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Les effets de la disparition des organismes publics d'appui financier et de la libéralisation des filières sur le monde agricole dans la région de l'ouest Cameroun

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par Innocent MANFOUO FOUNTONG NAMEKONG
Université de Dschang (faculté d'agronomie et des sciences agricoles ) - Master of science en agribusiness management 2012
  

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2. les modalités d'octroi des financements du FMI : les conditionnalités de la

libéralisation

Le FMI dans sa démarche de banquier des Etats membres en difficultés financières a intégré la nécessité d'introduire des réformes structurelles dans les économies des PVD. Pour l'ensemble ces réformes tournent autour de deux principaux concepts : la privatisation et la libéralisation. La privatisation repose sur le postulat de la rationalité des décisions privées. Le FMI proscrit ainsi l'intervention économique de l'Etat car elle conduirait à des distorsions dans l'allocation des ressources. L'intervention de l'Etat est nocive à plusieurs égards. Les subventions et autres soutiens aux entreprises déficitaires maintiennent en vie des activités non rentables. Il s'opère un détournement des ressources au détriment des secteurs productifs. En ce qui concerne l'agriculture une politique sensée maintenir artificiellement les prix des produits agricoles à un bas niveau conduirait à une chute des revenus des agriculteurs

La libéralisation quant à elle se caractérise par l'ouverture du pays aux échanges internationaux. Ici l'intervention étatique par le biais de mesures de protection du tissu local est décriée par le FMI et la Banque mondiale. Les mesures protectionnistes (contingentement ; hausse des tarifs douaniers ; surévaluation du taux de change) faussent la concurrence et accroissent le déficit de la balance de commerciale.

Pour remettre les économies en difficultés sur le chemin de la croissance et du développement, le FMI propose d'ajuster les pays considérés à l'aune des concepts de libéralisation et privatisation. Le FMI a ainsi conçu un ensemble d'exigences que le pays doit satisfaire pour bénéficier des ressources du FMI. Il s'agit d'une série de conditionnalités

budgétaires et monétaires. Au départ elles se limitaient à des aspects purement économiques mais à ce jour elles intègrent aussi bien des questions administratives que politiques à savoir l'exigence de la bonne gouvernance et de la démocratie. Dans le cadre de cet exposé nous nous limiterons aux aspects économiques de la conditionnalité de l'ajustement structurel.

a. Les aspects budgétaires de la conditionnalité de la libéralisation

Ils concernent la nécessité de contrôler la demande par la compression des indicateurs budgétaires. Face au constat du déséquilibre de la balance de paiement, l'ambition de restaurer l'équilibre s'opère à travers deux choix : Au niveau interne le choix s'opère entre recettes et dépenses. Au niveau externe c'est la balance entre exportation et importations qui doit être gérée. Le choix de l'instrument budgétaire pour ce qui concerne les pays africains s'explique par la faiblesse du système bancaire incapable d'actionner efficacement les instruments classiques de gestion de la liquidité bancaire (open-market, réserves obligatoires). Dès lors un certain nombre de critères et objectifs de gestion budgétaire seront fixés par le FMI à l'encontre des pays demandeurs de ses ressources.

Les critères retenus concernent presque toujours le plafonnement du crédit bancaire à l'Etat. Il s'agit de limiter les tendances à l'expansionnisme économique et endiguer les dérapages de la demande interne qui sont néfastes à l'équilibre de la balance de paiement.

Les objectifs quant eux sont assez précis il s'agit de déterminer un volume de recettes et de dépenses à atteindre. Il faut ainsi déterminer un montant permettant de rééquilibrer les agrégats économiques. Cet objectif s'opère soit par une hausse des impôts soit par une baisse des dépenses publiques. Les moyens choisis par le FMI reflètent sa philosophie économique à savoir la confiance en la rationalité des décisions privées. Ainsi l'option retenue est normalement la réduction des dépenses publiques et la rationalisation de l'assiette fiscale existante (mode de recouvrement etc. ...). L'essentiel dans ce cadre est la diminution du ratio dépense publique / PIB. Le FMI conseille la compression du budget de fonctionnement de l'Etat et le gel du budget d'investissement (crédits d'équipement). Ces impératifs passent par la maîtrise de la masse salariale des fonctionnaires à savoir le gel des salaires, l'ajournement des augmentations prévues ou simplement des augmentations inférieures au taux d'inflation. Dans le secteur de l'emploi, on doit procéder à des gels de poste dans la fonction publique ou la modification des conditions d'accès à la fonction publique ; les mesures les plus difficiles socialement seront les réductions voire les suppressions des transferts sociaux.

b. Les conditionnalités monétaires de la libéralisation

Elles sont liées à l'approche libérale des problèmes de l'offre ; il s'agit d'instaurer un système de prix relatifs le plus favorable à la croissance et à l'équilibre extérieur. Le but est d'agir sur les prix pour améliorer la rentabilité des activités privées. Cette action monétariste porte sur plusieurs types de prix :

L'action sur les prix intérieurs concerne le niveau de salaires ; il s'agit d'opérer un ralentissement des salaires réels soit par une diminution de la progression des salaires soit par une baisse pure et simple des rémunérations. L'objectif visé à ce niveau est la meilleure rentabilité des entreprises, le renforcement des incitations à l'investissement dans des secteurs créateurs d'emplois afin de favoriser une attraction des Investissement directs étrangers. D'où l'option pour des législations moins contraignantes en ce qui concerne l'embauche et le licenciement.

Les taux d'intérêts sont aussi concernés par cette action sur les prix. La hausse de taux d'intérêts est ainsi préconisée pour encourager l'épargne intérieure et fournir une contre incitation à la fuite des capitaux.

La deuxième action concerne le taux de change ; la dévaluation est encouragée pour réduire la demande globale. Le FMI pense que diminuer la valeur de la monnaie locale exprimée en devise contribuerait à réduire le pouvoir d'achat et à réduire de facto la demande sur les biens importés.

De plus, un supplément de compétitivité est aussi visé ; il s'agit de diminuer les prix des biens nationaux sur les marchés extérieurs. Le but est de relancer les activités d'exportations. Ces deux effets permettront de réduire le déficit de la balance de paiement. Toutes ces mesures seront suivies d'une application accélérée dans le secteur agricole au Cameroun.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams