène au troisième trimestre de grossesse ;

- Cotrimoxazole au premier et troisième trimestre de grossesse ;

- Vitamine A (Rétinol) sur toute la durée de la grossesse ;

- Doxycycline au deuxième et troisième trimestre.

Une actualisation des connaissances sur l'utilisation des médicaments chez la femme enceinte devrait être permanente.

8. CONCLUSION

Conclusion

L'accessibilité aux soins de santé demeure un problème au Burkina Faso. L'insuffisance des ressources humaines grève la qualité et la disponibilité des soins de santé. Si des efforts ont été consentis dans la mise à disposition de médicaments génériques moins chers pour les malades, les moyens de suivis de la sécurité d'utilisation des ces médicaments sont quasi inexistants. En effet il n'y a pas de pharmacovigilance organisée au niveau national. Cette situation est préoccupante pour les populations vulnérables en particulier les femmes enceintes.

C'est dans ce contexte que nous avons entrepris d'étudier le risque de toxicité lié aux prescriptions médicamenteuses chez la femme enceinte dans les formations sanitaires périphériques de la Commune Urbaine de Ouagadougou.

Cette étude montre que dans les formations sanitaires enquêtées, un personnel non médecin composé d'accoucheuses auxiliaires, de sage -femmes / maeuticiens d'Etat a été l'auteur de toutes les prescriptions médicamenteuses reçues par les femmes enceintes.

Les ordonnances médicales remises aux patientes respectaient peu la qualité réglementaire et pharmacographique. L'identification du prescripteur ou de la patiente faisait défaut sur plus de 2/3 des ordonnances médicales.

Une moyenne de 2,4 médicaments par ordonnance médicale a été observée. Par ailleurs, les médicaments prescrits étaient des compositions de plusieurs principes actifs dans 1/3 des cas, et des médicaments à dénomination commerciale dans plus de la moitié des cas.

Les principales situations à risques pour la femme enceinte ont été (i) une exposition plus importante aux médicaments durant le premier trimestre de grossesse (période de l'organogenèse), (ii) la prescription de médicaments contre-indiqués retrouvés dans 15 % des ordonnances médicales émises soit 7 % de l'ensemble des médicaments prescrits, (iii) la prescription de médicaments ne bénéficiant pas de recul dans leur utilisation chez la femme enceinte (16 %).

Chez les prescripteurs, des difficultés concernant la manipulation de certaines molécules chez la femme enceinte, notamment les Anti-inflammatoires non stéroïdiens, les Cyclines, la vitamine A et le cotrimoxazole ont été relevées. Ce qui vient confirmer le constat de la non diversité des sources d'informations médicales des prescripteurs.

Prescrire d'une manière générale est loin d'être un acte banal de routine. Prescrire chez la femme enceinte est un exercice encore plus difficile car il y a là deux vies en jeu.

Seul un raisonnement au cas par cas, fondé sur des connaissances scientifiques actualisées est gage d'une prescription rationnelle et sécurisée chez la femme enceinte, à même de transcender la problématique de la prescription aveugle ou de la non prescription.

9. SUGGESTIONS

Suggestions

Au vu des résultats de notre étude, nous pensons qu'il est nécessaire d'adopter un certain nombre de mesures et d'actions allant dans le sens de la rationalisation et de la sécurisation de l'utilisation des médicaments chez la femme enceinte au Burkina Faso.

Nous suggérons ainsi :

- Aux décideurs politiques

· D'oeuvrer à la création et à l'organisation de la pharmacovigilance au Burkina Faso ;

· De renforcer en personnel qualifié les ressources humaines dans les formations sanitaires ;

· De planifier un recyclage régulier des agents de santé dans les formations sanitaires en prenant en compte l'évolution des connaissances en matière de thérapeutique médicamenteuse ;

- A la Direction Générale de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires (D.G.P.M.L.)

· D'oeuvrer à l'élaboration d'un code éthique et déontologique des pratiques commerciales dans le secteur pharmaceutique au Burkina Faso.

- Au Centre de Documentation et d'Informations sur le Médicament (CEDIM)

· D'élaborer et de mettre à la disposition des formations sanitaires un Guide de Prescription de Médicaments spécifique à la femme enceinte.

- Aux agents de santé

· De sensibiliser les femmes enceintes sur les dangers de l'automédication et de la consommation d'alcool ;

· D'adopter un esprit critique vis-à-vis des informations véhiculées par les délégués médicaux.

- Aux chercheurs

· De poursuivre les investigations sur le risque médicamenteux chez la femme enceinte par des études épidémiologiques appropriées.

- Aux pharmaciens d'officine

· D'améliorer le système de dispensation en prenant systématiquement en compte l'éventualité du risque médicamenteux chez la femme enceinte.

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RESUME

Résumé

Année : 2006-2007

Auteur : Kaboré Lassané. E-mail : lassane.kabore1@yahoo.fr

Titre : Etude du risque de toxicité lié aux prescriptions médicamenteuses chez la femme enceinte : enquête pharmacoépidémiologique dans les formations sanitaires de la Commune Urbaine de Ouagadougou.

Résumé

Depuis la jurisprudence due à la thalidomide, l'utilisation d'un médicament chez la femme enceinte suscite toujours des interrogations.

Afin d'explorer le risque médicamenteux chez la femme enceinte, nous avons mené une enquête transversale à un passage dans 32 formations sanitaires de la Commune Urbaine de Ouagadougou du 09/10/06 au 07/12/06.

Au total 378 femmes enceintes ayant reçu 286 ordonnances médicales après une consultation prénatale et 120 prescripteurs ont été enquêtés grâce à une interview par questionnaire écrit. Les résultats de cette étude montrent que :

- La prescription chez les femmes enceintes est assurée exclusivement par un personnel paramédical dans les formations sanitaires enquêtées ;

- Le nombre de médicaments par ordonnance médicale variait de 1 à 7 avec une moyenne de 2,4 ;

- La fréquence de prescription et le nombre moyen de médicaments par ordonnance sont plus importants au 1er trimestre de grossesse ;

- 86 effets indésirables non graves associés à la prise de médicaments, notamment la chloroquine, ont été rapportés par les patientes ;

- 15 % des ordonnances de médicaments comportaient au moins un médicament contre-indiqué au regard de l'âge de la grossesse ;

- 7 % des 675 médicaments étaient contre-indiqués alors que pour 16 % des

médicaments il n y a pas assez de données chez la femme enceinte ;

- Une part non négligeable des médicaments contre-indiqués était des médicaments

topiques ;

- Il ressort aussi que certains médicaments contre-indiqués au cours de la grossesse ne sont pas bien connus des prescripteurs.

Ces résultats traduisent la nécessité d'entreprendre des actions à l'endroit du système de santé afin de contribuer à la rationalisation de l'utilisation de médicaments chez la femme enceinte au Burkina Faso.

Mots-clés. Risque de toxicité, Prescriptions médicamenteuses, femme enceinte, enquête

pharmacoépidémiologique, Ouagadougou.

SUMMARY

Summary

Year: 2006- 2007

Author: Kaboré Lassané. E-mail: lassane.kabore1@yahoo.fr

Title: Drug prescriptions and toxic risk during pregnancy: a pharmacoepidemiological survey in the health care centres of Ouagadougou Urban District.

Summary

Since the jurisprudence due to thalidomid, the use of a drug during pregnancy always arouses questioning.

To explore the risk of drug use during pregnancy, we led a cross-sectional study with one visit in 32 health care centres of Ouagadougou Urban District from 09/10/06 to 07/12/06.

A total of 378 pregnant women who received 286 prescriptions after an antenatal consultation and 120 health care agents (drug prescribers) were interviewed by a written questionnaire. The results of the survey show that:

- Drug prescription to pregnant women is exclusively insured by a paramedical staff in the investigated centres;

- The number of drugs by prescription varied from 1 to 7 with an average of 2.4;

- The frequency of prescription and the average number of drugs by prescription where more important during the first trimester of pregnancy;

- 86 non serious adverse effects associated with drugs, especially chloroquin have been reported by the patients;

- 15 % of prescriptions where concerned by at least one contraindicated drug for pregnancy;

- 7 % of 675 prescribed drugs were contraindicated while for 16 % of drugs, no sufficient data were available about safe use in pregnancy;

- An important part of contraindicated drugs was topical agents;

- It also emerges that certain contraindicated drugs during pregnancy are not well known from drug prescribers.

These results suggest the necessity to undertake actions regarding health policy in order to rationalize drug use during pregnancy in Burkina Faso.

Keywords. Toxic risk, drug prescriptions, pregnancy, pharmacoepidemiologcal survey, Ouagadougou.

ANNEXES

Annexe 1 : Fiche d'enquête patientes

Annexe 2 : Fiche d'enquête prescripteurs

Annexe 3 : Carte de situation de la ville de Ouagadougou

Annexe 4 : Liste des formations sanitaires enquêtées

Annexe 5 : Liste des médicaments contre-indiqués

Annexe 6 : Autorisation d'enquête

Annexe 1 : Fiche d'enquête patiente

FICHE D'ENQUETE PATIENTES

Date Fiche n° _____FS DS de____ ___Enquêteur

I. RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR LES PATIENTES

1.1. Age

1.2. Niveau d'instruction

- Scolarisée Niveau : - Primaire /___/ Secondaire /___/ Supérieur /___/ - Non scolarisée : - Alphabétisée : Oui /___/ Non /___/

1.3. Profession

-Ménagère / / -Commerçante /___/ - Salariée/___/ - Etudiante/___/ -Elève /___/ -

Autre /___/

Préciser

1.4. Situation matrimoniale

- Mariée /___/ - Concubinage /___/ -Célibataire /___/ - Autres /___/

Préciser

1.5. Profession du conjoint (mariée ou concubinage)

1.6. Si pas de conjoint, bénéficiez-vous d'un soutien financier de la part d'une autre personne ?

- Oui /___/ Profession de la personne Non /___/

1.7. Antécédents gynéco-obstétriques

- Gestité - Parité - Nombre d'enfants vivants

- Nombre d'avortements: spontané____ provoqué ____

1.8. Terme de la grossesse : -T1 /___/ -T2 /___/ -T3 /___/ (T=trimestre)
1.9. Avez-vous fait l'échographie ?

-Oui /___/ Période(s) : -T1 /___/ -T2 /___/ -T3 /___/

-Non /___/

II.MOTIFS DE CONSULTATION

2.1. CPN : Oui /___/ Non /___/ (Si non passer à la question 2.2)

2.1.1. Quantième CPN : 1 /___/ 2 /___/ 3 /___/

2.1.2. Pathologies associées (plaintes ou diagnostic clinique) :-Oui /___/ -Non /___/ + Si Oui, préciser type :

a. Gynéco obstétriques

-Leuco /___/ -Métro /___/ -CU /___/ - DP /___/ -Autres /___/ Préciser

b. Autres pathologies

-Pul /___/ -D /___/ -CV /___/ -N /___/ -H /___/ -U /___/ -Para /___/ - Autres/___/Préciser

2.2. CONSULTATION POUR PLAINTES

2.2.1. Nombre de CPN antérieures

2.2.2. Nature des plaintes

a. Gynéco obstétriques

-Leuco /___/ -Métro /___/ -CU /___/ - DP /___/ -Autres /___/

Préciser

b. Autres pathologies

-Pul /___/ -D /___/ -CV /___/ -N /___/ -H /___/ -U /___/ -Para /___/ -Autres/___/ Préciser

Leuco=leucorrhées ; Métro=métrorragie ; CU=contraction utérine ; DP=douleurs pelviennes

Pul=pulmonaire ; D=digestive ; CV=cardiovasculaire ; N=neurologique ; H=hématologique ; U=urinaire ; Para=parasitaire

III.TRAITEMENT EN COURS : Oui /___/ (préciser) Non /___/ (Si non aller

au IV)

-Automédication /___/ -Prescription /___/ -Traditionnel /___/

Médicaments

IV.PHARMACOVIGILANCE

4.1. Pensez-vous que la grossesse vous interdit la prise de certains médicaments ? - Oui /___/ -Non /___/ -Ne sait pas /___/

4.2. Depuis le début de votre grossesse avez-vous déjà rencontré un problème après avoir pris des médicaments ?

-Oui /___/ Médicament Type de problème

-Non /___/

4.3. Prise d'autres substances

4.3.1. Tabac (cigarette) Oui /___/ quantité Non /___/

4.3.2. Alcool Oui /___/ type quantité Non /___/

4.3.3. Café Oui /___/ quantité Non /__j

I. ORDONNANCE EMISE

5.1. Qualification du prescripteur

5.2. Aspects réglementaires- pharmacographiques

- Identification du prescripteur (Nom Prénom Qualification Signature)

N/___/ P/___/ Q/___/ S/___/
- Identification de la patiente (Nom Prénom Age Adresse)

N/___/ P/___/ Adr/___/ Age/___/
- Identification de la prescription (Date Cachet Lisibilité) :

D/___/ C/___/ L/ /

- Schéma thérapeutique (Forme, Dosage, Posologie, Moment de prise, durée du

Traitement)

F/___/ D/___/ P/___/ M /___/ T/___/

5.3. Médicaments prescrits

Désignation

Posologie

T

Famille

01

 
 
 
 

02

 
 
 
 

03

 
 
 
 

04

 
 
 
 

05

 
 
 
 

06

 
 
 
 

07

 
 
 
 

08

 
 
 
 

Annexe 2 : Fiche d'enquête prescripteurs

Fiche Prescripteurs

Date Fiche n° _____ FS DS de_ _____ Enquêteur

Merci de bien vouloir remplir en tout anonymat le présent questionnaire I. INFORMATIONS GENERALES SUR LES PRESCRIPTEURS

1.1. Age 1.2.Sexe : F /___/ M /____/

1.3. Qualification

-Médecin / / -Sage-femme /___/ -Maeuticien /___/ - I.D.E. /___/

-I.B. /___/ -Accoucheuse /___/ -AIS /___/ -Autres /___/
1.4. Nombre d'années de service

II.RECYCLAGE DES CONNAISSANCES

2.1. Avez-vous déjà bénéficié de formation sur la prescription chez la femme enceinte (en dehors de la formation à l'école de la santé)?

-Oui /___/ -Non /___/

· . Si Oui préciser :

· Type : -Atelier /___/ -Séminaire /___/ -Autres (préciser)

· Années(s)

III. SOURCES D'INFORMATION SUR L'UTILISATION DES MEDICAMENTS CHEZ LA

FEMME ENCEINTE

3.1. Pour la prescription chez la femme enceinte, vous vous aidez de documents

-Oui /___/ -Non /___/

3.2. Si Oui, de quels documents disposez- vous ?

- Dictionnaire Vidal /___/ Année -GDT/Algorithmes /___/

-Autres documents /___/ Nommer
3.3. Si non quelles sont vos raisons ?

-Il n' y a pas de documents disponibles /___/ -La prescription est bien maîtrisée /___/ 3.4. Etes-vous visité(e) par des délégués médicaux ?

-Oui /___/ -Non /___/

· . Si Oui

- Préciser la fréquence (par ex.quotidien, hebdomadaire...)

-Les informations qu'ils vous transmettent vous servent-elles dans la prescription chez les femmes enceintes ?

-Oui /___/ -Non /___/

3.5. Avez-vous connaissance d'un centre d'information sur les

médicaments au Burkina ?

-Oui /___/ Nommer -Non /___/

3.6. Connaissez vous un document d'information sur les médicaments publié au Burkina ?

- Oui /___/ Nommer -Non /___/

3.7. Au Burkina Faso il existe une liste nationale des médicaments

essentiels

- Oui /___/ - Non /___/ -Je ne sais pas /___/

3.8. Avez-vous d'autres sources d'informations sur la prescription de médicaments chez la femme enceinte ?

-Oui /___/ -Non /___/

+ Si Oui préciser :

-Internet /___/ Revues /___/ Média /___/ Autres/___/ préciser

IV. GROSSESSE ET PRESCRIPTION DE MEDICAMENTS

4.1. Si vous devez prescrire un médicament à une femme enceinte, quelle nformation vous paraît indispensable ?

Votre réponse :

4.2. Le placenta se comporte comme une barrière vis-à-vis de tout médicament administré pendant la grossesse.

-Vrai /___/ -Faux /___/

4.3. Quel est d'après vous le stade de la grossesse où les médicaments sont

le plus à risque ?

-1re trimestre /___/ -2ème trimestre /___/ -3ème trimestre /___/

-Pourquoi ?

4.4. Parmi les médicaments suivants, quels sont ceux que vous pouvez prescrire selon l'âge de la grossesse ? (Cocher dans la case correspondante)

 

1er

trimestre

2ème

trimestre

3ème trimestre

Paracétamol

 
 
 

Aspirine

 
 
 

Fansidar

 
 
 

Vogalène

 
 
 

Ibuprofène

 
 
 

Vitamine A

 
 
 

Méthergin

 
 
 

Carbocysteïne

 
 
 

Cotrimoxazole

 
 
 

Doxycycline

 
 
 

Annexe 3 : Carte de situation de la ville de Ouagadougou

Annexe 4 : Liste des formations sanitaires enquêtées

Liste des formations sanitaires enquêtées (Commune Urbaine de Ouagadougou)

District Sanitaire

Formations Sanitaires

KOSSODO

1. Centre Médical Schiphra

2. CSPS Secteur 26

3. CSPS Secteur 25

4. CSPS Secteur 27

5. CSPS Secteur 23

6. Dispensaire/SMI Croix-Rouge

PAUL VI

7. CMA Paul VI

8. CSPS Secteur 21

9. CSPS Secteur 20

10. CSPS Secteur 22

PISSY

11. CM Samandin

12. CM Gounghin

13. CM Urbain

14. CMA Pissy

15. CSPS Secteur 3

16. CSPS Secteur 8

17. CSPS Secteur 12

18. CSPS Secteur 10

19. CSPS Secteur 18

20. CSPS Secteur 19

21. CSPS Secteur 16

22. CSPS Pogbi

SECTEUR 30

23. CM Saint Camille

24. CM AMA

25. CSPS Secteur 15

26. CSPS Secteur 28

27. CSPS Secteur 29

28. CSPS Trame d'Accueil Secteur 28

29. CSPS Secteur 30

30. CSPS Nongtaba

31. Dispensaire/SMI Nomwendé

32. CSPS Juvénat Filles

 

Annexe 5 : Liste des médicaments contre-indiqués

Médicaments

Fréquence (n)

Voies d'administration

Périodes

de contreindication*

Références

Albendazole

7

Orale

T1, T2, T3

[10 ; 73; 76]

Chlorphéniramine

2

Orale

T3

[44 ; 73 ;78]

Ciprofloxacine

1

Orale

T1, T2, T3

[14 ;24 ;78 ;81 ;91]

Clorazépate

1

Orale

T3

[73 ; 78]

Cyproheptadine

3

Orale

T1, T2, T3

[73]

Diclofénac

1

Orale

A partir du 6ème mois

[73 ; 78 ; 81]

Fenticonazole

1

Percutanée

T1

[73]

Flubendazole

1

Orale

T1, T2, T3

[10 ;73 ;76]

Ibuprofène

1

Orale

A partir du 6ème mois

[73 ;78 ;81]

Mébendazole

7

Orale

T1, T2, T3

[10 ;76 ;78]

Métronidazole

2

Orale

T1

[10 ;37 ;84]

Noramidopyrine

7

Orale/parentérale

T1, T2, T3

[7 ;73]

Povydone iodée

6

Percutanée/vaginale

T2, T3

[38 ; 73 ;78 ;98]

Prométhazine

1

Orale

T3

[44 ; 73]

Rétinol

1

Orale

T1, T2, T3

[20 ;73 ;81]

Brustan®

(Ibuprofène, Paracétamol)

2

Orale

A partir du 6ème mois

[73 ;78 ;81]

Chéricof® (Chlorphéniramine, Dextrométorphane, Phenyéphrine)

1

Orale

T1, T2, T3

[73]

Duo Cotecxin® (Dihydroartémisinine, Pipéraquine)

1

Orale

T1

[96]

*T=Trimestre

Annexe 6 : Autorisation d'enquête

« Je jure en présence des maîtres de l'UFR, des conseillers de l'Ordre des pharmaciens et de mes condisciples :

D'honorer ceux qui m'ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;

D'exercer, dans l'intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l'honneur, de la probité et du désintéressement ;

De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine.

En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les moeurs et favoriser des actes criminels.

Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque. »






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille