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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.4.3 «  L'issue des  plaintes »

Il sera question ici de cerner le trafic d'influence dans sa manière d'induire l'issue du dossier ainsi que les trois acteurs impliqués dans le jeu du champ pénal.

2.3.3.1. «  L'OPJ sous la pression du trafic d'influence »

Nous rejoignons la recherche du Prince KAUMBA LUFUNDA dans sa recherche sur l'approche de la criminalité dans la ville de Lubumbashi lorsqu'il explique ce qui suit :

« Certains prévenus exigeaient que le dossier en cours d'audition soit immédiatement transmis au Parquet de Grande Instance. Aussi, le magistrat sur réquisition d'information réclamait-il le transfert du dossier en cours du traitement. » (2004 : 50)

Nous avons eu à enregistrer plusieurs cas sembables. Parmi ces interventions, retenons à titre purement d'information celle de « KILOLO, victime de coups et blessures par ses voisins. Le sous commissariat informé par téléphone, les coupables seront arrêtés et acheminés à l'Office. Pendant l'audition, la soeur du coupable à l'OPJ téléphone pour recevoir l'ordre de libérer sans condition et immédiatement les coupables. L'OPJ insiste pour les soins à prendre à charge. Malgré l'insistance, il céda sous la pression du chef pour conserver son poste. C'est ainsi que la loi et la procédure étaient foulées au pied et monsieur Kilolo, victime, sorti attristé et plaintif, « la loi des autres » telle que appliquée et limitée par les acteurs, demeura impuissante pour lui rendre justice et créer l'harmonie. L'OPJ obéit à la logique militaire : « l'exécution avant tout et la réclamation après » bien qu'un ordre mal donné ne s'exécute pas.

Ainsi donc, le trafic d'influence peut déterminer l'issue du dossier pour qu'il soit clôturer au niveau de la Police ou transféré au Parquet.

2.3.3.2. «  Les enjeux des acteurs »

Pour déterminer l'issue du dossier, nous avons ciblé trois acteurs y relatifs : le plaignant, l'impliqué et l'OPJ.

1° « L'exigence du plaignant »

C'est le motif de la plainte. Le plaignant parait visiblement pesant dans le dossier. Il détermine l'issue du dossier par ses déclarations à travers les attentes de la plainte. La manifestation de ses aspirations consiste à répondre à la question comme celle-ci :

« Que voulez-vous que la police fasse pour vous ?

Cette question peut être aussi formulée de cette manière : « Que réclamez-vous à la justice ? »

Cette question oriente l'issue du dossier. A titre de renseignement, nous avons pu enregistrer ces quelques illustrations :

- « Tunakuya ku la police dju mutushaurye » (Nous venons à la police pour le conseil).

« La police-conseil » se limite au conseil et blâme. Elle est fréquente pour les faits simples et surtout familiaux.

- « Kupatanisha »

« souci yangu ni mwitupatishe » (souci est de nous reconcilier).

La police est une instance de paix

- « Kupanda yulu » (monter)

« Dossier yangu aitaishiya hapa, tupande naye ku ngazi la djuu, paka ni mu sukise » (Mon dossier ne doit pas se clôturer à ce niveau de la police, montons avec lui au niveau élevé, je dois l'achever). La police est un niveau bas. Certains souhaitent que le dossier suive son cours normal jusqu'au Parquet qu'ils trouvent efficace en matière répressive.

- « Kuamuwa »

« Tunakuya mwituamuwe » (Nous sommes venus pour nous juger ». La police est une instance de justice par le jugement. « La police juge ». Elle sépare le délinquant du non délinquant. Elle est sélective.

- « Hukumu »

« Paka alale mukasho, tasamba naye kesho ».

(Qu'il soit incarcéré, je comparaîtrai avec lui demain »)

Certains plaignants précisent de punir l'impliqué par le payement d'amende. D'autres sollicitent le cachot de 15 jours plus le fouet tout en ignorant que la détention a des limites. L'intention ici est de faire souffrir. Certains donnent l'argent aux policiers pour fouetter l'impliqué.

- « Kulipa »

Il s'agit du payement de la victime qui exige réparation.

- « Kurumiya »

Le plaignant peut désister et pardonner l'impliqué. Malgré le désistement, l'OPJ sanctionne l'impliqué par « mulambu ». Sur terrain l'on a vu certains plaignants se transformaient en avocat de l'impliqué en suppliant l'OPJ de le libérer. Celui-ci retorque : « ulizani uku ni kanisa, anesha kwangukiya mu mayi, inapashwa alipe. (Vous avez cru que c'est à l'église, il est déjà tombé dans l'eau et doit payer l'amende. Parfois, le plaignant paie pour l'impliqué pour clôturer le dossier.

Tout dépend de la visée du plaignant quant à la formulation de la plainte. C'est le point de vue qui va orienter l'OPJ. Si la visée est la réparation, le plaignant a tout intérêt d'éviter la répression puisque les deux sont incompatibles. Subissant la peine, l'impliqué échappe à la réparation.

2° «  Le poids de l'impliqué »

Apparemment, il ne fait que subir la pression du plaignant. Toutefois, il y a ces cas où l'impliqué pèse sur l'issue du dossier. C'est ici où nous rejoignons la recherche de Gabin Kabuya qui montre aussi que l'impliqué a aussi du poids (2006 :44)

Nous avons constaté que lorsque la visée du plaignant est la réparation, l'impliqué se trouve devant une alternative de choix entre le grand boulevard (Parquet) cheminant dans le « grand monde » (la prison) et la réparation en vue de clôturer le dossier sur place.

3° «  L'OPJ , le grand meneur du jeu »

Sa première visée d'un dossier en main est de voir s'il peut en tirer profit. La procédure judiciaire étant renversée, le civil tient le pénal en état. Son grand jeu est d'amener les deux parties sur un terrain d'entente en vue de clôturer le dossier par le « mulambu ».

Il sied de retenir qu'en arrière plan du « treize » se localise une nécessité imposante : l'arrangement à l'amiable qui est le garant de la paix dans ce contexte. C'est pourquoi l'adage dit « vaux mieux un mauvais arrangement qu'un bon procès ». En cas de non compromis, le dossier est transféré avec ou sans prévenu.

Un regard sur l'issue des plaintes sur terrain indique que peu de dossiers suivent leur cour normal et beaucoup sont clôturés sur place. La police est à la fois un filtre et une sélection des impliqués.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo