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Enclavement et développement des zones rurales d' Afrique subsaharienne: recherche bibliographique

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par Adong Tchoou NOYOULEWA
Université de Lomé Togo - Diplôme d'études approfondies en géographie 2006
  

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3.3.2. Les manifestations de l'enclavement dans les zones rurales

La mise à l'écart d'une zone de production agricole par rapport aux circuits de commercialisation et d'échanges nationaux est un fait aux effets multiples. Ils se perçoivent sous le triple plan culturel, social et économique.

3.3.2.1. Les contraintes d'ordre culturel

L'expression vivante des contraintes culturelles de l'enclavement des zones rurales est la mentalité des populations qui y vivent. Elles développent très souvent des complexes d'infériorité par rapport aux autres peuples avoisinants (Noyouléwa T.A. 2005). Cela s'affirme davantage dans le cas des contrées frontalières qui finissent par se considérer comme les oubliés de la nation. Noyouléwa T.A. (2005) rapporte que le chef canton de Koutougou affirme que jamais le Préfet ne vient suivre les fêtes traditionnelles chez lui puisqu'il se contente de se rendre dans les cantons facilement accessibles. D'autre part, le fait que dans ces zones parviennent difficilement les ondes radio, télé et le réseau de téléphonie, il est quasi impossible aux populations de s'informer sur l'actualité de leur pays. Mais les manifestations de l'enclavement ne sont pas que culturelles.

3.3.2.2. Les indices sociaux victimes de l'isolement

Yatombo T. (1994) évoque que dans les années 1980, le sous-secteur de Lotogou connaissait un taux de scolarisation de 20% contre une moyenne régionale de plus de 30% alors que la couverture sanitaire était presque inexistante du fait du délabrement de la seule case de santé qui y existait. Quant au taux de déperdition scolaire, il avoisinait 40%. A Koutougou, la situation telle que décrite par Noyouléwa T.A. (2005) n'est guère meilleure. Alors que les moyennes régionale et préfectorale pour 1000 hab. de lits d'hôpital sont de 21 et 12, elle est de 0,9 dans cette localité enclavée. Quant aux infirmiers, on en dénombre 5 pour 1000 hab. dans la région de la Kara contre respectivement 3,8 et 0,9 pour la préfecture de la Kéran et pour le canton de Koutougou6(*). Les chiffres ci-dessus sont évocateurs et permettent facilement d'appréhender les contraintes sociales de l'enclavement. Qu'en est-il de celles économiques ?

3.3.2.3. Zones rurales enclavées, économie stagnante

Lorsque l'on analyse l'enclavement des contrées rurales sous l'angle des indicateurs économiques, il est facile de remarquer que tous s'imbriquent pour laisser apparaître une économie qui stagne et qui n'a point d'ouverture. Mais il faut bien pouvoir mener la réflexion sur la base des grands traits que sont le coût de la main d'oeuvre et des outils de travail, le prix de revient des intrants puis le prix de vente des produits agricoles.

Quoiqu'il en soit, il est évident qu'une zone difficilement accessible reçoit moins d'ouvriers agricoles et est confrontée à une hausse du prix des opérations culturales. En ce qui concerne les outils de travail et les intrants, la similitude s'exprime en terme de prix de revient eu égard à la distance désenclavante à parcourir pour entrer en possession de ceux-ci. Cette problématique entre dans la perception du prix de vente des produits agricoles aussi. En effet, lorsque le paysan est amené à parcourir une très grande distance pour écouler ses produits, il doit faire face à des investissements supplémentaires que le marché n'entre pas souvent dans la définition du prix aux producteurs. Au total, il ressort que quand le paysan d'une localité enclavée doit investir plus en terme d'acquisition d'intrants, d'achat du matériel agricole, de salaire agricole et du transport des produits, ce dernier est à priori défavorisé par rapport à celui qui évolue dans une économie plus ouverte. Autant dire à l'instar de Merlin P. (1991) qu'aucun développement rural n'est possible si le paysan ne peut facilement accéder au marché afin de vendre et acheter des biens manufacturés. C'est sans aucun doute cette logique qui impose un désenclavement des zones rurales enclavées en vue de leur ouverture sur des réseaux commerciaux fonctionnels.

* 6 D'après Noyouléwa T.A. (2005) sur la base des données de la direction régionale de la santé, page 88.

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