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Pluralité des institutions internationales et droit de l'environnement du Burkina Faso

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par Rodrigue NION
Université de Limoges - Master en Droit International et Comparé de l'Environnement 2011
  

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Conclusion de la Partie 1

Au terme de cette partie, retenons qu'il y a une grande diversité d'institutions internationales qui s'intéressent à l'environnement. Certaines y sont spécialisées, d'autres l'annexent à leurs objectifs primordiaux. Dans tous les cas, malgré le risque avéré que court l'humanité, les États restent toujours accrochés au primat de la souveraineté, gage de la protection de leurs intérêts égoïstes. Les institutions internationales ne bénéficient donc que de compétences résiduelles, pas vraiment suffisantes pour impacter sensiblement la scène interétatique.

À présent voyons si au plan interne, plus de possibilités leurs sont offertes.

PARTIE 2 : L'IMPACT DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES SUR LE DROIT DE

L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO
Introduction Partie 2

Pays sahélien de 274 200 km2 et enclavé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso a son économie essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage. Ces deux secteurs occupent au moins 85% de la population qui dépend à plus de 97% des ressources forestières pour la satisfaction de ses besoins [35]. L'examen des tendances environnementales au cours des cinquante dernières années révèle une péjoration climatique importante, des ressources naturelles en dégradation inquiétante, le tout en liaison avec une pression démographique dont les effets sont démultipliés par l'extrême pauvreté des populations. De nombreuses institutions internationales s'engagent alors à accompagner le Burkina Faso dans l'adoption et la mise en oeuvre de mesures protectrices en vue d'inverser la tendance. Mais jusque là, les institutions internationales n'ont pas encore réussit véritablement à sortir le droit de l'environnement burkinabé de son état d'hibernation du fait des insuffisances que comportent leurs actions.

35 Rapport National sur le Développement Humain 2010 : l'Environnement et le Développement Humain au Burkina Faso PNUD-BF

TITRE1 : UNE INFLUENCE NOTABLE SUR LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT

Le droit n'est pas seulement ensemble de mesures normatives. En effet, le succès ou l'échec d'une norme est souvent fonction de la charpente institutionnelle qui l'accompagne. Forts de ce postulat, les institutions internationales vont d'une part oeuvrer pour l'édiction de règles écologiques au plan national, et d'autre part favoriser l'émergence d'organes chargés d'en promouvoir l'effectivité.

CHAPITRE 1 : L'INCIDENCE SUR LES NORMES

Le sommeil est l'une des particularités du droit africain dans son ensemble. Les institutions internationales ont alors fort à faire pour le droit de l'environnement du Burkina Faso. Leurs efforts concernent aussi bien l'adoption que la mise en oeuvre des dispositions environnementales.

SECTION I : CONTRIBUTION À LA GÉNÉRATION DES NORMES

Au plan national, les règles résultent de l'introduction du droit international en droit interne et aussi des initiatives nationales conformément aux réalités sociales.

§1-La transposition des normes internationales au plan interne

La pluralité des institutions internationales est d'une grande importance dans la traduction des conventions au plan interne. Alors que certaines s'activent sur la scène internationale, d'autres en assurent le relai à l'interne. Cet impact direct sur le droit burkinabé se traduit essentiellement en appuis techniques et financiers.

La grande majorité des accords internationaux sur l'environnement sont assortis d'une grande complexité terminologique ou méthodique que peu de pays s'en sortent. Dans ces conditions, l'appui d'experts est plus que nécessaire. Ainsi, l'UICN, afin d'aider les pays à mettre en oeuvre les conventions liées à la diversité biologique, en partenariat avec d'autres institutions internationales (PNUE, WCMC), a mis au point un outil en ligne : TEMATEA (Module Thématique pour une Mise en OEuvre Cohérente des Conventions sur la Diversité Biologique) [36]. Cet outil de formation et d'information permet aux États de surmonter leurs limites en vue d'une transposition effective et cohérente des instruments internationaux sur la biodiversité au plan interne.

L'appui technique se traduit aussi par la description de processus par les experts internationaux dans l'élaboration des textes, ou purement l'établissement de textes standards que les parlements se contentent d'adopter sans amendements significatifs. Le Plan d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques (PANA) en offre l'illustration. Et toujours dans la logique des dispositions prévues par la Convention de lutte Contre la Désertification (CCD), les Partenaires Technique et Financiers (PTF) bilatéraux et multilatéraux ont mis en place depuis 1996 un cadre de concertation des PTF de l'Environnement. Son objectif est de « partager des informations, d'échanger des points de vue et d'harmoniser les prises de positions vis à vis des questions liées à la lutte contre la désertification et à l'environnement de façon globale, soumises par le gouvernement ».

De nombreuses autres initiatives existent. Elles ont pour dénominateur commun d'aider l'État burkinabé à pouvoir concilier les dispositions internationales et les contraintes intérieures en vue d'en sortir la meilleure règle de droit.

36 www.tematea.org

§2-La contribution à la formation du Droit national

La consultation est une pratique encore embryonnaire au Burkina. Les institutions internationales oeuvrent plutôt pour le renforcement des capacités en matière de bonne gouvernance, levier stratégique de la formation d'un droit respectueux des ressources naturelles. Depuis la fin des années 1990, la Banque Mondiale, soutenue par l'Union Européenne (UE) incite la contrepartie burkinabé à intégrer la bonne gouvernance dans sa stratégie de lutte pour un développement durable (PAS) [37]. Dans son acception normative, la gouvernance se caractérise notamment par la participation, la transparence, l'imputabilité et la primauté du droit. Mais avec une population qui n'a pas encore le b-a-ba de la démocratie (comment et pourquoi voter), la tâche qui incombe aux partenaires extérieurs est ardue. Ces derniers, conscients que le droit de l'environnement est un outil de transformation sociale, vont oeuvrer au développement de ces nouvelles pratiques. Ils organisent les populations en puissants groupes à même d'influencer les politiques publiques à travers un lobbying en devenir, la surveillance et la dénonciation des irrégularités sociales, afin d'asseoir à terme une véritable démocratie participative. Pour ce faire, ils promeuvent la communication participative. Une telle stratégie facilite le dialogue entre les intervenants, réunis autours d'un problème donné, afin de définir et de mettre en oeuvre un ensemble d'activités qui contribuent à relever ce défi. Pour que ce type de communication soit possible, un changement doit prendre place : au lieu de mettre l'accent sur l'information et la persuasion (éducation environnementale), il s'agit désormais de faciliter les échanges entre les parties prenantes, afin d'en sortir une initiative concrète qui rencontre l'assentiment de tous. Dans le meilleur des cas, ces communautés locales, mieux outillées, peuvent participer au processus décisionnel, tant au plan local que provincial, voire national. Le projet de gestion forestière intégrée de Gonsé est un exemple de gestion participative réussi. En effet, il coalise la participation de treize villages riverains à tous les stades du projet (conception, mise en oeuvre, suivi) et on a pu constater sur le terrain un meilleur respect des normes avec la diminution des feux de brousse et de la coupe frauduleuse du bois [38].

Indirectement, les institutions internationales ont réussi à apporter leurs touches à la configuration du droit national l'environnement. Mais il ne suffit pas d'adopter la règle, encore fautil qu'elle soit appliquée.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery