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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso

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par T. Bakari SANKARA
Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010
  

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I. 2. La genèse de l'adoption de la gestion participative

Le développement de l'approche participative en tant que méthodologie d'intervention en milieu rural est relativement récent. Il répond au souci de divers gouvernements de la sous-région d'associer étroitement les populations à la restauration du milieu et à la gestion des ressources naturelles et forestières.

L'approche participative est un mode de gestion prôné par beaucoup d'intervenants en milieu rural sahélien, mais n'a pas toujours tenu compte de la capacité d'implication des populations aux programmes proposés par les partenaires au développement.

La responsabilisation des acteurs à la base est encouragée au Burkina Faso depuis quelques années à la faveur du processus de décentralisation qui s'est concrétisé sur le terrain par la communalisation intégrale en 2006.

L'émergence des approches participatives au milieu des années 1980 au Burkina Faso s'est effectuée à travers deux systèmes : institutionnel et méthodologique (LOMPO O., 2004). Cette approche donne plus de responsabilité aux collectivités locales dans la gestion des ressources naturelles. Le système institutionnel a été fourni par les programmes et projets forestiers de gestion des ressources naturelles qui s'est soldé par un échec. L'approche Gestion des Terroirs initiée lors de la conférence du Conseil Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) de Nouakchott en 1984 et mise en oeuvre par le Burkina sous l'appellation Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) a ouvert la porte au système méthodologique. Pour certains, tous ces différents programmes ont été conçus sans considérer les besoins des populations riveraines des entités forestières.

Pourtant, selon COLCHESTER M. (1995), « Tout effort de conservation doit impliquer la participation de la population locale et prendre pour base ses intérêts, ses compétences, sa confiance en elle-même, ses traditions. Il doit enfin promouvoir des programmes qui lui offrent des bénéfices spirituels aussi bien qu'économiques ». Dans cette perspective de conciliation, de nombreux concepts furent adoptés comme celui de « Gestion Forestière Intégrée de Gonsé ». Quelle appréciation peut-on faire de cette participation ? Cela a-t-il permis aux populations de prendre réellement leur autonomie dans la gestion des ressources de la forêt?

Adoptée en 1994, le PGFIG a fonctionné pendant dix ans et a été divisé en phases comme suit:

- 1994-1997, première phase qui a vu la mise en place de l'approche participative à travers l'aménagement et la gestion de la forêt. Les institutions villageoises (GVGF) ont bénéficié de plusieurs formations (reboisement, pépinière, la coupe et la vente de bois par stères) (MECV. 2005).

- La deuxième phase de 1998 à 2000 a été orientée vers la consolidation d'une cogestion à travers les trois acteurs, c'est-à-dire le MEE (Ministère de l'Environnement et de l'Eau), la GTZ (coopération allemande) et l'organisation villageoise (le Groupement Namalgzanga). Cette cogestion a été beaucoup plus orientée vers la production et la commercialisation de bois de feu, la conduite d'études spécifiques, le suivi écologique par le système des planchettes permanentes, la surveillance des pare-feux, etc.

Des acquis ont été enregistrés à la fin de ces deux phases, mais d'énormes faiblesses ont été également notées (MECV. 2005). Cette phase de gestion des ressources de la forêt est restée gravée dans la mémoire des populations riveraines. La majorité (75 %) des populations interrogées dénoncent toujours la mauvaise gestion de la forêt à cette période par les responsables du groupement « Namalgzanga », qui abusaient de leur pouvoir. Cela a créé des mécontentements, suscité de la méfiance et plus de désintérêt qui ont porté un coup au système de gestion concertée des ressources forestières. Il a fallu alors repenser une autre méthodologie de gestion participative qui verra la collaboration de tous les acteurs.

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Ainsi, la troisième et la dernière phase du PGFIG de 2001 à 2004 a été un peu plus pratique dans sa démarche de gestion participative. Près de 85 % de la population interrogée affirment être satisfaits de cette dernière phase de gestion. Un paysan disait « Nous avons beaucoup travaillé dans la forêt lors du projet passé et cela nous procurait de l'argent. Mais maintenant que la forêt appartient aux forestiers nous ne pouvons plus qu'encourager la coupe frauduleuse car c'est de

cette pratique que nous vivons ». Cette opinion est largement partagée par de nombreuses personnes parmi nos interlocuteurs. La dernière phase a permis, en un temps record, la consolidation des différents acteurs organisés autour de leur centre d'intérêt.

I.2.1. Les différents utilisateurs des produits forestiers

Autour de la forêt de Gonsé, il existe une diversité d'acteurs (utilisateurs des ressources forestières). Ils se distinguent par leur mode d'exploitation et les produits forestiers utilisés. Ces différents acteurs ont toujours exploité les ressources forestières de façon frauduleuse. Mais pendant la phase PGFIG, une tentative est faite en vue de les organiser et de les orienter en fonction de leur rôle dans la gestion.

On distingue les principaux utilisateurs que sont : les artisans, les charbonniers, les vendeurs de bois vert, les éleveurs pour la plupart sédentaires, les braconniers, les « tradithérapeutes ». L'option retenue lors de l'adoption du plan d'aménagement de la forêt a été l'entière responsabilisation des populations locales riveraines. Aussi, en collaboration avec le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV), les populations des villages riverains (14 villages) ont été organisées par Groupement en fonction des filières d'exploitation. Mais de nos jours, ces comités de gestion sont dans un oubli total.

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