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Les effets de la disparition des organismes publics d'appui financier et de la libéralisation des filières sur le monde agricole dans la région de l'ouest Cameroun

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par Innocent MANFOUO FOUNTONG NAMEKONG
Université de Dschang (faculté d'agronomie et des sciences agricoles ) - Master of science en agribusiness management 2012
  

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2) les conséquences en ce qui concerne le financement.

Le financement des opérations agricoles a été progressivement abandonné a l'occasion de la libéralisation. Le secteur privé notamment bancaire qui devait reprendre le témoin n'a pas suivi. Dans le secteur cacao le financement sur recettes d'exportations ou le recours au crédit se sont substitués aux subventions et autres concours techniques de l'Etat. Toutefois le constat démontre que seuls 7% des paysans ont accès aux crédits. Bien que le secteur agricole représente 30% du PIB de l'économie nationale, les statistiques révèlent que seuls 8% des crédits bancaires sont alloués au financement des activités agricoles. La cartographie des instituts de financement est marquée par le rôle quasi exclusif des tontines et prêts familiaux. Il convient donc de constater que l'accès des paysans aux crédits bancaires est marginal. Le retrait de l'Etat du circuit de financement par la liquidation du Crédit Agricole Camerounais (CAC) aura pour conséquence une rupture des flux de financements des activités agricoles. La difficulté d'accès aux crédits pour les paysans est le fait d'une désorganisation du secteur après le retrait de l'Etat. Plusieurs considérations excluent les producteurs du système bancaire. En amont, la volatilité des prix des produits agricoles, les risques de production et les carences d'un système de garantie ou de cautionnement des producteurs. En aval les carences d'une politique claire en direction du monde agricole et les taux d'intérêts élevés pratiqués par les banques. La création des organismes de micro crédits destinés à financer les activités communautaires est venue prendre le relais.

3) Les effets sur les prix

Dans la plupart des pays africains, le marché des produits agricoles d'exportation est très largement sous le contrôle de l'Etat par le biais des coopératives et des Caisses de stabilisation (ou Marketing Board en Afrique anglophone). C'est aussi l'Etat qui fixe par décret le prix d'achat au producteur et accorde l'agrément aux exportateurs. Une situation très confortable qui permettait d'engranger d'importantes marges bénéficiaires quand les cours étaient à la hausse, mais aussi de répercuter les baisses sur les producteurs. Le système mis en place par les pouvoirs publics a nui à la fluidité du marché. Il a créé, ici ou là, des goulots d'étranglement tout en décourageant les producteurs par des prix peu incitatifs et l'accumulation d'arriérés de paiements des récoltes (Nzekoue, 1994).

Pour Mbianda (1993), une Caisse de Stabilisation fixe un prix garanti à la production pour les produits destinés à l'exportation et assume la différence entre ce prix et le cours

mondial. Les caisses de stabilisation, en raison des masses financières importantes qu'elles ont eu à gérer, ont été amenées à jouer un rôle très important tant au niveau du commerce extérieur des PVD, du développement de l'agriculture, de l'investissement industriel que du fonctionnement des circuits financiers étatiques. Elles étaient devenues une pièce maîtresse dans le processus de développement de ces pays.

Mais pour Tollens cité par (Nzekoue, 1994), la stabilisation telle que pratiquée jusqu'ici, a toujours consisté à ramener les prix du café, du cacao ou du coton à la baisse, jamais à la hausse. Quand les prix à l'exportation étaient bons, comme en 1985, avec 1400 F/kg au port de Douala, le prix d'achat au paysan ne dépassait pas 400 F/kg. Les Caisses de stabilisation débordaient de centaines de milliards. Où est passé tout cet argent ? Au lieu de servir à l'augmentation de la productivité et à l'amélioration des conditions de vie du monde rural, il a été gaspillé dans des projets grandioses, improductifs, quand il n'a pas été affecté au renflouement des entreprises publiques chroniquement déficitaires.

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