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Pluralité des institutions internationales et droit de l'environnement du Burkina Faso

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par Rodrigue NION
Université de Limoges - Master en Droit International et Comparé de l'Environnement 2011
  

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TITRE 2 : LES LIMITES DE CETTE INFLUENCE

De la rhétorique sur les relations internationales, il ressort que les institutions internationales disposent d'importants pouvoirs pour infléchir la volonté des États. Mais dans la pratique, on se rend compte que la souveraineté étatique reste irréductible au delà d'un certain seuil. Aussi, l'engouement qu'a engendré la protection de l'environnement se traduit au Burkina Faso par une intervention cacophonique, conséquence de la multiplicité institutionnelle

CHAPITRE 1 : LE POIDS DE LA SOUVERAINETÉ ÉTATIQUE

Les États africains sont très sensibles à toute entorse à leur souveraineté. Cela s'affiche souvent lors des forums internationaux et vis à vis des autres acteurs de la société internationale. Mieux, au Burkina Faso, les institutions internationales sont confinées à rester sur le chemin que leur a tracé l'État.

SECTION I : LA TOUTE PUISSANCE DE L'AUTORITÉ DE L'ÉTAT

Le poids de la souveraineté étatique aboutit à la relégation des institutions internationales à la seconde place, après que les autorités nationales se soient taillées la « part du lion » dans la gestion des affaires nationales.

§1-La production normative : monopole de l'État

Selon les dispositions constitutionnelles [41], l'initiative des lois appartient concurremment à l'Assemblée Nationale (proposition de loi), au Gouvernement (projet de loi) et au peuple, par voie de pétition. Mais dans la réalité, le Gouvernement domine sans partage l'initiative des lois. La quasi-totalité des lois résultent de projets introduits au parlement qui les adoptent généralement sans amendement. Un constat s'impose : les institutions internationales sont pratiquement exclues dans le processus d'élaboration des lois. Cet état de fait s'affiche clairement en parcourant la RAF, le Code Forestier, le Code Général des Collectivités Territoriales, les décrets et les arrêtés d'application des différentes lois, les politiques et stratégies nationales en matière de gestion des forets, faune et de l'environnement. De cet arsenal normatif, il ressort que l'État se charge des orientations politiques et techniques, l'élaboration des dispositions juridiques et institutionnelles, l'appui conseil et l'accompagnement des acteurs, le suivi et le contrôle des interventions. En bref, l'État décide et les autres acteurs, y compris les institutions internationales, suivent.

Toutefois, il faut signaler que ce monopole a des sources historiques. En effet, à l'aube des indépendances, les interventions des PTF se faisaient sans consultation, imposant pratiquement leurs visions aux « nouveaux pays » tel que le Burkina Faso. Mais ils ont vite constaté l'échec de ces mesures dans la pratique, car ces interventions jugées trop contraignantes, ne répondaient pas nécessairement aux préoccupations principales de la contrepartie nationale. Alors, à partir des années 1980, les États africains dotés maintenant de capacités humaines capables de conduire des dialogues bi- ou multipartites, ont changé leurs approches, privilégiant l'endogenéïté des décisions nationales. Ainsi, les institutions comme le FMI, ont commencé à travailler à partir de documents élaborés par la contrepartie nationale, quelque soit leur qualité. Et dès lors les États africains, sont devenus de plus en plus réticents à l'interventionnisme des institutions internationales, dont la légitimité a pris un coup.

Malencontreusement, cette rétroversion n'est pas sans dommage sur la qualité des lois. En effet, les textes produits sont souvent incohérents, incompatibles et lacunaires, rendant donc leur

41 Article 96 à 98 de la Constitution du 02 juin 1991

application difficile. C'est l'exemple du Code Forestier dont les articles 107 ; 123 et 149 relatifs aux espèces intégralement protégées, sont tachés d'incohérence. Le premier institue une prohibition totale de prélèvement, quelque soit son mode. Le second définit le permis de chasse et de capture scientifique qui permet de prélever même les espèces intégralement protégées. Le dernier autorise l'élevage des espèces intégralement protégés dont la capture et la vente seront soumis à des conditions spécifiées par des textes d'application. Ce monopole est conforté par des motivations politiques.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand