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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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CHAPITRE III : LA SOCIETE SOVIETIQUE EN 1985

Depuis sa création en 1922, l'URSS a opté pour une société égalitaire c'est-à-dire une société sans classes sociales. Ainsi pour pouvoir mettre cette idéologie en place les dirigeants vont instaurer des régimes totalitaires. Ils sont basés sur un régime politique dictatorial qui repose sur la puissance absolue d'un parti unique. Ce parti assure un contrôle sans partage de l'Etat et utilise de la terreur comme méthode de gouvernement. Il pratique le culte du chef et exerce un contrôle des mentalités avec la volonté de construire un homme nouveau et une société nouvelle. L'idéal est de construire une société sans classes, et l'objectif de la société communiste reste une société d'abondance. Mais la réalité est largement différente de cette idéologie.

Comment la société soviétique était-elle organisée? Quels sont les problèmes rencontrés par celle-ci ?

I-L'ORGANISATION DE LA SOCIETE SOVIETIQUE

Cette partie est subdivisée en deux sous- titres. Nous avons d'abord les différentes structures de la société et ensuite la transformation de celle-ci.

1- Les différentes structures de la société

La stratification de la société soviétique se fait en fonction des moyens de production. Car « la classe des groupes d'individus qui se différencient par leur place, à un moment donné de l'histoire, dans le système de production sociale par leur relation vis-à-vis des moyens de production, par leur rôle dans l'organisation du travail social et, par voie de compétence par les moyens dont ils disposent pour accéder à la richesse. »40(*)Ainsi donc cette catégorisation de la société se fonde sur la situation de l'individu par rapport au pouvoir. Le PCUS qui est le maître à tout faire vient à la tête de cette division sociale. Le Secrétaire Général du parti est donc le premier de cette division. Puis les différents présidents de kolkhozes, les directeurs des sovkhozes, les secrétaires de cellules dans les entreprises suivent.

Mais à partir de 1957 vont s'ajouter les directeurs des M.T.S (Station de Machines et de Tracteurs). Ils exerçaient une tutelle sur les exploitations agricoles par le biais des sections politiques. Tout ce personnel était recruté en fonction de ses capacités de commandement et de sa fidélité au parti à l'origine.

Depuis que les exploitations collectives sont devenues de gigantesques entreprises avec des moyens de productions mécaniques modernes, la compétence technique et économique compte désormais en tant que critère pour la gestion : Par exemple en 1970, sur 35000 présidents de kolkhozes 7000 avaient acquis leur qualification sur la pratique, c'est-à-dire qu'ils n'avaient pas de diplôme, la grande partie était des spécialistes alors qu'en 1950 seulement 2,6% des présidents étaient des spécialistes. L'évolution rapide de la société a fait naître une nouvelle classe les diplômés : agronomes, vétérinaires, ingénieurs et instituteurs qui forment l'intelligentsia. A cette catégorie s'ajoute les spécialistes de la mécanisation agricole, les conducteurs de tracteur, de camion, d'autres engins et les réparateurs dont le niveau de vie et le prestige évoquent celui de la bourgeoisie .Au delà de ces deux premiers nous avons le personnel administratif de second rang et les employés des services. Cette organisation de la société va donc transformer le monde soviétique.

2- La transformation rapide de la société soviétique

La doctrine soviétique officielle rappelle la propriété socialiste et affirme que le salariat est aboli. C'est en fait à une généralisation de cette doctrine que l'on assiste. On observe également une participation de plus en plus active de la population féminine à l'économie, sachant que leur salaire équivaut malgré l'idéologie d'égalité, à environ deux tiers du salaire masculin. Les femmes en URSS ont relativement peu d'accès aux postes de direction et sont principalement concentrées dans les travaux moins payés, dans les branches à bas salaires. Ces domaines sont la santé, le commerce, l'enseignement, la communication etc.... Au delà de cette population de salariat féminine l'Union Soviétique regorge de nombreux spécialistes dans divers domaines de compétence qui vont assurer le bon fonctionnement du travail.

Cette surqualification relève d'un défaut de formation, alors que la formation des ouvriers qualifiés est insuffisante dans les écoles techniques et que la majorité des ouvriers acquièrent leurs expériences sur la pratique. Ces ouvriers sont estimés à 50 millions.

A partir de l'année 1977, on assiste à une évolution en ce qui concerne le droit du travail, car il est inscrit dans la constitution. Cependant l'obligation du travail est nécessaire, on assiste à une réelle mobilité des travailleurs jusqu'en 1956. Au-delà du droit de travail, il existe des lois répressives très sévères pour le monde du travail en cas de départ du travailleur non autorisé préalablement par les autorités.

Mais ces lois seront abolies en 1956, et dès 1959 jusqu'au milieu des années 1970, le niveau de rotation des travailleurs est assez élevé et tourne autour de 20%. Un ouvrier reste en moyenne trois ans dans la même entreprise dans sa spécialité. Il y'a un réel turn-over qui touche surtout les jeunes lorsque les conditions de vie ou de travail sont jugées trop difficiles. C'est, en effet, assez facile de trouver un travail dans les grandes villes comme Moscou, Leningrad ou Kiev. Cette mobilité peut être interprétée comme moyen de défense face à des conditions de travail difficiles sachant que le seul employeur reste l'Etat sauf dans les kolkhozes.

Quant au monde syndical, il est constitué de groupes qui dépendent du PCUS. Les dirigeants de ceux-ci sont tous membres du parti. De plus, les élections sont le plus souvent manipulées. « Les syndicats ont comme principal rôle de gérer les oeuvres sociales et les cotisations obligatoires qui sont de l'ordre de 1% du revenu mensuel représentent en fait les cotisations de sécurité sociale. Environ 99% des travailleurs sont syndiqués en URSS. »41(*)Les syndicats soviétiques n'interviennent pas dans les négociations salariales car les conventions collectives ne concernent pas les revenus. Ils ont tendance à négliger largement la défense des conditions de travail. Les syndicats se contentent « de veiller à l'application du contrat de travail, au droit du travailleur à un salaire correct ainsi qu'au règlement des petits conflits ». Le rôle de défenseur des travailleurs apparaît dérisoire car ils sont sous l'emprise du P.C

La société soviétique s'est vite urbanisée. En 1985, 65% de la population soviétique vivait en ville contre 50% en 1960. L'exode rural est devenu massif. « La scolarisation est également massive, 80% de la population était scolarisée, pourtant il n'y avait pas d'égalité de chance. Ce fort taux de scolarisés favorise l'émergence d'une nouvelle société civile attirée par la culture occidentale. Ainsi donc l'adhésion au PCUS ne représente plus qu'un passeport pour l'accès à une carrière de ce nom. Cette adhésion au parti de la part des soviétiques n'est que de façade mais ils n'ont pas la liberté d'envisager la moindre alternative au système. »42(*)Elle est faite par défaut. C'est alors que vont naître les mouvements de dissidence qui seront de plus en plus nombreux à partir des années 1970.

La dissidence en URSS est un courant peu important mais persistant. Il est composé d'intellectuels, d'artistes, de croyants et de nationalistes. Cette dissidence se fonde sur le respect de la légalité du régime, se renforce grâce à la signature de l'Acte final des accords d'Helsinki en 1975, qui fournit un cadre juridique international de référence et de défense des droits de l'homme. Les têtes de file de cette dissidence sont Andreï Sakharov43(*) et Alexandre Soljenitsyne44(*). Leur expulsion de l'URSS en 1980 et 1974, suscite de vives réactions à travers le monde. A cette période la jeunesse se reconnaît de moins en moins au PCUS. Elle prend des distances vis-à-vis du régime communiste.

Cette transformation de la société pose de réels problèmes dans l'organisation du régime soviétique. Malgré cette avancée de la société, elle connaît de véritables problèmes.

* 40 B. Kerblay, 1977, La société soviétique contemporaine, Armand Colin, p.200

* 41 A. gauthier, 1986, Genèse de l'économie de l'URSS, bréal, p.46

* 42 A. gauthier, op. cit.p.65

* 43 Né à Moscou le 21 Mai 1921. C'était un physicien nucléaire russe et père de la bombe H. Il a obtenu le prix Nobel de la paix en 1975 pour sa lutte pour les droits des l'homme, les libertés civiles et la réforme de l'URSS. Il meurt à Moscou le 14 décembre 1989.

* 44 Est né le 11 décembre 1918 à Kislovodsk est un romancier et auteur de plusieurs ouvrages. Il était opposé au régime soviétique. Il meurt le 3 août 2008 à Moscou.

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