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Impact macroéconomique des fluctuations des prix des produits pétroliers au Burundi: une modélisation VAR (1980- 2009 )

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par Viateur NDUWIMANA
Université du Burundi - Licence en sciences économiques et administratives 2010
  

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II.5.2. Attitude à prendre face à la hausse des prix

Face à une situation de la flambée des prix de carburant, les autorités politiques devraient être trop proactives, et précéder les événements, notamment en mettant à profit toutes les opportunités d'investissement dans ce domaine et toutes les ouvertures en matière de coopération et de politiques étrangères.

a) Fonds Africain du Pétrole

Le sixième sommet de l'U.A, tenue à Khartoum, en Janvier 2006, a décidé de créer un Fonds Africain du Pétrole dont l'objectif principal est de mobiliser les ressources destinées à assister les pays africains importateurs de pétrole pour contenir les chocs pétroliers et faciliter le financement de leurs importations pétrolières.

Le septième sommet qui s'est tenue à Banjul du premier au deux juillet 2006, s'est penché à nouveau sur cette problématique et a demandé à la commission de l'U.A, de faire un examen complet de la question et de présenter une stratégie détaillée pour la coopération et la solidarité entre les pays africains producteurs de pétrole et les pays qui n'en produisent pas en vue notamment d'atténuer les effets du prix élevé du pétrole sur les économies des pays africains pauvres qui n'en produisent pas.

Le fonds utilisera les ressources mobilisées auprès des donateurs pour fournir une assistance aux pays à faible revenu importateurs nets du pétrole qui subissent de façon sévère les effets de l'augmentation du prix du pétrole. L'assistance a pour but de permettre à ces pays de faire face à des difficultés temporaires de la Balance de paiement.

Le FAP intervient au moyen d'octroi des dons non remboursables ou à des prêts concessionnels ou d'un panachage de ces deux types d'instruments. Parmi les documents accompagnant la demande, se trouve la justification du besoin d'un appui pour soulager la Balance des paiements, le cadre institutionnel et de gouvernance du secteur pétrolier ainsi que le système de passation des marchés d'achat de pétrole.

L'allocation des disponibilités du Fonds dépend de trois facteurs à savoir :

· Premièrement, il y a un facteur qui reflète le niveau de l'appui à la Balance de paiement du bénéficiaire. Ce facteur représente le poids des besoins en devises occasionnés par les prix élevés du pétrole sur la période bien définie. Une utilisation en est la proportion des recettes d'exportation dépensées pour l'importation du pétrole l'année précédente. Ce critère devrait être aisément rempli par le Burundi, vu que la totalité de nos recettes d'exportations ne couvrent pas les seules importations des produits pétroliers (BRB, 2008).

· Le deuxième paramètre est le niveau de bonne gouvernance. Ce paramètre vise à encourager les pays ayant de solides indicateurs ou qui connaissent des progrès en la matière.

· Le troisième facteur enfin prend en considération la situation géographique en relevant plus particulièrement le cas des pays enclavés.

D'autres pièces en rapport avec le système de change, de passation des contrats d'importation, la structure des prix, les programmes d'assistance similaires, politique sectorielle pourront être demandées pour appuyer la demande. Par ailleurs, l'entrée du Burundi au sein de l'Association des Pays Africains Non Producteur de Pétrole (APNPP) ayant comme siège au Dakar et créée en juillet 2006 sur l'initiative du Président Wade, lui permettrait de bénéficier d'une tribune et d'un forum de discussion et de plaidoirie pour les problèmes spécifiques à ces Etats économiquement fragiles face à des chocs exogènes.

b) Utilisation des instruments financiers pour gérer la volatilité des prix du pétrole

Les systèmes multilatéraux de financement compensatoires existant ne répondent pas pleinement aux besoins des pays en développement, car ils sont souvent d'une portée insuffisante par rapport à l'ampleur des chocs et sont généralement mis à disposition. Une des solutions additionnelles à envisager serait d'avoir recours à l'utilisation des instruments financiers dérivés.

La gestion des risques liés au prix du pétrole n'est pas un enjeu à somme nulle pour les pays en développement. Il n'est pas facile d'amortir les conséquences d'une évolution défavorable des prix en puisant dans l'épargne ou encore en procédant à des augmentations d'impôts. Faute de quoi, le plus souvent, il est impossible de régler à temps les sommes dues à tel ou tel groupe, ce qui introduit des distorsions économiques et aggrave le profil « risque » du pays, rendant par conséquent plus chère l'obtention des crédits internationaux.

Il est donc essentiel de changer les perceptions de nombre de pays qui, ne voyant pas de solutions, ont souvent pensé qu'il n'y avait pas d'échappatoire à la terreur des marchés. D'où la nécessité de stimuler le recours par des pays en développement à des instruments de gestion des risques liés aux prix (CNUCED, 1998).

Toutefois, Ivan Zelenko, directeur des instruments financiers dérivés de la trésorerie de la Banque Mondiale affirme que les instruments financiers dérivés constituent la meilleure manière de transférer les risques liés aux prix du pétrole, à condition qu'ils soient utilisés dans le cadre d'une gouvernance et d'une plateforme de transactions saines. Les instruments financiers dérivés sont très efficaces pour atténuer les risques liés aux prix du pétrole à court terme et à moyen terme. A long terme toutefois il est impossible d'avoir recours à d'autres solutions « comme les fonds pétroliers », (SINGEJE, C. : 2008).

Les instruments communément proposés sont les contrats à terme, les futurs et les swaps afin de se couvrir à la flambée des prix (CAHIER DE L'IDEC, 2008).

· Un contrat à terme est tout contrat entre deux parties portant sur la livraison d'un bien (le produit pétrolier) à une date future et pour un prix fixé à l'avance, payé à la date de livraison. L'intervenant qui va acheter le bien concerné est dit en position longue et l'intervenant qui va vendre le bien est dit en position courte. Si le cours comptant à la date de livraison est supérieur au cours à terme, l'intervenant qui est long sur le contrat va gagner de l'argent et l'inverse dans le cas contraire.

Ces contrats sont négociés entre deux parties et peuvent être faits « sur mesure » en fonction des exigences des parties. Ce côté, « sur mesure » présente des inconvénients, car si l'une des deux parties décide de sortir du contrat avant son échéance, elle ne le peut pas : le contrat n'est pas liquide, c'est-à-dire qu'il est difficile, voir impossible de le transférer à quelqu'un d'autre.

· Les contrats futurs sont des contrats standardisés qui s'échangent sur des marchés financiers. Le marché détermine précisément quel est le bien échangé, le montant du contrat, et où et quand la livraison aura lieu. Il est donc plus facile pour les intervenants de « dénouer » c'est-à-dire terminer, ou se dégager de leurs positions avant la date de livraison.

· Un swap est un autre type de contrat qui facilite la couverture des risques. Dans un contrat swap, deux parties s'échangent (to swap : faire un troc) une série de cash flow sur une durée déterminée. Les versements sont fondés sur un montant de capital qu'on appelle le montant nominal, ou notionnel. Il n'y a pas de versement d'argent immédiat et donc le contrat swap ne rapporte pas de nouveaux fonds.

Théoriquement, on peut échanger tout par un contrat swap. Cependant, dans la pratique, la majorité des swaps porte sur des matières premières, des devises, des taux d'intérêts ou des titres. Dans un swap sur matières premières, un prix variable est échangé contre un prix fixé. Il s'agit de l'un des instruments de couverture le plus courants pour fixer le prix d'une matière première. L'utilisation des instruments financiers dérivés longtemps réservée aux entreprises est de plus en plus adoptée par des gouvernements des pays envoie de développement afin de se couvrir contre la volatilité des prix du pétrole (UNCTAD, 2005).

c) Réorganiser le marché national de commercialisation des produits pétroliers

Le marché d'approvisionnement en produits pétroliers a une configuration qui ne répond pas aux nécessités stratégiques du pays. Les différents intervenants dans le système d'approvisionnement ont un pouvoir limité qui ne parvient pas à couvrir tous les besoins en stock stratégique du pays. Le gouvernement devrait favoriser l'émergence, le développement ou l'entrée sur le marché burundais de groupes pétroliers ou pouvoir du marché conséquent pouvant répondre aux besoins stratégiques du pays. Ceci pourrait se réaliser de deux manières : faciliter les intervenants locaux à atteindre une taille critique ou intéresser les compagnies internationalement reconnues à entrer sur le marché burundais.

d) Mécanismes régionaux d'approvisionnement et de stockage

Le gouvernement devrait engager des discussions avec ses partenaires régionaux dans le cadre de l'East African Community par exemple, et plaider en vue d'une réalisation des investissements régionaux ou sous-régionaux d'interconnexion d'infrastructures de stockage en produits pétroliers et ainsi créer des capacités de stockage stratégiquement situées au sein de la sous-région.

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