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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso

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par T. Bakari SANKARA
Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010
  

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CHAPITRE IV:
LA STRATEGIE LOCALE D'ADAPTION AUX VARIABILITES
CLIMATIQUES

Ce chapitre évoque la genèse des différents modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005 et les stratégies locales d'adaptation aux variabilités climatiques.

I. LA GESTION PARTICIPATIVE : UNE STRATEGIE ETATIQUE

Aux lendemains des indépendances, le Burkina Faso a connu un certain nombre de projets productivistes ; ils avaient tous un caractère sectoriel et n'ont pu engendrer le développement. Ces différents types de projets se sont succédés jusqu'à la veille du processus de décentralisation.

La gestion durable des ressources naturelles a toujours été au coeur des projets de développement. Les politiques de gestion centralisée des ressources ont montré leurs limites car la dégradation des écosystèmes n'a jamais connu un recul sensible. La gestion participative a été adoptée par l'État dans les années 70 (périodes des grandes sécheresses) comme une solution palliative aux problèmes de dégradation.

I. 1. La genèse des modes de gestion de la forêt de Gonsé de 1953 à 2005

Depuis son classement par le gouverneur colonial de l'AOF en 1953, la forêt de Gonsé a bénéficié de nombreux projets à travers l'État et ses partenaires dans le seul but de préserver la biodiversité (MEE., 1999). Au départ, l'objectif premier a été d'assurer l'approvisionnement de la ville de Ouagadougou en bois de feux. Après quelques années de gestion, la dégradation des ressources de la forêt est restée croissante et pour cause, leur exploitation. L'utilisation des ressources forestières par les différents projets et par les riverains a été excessive. Pour une exploitation rationnelle et durable de la forêt, l'État et les partenaires au développement ont cherché à impliquer la population à la gestion. Cette initiative s'est soldée par la mise en place du projet «Gestion Forestière Intégré de Gonsé en février 1994». Ce projet qui a vu la participation de la population riveraine s'est achevé en 2004. La philosophie de ce projet qui s'est inspirée des options de la Politique Forestière Nationale (PFN) et des objectifs du Programme National d'Aménagement des Forêts (PNAF) (en annexe3) devrait fournir des résultats beaucoup plus probants à long terme.

Au regard de la situation actuelle de dégradation que connaît la forêt de Gonsé, on peut se demander quelle a été réellement la place de la population dans la gestion antérieure de la forêt.

70

Cela nous amène à ressortir l'historique des différentes phases de gestion qu'a connu le massif forestier.

I.1.1. L'aménagement de la forêt classée de 1953 à 2005

De 1953 à 1974

La forêt classée de Gonsé a été successivement sous la gestion de l'autorité coloniale française, puis de l'État de Haute-Volta (actuel Burkina Faso). La gestion durant ces époques étaient de type centralisé d'où une exploitation en régie. La population n'avait pour droit d'usage que le ramassage de bois mort, la cueillette des fruits et feuilles, l'exploitation des plantes médicinales pour la pharmacopée, les pratiques coutumières (cérémonies etc.) (MECV., 2004). La phase projet proprement dite commence de 1974 à 2005 avec une plantation d'essences exotiques pour l'industrie.

De 1974 à 1982

Cette phase qui précède celle de la gestion coloniale a vu la participation de la « mission forestière allemande ». L'État, en partenariat avec la coopération allemande, a décidé d'une exploitation « rationnelle » à travers la commercialisation des produits forestiers en vue d'un autofinancement des activités. A cette période, des plantations industrielles sur une superficie d'environ 3000 ha (soit près de 50 % de la superficie de la forêt) ont été réalisées (MEE., 1999). Les espèces locales ont été détruites au profit des nouvelles plantes dites à croissance rapide telles que Eucalyptus camaldulensis, Azadirachta indica, Gmelina arborea, Cassia siamea, Acacia nilotica, Albizia lebbeck, Parkia biglobosa et Khaya senegalensis.

Le Programme National de Lutte contre la Désertification (PNLD) a géré la forêt sous l'administration de l'Etat de 1982 à 1993. Lors de cette gestion, le but a été l'exploitation et la commercialisation du bois des plantations et le regarnissage. Mais de nombreuses lacunes ont été enregistrées. STIEGLITZ F. et al. (2000) affirment que l'exploitation et la commercialisation ont été assurées par le service forestier, et que la production escomptée des surfaces reboisées n'a jamais été atteinte. La population restée en marge de cette gestion va entreprendre d'autres activités qui entravent la gestion durable de la forêt. De ce fait, son désintérêt d'une exploitation réglementée où elle ne trouve pas son compte va se manifester par les coupes frauduleuses et le surpâturage.

Au regard de l'échec de l'exploitation en régie, la solution a été recherchée dans une gestion impliquant tous les acteurs.

Tableau n°1: Superficie reboisée entre 1989-1993

Espèces reboisées

Superficie (ha)

Superficie (%)

Noms Scientifiques

Noms usuels

Eucalyptus camaldulensis

Eucalyptus

1373

48, 12

Azadirachta indica

Neem

938, 3

32,89

Cassia siamea

Cassia

398,16

13,96

Gmelina arborea

Alimèti yiri (dioula)

120

4,20

Acacia nilotica

-

1,28

0, 04

Albizzia lebbeck

-

11,7

0,41

Parkia biglobosa

Néré, roanga (mooré)

5,58

0,20

Khaya senegalensis

Caïlcédra, kouka (mooré)

5,12

0, 18

Source : MEE. 1999(Plan d'aménagement de la forêt classée de Gonsé)

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