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Analyse de la consommation des ressources extérieures au Bénin

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par Armand DJINKPOR
Université d'Abomey- Calavi au Bénin - Licence professionnelle en science économique 2011
  

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2- Cas des prêts rétrocédés et des prêts avalisés

La mobilisation des prêts rétrocédés et des prêts avalisés suit la même procédure que celle des prêts directs faits à l'Etat.

Les prêts rétrocédés sont les prêts contractés par l'Etat auprès des bailleurs de fonds pour le compte des entreprises publiques, semi-publiques ou privées à des conditions souvent différentes à celles obtenues auprès des bailleurs. Ils permettent aux bénéficiaries de profiter de taux relativement réduits par rapport à ceux du marché.

La rétrocession est le fait que l'Etat emprunte en son nom des fonds auprès des bailleurs et les mette à la disposition des entreprises d'Etat ayant exprimées à l'avance un besoin de financement. Les conditions de rétrocession entre l'état représenté par la CAA et l'entreprise concernée sont généralement définies par le prêteur et la signature du contrat de rétrocession est l'une des conditions préalables aux premiers décaissements des fonds. Cependant, lorsqu'il arrive que le bailleur n'ait pas fixé au préalable les conditions de la rétrocession du prêt qu'il a consenti à la république du Bénin, des négociations s'engagent entre la CAA et le bénéficiaire final pour convenir les conditions de rétrocession. Ils permettent aux bénéficiaires de profiter de taux relativement réduits par rapport à ceux du marché. Les prêts ont étés souvent rétrocédés à certaines entreprises telles que : la SBEE, le PAPME, la CEB, la SONEB, le PAC, la CBT, le BT-SA, la SONAPRA, le PADME.

Pour faire face au service de la dette, la CAA procède au recouvrement des fonds auprès des bénéficiaires finaux et les reverse par la suite aux bailleurs.

Le service de la dette est donc assuré par le bénéficiaire mais par l'entremise de la CAA. Les remboursements se font en devises et conformément à l'accord de prêt qui définit le cours de change auquel le remboursement doit être fait.

Les méthodes de décaissement

Le décaissement est un processus interne de traitement mis en oeuvre par la banque dès réception de la demande de décaissement jusqu'à son paiement effectif. Il comprend les étapes suivantes:

-La réception et l'enregistrement de la demande;

-L'instruction et le traitement de la demande;

- la mise des fonds à la disposition du projet ou du bénéficiaire.

Il existe quatre méthodes de décaissement qui sont utilisées pour mobiliser les ressources extérieures. La mobilisation des ressources extérieures est soumise à des règles et principes spécifiques à chaque bailleur de fonds.

Généralement, les méthodes de décaissement à mettre en oeuvre par catégorie de dépenses du projet sont déterminées lors de l'évaluation du projet, discutées et arrêtées au cours des négociations de l'Accord de prêt. Elles sont souvent consignées dans un document appelé « lettre de décaissement ».

Demande de paiement direct

Selon cette procédure, l'emprunteur demande au bailleur de fonds de payer directement le fournisseur par prélèvement sur le prêt au titre des biens et services qu'il aura acquis.

Demande de remboursement (avance de fonds)

Elle représente un mécanisme par lequel l'emprunteur obtient le remboursement d'une ou plusieurs dépenses, éligibles au prêt, qu'il a déjà effectuée(s) au moyen de ses propres ressources.

Demande de fonds de roulement

Cette méthode consiste pour l'emprunteur à demander au bailleur de fonds (banque) de lui verser une avance dans un compte bancaire spécial ouvert par ses soins à cet effet. Un autre compte est ouvert dans une banque primaire pour chaque projet afin de lui permettre de financer ses activités.

Décaissement par lettre de crédit (engagement spécial)

L'emprunteur demande à la banque (bailleur de fonds) de prendre l'engagement de rembourser tous les paiements effectués au titre d'une lettre de crédit. La lettre de crédit doit être émise par une banque (banque émettrice) à la demande de l'emprunteur. La banque du bénéficiaire (banque confirmatrice) demande la garantie de la banque avant la notification ou la confirmation de la lettre de crédit. Il est à noter que ces appellations vont d'un bailleur à un autre

Exécution des projets de développement

La phase d'exécution d'un projet couvre la période de démarrage effectif des activités du projet à la fin desdites activités, sanctionnée par un rapport à fin parcours du projet. Pour la mise en oeuvre des projets, chacun des bailleurs met à la disposition du Bénin un manuel de procédure comportant les directives nécessaires à une bonne exécution des projets. Ce manuel est souvent propre à chaque projet et le chef de projet devra s'y conformer pour toutes les activités qu'il aura à faire. Ce délai d'exécution est toujours prévu dans les accords de prêts ou conventions de dons.

B- Point des connaissances antérieures

Nous nous évertuerons ici à développer les différents apports et travaux effectués par rapport à la faiblesse du niveau de consommation des ressources extérieures.

Les différents travaux et études sur le problème ont révélé que le niveau de consommation des ressources extérieures est faible. Selon eux, cette faiblesse est due au dysfonctionnement des procédures de mobilisation des fonds, de la non maîtrise des

procédures de passations des marchés publics au niveau interne et à la lenteur des bailleurs dans le traitement des demandes, la multiplicité et la complexité des procédures de décaissement des PTF au niveau externe. Pour corriger cela, certains ont proposé des solutions sur le plan interne et d'autres au niveau externe.

En effet, TAMOU, (2011) dans son mémoire sur « contribution à une meilleur consommation des crédits du PIP sur financement du budget national au M.E.S.F.T.P. énumère les principaux facteurs illustrant cette problématique à savoir :

· lourdeur administrative dans le circuit financier ;

· faible appropriation des outils modernes de gestion budgétaire par les cadres ;

· faible efficience dans la planification et la conduite des marchés ;

· négligence de la Direction des Ressources Financières et Matérielles (DRFM) pour la réservation de fonds dans le cadre de la passation des marchés publics

· insuffisante implication des Gestionnaires de crédits aux différentes phases de passation et d'exécution des marchés publics ;

· décaissement tardif des décomptes au profit des entrepreneurs dans le cadre de l'exécution des marchés sur financement intérieur. Pour corriger ces insuffisances, il ajoute que les cadres de la cellule de passation des marchés publics soient régulièrement formés, que le gouvernement multiplie les contrôles des agents, et qu'il

faut nommer dans les cellules et autres structures de gestion des marchés publics, de personnel qualifié, aux profils adéquats de même qu'un suivi rigoureux soit fait sur les chantiers et sanction sans complaisance. De mettre en place un mécanisme pour freiner la lourdeur au niveau du trésor public

C'est en abordant dans le même sens que DADJO (2009), dans son mémoire sur « la dette extérieure et le financement du développement économique au Bénin » ajoute que le problème de faible consommation des crédits alloués au PIP est dû à :

-l'insuffisance de ressources humaines;

-la non maîtrise des procédures d'exécution des dépenses publiques ; -la politisation du choix des coordonnateurs de projets ;

-la corruption sur toute la chaîne de dépenses publiques ;

-la non maîtrise des procédures nationales de passation des marchés publics. Il préconise que pour une consommation optimale de crédits alloués au PIP dans le processus des marchés publics , il faut que les marchés publics soient systématiquement planifiés et que cette planification intègre non seulement les éléments relatifs à toutes les activités de la Cellule de Passation des Marchés Publics (CPMP), aux ressources et au temps, mais aussi aux objectifs du projet de marchés, aux résultats escomptés pour chaque marché. Selon lui, pour résoudre le problème de la non maîtrise des procédures de passation des marchés publics, il faut utiliser des tableaux de bord des délais de passation et de suivi de l'exécution des marchés publics. De même organiser des séries de formations aux agents du CPMP ainsi que de mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut. Mettre fin a la politisation du choix des coordonnateurs de projets et aussi punir selon les textes en vigueurs les actes de corruption sur toute la chaîne de dépenses publiques

Le CAPOD (2009), dans leur étude sur la problématique de financement des OMD au Bénin a souligné que la réflexion sur les formes de financement doit aussi tenir compte de la capacité d'absorption des pays bénéficiaires. En effet, pour obtenir une augmentation de l'aide, on peut et on doit tout d'abord travailler à améliorer la capacité d'absorption qui est souvent inférieur à 50% des crédits ouverts. J.AHODEKON (2006), dans son rapport sur le diagnostic des modalités de mise en oeuvre des projets au Bénin. Ajoute que « l'aide publique au développement fournie au Bénin par ses partenaires au développement reste en deçà des attentes. Le problème ne se pose pas seulement par rapport au niveau de la contribution totale des partenaires au

développement, mais surtout en termes d'affectation des ressources financières et d'absorption des fonds mobilisés ».

De même, AVAMASSE et HOUNTONDJI (2008) ont posé les bases du problème, dans leur mémoire sur « l'élimination des prémices de la réalisation inefficace des dépenses publiques dans la réforme des marchés publics »,en préconisant : « de répartir les rôles entre les différents acteurs de la chaîne des marchés publics pour éviter le cumul d'attribution de fonctions qui sont a priori incompatibles ». Ils préconisent par ailleurs d'adopter le système canadien de responsabilisation des acteurs ou les responsabilités sont clairement définies et attribuées et correspondent à des limites bien précises. Il faut en claire éviter à la CPMP de ne pas se retrouver dans une position inconfortable de juge et partie.

C'est à cette fin que l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a entrepris une réforme des marchés publics en matière de contrôle. Il s'agit de la directive N°5/2005/CM/UEMOA portant contrôle et régulation des marchés publics et de délégation de service public dans l'UEMOA. Cette réforme des marchés publics vise à actualiser, rationnaliser et harmoniser le cadre règlementaire et institutionnel de l'achat des Etats membres de l'Union en vue de promouvoir la transparence des procédures d'attribution des marchés publics. La seconde directives n°04/2005/CM/UEMOA portant procédures de passation d'exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public dans l'UEMOA. Pour mieux accomplir cette mission de contrôle efficace de l'exécution des marchés de travaux, le responsable doit disposer d'un tableau de bord. Pour elle, le tableau de bord permet de façon régulière et même constante, de semer, de suivre, de contrôler et d'évaluer. Le contrôleur doit donc désormais faire l'analyse des résultats, des écarts et des tendances ; procéder à un contrôle de gestion, puis faire l'évaluation. En effet, cette réforme devrait entraîner un meilleur emploi des ressources et développer la compétence et la probité des services administratifs chargés des marchés publics.

GUINIKOUKOU, (2001) spécialiste Béninoise des Finances Publiques, très préoccupé de l'inobservance des règles d'éthiques en la matière, requiert, dans une communication sur les marchés publics que: « des sanctions sévères doivent être prévues à l'encontre des gestionnaires des marchés publics qui portent atteinte à la réglementation des marchés publics ou qui sont auteurs d'actes de corruption. La nature de ces sanctions et l'autorité ayant qualité pour les prononcer doivent être précisées1»

Selon JONHSON et MATTHEW (2004) les obstacles à surmonter par les PED dans la mobilisation de l'aide extérieure sont les procédures et pratiques des bailleurs. Ces procédures et pratiques peuvent influer sur les prêts lors de l'étape de l'engagement, du décaissement, de la fourniture ou du remboursement, ou lors de toutes ces différentes étapes. L'impact de ces procédures est de retarder la signature d'accord de prêt ou le décaissement et les dépenses de fonds. Les types de procédures peuvent varier en fonction du flux de l'aide.

En effet, l'une des principales raisons des retards entre les promesses et les engagements des bailleurs concerne les procédures requises pour évaluer et approuver de nouveaux projets et programmes. Les procédures d'évaluation peuvent impliquer des missions sur le terrain pour évaluer les projets et programmes proposés, la préparation des rapports et de budget, des discussions sur les rapports et des procédures administratives avec les pouvoirs publics des bailleurs pour obtenir le financement convenu officiellement.

Au vu de la littérature sur l'aide, les points de vue des uns et des autres conduisent à affirmer que l'efficacité de l'aide est fonction de l'environnement dans lequel elle est appliquée. Autrement dit l'aide atteint ses objectifs précomptés si certaines conditions sont réunies. Ainsi, d'aucuns soulèveront la question de la gouvernance et la gestion des institutions comme préalable à l'efficacité de l'APD. D'autres auteurs s'attardent sur

1 Source :« Contribution à une gestion performante des marchés publics au Bénin " mémoire réalisé et soutenu par. AGUEGUE, (2008)

Le volume de l'aide qui doit être consistant pour voir son effet substantiel sur la pauvreté. Un troisième groupe d'économistes a pu remarquer l'apport de l'aide dans les zones de grave pauvreté. C'est ainsi que RAVALLION et CHEN, (1997) ; DOLLAR et KRAAY (2000), résument en ces termes : « Pour maximiser la réduction de la pauvreté, l'aide devrait être allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques économiques ».

Plusieurs contributions vont accepter l'hypothèse de rendement croissant du capital et d'un progrès technique endogène. Elles conditionnent l'efficacité de l'aide à la bonne gouvernance et aux institutions saines. Les pays aidés doivent alors avoir de bonnes institutions pour que l'aide améliore le bien-être de leurs populations. D'une manière générale, les nouvelles approches (Banque Mondiale, 1998 ; SVENSSON, 1999 ; BURNSIDE et DOLLAR, 1997, 2000 ; KAUFMANN et al, 2003 ; JACQUET, 2006) insistent sur les problèmes d'appropriation, de sélectivité, de la bonne gouvernance et de durabilité de l'aide, aussi bien à l'échelle locale qu'au niveau de la gouvernance et des politiques nationales.

L'importance théorique de l'APD pour une économie en besoin de financement remonte aux travaux sur le « big push » de ROSENSTEIN-Rodan2. Cet auteur souligne en substance que des apports massifs en capitaux extérieurs doivent permettre aux pays pauvres de financer leurs investissements et de brûler des étapes préalables au décollage. L'idée clé est qu'il faut réaliser, de façon simultanée, un grand nombre d'industries qui se tiennent mutuellement par leurs clientèles, de telle sorte que la demande existe et soit suffisante.

2 Source :« Contribution à une gestion performante des marchés publics au Bénin " mémoire réalisé et soutenu par. AGUEGUE, (2008)

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire