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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.2. « APJ magistrat »

Il ressort de cette recherche que l'OPJ, dans son exercice du travail judiciaire, agit en acteur social pour aller au-delà de ce qui lui est prescrit et s'érige au niveau du magistrat. L' « OPJ » oeuvre dans le monde judiciaire par les dispositions de la loi organique, celles du code de procédure pénale et de l'ordonnance n°78/289 du 3 juillet 1978 relative à l'attribution et à l'exercice des fonctions d'OPJ près les juridictions de droit commun. (MUSEMA NGANGURA C., 2003 : 77-78)

Par ailleurs, à titre de rappel, avant d'exercer ses fonctions d' « OPJ », il est tenu à prêter le serment suivant devant le Procureur de la République de son ressort :

« je jure fidélité au Président de la République, obéissance à la Constitution et aux lois de la République Démocratique du Congo, de remplir fidèlement les fonctions qui me sont confiées et d'en rendre loyalement compte à l'OMP (KAKESSE E. e t MBOMBA C., 2006 : 10)

Nous avons pu dénombrer dans le deuxième chapitre comment l' « OPJ » transforme les affaires « un-quatre » en affaire pénale et vice-versa. Il s'agit des lois des « autres » non contextualisées et inadaptées que l' « OPJ » tente de réaménager en vue de l'adaptation contextuelle et situationnelle.

A ce sujet, il ressort des entretiens ce qui suit :

« Que voulez-vous que je fasse ? s'exclame l' « OPJ ». Un impliqué qui a une dette de 1000 $ et disparaît dans la nature. Deux ans après, il réapparaît. Sa fuite étant à craindre. Le plaignant se saisit de lui et l'achemine à l'office : « mukimwache tamoneya wapi ?» (si vous le laissez, je le verrai où ?) puisqu'il a disparu pendant deux ans. Mon commandant, vous l'arrêtez pour qu'il me remette dans mes droits et que vous bénéficiez aussi de votre part pour le service rendu. L' »OPJ » s'investit, arrête le concerné et l'oblige à s'acquitter. Il arrive que sa famille intervient, verse la moitié du montant et laisse les biens de valeur en gage. Ne voyez-vous pas qu'en agissant ainsi, je remets la victime dans ses droits et les deux parties sont satisfaites et je contribue à l'harmonie sociétale, conclut l'OPJ. »

Par ailleurs, au lieu de rendre compte loyalement de ses activités judiciaires à l'officier du ministère public conformément à la procédure, il clôture certains dossiers à son niveau sans lui rendre compte.

Quoique l'article 9 du code de procédure pénale lui reconnaît le pouvoir de proposer à l'impliqué l'amende transactionnelle pour mettre fin à sa poursuite judiciaire, il appartient au magistrat qui en dernier instance d'examiner l'opportunité ou non de poursuite judiciaire. Cependant, dans la pratique, il clôture le dossier et met fin à la poursuite judiciaire.

En effet, c'est le Ministère Public qui en dernière instance décide de l'opportunité ou non de poursuite, mais l'OPJ s'investit pour mettre fin aux poursuites judiciaires sans tenir compte du fait que l'officier du Ministère Public peut décider autrement.

Si l'OPJ assermenté se substitue en magistrat en s'arrogeant de son pouvoir qu'il exerce au niveau de la police, l'APJ s'investissant en « OPJ debout » s'institue également en magistrat dans ce sens qu'après arrangement à l'amiable, il érige un barrage contre la poursuite judiciaire. La pratique exclut la peine puisque l'acteur n'a pas de cachot ni de prison. La réussite de sa mission (arrangement à l'amiable) bloque automatiquement la voie d'entrée dans le système pénal, à moins qu'il y ait rebondissement.

L'essentiel de la pratique rentre ou répond aussi d'une manière tacite à l'esprit du législateur qui, selon la disposition de l'article 9 du code de procédure pénale présentant la possibilité de clôturer certains dossiers au niveau de la police et du tribunal par l'amende transactionnelle, avait voulu désencombrer les tribunaux, éviter certains ennuis ainsi que la discrimination aux impliqués et surtout éviter la charge publique.

Ainsi, l' « OPJ debout et OPJ assermenté » vont au-delà de l'article 9 alinéa 5 du décret du 6 août 1959 qui énonce que l'action publique est éteinte, à moins que le ministère public en décide autrement. Ce tandem d' « OPJ » se reconnaît ce pouvoir de décider sur le sort de l'action publique. C'est dans cette perspective que dans la pratique du travail judiciaire, ces deux acteurs se substituent en magistrat.

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