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Les effets de la disparition des organismes publics d'appui financier et de la libéralisation des filières sur le monde agricole dans la région de l'ouest Cameroun

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par Innocent MANFOUO FOUNTONG NAMEKONG
Université de Dschang (faculté d'agronomie et des sciences agricoles ) - Master of science en agribusiness management 2012
  

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2.2.8. ENJEU DE LA LIBERALISATION DU SECTEUR FINANCIER

Du point de vue théorique, le concept de libéralisation financière apparaît au début des années 70 dans les écrits de R.I. Mc-Kinnon (1973) et E. Shaw (1973). Ces deux auteurs présentent la libéralisation du secteur financier comme un moyen efficace et simple pour accélérer la croissance économique des pays en voie de développement. Cette théorie trouve rapidement un écho favorable, tant auprès des grands organismes internationaux (F.M.I., Banque Mondiale) qu'auprès de certains pays en voie de développement(Baptiste Venet ,2004).C'est alors que la libéralisation financière, prônée par les institutions internationales, était censée réduire le rôle de l'Etat pour supprimer les distorsions liée à l'économie administrée et, grâce au relèvement des taux d'intérêt, devait permettre l'augmentation de l'épargne nationale afin de relancer l'investissement sans recourir à l'endettement extérieur (Banque mondiale, 1989 in A-Coordination Sud,2008).

2.2.9. LES EFFETS DE LA LIBERALISATION DES ECONOMIES EN AFRIQUE

Dans de nombreux pays du Sud, une large part du financement de l'agriculture était jusqu'à présent publique (Wampfler, 2002 ; A-coordination Sud, 2008 ; Dufumier, 1996), sous différentes formes : lignes de crédit et fonds de garantie gérés par l'administration, banque publiques (agricoles ou de développement), sociétés de développement, projets de développement. Ainsi comme le note (Wampfler ;2002) La libéralisation économique démantèle progressivement cette offre publique de financement : les lignes de crédit direct à l'agriculture gérées par les administrations ou cogérées par les projets de développement, voire par les OP, ont montré leurs limites (impayés importants, difficulté de pérennisation) ; avec la diffusion des bonnes pratiques en matière de financement, les bailleurs de fonds tendent à limiter leurs investissements dans les projets de crédit. Les sociétés de développement sont progressivement privatisées ; leur fonction de financement est transférée

avec difficulté aux banques, organisations paysannes et aux IMF quand celles-ci existent. Les banques agricoles concentrent leur offre de financement sur quelques secteurs sécurisés (cultures d'exportations, productions irriguées, ...) et ne s'aventurent qu'avec beaucoup de précaution dans les autres secteurs.

A cet effet, Abena Nguema(2006) note alors que, le brusque désengagement de l'Etat et son remplacement par des réseaux privés de distribution des produits agrochimiques et des semences n'a pu réussir à satisfaire que la demande des grandes filières des cultures industrielles et d'exportation manifestée par les grandes sociétés ou entreprises agricoles publiques ou privées. En outre, le non transfert aux paysans du savoir-faire des brigades phytosanitaires du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER) s'est traduit par une recrudescence des grands fléaux dans le Nord et une dégradation de l'état sanitaire des cultures et plantations dans le Sud.

1) les conséquences de la libéralisation sur la production.

La libéralisation signifiait la responsabilisation des paysans et la fin des subventions de l'Etat. Dès lors les paysans sont tenus de se procurer par leurs soins tout ce qui est nécessaire dans la chaîne de production. En 1988-1989, la distribution gratuite des intrants sera interrompue. Elle sera accompagnée de la suppression du système de subventions aux engrais pesticides et herbicides. Le programme de réforme du secteur engrais en 1993 imposera la privatisation intégrale de la distribution des engrais. Pour ce qui concerne le cacao et le café, on note ainsi l'entrée d'une multiplicité d'acteurs privés dans le marché des intrants.

Dans l'Ouest Cameroun, l'UCCAO, qui tirait donc ses ressources de la vente du café arabica, connaît des problèmes financiers et ses activités d'encadrement se ralentissent. L'Etat adopte une politique dite de désengagement des activités assumées auparavant en faveur du monde rural : fourniture d'intrants agricoles, conseils techniques, commercialisation. Le secteur agricole connaît alors une libéralisation sur fond d'abandon du soutien des fonds publics. (Fongang, 2008).

Ainsi, l'affaiblissement considérable du rôle de l'Etat lié à son retrait de l'appareil de production agricole, sans une préparation suffisante pour assurer une bonne transition est accentuée par la pénurie financière endurée par les ministères en charge du secteur agricole et forestier, produit et produira encore des conséquences néfastes sur la production du secteur agricole au Cameroun Abena Nguema(2006).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault