INTRODUCTION
Le diabète sucré est défini par
l'élévation chronique de la concentration de glucose dans le sang
(Hyperglycémie) et regroupe, dans un véritable syndrome,
plusieurs maladies de pathogénie différente (trouble de la
sécrétion et/ou de l'action de l'insuline).
L'hyperglycémie chronique est la cause principale de la survenue des
complications dégénératives de la maladie
diabétique mais celles-ci sont néanmoins susceptibles d'tre
évitées ou tout au moins retardées par un traitement
adéquat (54). Aujourd'hui le diabète et les autres maladies
métaboliques qui partagent les mêmes facteurs de risque
représentent un danger majeur pour la santé et le
développement humain. On estime que 8 à 14 millions de personnes
meurent prématurément chaque année dans les pays en voie
de développement de cause de maladies métaboliques pouvant faire
l'objet de prévention (11).
En effet, ces gens meurent trop jeunes à la suite d'une
exposition accrue aux facteurs de risque courants pour les maladies
métaboliques: une alimentation déséquilibrée, la
sédentarité, le tabagisme et l'usage nocif de l'alcool.
A moins d'tre prise à bras le corps, la
mortalité et la morbidité liée au diabète et autres
maladies métaboliques continueront d'augmenter. L'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) prévoit que, globalement, les
décès causés par ces problèmes de santé
augmenteront de 17% au cours de la prochaine décennie, avec la plus
grande augmentation dans les pays à faible et moyen revenu, surtout dans
les pays d'Afrique (27%) et de la Méditerranée orientale (25%).
On estime que 80% de la mortalité due aux maladies non-transmissibles
surviennent dans des pays en développement (4).
Nous avons la bonne perception et les connaissances
nécessaires pour traiter le diabète. Bien que des
stratégies au rapport coût-efficacité positif existent, un
haut niveau d'engagement et des actions concrètes font encore
cruellement défaut au niveau mondial et national. Malgré le fait
d'imposer un lourd fardeau sur la santé ainsi que sur le
développement socio-économique, la prévention du
diabète et autres maladies métaboliques reste dramatiquement
sous-financés (4).
Lorsque les gens développent un diabète, les
services de santé de notre pays sont limités pour fournir des
soins efficaces destinés au contrôle et à la
prévention de ses complications et des décès
prématurés.
Malgré l'importance du problème du
diabète, les demandes d'assistance technique pour la prévention
en provenance des pays en développement restent largement sans
réponse de la part de la communauté internationale,
principalement parce que le diabète et autres maladies
métaboliques se situent au-delà de celles visées par les
Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) (55).
Notons que, l'intégration des soins liés au
diabète dans les soins de santé primaires assure la couverture
universelle des interventions de base sur la santé qui devraient donc
être des priorités absolues.
Les données disponibles indiquent clairement qu'une
proportion importante du revenu des ménages parmi les populations
pauvres est consacrée au soin de santé d'un membre de la famille
touché par le diabète (54).
Dans nos milieux, les descendants de diabétiques sont
une population à risque du point de vue génétique, du
point de vue environnemental et du point de vue social et d'hygiène
alimentaire pour développer le diabète sucré.
De tous ce qui précède, une question nous
préoccupe à savoir, le risque hyperlipémique existe-t-il
chez les membres de famille de diabétiques kinois ?
Le diabète a de nombreuses facettes, mais très
peu de voix. Et c'est pourquoi nous nous sommes permis « d'évaluer
le risque hypercholestérolémique chez les membres des familles de
diabétiques ».
Partant de l'hypothèse à laquelle, les facteurs
tels qu'une alimentation déséquilibrée, la
sédentarité, le tabagisme, l'usage nocif de l'alcool, l'Ige, le
sexe, le diabète, l'obésité ... nous pensons que les
descendants de diabétiques seraient très exposés aux
risques aggravés de développer le diabète et la maladie
cardiovasculaire.
L'objectif poursuivi par cette étude est d'estimer le
risque de maladies cardiovasculaires du a une
hypercholestérolémie dans la population ayant des
antécédents familiaux diabétiques dans notre pays en
général et dans la population de Kinshasa en particulier.
L'intérit de cette étude prospective est
essentiellement orienté sur les points suivants :
- Identifier et prendre en charge les personnes
présentant un risque hyperlipémique élevé pour
éviter la survenue du diabète et/ou des maladies
cardiovasculaires ;
- Obtenir les données qui confirment que la population
cible issue des familles diabétiques présente un risque
significatif. L'attention particulière sera portée aux sujets non
diabétiques dont les proches sont diabétiques afin de
prévenir les maladies cardiovasculaires.
- Evaluer le risque cardiovasculaire chez la population cible
issue des familles diabétiques par rapport aux sujets non
diabétiques sans antécédent majeur au diabète.
Pour tenter de répondre à la question
posée, nous avons dosé quelques lipides notamment le
cholestérol total, le HDL-cholestérol et le
LDL-cholestérol. Les résultats obtenus dans la population
à risque seront comparés avec ceux d'un groupe témoin
constitué des sujets se réclamant en bonne santé et
n'ayant pas un membre de famille proche diabétique.
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en quatre chapitres. Les deux premiers chapitres s'occupent
des généralités sur le diabète sucré et sur
les lipides sériques, le troisième chapitre traite de
matériel et méthodes, enfin le dernier chapitre s'occupe de la
présentation des résultats, de leurs analyses et discussion.
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