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Les effets de la disparition des organismes publics d'appui financier et de la libéralisation des filières sur le monde agricole dans la région de l'ouest Cameroun

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par Innocent MANFOUO FOUNTONG NAMEKONG
Université de Dschang (faculté d'agronomie et des sciences agricoles ) - Master of science en agribusiness management 2012
  

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CHAPITRE 2

CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

2.1. CADRE THEORIQUE SUR LA LIBERALISATION

A. Les bases doctrinales de la libéralisation agricole

Pour comprendre le fonctionnement de la libéralisation agricole au Cameroun, il est utile au préalable de se pencher sur les postulats économiques qui la fondent. Ce détour théorique nous permettra de mettre en perspective les contraintes normatives dénommées conditionnalités qui encadrent et déterminent la politique agricole au Cameroun. Pour ce faire, l'analyse de la doctrine économique du FMI est un préalable nécessaire ; c'est en effet cette institution qui a lancé les premières mesures de libéralisation au Cameroun. Jusqu'à ce jour les réformes structurelles en vigueur au Cameroun sont marquées de son empreinte.

1. Les postulats économiques du FMI en matière de déséquiibre économique.

Conformément aux missions qui lui sont dévolues, les interventions du FMI dans les économies nationales sont motivées par le souci d'aider les pays en crise à « résorber les déficits de la balance de paiement et de freiner l'inflation » (Marie-France ,1990). Pour ce faire, le FMI opère toujours préalablement une analyse des causes du déséquilibre économique observé ; il propose des emprunts de ressources financières à la condition que certaines reformes structurelles soient entreprises. Ces réformes ont pour objectif de garantir que l'économie considérée aura désormais toutes les chances pour éviter une éventuelle banqueroute. Dans tous les cas les réformes du FMI se fondent sur une analyse à deux échelons complémentaires : une approche macroéconomique conduisant à définir des stratégies de contrôle de la demande et une analyse microéconomique débouchant sur des actions ciblées sur l'offre.

a) L'approche macroéconomique dans l'analyse économique du FMI.

Il s'agit d'une approche qui se fonde sur une analyse des agrégats internes de demande globale et d'offre globale des biens, des services et des capitaux. Elle met aussi en perspective l'analyse des données externes relatives aux activités d'importation et d'exportation. Pour le FMI c'est la recherche de l'équilibre global qui est visé. La situation recommandée est l'équilibre de la balance de paiement. Cependant, dans la démarche du FMI

c'est l'équilibre interne qui conditionne l'équilibre externe. Pour ce faire deux instruments sont privilégiés et emportent des conséquences en termes de réformes proposées : il s'agit d'abord de l'instrument de la politique monétaire. En effet, le FMI considère que si un pays accuse un déséquilibre de la balance de paiement, ce phénomène est le fait de l'excès d'émission monétaire dans le pays considéré. Par conséquent, il faut une politique monétaire restrictive pour revenir à l'équilibre .Ce raisonnement monétariste est complété par une analyse néo-keynésienne de l'absorption qui fait de la demande interne le facteur principal du déséquilibre de la balance de paiement .Un ancien directeur général du FMI résumait cette position en affirmant que « l'inflation et le déséquilibre de la balance de paiement viennent l'un et l'autre de ce que la société prise dans son ensemble cherche à se procurer plus de ressources qu'elle n'en peut produire » ( Witteveen, 1978); dans un tel raisonnement les déséquilibres viennent de ce qu'en plein emploi l'excès de demande conduit à l'inflation et au déficit de la balance de paiement. Il convient par conséquent pour revenir à l'équilibre de compresser la demande interne à des proportions compatibles avec les capacités de l'économie considérée.

Selon certains auteurs le FMI serait à la fois d'inspiration monétariste et néokeynésienne. La théorie monétariste souligne l'importance cruciale des variables monétaires dans la détermination des causes des déséquilibres. Elle conduit à mettre sur pied des politiques de contrôle du crédit et des politiques monétaires restrictives. La théorie néokeynésienne quant à elle analyse l'incidence des composantes de la demande globale sur l'équilibre économique ; elle propose de contenir les importations par compression de la demande globale. Dans tous les cas le FMI propose l'austérité budgétaire dans son approche macro économique.

b) L'approche microéconomique dans la perception économique du FMI

Il s'agit d'une approche complémentaire de la première, elle vient en réponse à la critique de l'école structuraliste dans les années 502. Celle-ci fonde les causes du déséquilibre de la balance de paiement sur la structure même des économies du Sud. Ces pays sont enserrés dans un schéma du commerce international qui les rend dépendants de l'environnement extérieur pour leur équilibre. En fait ces pays exportent des produits de base et importent des produits manufacturés. Dès lors ils sont plus affectés par la détérioration des

2 L'école structuraliste soutient que les déséquilibres se trouvent dans les structures particulières des économies et qu'il faut non pas « la main invisible » d'Adam SMITH pour revenir à l'équilibre mais bel et bien la main visible de l'Etat (SINGER ; PREBISCH ; SUNKER ; TAVARES)

termes de l'échange. De plus ces économies ont des rigidités structurelles qui empêchent au marché de jouer son rôle de régulateur. Les moyens de la mobilité des facteurs et de la parfaite transparence n'étant pas réunis, l'ajustement traditionnel par les prix est impossible. Pour les structuralistes les réformes doivent donc s'orienter par un rôle actif de l'Etat à renforcer les capacités de l'offre. Le FMI a intégré dans sa démarche une partie des observations de l'Ecole structuraliste. En réalité il s'agit plus d'une « récupération » dans le sens où le FMI attribue ces difficultés structurelles à une insuffisance de l'intégration dans l'économie mondiale et à un rôle excessif de l'Etat. Une idée force guide le FMI dans ses analyses microéconomiques : la supériorité de la rationalité privée sur toute autre ; d'où la tendance généralisée au retrait de l'Etat au profit de la libéralisation des marchés et de la privatisation des entreprises publiques comme condition à l'accès des pays comme le Cameroun aux prêts du FMI.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry