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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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CHAPITRE III : LES INSUFFISANCES DES REFORMES DE

GORBATCHEV

Les tentatives de réformes entreprises par Mikhaïl Gorbatchev pour le changement de l'ancien régime soviétique en instaurant la politique de glasnost et celle de la perestroïka ont connu des résultats exemplaires. Mais l'évolution ou la mise en oeuvre véritable de ces réformes ne se sont pas faits aussi facilement. Gorbatchev, étant formé dans la pure tradition communiste avait l'embarras entre continuer dans le communisme ou pas. De même que la nomenklatura qui était les privilégiés du système soviétique était contre cette nouvelle forme de penser car il voyait voler en éclat tout ce qu'ils avaient comme privilège dans l'ancien système. Ainsi, les réformes entreprises par Gorbatchev pour sauver le système soviétique en faillite connaîtront des difficultés dans sa mise en oeuvre.

Quels sont donc les problèmes rencontrés par Gorbatchev dans la mise en oeuvre de ses réformes ?

Ce chapitre s'intéressera aux différents problèmes politiques d'abord et traitera des problèmes sociaux que posent ces réformes ensuite.

I-LES DIFERENTS PROBLEMES POLITIQUES

Ces difficultés dans l'exécution de ces réformes sont dues au conservatisme idéologique de Gorbatchev et de l'opposition de certains membres au sein du PCUS.

1- Le conservatisme idéologique de Gorbatchev

Malgré les débuts prometteurs où l'économie soviétique a enregistré en 1986 et 1987, les taux de croissance les plus élevés depuis une dizaine d'années. L'élan du changement s'est vite essoufflé et l'année 1988 a abouti à des résultats médiocres. Les objectifs du plan n'étaient pas atteints et les défauts de fonctionnement du système n'avaient pas disparu. L'Etat est le principal client des entreprises qui ont bien du mal à être autonome, la qualité des produits reste médiocre, la sous productivité de l'agriculture persiste ainsi que la pénurie des biens de consommation. Cette situation est due au fait que Gorbatchev ne voulait pas sortir immédiatement du communisme, car lui-même étant un pur produit du système soviétique.

Ainsi le personnage de Gorbatchev ne semble pas marquer une rupture avec le passé. Gorbatchev ne semble pas être différent des dirigeants précédents malgré son jeune âge, car il a fait partir lui-même de ces leaders qui ont amené le pays dans le triste état dans lequel il se trouvait en 1985. C'est alors qu'il restait fidèle aux principes socialistes fondamentaux que sont la dictature du prolétariat et la propriété étatique des biens de production. La politique entreprise par Gorbatchev révèle en elle-même une certaine discontinuité. Cela signifie que devant l'ampleur de la tâche certaines contestations de ces réformes, Gorbatchev a eu tendance à revenir sur certaines décision, afin d'arrondir les angles et de faire en sorte qu'elles soient acceptées par le plus grand nombre.

Tout le long de ses six années, Mikhaïl Gorbatchev a hésité entre une stratégie de rupture radicale et une politique de transition. Il a toujours refusé de faire le grand saut et rejeté la réforme radicale prônée par certains de ces conseillers. C'est ainsi qu'il devait repousser in extremis à l'automne 1990 le fameux « plan des cinq cent jours »64(*)préparé par ses collaborateurs et qui aurait dû conduire à une transformation du système économique en une période très courte.

Ainsi, les débats sur la réforme économique ont été permanents. Derrière les discussions théoriques, ce sont des questions politiques qui se posaient. Mikhaïl Gorbatchev a mis en particulier beaucoup de temps pour faire accepter une évolution sur certains éléments clés de ce qui aurait pu être une véritable réforme : le rôle de l'Etat dans l'économie, celui des administrations centrales ensuite (le plan, en particulier), notamment dans le système des prix.

La législation de 1987 autorisant la création des sociétés mixtes a contribué à mettre ensemble des capitaux Occidentaux et Soviétiques pour le bon fonctionnement des entreprises. Cette symbiose relève du fait que les sociétés ont une très bonne expérience dans la gestion. Ce qui permettra un bon fonctionnement et contrôle de la société. Mikhaïl Gorbatchev était très attaché à la mise en place de ces sociétés mixtes. Mais la bureaucratie centrale a multiplié les obstacles pour la mise en oeuvre de cette réforme. Elle fut un échec total. Les capitaux étrangers ne sont pratiquement pas venus.

En effet, l'instauration d'un véritable climat de confiance devrait permettre de relancer l'économie soviétique. Ce climat de confiance est garanti par une législation précise et respectée par lui-même. Cette législation dispensable pour la réussite des réformes échoue. Car Gorbatchev n'a pu pas prendre des décisions nécessaires pour une véritable réforme de son pays. Il n'arrivait pas à abandonner ses habitudes communistes pour prendre la voie des réformes pures et sauver son pays.

2- Les contestations au sein PCUS

Gorbatchev dans sa nouvelle politique, a été trahi par ces propres collaborateurs ayant été corrompus et qui se sont accaparés des biens de l'Etat. Mais l'obstacle la plus puissante est celle du rôle dominant du parti unique. Ainsi les réformes enclenchées par Gorbatchev suscitent à la fois le scepticisme et l'opposition. Le scepticisme de la majorité de la population, l'opposition conjuguée de la nomenklatura qui sentait ses privilèges menacés et l'intelligentsia qui souhaitait au contraire une accélération des réformes.

Les réformes économiques aggravent la crise que connaissait l'économie soviétique depuis le milieu des années 1970. Ainsi, en démocratisant les élections et en libérant les opposants politiques comme le physicien Andreï Sakharov, défenseur des Droit de l'Homme et, en affichant l'information, Gorbatchev se soumettait à la critique. Il est rapidement débordé par les mécontentements des citoyens qui veulent l'accélération de la démocratisation. Toutes ces actions obligent Gorbatchev à un louvoiement périlleux entre les radicaux et les conservateurs. Gorbatchev tente ainsi de maintenir une voie moyenne en proclamant son attachement à un socialisme de plus en plus édulcoré. Après avoir repris Lénine comme modèle, il se résout à abolir en 1990 le rôle dirigeant du P.C, qui se transforme en 1991 en Parti Social Démocrate. C'est ainsi que les conservateurs nostalgiques l'accusent d'avoir trahi le communisme. Pour eux cette politique de réforme était une liquidation du socialisme.

D'autre part, la glasnost stimule le désir d'autonomie, d'où les critiques des démocrates souvent opportunistes qui veulent aller plus vite et plus loin. Ainsi, on observe une émancipation des peuples allogènes maintenus de force dans l'empire des tsars, puis de l'URSS.

Au regard de toutes ces critiques, les apparatchiks et les militaires qui résistaient aux changements et lui reprochaient de saboter le régime. Les libéraux quant eux l'accusaient de jeter de la poudre aux yeux sans opérer de réformes significatives. La majorité de la population espérait à son tour à une amélioration plus rapide des conditions de vie. C'est dans ce climat de critique exacerbé que Gorbatchev tentait de préserver un délicat équilibre entre les forces de la réaction et celle du changement également insatisfaites. Ainsi entre 1990 et 1991, les événements se bousculent : après que le P.C eut renoncé à son rôle de direction de l'Etat en février 1990, Gorbatchev organise et remporte un référendum prônant une réforme constitutionnelle en mars 1991, mais en août, une tentative de coup d'Etat par les militaires désireux de restaurer le régime soviétique met en péril l'ensemble de son processus de réformes. Ce coup d'Etat échouera, car l'armée a refusé de suivre les putschistes, mais c'est aussi et surtout grâce à la résistance de Boris Eltsine et ses partisans de tendance libérale. Gorbatchev et l'URSS ressortent passablement affaiblis de l'épreuve : en novembre 1991, le P.C est dissout et ses biens sont nationalisés, tandis que l'Union Soviétique disparaît officiellement à peine un mois plus tard.

Au-delà de ces importantes réformes institutionnelles, le fait marquant de la vie politique soviétique des années de la perestroïka est le foisonnement de comité, d'organisations, de groupes, de « front populaire»65(*), embryons de partis politiques poussés sur le terreau des espaces de micro autonomie qui s'étaient constitués au début de la décennie précédente. Cette démocratisation met en lumière les limites et les contradictions d'une démocratisation partielle mutilée par le refus du pouvoir de mettre en cause le monopole du parti unique.

L'opposition farouche, qu'a connue les réformes entreprises par Gorbatchev au sein du P.C a mis un frein à l'évolution et aux objectifs initiaux de la politique de réformes. Face à cette situation politique, des difficultés rencontrées, l'économie et la société soviétique resteront sans subir de transformations véritables. Les oppositions permanentes aux reformes entraveront son déroulement.

* 64 L. pascal, 1993, Histoire de la perestroïka, Paris, Presse Universitaire de France « Que-sais-je ?»P.100

* 65 D. brand, 1993, L'expérience soviétique, Editions Dalloz, p. 90

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