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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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II-LES PROBLEMES DE LA SOCIETE

1-Les difficultés quotidiennes des soviétiques

L'ère de Brejnev a représenté une période d'amélioration, tout au moins jusqu'au milieu des années 1970. Mais la population qui atteint environ 300 millions en 1980 connaît des problèmes de logements. La majorité de cette population est concentrée dans les villes. Ainsi assiste-t-on à de très nombreux logements collectifs où cohabitent les familles et à un entassement dans ces logements peu décents et surpeuplés. Il y a un véritable manque d'entretien du patrimoine immobilier.

A cette situation de logements s'ajoute des problèmes quotidiens de ravitaillement. En effet, la population soviétique est confrontée à un sérieux problème de pénurie de produits de consommation de base, y compris alimentaire. La viande particulièrement se faisait rare. Les magasins d'Etat sont vides, et l'on assiste à des longues files d'attente interminable devant les magasins. Nous pouvons dire que, le consommateur soviétique ne se trouve pas dans la facilité, tant de nombreux produits de vie courante étaient difficiles à obtenir. La population perd le temps et l'énergie dans un contexte où domine les tendances à la pénurie, les files d'attente et la désorganisation du système de distribution. Ainsi, en Union Soviétique, le consommateur peut être considéré comme un quémandeur à la recherche d'un approvisionné et de bonne volonté, il se situe dans une sorte de concurrence entre consommateurs. Il apparaît une situation de tension due notamment à l'irrégularité de l'approvisionnement pour la viande, les produits laitiers, les fruits et légumes. La persistance du rationnement pour certains produits de base est un souci important pour la population, notamment dans certaines régions. Il existe une hiérarchie des villes dans l'approvisionnement à la tête de laquelle on trouve Moscou, Leningrad, puis des villes de tailles inférieures et enfin les capitales des Républiques fédérées.

Concernant les conditions de travail de la population, elles sont pénibles. La société est embrigadée par le parti qui est le fer de lance de la révolution. C'est le parti avec en son sein des élites qui contrôlent l'ensemble de la société, nomme les différents dirigeants des entreprises. Elle n'a pas le droit de grève, pas de droit syndical. Le syndicat est unique et est contrôlé par le parti communiste. La population est soumise à des journées de travail de dix (10) à douze (12) heures dans une pollution terrible et nuisible à la santé celle-ci.

Enfin la situation des campagnes est encore plus défavorable. Le sous-équipement des campagnes met les populations dans des conditions de vie difficile et très dure.

Ces conditions de vie difficile, la non maîtrise du fonctionnement des plans donnent une certaine habitude à la société soviétique.

2-Les tares de la société soviétique

Le comportement social de la population peut s'appréhender sur deux axes. Le premier axe est la démotivation de celle-ci au travail. En effet, le manque de motivation dans les entreprises où les faibles rémunérations et l'impossibilité d'initiatives privées provoquent une sorte de droit de paresse. Ce manque de motivation se manifeste par l'instabilité des travailleurs (20% des actifs changent chaque année d'emploi et la durée de séjour d'un travailleur dans une même entreprise n'excède pas 3ans), l'absentéisme et l'alcoolisme. « L'absentéisme fait perdre 125milliards de journée de travail en 1982, l'équivalant du travail manuel de 60 millions d'ouvriers, soit près de la moitié de la population active en URSS. De même il suffirait d'arrêter de boire sur le lieu de travail pour que la production industrielle augmente de 10%. »45(*)

L'alcoolisme a agit sur la santé d'une partie de la population et s'est largement étendue. Durant ses vingt dernières années, la durée de vie moyenne en URSS n'a pas augmenté et « la mortalité des hommes d'âge actif s'est même accrue. »46(*)

Le second axe est la corruption qui est très développée. Le système économique très lourd a fait place à une économie parallèle. Cette économie est faite de tricheries administratives, de marché et de travail au noir, de corruption très persistante. Elle concernait aussi bien les citoyens ordinaires qui réalisaient au noir des travaux d'entretien et de réparation avec du matériel volé à l'Etat, que les membres de la nomenklatura. Elle représente à peu près le quart du PNB (produit national brut) de l'URSS. Certaines entreprises vont même jusqu'à acheter au marché noir les produits qu'elles ne pouvaient pas obtenir auprès de la commission d'Etat pour la fourniture en matériaux et équipements. Cette corruption semble avoir été rampante dès l'ère Brejnev, au point que « selon les experts russes, à l'aube des années 1990, cette production fantôme constituait environ 30% du PNB soviétique47(*) Ainsi à la fin des années 1980, la presse pousse un cri d'alarme : environ 17 trains de marchandises disparaissaient quotidiennement en territoire soviétique. Pour mieux s'enrichir, « les clans de l'économie de l'ombre créent la pénurie. »48(*) Cette situation de pénurie est d'abord le fruit d'un mécanisme, incorrect engendré par les autorités soviétiques notamment la nomenklatura. La population soviétique se trouve dans des conditions où les produits destinés à la consommation et aux ménages se font rares dans les magasins.

Après la mort de Brejnev en 1982, le régime soviétique se trouve figé. Les institutions restent immobiles et le conservatisme se généralise. La société est de plus en plus étouffée. Elle rencontre beaucoup de problèmes dans la vie quotidienne. Le modèle soviétique a beaucoup perdu de son pouvoir d'attraction. Il est devenu moins séduisant malgré les acquis et les progrès qui ont pu survenir pendant cette longue période. C'est dans cette période de stagnation de l'économie, de la politique et de la société qu'en 1985 Mikhaïl Gorbatchev devient le numéro un de l'Union Soviétique. Après un diagnostique fait par Mikhaïl Gorbatchev, il se trouve que son pays est dans une crise aigüe. C'est alors qu'il décide d'entreprendre des reformes pour sauver l'URSS.

* 45 B. Kerblay, 1977, La société soviétique contemporaine, Armand Colin, p.20

* 46 B. Kerblay, op.cit. P.24

* 47 M. lewin, 2003, Le siècle soviétique, Fayard, Paris, p.14

* 48 M. lewin, op. Cit. , p. 35

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