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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.3.2.9. «  L'OPJ entre le marteau et l'enclume »

A titre de rappel, le travail judiciaire le place sous l'autorité du Ministère Public qui relève du Ministère de la justice. Sous d'autres cieux, la police étant militarisée, l'OPJ répond de ses actes à l'auditorat militaire qui dépend du ministère de la défense. Concernant les recettes, il doit rendre compte de ses perceptions à la Direction Générale des Recettes et Domaniale relevant du Ministère des Finances et Budget en passant par sa voie hiérarchique. L'OPJ en tant que policier, dépend du ministère de l'Intérieur.

Sur ce, la position de l'OPJ le place dans une situation « des pressions » qu'il subit de part et d'autres de ses supérieurs :

1° Du Ministère public

L'OPJ dépend du Ministère public auprès de qui est doit rendre compte de ses activités « directement ». Ici le concept a le sens du délai lui imparti par la loi qui ne peut pas dépasser 48 : 00 heures à moins qu'il sollicite une prorogation ».

Il se passe qu'en pratique, au moment où l'OPJ est en train d'instruire un dossier, sur demande de l'une des parties, une réquisition du Ministère public tombe sur la table de l'OPJ qui se voit dessaisir le dossier. Tel est le cas de Monsieur KALABA, un transporteur qui n'avait pas bien bâché son camion, une vingtaine des sacs des fretins ont connu la putréfaction. Au moment où son chauffeur TSHABALA comparaissait à la police, KALABA s'est arrangé avec un magistrat qui a envoyé une réquisition obligeant toute affaire cessante pour le transfert du dossier et du véhicule saisi contenant les fretins. Ce type d'intervention est fréquent au sous commissariat.

2° Du commandement de la police

L'article 9 du code de procédure judiciaire ainsi que les cours et tribunaux consacrent l' « indépendance de l'OPJ » en réalité, l'OPJ n'est pas indépendant. L'indépendance n'est qu'un leurre. A ce sujet, le travail del'OPJ dépend largement de son chef hiérarchique dans le cadre du commandement. A titre de renseignement, la réunion qui s'est tenu le 24 janvier 2007 par l'inspection provinciale à l'attention des OPJ peut édifier le lecteur. Il ressort de cette réunion que l'OPJ de la Police Nationale n'est pas indépendant sur le plan judiciaire. Il doit rendre compte de ses activités à son chef administratif. En cas de refus, il peut être privé de cette qualité en lui confiant une autre fonction telle que chargé de transmission, chargé de ravitaillement, chef du camp... Et par conséquent un OPJ compétent est celui qui verse. Le montant est d'avance fixé, 10 $ par semaine.

Il va de soi que cette situation renforce les stratégies de l'OPJ en tant qu'acteur social qui discerne le fait et cherche les moyens de le contourner. Il ne se soumet pas aveuglement, discerne le fait désavantageux pour les contourner par d'autres voies. L'enregistrement, l'audition de la plainte et la perception de l'amende transactionnelle se font à l'absence du chef. Au lieu d'enregistrer cinq plaintes réelles, il enregistre une ou deux et d'ailleurs en caractère pénal transformé en « civil ».

3° De l'Auditorat

L'auditorat intervient souvent à la police et surtout en matière judiciaire. Parmi ces interventions, relevons celle d'un inspecteur de la société nationale d'assurance, qui en état l'ivresse, s'est battu avec le gérant de l'Hôtel « WA KUMIKOMA » pour avoir refusé de lui accorder une chambre. Dépêché sur le lieu, l'OPJ a instruit le dossier et l'inspecteur a pris à charge les premiers soins. Comme c'était la nuit, il fallait que les deux parties se présentent le matin pour voir dans quelle mesure clôturer le dossier. Le matin, avant qu'il n'entre au sous-commissariat, l'OPJ a subi le « mukwao » tendu par les agents de l'Auditorat. Menotté, l'OPJ a été ridiculisé et a eu la liberté grâce au « mulambu ».

4° Agent de Police Judiciaire

Lorsque l'OPJ instruit le dossier, il doit avoir en tête qu'il faut le rentabiliser pour se partager avec les APJ participants au dossier ainsi qu'au commandant. Dans le cas contraire, il perd son poste. D'où il doit « treizer » son poste pour le conserver. Si l'APJ ne trouve pas sa part, il peut nuire à l'OPJ par la voie de « kokunda » (enterrer), appelée autrement « kubambisha touche » dont la finalité ou la visée est de faire punir. Les différentes pressions exercées sur l'OPJ permettent de stigmatiser que la loi et l'organisation judiciaire des « autres » ne s'adaptent pas au contexte pratique. Cadre réglementaire paraissant contraignant, impératif et rigide, ne l'est que par l'apparence. Celle-ci est trompeuse puisque les limites juridiques sont fluides. Elles permettent aux acteurs de ce champ d'avoir une marge de manoeuvre pour adapter la loi pénale et la procédure au contexte du milieu « Naza mwokonzi » « niko chef » (Je suis le chef). Le chef a le pouvoir de libérer. Ce pouvoir est limité au point de vue, l'expérience, la visée guidée par le projet et l'histoire des acteurs.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus