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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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II-LES DIFFICULTES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Il traitera de la désorganisation du système économique et de l'état inquiétant de la société soviétique.

2-La désorganisation de l'économie

Les reformes de Gorbatchev destinées à rendre plus efficace le système soviétique accentueront le déclin de l'empire soviétique.

D'abord dans les entreprises rien n'a changé. Cela a été le fruit d'un délicat compromis, la réforme était pourtant timide. Elle ne remettait pas en cause la propriété étatique. Elle a pourtant échoué. La bureaucratie centrale, celle du plan en particulier avec ses milliers de fonctionnaires a réussi à l'étouffer. Lors de la conception de la loi, le plan a en effet introduit un nouvel instrument : les commandes d'Etat. Son argument était que, pendant la transition les entreprises devaient continuer à travailler pour l'Etat en respectant ses ordres et ne venir que progressivement sur le marché.

C'est ainsi que, le comité d'Etat pour l'approvisionnement l'organisme central qui répartissait l'ensemble de la production entre les entreprises n'avait pas été supprimé. De 100% en 1987, la part de l'activité des entreprises effectuée directement pour l'Etat devait être réduite à 40% en 1990. Du fait de la pénurie et de la désorganisation générale, le rôle du comité pour l'approvisionnement (Gossnab) est peut être plus que jamais important. « Le système ministériel est toujours en place66(*)

En cinq ans, le nombre des ministères a été réduit de 25% leurs effectifs de 14 % mais il reste encore, 76 ministères à l'échelon fédéral et 568 dans les républiques. Dans les entreprises rien n'a vraiment changé tout l'ancien système est toujours opérationnel.

Dans les coopératives, faute de pouvoir autoriser immédiatement le développement d'un secteur privé, Mikhaïl Gorbatchev a fait adopter, en 1988 une loi autorisant les activités industrielles dans un cadre coopératif. Dans certains secteurs comme le commerce, l'artisanat, la restauration, les coopératives ont connu un rapide développement, traduisant ainsi l'existence d'un esprit d'entreprise d'une volonté d'indépendance dans une partie de la population. Il y avait officiellement plus de 200 000 coopératives à la fin de 1989. Le commerce du bétail qui représentait 1.5% dans l'économie connaissait d'énormes difficultés d'où l'élévation des prix. Ces prix ont provoqué un vif mécontentement au sein la population. Il est vrai que certains profitent de la situation de quasi monopole pour s'enrichir rapidement. Ils sont accusés par l'opinion publique d'être des spéculateurs. Certaines coopératives ont des difficultés à s'approvisionner, les entreprises d'Etat ne travaillaient seulement entre elles. Elles sont l'objet de contrôles de prix accrus. « A la fin de 1989, 4,8 millions de personnes travaillaient dans des coopératives (3% de la population actives). Les bureaucrates et les idéologues, s'appuyant sur la réaction d'une partie de la population, ont en définitive réussi à en limiter l'extension. »67(*)

Les sociétés mixtes l'une des autres grands espoirs de Mikhaïl Gorbatchev sont un autre exemple de compromis qui a abouti à un échec. Dès 1987, le nouveau patron du Kremlin prend une décision considérée alors comme révolutionnaire. Il s'agit de l'ouverture de l'URSS aux capitaux Occidentaux. Les capitalistes installés en URSS vont y apporter leurs capitaux, leurs technologies, mais et surtout leurs méthodes de gestion. Malgré l'avis de ses conseillers certains lui recommandaient alors la création massive et immédiate de zones franches où le capital occidental aurait pu travailler sans aucune contrainte. Il limite considérablement la portée de cette ouverture dès le départ. Les Occidentaux ne pourront venir en URSS qu'en créant des sociétés avec des entreprises soviétiques. Les conditions de fonctionnement de ces sociétés feront l'objet de longues discussions entre les différentes bureaucraties du pays. Ce qui va entraîner une certaine méfiance des industriels occidentaux. L'expérience des capitaux étrangers apparaît décevante après quelques années. « Malgré des investissements coûteux et des efforts considérables, la situation de l'agriculture était toujours aussi précaire. Dans l'industrie, la quantité n'arrivait pas à suivre la qualité. De plus grâce encore, l'appareil industriel dans son ensemble, (...) était incapable de s'adapter de façon compétitive, à l'ère nouvelle (...) » 68(*)

En 1989, on notait environ 1300 sociétés mixtes, mais très peu avaient une véritable activité industrielle. C'est alors que l'on assiste à l'implantation des grandes entreprises occidentales en URSS. Aucun des grands projets annoncés n'avait vraiment abouti. Les industriels occidentaux sont de plus en plus méfiants. Le scénario est sensiblement le même dans l'ensemble des secteurs de l'économie nationale. La production agricole avait été relativement satisfaite, mais les conditions de transport, de stockage et d'emballage étaient telles que les consommateurs ne devraient pas pouvoir en bénéficier.

Dans la même année 1989, l'Etat s'engageait à payer pour partie en devises les paysans pour leurs livraisons de céréales. Cette mesure a été aussi un échec complet. Les paysans n'ont pas tout fait confiance au gouvernement. Les dirigeants des exploitations agricoles ont tout fait pour décourager les candidats éventuels. Car l'Etat central a perdu les commandes de l'économie. Dans certaines Républiques, le secteur privé se développe rapidement, partout les marchés noirs fleurissent, parce que la prime en devises n'était pas payable quelques mois après la récolte.

Au-delà de cette situation, l'échec de la loi sur l'entreprise de 1987 apparaît emblématique dans les déboires de la perestroïka. Elle s'est heurtée à différents problèmes révélateurs des dysfonctionnements majeurs du système.

Les ministères ont continué à maintenir leur rôle dans le fonctionnement de l'économie soviétique. Ils multiplient les commandes d'Etat et ne laissent pas la possibilité au libéralisme de se développer. Les prix continuent d'être fixés de manière autoritaire par les ministères. Tout ce ci rend la non applicabilité de la loi sur les entreprises. Au regard de tout ceci on peut dire que la loi n'a vraiment pas sa raison d'être ou n'a pas de sens. Elle ne fonctionne pratiquement pas.

Toutes les réformes engagées depuis 1985 ont donc échoué. Elles ont contribué à une désorganisation générale de l'activité et abouti à une situation économique catastrophique. La production a dégringolé. Les tickets de rationnement sont les seuls produits qui connaissent un développement rapide. Le mécontentement social se traduit par des grèves de plus en plus fréquentes. La situation financière extérieure elle-même s'est fortement dégradée. « Nous n'avons plus d'argent pour acheter des céréales à l'extérieur69(*) Cela justifie les différents échecs des réformes apportées par Gorbatchev dans l'économie.

Durant ses six années de gestion de Gorbatchev, il n'y a, en réalités, ni plan ni marché. La perestroïka a cassé les différents mécanismes de l'économie planifiée mise en place depuis les années 1930.Gorbatchev ne parvient pas à définir clairement de nouvelles règles économiques ni proposer aux travailleurs de nouvelles motivations. Engluées dans des demi-mesures, la politique économique menée entre 1985 et 1991 ne fait qu'aggraver la crise qui s'était installée au coeur du système depuis le milieu des années 1970, portant à son comble le mécontentement populaire. Incapable d'améliorer les conditions de vie du plus grand nombre, le régime de Mikhaïl Gorbatchev devient de plus en plus impopulaire à l'intérieur du pays. Cette situation inquiétante de l'économie va provoquer le désarroi de la société soviétique.

1- L'état social de la population soviétique

L'échec des réformes économiques éclipse largement des réformes politiques spectaculaires, mais toujours orientées vers le maintien à tout prix d'un système dirigé par le seul P.C et d'une Union des républiques fondée sur la coercition et la méconnaissance des aspirations nationales. Ainsi les réformes entreprises par Gorbatchev pour donner une nouvelle image à son pays échoueront. L'économie soviétique va de pire en mal, les rouages traditionnels sont désorganisés, le marché noir est de plus en plus florissant, la corruption est très galopante. Toutes ses conditions difficiles de la vie engendreront des mécontentements, des troubles sociaux et des grèves. C'est ainsi qu'en décembre 1989, on assiste à la grève des mineurs et d'autres mouvements dans toute l'Union Soviétique. Pour contrer tous ces mouvements sociaux, Gorbatchev durcit son attitude : il interdit, la grève, rejette le programme de la transition accélérée vers l'économie de marché en 1990.

La perestroïka et la glasnost n'ont pas pu donner au pays le sourire qu'il souhaitait dans la relance économique ainsi que la politique de rigueur. La perestroïka Gorbatchévienne qui était porteuse d'un grand espoir, qui promettait la prospérité aux peuples de l'URSS, la sécurité et la stabilité à toute l'humanité à ses débuts, a plongé le pays dans une crise encore plus profonde que celle à laquelle elle devait remédier. « Il ne faut pas comprendre la perestroïka comme une entreprise visant à faire marché le système soviétique, il s'agit plutôt d'une tentative pour associer la communauté internationale à l'entretien, au financement, à l'équipement et à l'alimentation des pays socialistes. »70(*) 

C'est pour dire que Mikhaïl Gorbatchev comptait sur les Occidentaux pour la bonne réalisation de sa politique de réforme de l'URSS. Mais il fut trahi par ceux-ci, car étant opposé dans une confrontation de leadership. Donc aidé Gorbatchev à sauver le système soviétique était vu comme une trahison idéologique. A cette situation sociale vient s'ajouter la catastrophe nucléaire de Tchernobyl d'avril 1986 et le tremblement de terre arménien de 1988 qui a fait près de 25000 morts et 400000 sans-abri ralentissent ses actions de reformes.

Tous ces évènements et toutes ces oppositions ont freiné l'évolution et la mise en oeuvre de la perestroïka. Néanmoins elle a permis un bouleversement dans les relations entre l'URSS et les pays du monde communiste et entre l'URSS et l'Occident.

* 66 L. marie, 1990, Chronique de la société d'étude et de documentation économiques industrielles et sociales, p.25

* 67 I. erik »rien n'a vraiment changé dans les entreprises » Le Monde 6 juin 1990, pp14-15

* 68 R. nicholas, 1997, Histoire de la russie des origines en 1996, Editions Robert Laffont, Paris p.643

* 69I. erik « Désorganisation genérale de la production », le monde 6 juin 1990 p.15

* 70 T. françoise, 1990, Après Gorbatchev, Edition table ronde, p.263

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