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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.3. « Bakonzi bakeyi, bakonzi batikali »(4(*))

Selon MONJARDET A., la police est une organisation à la hiérarchie courte et discontinue, aux tâches indéterminées qui ne procurent qu'un canevas lâche. C'est le lieu par excellence de la grande dysfonction entre le pouvoir formel et l'autorité réelle. On y trouve aussi bien des gradés détenant et exerçant les deux, ceux qui tentent d'exercer un pouvoir sans détenir d'autorité, certains ayant l'autorité sans exercer le pouvoir, et d'autres qui sont démunis de l'un et de l'autre. (1996 : 74)

La Police Nationale Congolaise dispose d'une organisation différente de celle décrite par MONJARDET (1996 : 74). En effet, elle répond à une logique militaire qui nécessite une organisation fortement hiérarchisée avec le principe d'unité de commandement et de continuité dans le commandement. D'où cet adage policier qui tombe à ce propos « Bakonzi bakeyi, bakonzi batikali » (les chefs sont partis en même temps il sont restés). C'est le principe de continuité.

2.3.1. « Balinga pete, balinga pete baboma mboka »(5(*))

Les grades et leurs insignes distinctifs sont déterminés par le Décret n°042/2002 du 11 avril instituant des grades et insignes distinctifs au sein de la Police Nationale Congolaise.(6(*))

Selon ce décret, les grades sont classifiés suivant 6 catégories :

- inspecteur ;

- commissaire ;

- sous-commissaire ;

- brigadier ;

- agents de police

1° La catégorie des Inspecteurs Divisionnaires comprend trois grades :

- Inspecteur divisionnaire en chef avec trois étoiles en ligne verticale cadrées par deux palmes croisées dans leur partie inférieure, en broderie dorée, sur passant de couleur bleue à porter sur les épaules ;

- Inspecteur divisionnaire dont le jalon a deux étoiles. Il correspond au Général Major.

- Inspecteur divisionnaire adjoint, il porte le même insigne que ses supérieurs, mais décoré de deux étoiles. Il a le rang de Général de Brigade.

2° La catégorie des officier supérieurs :

- Inspecteur Principal dont l'insigne dispose de trois têtes de lion en ligne verticale sur un passant noir. Il a le rang de colonel.

- Inspecteur porte deux têtes de lion sur son galon. Il a le rang du Lieutenant colonel.

- Inspecteur adjoint : une tête de lion et a le rang de major.

Il sied de remarquer que notre pays a changé l'ensemble du lion par celui de Léopard. Il en est de même de notre équipe nationale qui n'est plus « Simba » (lion), mais plutôt Léopard. D'où, il faut un changement des insignes pour cette catégorie d'officiers.

3° La catégorie des officiers subalternes

- Commissaire principal portant trois rubans dorés horizontaux sur un passant noir. Il est équivalent du capitaine.

- Commissaire : deux rubans et a le rang d'un lieutenant

- Commissaire Adjoint : un ruban et a le rang d'un sous-lieutenant.

4° La catégorie de sous-officiers de Police : la première classe comprend

- Sous-commissaire principal qui doit porter trois rubans blancs horizontaux sur passants de couleur noire. Il est équivalent de l'Adjudant chef.

- Sous-commissaire qui a deux rubans et a le rang d'un Adjudant de 1ère classe.

- Sous-commissaire adjoint porte un ruban sur ses passants et a le rang d'un adjudant de 2ème classe.

5° La deuxième classe de sous-officiers

- Brigadier en chef : trois rubans blancs en forme de « V renversé » sur passants noirs. Il est l'équivalent du 1er sergent Major.

- Brigadier : 2 rubans et il est correspondant de Sergent marjor.

- Brigadier : adjoint : il en porte un et correspond au sergent de l'armée.

6° La dernière catégorie comprend :

- Agent de police principal : deux rubans blancs en forme de « V » sur une bande de couleur noire à porter sur le bras gauche. Il correspond au caporal de l'armée.

- Agent de Police : un ruban blanc en forme de « V » à porter sur l'épaule gauche. Il correspond au militaire de 1ère classe.

- Agent de police adjoint : sans insigne particulier et a le rang d'un militaire de 2ème classe.

La nomenclature des grades trouve sa place dans cette recherche non pas comme une finalité en soi, mais un moyen de montrer comment la police est fortement hiérarchisée comme l'armée. Evoluant dans une logique militaire, la nomenclature n'est pas respectée avec rigueur dans la police. Elle est respectée pour les deux dernières catégories, à savoir le Brigadier et l'Agent de Police. Pour le reste, c'est la nomenclature de l'Armée qui est la plus courante, parfois même au niveau de la parade, on entend toujours, mon Général lorsqu'on rend les honneurs à l'Inspecteur Provincial. Nous pensons que c'est le complexe d'infériorité. Les gradés lorsqu'ils sont appelés Inspecteurs, ils sont mécontents puisqu'il ya risque de confusion avec les différents inspecteurs de l'enseignement, de Garde Industrielle ou d'autres services de l'Etat. C'est pourquoi l'appellation de colonel, de Major est la bien venue pour valoriser le grade et la position hiérarchique. Il en est de même des commissaires qui préfèrent la nomenclature de capitaine, lieutenant, Adjudant de peur qu'il ne soient confondus aux civils ; Or, ils sont paramilitaires. Lorsqu'ils sont interpellés à l'Auditorat, ils se défendent que la police est différente de l'armée. Quel paradoxe ?

La nomination et l'avancement en grade est généralement fonction des études faites, de la formation suivie, de la bravoure et de l'ancienneté. Notre police étant constituée des anciens et de nouveaux, de professionnels et de non professionnels, les veuves et les orphelins de la police ; le conflit réel entre les anciens et les nouveaux, les combattants et les non combattants a fait que les grades soient distribués aux uns et refusés aux autres comme le partage de cacahuettes. Les réseaux, les affinités tribales et amicales, le système « masua » (policiers ayant suivi la même formation se solidarisent) ont largement influencé la nomination de grades actuels. Cette nomination exerce une grande influence dans la manière de travailler des policiers. Ils chantent pendant le « muchaka » (exercice qui consiste à courir) : « Balinga pete baboma mboka » (ceux qui aiment le grade ont détruit le pays). Ainsi, les grades sans compétence induit le travail judiciaire.

Aussi, à grade égal, la fonction prime sur le grade. A l'absence de fonction, c'est l'ancienneté qui est prise en compte. Police « eza lokola ma pumbu ya ntaba, ekendaka liboso mpe ezongaka na sima » (la police est comme les bourses d'un bouc qui font des navettes vers l'avant et l'arrière). Ceci veut dire qu'en matière de grade, un supérieur peut être dégradé et un inférieur primé. C'est la dialectique de nomination et avancement en grades. Nous avons vécu ce cas dans le sous-commissariat Kafubu. Le commandant en place a été remplacé par son subalterne qui a été promu au rang de commissaire adjoint de police.

* 4 L'unité de commandement et le pouvoir continu

* 5 La recherche excessive du pouvoir détruit le pays

* 6 Journal Officiel de la RDC, n° Spécial, Avril 2002

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