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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso

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par T. Bakari SANKARA
Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010
  

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I.3. L'impact socio-économique de la gestion intégrée

Les changements socioéconomiques des populations riveraines par la mise en place de la gestion participative de 1974 à 2004 est perceptible à travers l'analyse que ceux-ci font lors de l'étude. Selon les enquêtes près de (55 %) de la population affirment préférer que l'on confie la gestion de la forêt à un projet.

Pendant la phase projet, la population a été considérée comme pourvoyeuse de main d'oeuvre. Et cette situation a été l'option des différents modes de gestion appliqués à la forêt depuis l'ère coloniale jusqu'à la période des indépendances. Selon le MEE. (1999), les populations riveraines ont une longue expérience du travail en forêt (25 ans) ; il s'est développé en elles une mentalité d'ouvriers agricoles salariés, payés en numéraire, en vivres, etc. Les riverains ont été organisés dans la surveillance et dans la vente du bois de feu par stère. D'autres activités rémunératrices ont été également développées dans le but de dispenser la dépendance totale des structures de gestion aux retombées économiques issues de la vente des produits forestiers.

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Dans les objectifs assignés à l'aménagement de la forêt, il est prévu que cette nouvelle forme de gestion devrait contribuer au développement durable et à lutter contre la pauvreté des ménages. Les recettes générées par les activités selon le plan d'aménagement se répartiraient entre les partenaires impliqués dans la gestion. Le tableau n°6 montre la répartition annuelle des recettes prévisionnelles qu'engendrerait l'exploitation des ressources forestières entre les différents acteurs par an. « Si les travaux d'aménagement ont pu se réaliser, c'est grâce aux retombées financières que chacun percevait pour une journée ou deux jours de travail dans la forêt », nous confie un notable. Cette analyse confirme la préférence des acteurs locaux d'avoir un gain salarial que d'être les vrais acteurs de la gestion durable de la forêt. De ce fait, le développement d'un esprit de salariat chez la population a constitué une entrave pour l'assimilation de l'approche participative.

Tableau n°2: Répartition par an des recettes prévisionnelles (FCFA) de la vente de bois

Années

Volume de

stère exploité

Membres du

groupement (1000F/ stère)

Fond d'aménagement (700fr/ stère)

villages (500fr/ stère)

Trésor public (300fr/ stère)

2000

4551

4551000

3185700

2275500

1365300

2001

3343

3343000

2340100

1671500

1002900

2002

3991

3991000

2793700

1995500

1197300

2003

4316

4316000

3021200

2158000

1294800

2004

4342

4342000

3039400

2171000

1302600

Total

20543

20543000

14380100

10271500

6162900

Source : MEE. 1999 (Plan d'aménagement de la forêt classée de Gonsé)

L'observation du tableau n°6 permet de comprendre que la forêt offre une opportunité de création d'emplois. Plusieurs ménages enquêtés reconnaissent l'apport que l'exploitation de la forêt fournissait pour l'amélioration de leurs conditions de vie.

Les activités menées par les GGF (pépinière, apiculture, teinture, etc.), offraient des revenus aux populations. Mais le manque de débouchés et le renouvellement du matériel de travail constituent une entrave à l'essor des ces micro projets villageois.

I.2.2. L'aperçu des institutions locales de gestion

Depuis l'arrêt du projet en fin 2004 début 2005, la population est restée en marge de tout travail d'aménagement dans la forêt. Cette situation justifie en partie le manque d'information sur la réalisation des travaux des GGF dans la forêt après le projet. L'ouverture des pare-feux était réalisée en début de chaque saison sèche pour éviter les feux de brousse mais depuis près de cinq ans, cette

activité n'est plus réalisée. L'inactivité des structures locales de gestion montre le désengagement ou le désintérêt des populations riveraines à la gestion.

Nombreuses (78,93 %) sont celles qui disent ne plus s'intéresser à la protection de la forêt. Néanmoins l'optimisme existe au sujet de la venue d'un nouveau concessionnaire pour la gestion. Un concessionnaire dont le démarrage des travaux prévu pour janvier 2009 n'est pas encore effectif. Mais la majorité de la population attend de voir comment cette cogestion pourra être une opportunité d'emplois pour l'amélioration de leurs conditions de vie.

Tableau n°3: Situation des Groupements de Gestion Forestière en 2003 et en 2009

Village

GGF en 2003

GGF actif en 2009

GGF non actif en 2009

Badnogo

2

0

2

Gampela

2

0

2

Gonse

3

0

3

Koala

2

0

2

Koanda

1

0

1

Komkaga

2

1

1

Manegsombo

2

2

0

Seuloghin

3

0

3

Tensobtenga

2

0

2

Tanghin

3

0

3

Zakin

4

1

3

Total

26

4

22

Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain, 2009)

A travers le tableau n°7, on constate une diminution du nombre des GGF fonctionnels. De vingt six en 2003 lors de la mise en place, de nos jours, il ne reste que quatre groupements qui continuent de fonctionner mais difficilement. La disparition des groupements est généralement justifiée par le manque de moyens (financier, matériel, etc.). La fragilisation de la cohésion sociale autour de la gestion de la forêt est de plus en plus perceptible. Les villages situés entre 15 et 25 kilomètres de la forêt rejettent catégoriquement leur appartenance à la gestion de la forêt. D'après un paysan de Manegsombo (village situé à 15km environ): « Nous ne sommes plus associés à la gestion de la forêt il ya près de 5 ans. La forêt appartient actuellement à ceux de Gonsé, de Gampéla et de Godin ». Cette affirmation montre que la proximité des villages joue un rôle important dans l'attribution de l'appartenance de la forêt par les populations. Les villages proches sont considérés les plus utilisateurs des ressources et par ricochet les plus destructeurs. Cependant, la gestion concertée est capitale, voire nécessaire dans la gestion durable des ressources naturelles. La complexité de ce mode de gestion des ressources dans le contexte des variabilités climatiques, nécessite une synergie d'actions de tous les acteurs. La variabilité et le changement climatique

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compliquent de nos jours la gestion des ressources naturelles. Les méthodes de gestion communautaires mal assimilées par les populations ont contribué à dégrader davantage les ressources malgré l'engouement que ces stratégies ont suscité.

Les conséquences négatives les plus graves de ces stratégies d'intervention ont été notamment l'absence de prise en charge par les populations riveraines du suivi et de la gestion des réalisations. En définitive, malgré le coût élevé des ouvrages, ceux-ci n'ont permis ni d'inverser, ni de stopper le processus de dégradation des ressources forestières. La pauvreté et la précarité des conditions de vie ont eu tendance à se maintenir. Alors, les défis sont énormes à relever pour une gestion durable des ressources de la forêt de Gonsé.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway