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Etude et analyse stratégique de crédits bancaires à  la banque islamique de Guinée

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par Alhassane Konaté
Uinversité d'Angers  - Master 2 IESC - finance 2011
  

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II. La nature des risques de crédit bancaire :

Les fonds à la disposition de la Banque Islamique proviennent de ses clients sous forme de dépôts et elle les prête aux agents en déficit de financement soient des micro-entreprises/microassurances, soient les autres intuitions financières et bancaires de la place Iqbal (1988), il existe une différence fondamentale entre deux modèles de Banques Islamiques : le premier est celui de la double Moudharaba qui remplace le taux d'intérêt par les modes de participation au niveau de l'actif et du passif des banques. Dans ce modèle, tous les actifs sont financés par le mode de financement Moudharaba.

Pour (Chapra 1985, P. 154), le second modèle est celui de la simple Moudharaba avec plusieurs outils d'investissement, pour faire face aux problèmes d'ordre opérationnel et pratique.

Nous allons tout d'abord, examiner la nature de ces risques et ensuite nous finirons par analyser les enjeux bancaires et financiers que ces risques entrainent.

La Banque Islamique doit gérer une multitude de risques bancaires à savoir: le risque de crédit, le risque opérationnel, le risque de solvabilité, le risque de marché, le risque de liquidité, le risque de portefeuille, etc. La Banque Islamique en collaboration avec la BRI n'utilise pas les ratios imposés par les autres établissements financiers et bancaires conventionnels pour accorder de crédits, ni même utiliser certaines techniques de gestion comme les instruments financiers.

En outre, « Le métier de banquier islamique repose à l'inverse sur un partage à posteriori des risques, justifiés par la fidélité des clients musulmans à leurs banques et par leurs liens de confiance mutuelle (renforcés par des convictions religieuses communes), de nature à éviter également les comportements opportunistes. Dans les services aux particuliers, cet usage limite peu en pratique la latitude d'action des banquiers islamiques »6

6 La gouvernance de la banque islamique, 2009, page 9

Néanmoins, il existe deux financements de nature de risque de crédit bancaire, le financement Moudharaba et le financement Moucharaka. Le financement Moudharaba est un financement d'opérations commerciales avec marge de bénéfice prédéterminée. Et le financement Moucharaka est un financement avec payement anticipé, sans autant que l'emprunteur ne supporte une charge.

La Banque Islamique dispose d'une alternative pour se couvrir contre les risques bancaires à travers ces outils et instruments financiers que les autres banques conventionnelles ne disposent pas.

Enfin, la banque dispose d'un montant assez important (son capital et de 65 milliards de GNF) pour réaliser ces opérations commerciales sous forme d'un Morabaha, laissant à la banque des profits intéressants et à moindre risque. Ce mode de financement qui constitue une réelle alternative aux risques de contrepartie sur les crédits classiques.

a) Le risque de crédit :

Le risque lié aux crédits bancaires c'est la difficulté de recouvrement dû à plusieurs

facteurs : soit par manque de garantie du débiteur, soit de l'insolvabilité du débiteur, soit encore une manque de garantie au moment de la mise en place du concours. C'est ce qu'on appelle des actifs fictifs car le débiteur a perdu son emploi donc il n'arrive plus à rembourser son emprunt auprès de l'établissement bancaire. Par exemple la crise subprime ou encore celle du crédit immobilier espagnol.

Par ailleurs, le banquier cherche à étudier, analyser le risque avant d'octroyer un prêt à une entreprise sollicitant un crédit pour relancer ses activités. Cette analyse vise surtout à « étudier le passé pour diagnostiquer le présent et prévoir l'avenir » (Vernimmen, 1998, p.162). Le banquier fait une évaluation sur la santé financière de l'entreprise à partir des informations recueillies sur les données passées et présentes de l'entreprise, avant d'engager sa responsabilité et celle de la banque.

La Banque Islamique est confrontée aux mêmes catégories de risques que les autres banques conventionnelles et ce risque ; est strictement propre à la Banque Islamique, compte tenue de la nature du métier qu'elle exerce qui est différent des autres banques conventionnelles. Le risque de crédit est aussi important pour la Banque Islamique car elle finance des micro-entreprises en développement /croissance, ou leurs risques de faillite sont très élevés. Au cas où elle ne dispose

pas d'un système de gestion efficace pour assurer son épanouissement et atteindre ainsi la phase de maturité.

Le risque de crédit est la cause fondamentale de la faillite des établissements bancaires et financiers c'est le cas par exemple de la crise de subprime aux USA en 2007, qui a entraînée la faillite de lehman brothers en Septembre 2008. La Banque Islamique est particulièrement touchée par le risque de crédit, d'autant plus que le montant qu'elle emprunte, aux particuliers et aux entreprises clientes continue de peser lourd sur ses activités.

Le risque de crédit se subdivise en 4 catégories :

Le risque de défaut du client, le risque de dégradation de la qualité de sa signature (risque de transition de rating), le risque de marché sur la qualité de sa signature (ou risque de spread) et le risque de contrepartie sur les contrats dérivés avec une contrepartie risquée7.

L'octroi d'un crédit à un client nécessite d'abord, l'examen approfondie et surtout l'importance du dossier par le département de crédit Trading et ensuite soumis à une approbation de la Direction Générale.

C'est ainsi que la banque, fait un arbitrage entre rendement et risque, elle n'accorde le crédit au client que lorsqu'elle estime que la probabilité de remboursement du prêt est largement couvert par le client (garantie en immobiliers, terrains bâti ou non bâti etc....) qui est supérieur au non remboursement.

Cependant, le risque de crédit ne peut jamais être totalement écarté, car la banque ne fonctionne pas si elle ne prend pas de risque, celui qu'elle prend constitue son bénéfice s'il ne tourne pas à l'envers.

7 Gestion des risques et risque de crédit Vivien BRUNEL This version: January 28, 2009, page 5

Sources: BCRG/2010/crédits bancaires 72,77% 81,25%

Secteur public Secteur public

Société privées Société privées

Entrepreneurs individuels Entrepreneurs individuels

Particuliers et divers Particuliers et divers

Non Résidents Non Résidents

8,30% 8,39% 0,82% 12,48% 13,59% 0,96%

0,24% 0,23%

Graphique de répartition : les risques des crédits bancaires à CT entre les agents économiques :
2010-2011

NB : Les crédits accordés aux secteurs économiques est de GNF 7 653,197 milliards contre GNF 7 620,137 milliards en 2010 on a une diminution de 4% à cause de la contraction des crédits accordés aux ménages et aux entreprises à court terme qui représente 13,07%.

Par contre, les crédits à moyen terme sont en net augmentation à hauteur de GNF 2 194, 416 milliards en 2011 contre 1 945, 336 milliards en 2010, augmentent de 14,18%.

Quant aux crédits à long terme, ils s'élèvent à GNF 44,888 milliards soit 68% en 2010 et GNF 86, 921 milliards en 2011. Mais leur part de marché dans le total des crédits qui sont accordés aux agents économiques reste très faible en raison de la contraction de l'activité économique en 2010 (hausse de l'inflation, dette publique élevée, faible mobilisation des ressources internes, promesse non tenue par la BM, FMI pour l'obtention du PPTE, le club de Paris et de Londres) : 0,87% en 2010 contre 1,39 % en 2011.

Les crédits accordés aux agents économiques à long terme montrent à suffisance que les banques hésitent à financer les activités liées à l'investissement, ce qui a provoqué la contraction de l'économie en 2010.

Les différents crédits distribués par les agents économiques à court terme, montrent une augmentation 2011, sauf les non résidents et les sociétés privées qui ont connue une baisse nette en 2010.

b) Le risque de taux d'intérêt:

Le Comité de la Réglementation Bancaire et Financière (CRBF) définit le risque de taux d'intérêt, comme « le risque de taux d'intérêt global est le risque encouru en cas de variation des taux d'intérêt du fait de l'ensemble des opérations de bilan et hors-bilan, à l'exception, des opérations soumises aux risques de marché ». 8

Ce risque de taux d'intérêt est parmi d'autres risques que les banques font face aujourd'hui, il apparait souvent lorsque la conjoncture est mauvaise. Par exemple, si la situation du marché est défavorable et cela peut conduire à affecter négativement les résultats de la banque.

Pour la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), il existe deux types de risque de taux d'intérêt : le risque de taux intérêt pour les investisseurs et le risque de taux d'intérêt pour les emprunteurs.

Le risque de taux intérêt pour les investisseurs :

1' Il s'explique par la perte de la valeur du patrimoine financier et non financier de la banque ;

1' La baisse des taux de placement des investisseurs à cause de l'incertitude du marché,

plus généralement ils transfèrent leurs comptes ailleurs où ils plus sont plus rémunérés ; 1' La baisse du taux d'intérêt à court ou à long terme à cause de la variation des taux

d'intérêt si la conjoncture est mauvaise;

Le risque de taux d'intérêt pour les emprunteurs :

1' Il s'explique par l'augmentation de la valeur du patrimoine financier et non financier de la banque, autrement dit, si les emprunteurs retrouvent la confiance du marché s'ils peuvent emprunter à des taux raisonnables pour pouvoir investir ;

8 Règlement de CRBF N° 97- 02 du 21 février 1997, THP/BRI

v' L'augmentation des taux de placement des emprunteurs à cause de la confiance retrouvée du marché. Si la conjoncture est bonne les emprunteurs rédomicilient leurs comptes à la banque où ils sont susceptibles d'être bien rémunérés ;

v' L'augmentation du taux d'intérêt à court ou à long terme à cause de la variation à la hausse des taux d'intérêt si les emprunteurs ont beaucoup de confiance sur le marché.9

c) Les risques de marché:

Le risque de marché autrement appelé risque de contrepartie, c'est un risque par lequel le débiteur ne respecte pas ses engagements à l'échéance, tel que prévu dans le contrat, donc, le débiteur est défaillant. Ce risque, peut affecter l'ensemble des activités de la banque, pour l'éviter, la banque peut faire une diversification de son portefeuille pour se couvrir contre le risque de marché. Confère cours M. « Musseau Dominique », IES012

Ce sont des risques issus d'une évolution défavorables du prix d'un actif négocié sur un marché. On distingue trois catégories de risque de marché correspondant habituellement aux actifs détenus par une banque :

Le risque de taux issu de l'évolution à la hausse ou à la baisse des taux d'intérêt attachés à une créance ou à une dette.

Le risque de change résulte d'une évolution défavorable du cours d'une devise dans laquelle la banque détient des créances et des dettes.

Le risque de position sur actions lié à l'évolution défavorable du cours des actions figurant dans le portefeuille --titres d'une banque.10

Le risque de marché regroupe en son sein tous les autres risques : de change, de crédit et de taux d'intérêt. L'augmentation du volume des prêts bancaires ces dernières années à augmenter le risque de marché. Les banques doivent faire attention à ces risques pour éviter la faillite, car si, ces risques ne sont pas maîtrisés ils peuvent entrainer la banque et tout le système financier en

« bank-route ».

9 Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)

10 Options, contrats à terme et gestion des risques : analyse et évaluation et stratégie, 2éme édition,

Bellalah MONDHER, Simon YVES Novembre 2006, PHM2

Ces risques de marché nécessitent de disposer des fonds propres importants pour amortir les chocs en cas de crise ou de manque de liquidité (les accords de Bâle III recommande aux banques de disposer 16% des fonds propres aujourd'hui à 18% à l'horizon 2018).

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King