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Enclavement et développement des zones rurales d' Afrique subsaharienne: recherche bibliographique

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par Adong Tchoou NOYOULEWA
Université de Lomé Togo - Diplôme d'études approfondies en géographie 2006
  

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3.3. L'ENCLAVEMENT : SES CAUSES ET SES MANIFESTIONS

L'analyse des retombées de l'enclavement sur le développement des zones rurales en Afrique subsaharienne mérite d'être précédée de la présentation des éléments susceptibles d'entraîner la fermeture spatiale.

3.3.1. Des causes diverses aux effets communs : entre éléments de la nature et possibilités humaines à aménager un territoire

Les éléments qui apparaissent comme des causes de l'isolement se présentent sous la double facette physique et structurelle.

3.3.1.1. Des faits naturels perturbateurs de la mobilité des hommes

Les éléments de la nature sont ceux qui ne sont pas nés du travail humain et qui passent pour être le fruit d'un pur hasard, mieux, d'un déterminisme. Leur appréciation à ce stade de notre étude va se faire à travers une simple énumération. En effet, l'idée d'isolat ou de fermeture qui évoque celle de l'enclavement ou de discontinuité dans les réseaux (Debrie J. 2005) doit se coupler avec la nécessité de présenter les faits qui, dans l'espace engendre cette rupture. On en distingue plusieurs.

Le relief paraît comme un élément important dans la rupture qui peut survenir dans la considération du dynamisme d'un réseau. En fait, une montagne qui se dresse entre deux localités voisines constitue un élément limitant ou même empêchant toute circulation. Noyouléwa T.A. (2005) évoque dans son mémoire de maîtrise le cas du Mont Togo qui, à la latitude de Koutougou dans l'est de la préfecture de la Kéran en plein pays Temberma constitue un obstacle pour les habitants de cette localité dans leur volonté de rallier Kantè qui n'est autre que le chef lieu de leur préfecture. Par ailleurs, l'hydrographie peut constituer une rupture de la continuité d'un réseau. Il s'agit essentiellement des cours d'eau qui se dressent entre des localités différentes. Quand le cas se présente comme entre Koutougou et Tchitchira (Noyouléwa T.A. 2005), ou entre Pagouda et Madjatom (Kela A.2001) ou entre Elavagnon et Nyamassila les populations sont contraintes de rester isolées durant toute la saison des pluies. Seulement, dans l'un ou l'autre des cas, le niveau technique de la société peut permettre de surmonter ces difficultés. A défaut, il s'agit de causes structurelles de l'enclavement. Comment s'apprécient-elles ?

3.3.1.2. L'enclavement comme une simple question d'aménagement

Lorsque des facteurs dits humains sont évoqués pour expliquer l'enclavement, il est difficile de les percevoir stricto sensu. Il faut alors faire comprendre qu'il s'agit en réalité d'évoquer les possibilités d'aménagement qui auraient pu permettre de surmonter les contraintes naturelles en vue de favoriser le développement des échanges. Dans ce contexte, l'inscription de l'absence d'infrastructures de communication (routes, rails, ponts, ...) et de celles de télécommunications (réseau de téléphonie rurale, Internet, ...) au nombre des causes de l'isolement paraît plus que justifiée. En effet, les flux de marchandises, d'hommes, d'informations ou d'argent ne peuvent exister que s'il existe dans le paysage des circuits d'échanges qui ne peuvent être que ces infrastructures. Que ce soit à Lotogou (Yatombo T. 1994), à Koutougou (Noyouléwa T. A. 2005) ou à Yembour (Damdjigle A. 2000), les infrastructures se sont présentées comme éléments incontournables dans la pratique de l'activité agricole. Mais il serait inadmissible d'en finir sans évoquer l'existence des frontières nationales comme un facteur géopolitique de l'enclavement lorsque nous nous inscrivons dans la logique selon laquelle tout territoire est appelé à évoluer à partir des liaisons qui existent entre ses localités. A quoi s'en tenir au terme de cette présentation des causes de l'isolement ou mieux encore de la fermeture spatiale des zones rurales ?

Les causes naturelles desquelles découlent celles humaines ou structurelles de même que leur expression concrète que traduisent les acceptions comme enclavement, isolement, fermeture spatiale, discontinuité dans les réseaux, sont dans la vie quotidienne des populations d'Afrique subsaharienne l'objet d'une lutte perpétuelle en vue de prendre part à la vie du monde. Il s'agit pour elles de mettre progressivement fin à une situation qui n'a que trop duré. Debrie J. et Steck B. (2001) ne disaient-il pas : « L'Afrique est enclavée par rapport à un système mondial qui la place en situation de dépendance et aux marges des grands réseaux de circulation internationale. (...) Le cadre initial d'un enclavement relatif est posé comme produit d'un système mondial évolutif qui commande la circulation, considérée ici comme instrument de lutte contre la distance et comme condition de l'interaction spatiale. » page 31. Comment se manifeste l'enclavement dans les zones rurales ?

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery