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Développement financier et causalité entre épargne et investissement en zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine )

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par Relwendé SAWADOGO
Université Ouaga II Burkina Faso - DEA/ Master macro économie appliquée 2009
  

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CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

Cette étude avait pour objet d'analyse la relation entre niveau de développement financier et la causalité entre épargne, crédit et investissement domestiques en zone UEMOA. Elle a été menée sur sept29 des huit pays de cette zone considérés sur la période de 1977 à 2008. Il s'agissait de tester l'hypothèse affirmant une relation positive entre le développement financier et la causalité dans le sens épargne-investissement.

Pour atteindre cet objectif le chapitre I a fait le contour des fondements théoriques et empiriques de la relation épargne-investissement. Dans ce chapitre, nous avons présenté premièrement les différentes controverses théoriques et empiriques des précurseurs de la pensée macroéconomique (néoclassiques et keynésiens) du rôle de l'épargne et de l'investissement dans le processus de croissance. Enfin, il a été question des débats récents sur le rôle des institutions financières dans la mobilisation de l'épargne financière et son orientation vers l'investissement.

Au chapitre II nous avons tenté d'évaluer les différents nivaux de développement financier des pays de l'UEMOA afin de les classer. Cela a nécessité au préalable l'analyse de la notion de développement financier et par la suite son évaluation quantitative. Mais avant l'évaluation quantitative des niveaux de développement financier, il a été nécessaire de présenter le contexte et le cadre dans lesquels nous avons conduit nos recherches. L'analyse de l'environnement financier nous a révélé qu'il est caractérisé par un dualisme financier, une surliquidité du système bancaire et une faible mobilisation de l'épargne domestique. La détermination de l'indice synthétique à l'aide de la méthode ACP a permis de montrer qu'il y a une dispersion en termes de développement financier des pays de l'UEMOA.

Après la mise en évidence des différents niveaux de développement financier, le chapitre III s'est consacré à l'analyse empirique de la causalité épargne-crédit-investissement en zone UEMOA et a permis de mettre en relief l'impact du niveau financier sur ladite causalité. C'est ainsi que l'analyse descriptive a fait ressortir les tendances d'épargne et d'investissement au niveau régional et national.

29 La Guinée-Bissau n'a pas été prise en compte pour absence de données sur longue période.

L'investigation économétrique de la causalité épargne-investissement montre qu'il y a une absence de causalité entre épargne et investissement au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Niger et au Togo. Au Bénin par contre, les résultats montrent une causalité bidirectionnelle dans le sens épargne vers investissement. Quant au Sénégal, on observe une causalité unidirectionnelle de l'épargne vers l'investissement. Ce qui signifie qu'il y a une mobilité parfaite des capitaux dans la zone UEMOA (sauf au Bénin et au Sénégal). De plus, nous avons pensé à une éventuelle existence d'effets de seuil associés à un équilibre multiple en liaison avec le développement du secteur financier eu égard la faiblesse des taux d'épargne intérieure des pays de l'UEMOA.

On n'a pas pu déceler une relation significative entre niveau de développement financier et causalité épargne-investissement en considérant le canal de crédit. Les résultats ne confirment donc pas les conclusions théoriques évoquées dans cette étude qui supposent que lorsque les institutions financières sont développées, elles mobilisent l'épargne et l'orientent vers l'investissement. Cependant, même les pays dits financièrement développés dans la zone UEMOA même, il n'y a aucune causalité entre les variables d'intérêt.

Enfin sur la base des résultats issus de la vérification des hypothèses, un certain nombre de recommandations en termes de politique économique peuvent être formulées.

D'abord, au niveau des pays pris individuellement, les politiques visant à promouvoir l'épargne intérieure sont nécessaires au Bénin et au Sénégal. Par contre pour les cinq autres pays de l'UEMOA où l'investissement n'est pas lié à l'épargne intérieure, les politiques économiques doivent être axées sur l'incitation à l'investissement et la réduction des sorties des capitaux.

Ensuite, pour une plus grande mobilisation de l'épargne domestique au niveau communautaire les autorités doivent prendre des mesures « obligeant » le système bancaire à exercer efficacement ses fonctions fondamentales d'intermédiation par l'instauration effective de la concurrence sur le marché bancaire et la suppression de l'oligopole bancaire. En d'autres termes les mécanismes du marché doivent être instaurés pour que les taux d'intérêt puissent être attractifs pour l'épargne et l'investissement. Par exemple, en instaurant la concurrence au sein du système bancaire. Ces mesures ne seront possibles sans une plus grande accessibilité du système financier qui constitue une condition nécessaire.

Puis, la non significativité du crédit bancaire dans les fonctions d'investissement et d'épargne surtout dans un contexte de surliquidité bancaire comme celui de l'UEMOA s'explique par la présence d'un rationnement du crédit bancaire. Dans ce cas, les autorités doivent travailler à réduire les asymétries informationnelles. Par exemple, mettre en place, des structures publiques ou privées au niveau régional et/ ou national chargées de collecter des informations concernant le degré de solvabilité des emprunteurs potentiels, ainsi que de l'environnement judiciaire des affaires nécessaire à la conclusion et l'exécution des contrats financiers et de garanties.

Enfin, l'hétérogénéité financière est éclairée à partir de l'existence des écarts de développement financier trop important au sein même des pays de l'UEMOA. De ce fait, les pays de l'UEMOA doivent veiller à assurer une homogénéité financière grâce à la conduite des politiques économiques visant la réduction des écarts du développement de leurs systèmes financiers puisque l'hétérogénéité financière affaiblit tout effet bénéfique de l'intégration sur la croissance économique.

Cependant, cette étude comporte un certain nombre d'insuffisances. Une limite importante concerne d'abord les indicateurs financiers retenus qui ne sont pas exhaustifs car ils occultent le secteur de la microfinance et les indicateurs d'instabilité financière qui influencent l'environnement financier. Le modèle économétrique utilisé pourrait être amélioré en utilisant le modèle de cointégration et de causalité non linéaires pour prendre en compte la présence d'éventuels effets seuil.

Les prochaines études dans ce domaine devront prendre en compte, dans la mesure du possible, ces différentes limites en intégrant par exemple l'évaluation du degré d'intégration financière et la question de la mobilité des capitaux entre les pays de l'UEMOA en utilisant le modèle amélioré de Feldstein et Horioka (1980) vue que la mobilité des capitaux constitue l'un des objectifs assignés à l' UEMOA.

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