WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

( Télécharger le fichier original )
par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.5.2. Fixation de la problématique

Ce qui nous intéresse, c'est la manière spécifique avec laquelle une théorie pose le problème et interroge les phénomènes à analyser et permet de se poser à leur propos des questions de recherche qui prolongeront la question centrale.

Ce faisant, la police comme « organisation » et les policiers comme « acteurs sociaux » nous renvoient aux théories qui traitent de l'interaction entre « l'acteur et l'organisation ».

A ce sujet, le travail de lecture nous a mis sur la piste de l'analyse stratégique de CROZIER M. et FRIEDBERG E., (1977) dans l'acteur et le système, qui s'est présentée comme une grille de lecture pertinente. Cependant, après l'avoir soumise à une analyse profondément mûrie, elle semble limitée par le concept « système » qui constitue un enfermement de l'acteur dans un cadre sans issue. Pour cette raison et celle d'éviter le débat sur « le système ouvert ou fermé », cette théorie est mise en jachère. Toutefois, en cas de pertinence, elle peut servir d'appui ou de référence.

En parcourant la littérature exploratoire, nous avons repéré la recherche de MONJARDET D., qui présente une analyse mieux indiquée « la police comme organisation ».

Il la conçoit en ces termes : « une organisation complexe, régie par des règles contraignantes, et dont les membres sont loin, de partager une vision identique des finalités de la police en général et de leurs propres missions en particulier. L'organisation informelle y joue un rôle déterminant » (1996 : 64).

La police comme organisation est caractérisée par une division et une spécialisation des tâches, des techniques, des procédés, des savoirs, une structure hiérarchique et des normes informelles.

Cette recherche a mobilisé cette grille de lecture pour expliquer la police comme « organisation » et les policiers comme « acteurs sociaux » dans les relations entre « OPJ » et « APJ » au regard de leur travail judiciaire. Elle nous permet de comprendre et d'analyser la police dans une perspective microsociologique.

C'est ainsi que nous avons stigmatisé la police en termes « d'organisation » comme instance hiérarchique où « OPJ » et « APJ » sont des « acteurs sociaux » définis par leurs statuts (grade) et leur rôle (fonction), mobilisent et coordonnent des ressources (maîtrise de la loi et de la procédure et les manières de les contourner...) en vue de réaliser leurs missions judiciaires. Régis par des règles contraignantes, évoluent dans le jeu de pouvoir, développent les stratégies pour réaliser leurs attentes personnelles et divergeant souvent avec celles de l'institution.

Ils sont en contact avec l'extérieur. Les normes et l'organisation informelles y sont déterminantes et imposantes.

Ce que fait la police, c'est ce que les policiers font et en font (MONJARDET D.,  1996 : 9). Ceci justifie bien la grille de l'acteur social et l'organisation qui montre les policiers non pas comme les simples animateurs, mais comme les acteurs sociaux qui font bouger la police et lui donne un visage particulier où émerge un « iceberg » dont la partie submergée constitue la pratique « d'OPJ debout » évoluant dans l'ombre. C'est ainsi que la nuit soutient le jour, et l'invisible constitue le socle du visible, c'est comme le latent et le manifeste, le non dit et le dit, le potentialisé et l'actualisé. C'est l'organisation informelle qui soutient celle dite formelle.

Cette grille de l'acteur social et l'organisation retenue comme problématique de cette recherche, dans le sillage de MONJARDET D., (1996), éclaire l'analyse des relations entre « OPJ » et « APJ » qui débouchent à la pratique dite de l' « OPJ debout ». L'organisation est un cadre abstrait. En tant que telle, elle ne fonctionne donc jamais en conformité parfaite avec les normes qui sont censées la régir, même si celles-ci ne sont pas contradictoires. Ces failles font que les policiers en tant qu'animateurs interprètent et adaptent les règles de l'organisation. C'est en cela qu'ils sont acteurs.

D'après cet auteur, les policiers jouissent d'une « autonomie » qu'il appelle « pouvoir d'initiative ». C'est ce que LOUBEL J.L., définit en termes de « pouvoir d'appréciation »  comme « une prise de décision qui n'est pas strictement gouvernée par des règles légales, mais qui comporte un élément significatif de jugement personnel. » (2006 :210)

MONJARDET insiste plus sur l'organisation que sur l'action des acteurs. Le pouvoir d'interpréter et d'adapter les règles de l'organisation ainsi que celui d'initiative ou d'appréciation dépendent des enjeux du pouvoir, du point de vue de chaque acteur, de son histoire et de ses projets propres. C'est ici que nous trouvons pertinent d'enrichir cette grille par celle de DEBUYST (1990 : 25-26).

Cette grille nous permet d'expliquer comment les policiers sont des « acteurs sociaux » agissants, intervenants et interagissants dans le secteur pénal selon leur point de vue lorsqu'ils se trouvent confrontés à des règles contraignantes. Leur point de vue est fonction de leur histoire et projet propres. Ils sont adultes, responsables et parents ; ils doivent prendre à charge leurs familles, s'équiper et aspirer au bien être ; le point de vue est aussi lié à leur expérience en vue de réaliser leurs attentes différentes de celle de l'organisation. Sinon, ils démissionneraient de la police depuis longtemps. C'est grâce à ces pratiques informelles qu'ils se maintiennent et que la police fonctionne comme telle.

Par cette problématique, la question de départ se précise pour se transformer et se prolonger en question de recherche :

« Qu'est-ce qui est essentiel dans les relations entre « OPJ » et « APJ » lors de leur travail judiciaire ? »

Sans doute, elle sera complétée et enrichie par d'autres questions pour approfondir et élargir l'objet de recherche.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon