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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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6.3. L'image de la police

La police empiriquement, présente trois images : elle est militarisée, tribunaliseé, de précarité et de « treizalité ».

6.3.1. La militarisation policière

La police présente l'image d'une armée. Elle obéit à la logique militaire dans son organisation. Une lecture retrospective contextuelle de cette recherche renseigne qu'à travers le temps, surtout à l'époque de la gendarmerie, les conditions socio-économiques dans lesquelles vivaient les gendarmes qui faisaient l'office des policiers, ont permis aux supérieurs de survivre en vendant quelquefois les effets militaires. Certains ont profité de leur position hiérarchique pour utiliser les gendarmes comme des gardes chez les privés. Quant aux gendarmes sans grade, ils se rabattaient sur la population civile qui devenait leur champ de récolte pour la survie. C'est le même tableau qui se dessine aujourd'hui dans cette police biface qui tient du civil et du militaire.

Aujourd'hui, sans salaire, recevant une prime de 30$ U.S. qui ne permet pas aux policiers de tenir le coût, ils se rabattent comme les gendarmes dont certains sont actifs dans la police, sur la population. C'est dans ce contexte qu'ils rappliquent le « millième » et le « disappro ». La police est comparée à un chasseur dont le gibier est la population. C'est le « mawindo » ou le « bokila » pendant lequel les policiers tendent le piège « mukwao » ou l' « ambouchi » pour attraper le gibier.

Ainsi, « la militarisation policière » présente une image non appréciable par la population. C'est le jeu du chat et de la souris, la protection sécuritaire de « Musenji et ses biens » n'est-elle pas « tronquée, confisquée » ?

La « militarisation policière » ne reflète pas une « police démocratique » dans un « Etat démocratique ».

6.3.2. La tribunalisation policière

A titre de rappel, le premier chapitre a été centré sur la construction de l'objet et sa mise en contexte. Ainsi, avons-nous tenté de cerner le contexte dans lequel évolue les acteurs en vue de comprendre leur manière de faire dans l'exercice du travail judiciaire. Cette contextualisation nous a permis d'opérer une rupture avec les évidences en vue de comprendre les logiques et les représentations des acteurs.

Il ressort des empiries que la police est tribunalisée :

- La police est un « tribunal ». « Tunakuya ku la police etukatiye mambo » (Nous venons à la police pour qu'elle tranche notre problème). Elle est une instance de l'administration de la justice.

- La police est un « tribunal de paix ». « Tunakuya mwitu pataniche » (Nous venons pour la conciliation).

- La police est une « chambre de conseil ». « Tunakuya ku la police dju ya kwitupa mashauri ». (Nous venons à la police pour nous conseiller) au regard de notre conflit.

- La police est un « tribunal de réparation ». « Anakawiya na deni yangu, minakuya alipi yeyo huku » (Il a traîné avec ma dette, je viens pour qu'il me la paie à ce niveau). « Minapenda anilipe bitu yangu aliaribu na anituziche kilonda ile aliniumiza » (Je voudrais qu'il me paie les biens qu'il a détruits et qu'il assure les soins de ma blessure).

- La police est un « tribunal répressif ». « Uyu muntu alinikoseya, na mutela huku apikiwe fimbo na alale mu cachot » (Cet homme a abusé, je vous l'amène pour qu'il soit fouetté et qu'il passe nuit au cachot) « uyu muntu, mumupe tu leçon, mu mu discipliner » (Cet homme doit recevoir une leçon de la police pour qu'il soit discipliné).

- La police est un « tribunal de transit » « Tufike na huyu muntu paka ku mwisho » (Nous devons arriver avec cet homme jusqu'à la fin). C'est-à-dire aux instances supérieures, le parquet et le tribunal.

La « tribunalisation policière » renvoie à la logique de l'innovation, de la transformation et de la contextualisation et de l'adaptation des lois des « autres ». Celles-ci ne constituent plus une panacée, mais un cadre conceptuel de fixation des faits dont la résolution rentre dans les normes sociales.

La tribunalisation policière cadre avec la pensée du feu président MOBUTU selon laquelle « moto na moto abongisa » (Que chacun, partout où il travaille, qu'il améliore ou aménage). C'est sous cette perspective que les policiers aménagent l'organisation policière en adaptant et en contextualisant la procédure et la loi pénales.

Ainsi, la pratique d' « OPJ debout » se veut-elle un « tribunal » intermédiaire entre le tribunal policier et celui dit populaire (réaction sociale diffuse). Elle est un avant-garde et une voie de passage de la régulation sociale diffuse vers la régulation sociale prescrite ou réglementaire.

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