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Variabilité climatique et gestion des ressources naturelles. Cas de la forêt classée et réserve partielle de faune de Gonse au Burkina Faso

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par T. Bakari SANKARA
Université de Ouagadougou - Maà®trise en géographie (master ) 2010
  

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II. LES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION AUX VARIABILITES CLIMATIQUES

Les populations burkinabè en général et en particulier les riverains de la forêt de Gonsé font difficilement face aux variabilités climatiques.

La prise de conscience de la dégradation des ressources est significative. Cependant, les populations adoptent des comportements face à ces changements de l'environnement. La mauvaise pluviométrie est perçue comme la cause principale de la dégradation du milieu. Le secteur d'activité le plus touché par cette situation est l'agriculture. Face à cette situation les producteurs développent des stratégies locales (traditionnelles) pour supporter la précarité pluviométrique. Ils modifient leurs techniques de culture pour s'adapter. De ce fait, l'utilisation de la fumure est la méthode la plus pratiquée. Certains riverains qui ont bénéficié de formations à travers les projets de gestion forestière entreprennent la sylviculture.

II.1. Les système de culture

Les systèmes de culture constituent les procédés par lesquels le paysan exploite ses terres. Dans la zone de Saaba, il est principalement basé sur la rotation de cultures, l'assolement, l'association de cultures et la culture en ligne (disposition des semis en lignes), etc.

La rotation de cultures est plus pratiquée. C'est un système de culture qui consiste à alterner

périodiquement les cultures sur une même parcelle.

L'association, quant à elle, permet de cultiver sur une même parcelle, différentes cultures. Il est plus fréquent de voir sur une même parcelle, le sorgho associé au niébé.

Ce procédé permet de réduire le risque climatique sur les cultures. Ainsi, lorsque la rigueur climatique empêche le sorgho ou toute autre céréale d'atteindre la maturité, on peut avoir la possibilité de faire des récoltes sur le niébé dont le cycle est plus court.

La monoculture prend également des proportions dues à l'inadaptation des cultures et la qualité médiocre des sols. De ce fait, le sorgho, le mil, le niébé sont plus cultivés. Le maïs est généralement cultivé dans les jardins de case. Les populations pratiquent aussi la culture en lignes. La plupart des paysans construisent des diguettes pour limiter l'action des eaux de ruissellement sur le sol. La contribution des animaux à la fertilisation des sols est également connue et pratiquée par les populations. L'amendement, est le procédé consistant à apporter des éléments nutritifs aux sols lessivés et improductifs est pratiqué.

II.1.2. L'agroforesterie

Associer les cultures et les arbres, est une pratique que la plupart des paysans pratiquent depuis des temps immémoriaux. C'est un système dynamique de gestion des ressources naturelles basé sur des fondements écologiques qui intègrent des arbres dans les exploitations agricoles. Il permet ainsi de diversifier et de maintenir la production afin d'améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales. Cette pratique séculaire répondait au souci de préserver les essences utiles (Butyrospermum parvitelaria paradoxa, Parkia biglobosa, Bombax costatum) pour les besoins de la famille. Cette technique évolue maintenant vers la culture d'autres espèces importées. Ainsi les zones totalement dénudées « zipélcés 5» sont souvent colonisées par des plantes exotiques. L'espèce la plus utilisée est Eucalyptus camaldulensis. Ce processus de régénération du couvert végétal par les populations permet à certains riverains d'éviter l'exploitation des ressources de la forêt. Selon un groupe de paysans dans le village de Tensobtenga, la forêt n'est plus favorable pour la recherche de bois. D'après les enquêtes, 65,78 % de la population affirment s'investir dans la création des bosquets personnels car cela les dispense de l'exploitation de la forêt. Certains paysans, conscients de la disparition de nombreuses espèces, ont choisi de les cultiver. Il est alors très fréquent de voir dans les champs l'Andropogon gayanus. Cette espèce est utilisée par les populations dans l'alimentation des animaux et pour la confection des nattes (secco). Généralement associé aux cultures, elle sert de haie vive dans les champs. Toutes ces pratiques sont des stratégies locales d'adaptation aux variabilités climatiques. Mais les populations manquent souvent

5 Nom usuel des zones nues en langue mooré

80

d'encadrement et de moyen pour mieux les mettre en pratique. La péjoration climatique accrue, couplées aux mauvaises pratiques humaines ont contribué à accélérer la dégradation des ressources naturelles, notamment forestières. Cependant les populations ont su développer des stratégies locales pour faire face à ces changements. Mais leur faible implication et la mauvaise compréhension de la gestion concertée rendent inefficaces les politiques de gestion des ressources naturelles. Ainsi, la vulnérabilité des populations face aux crises climatiques ne fait que s'accentuer. Le schéma n°1 donne une explication de l'accélération de la dégradation des ressources naturelles dans le contexte des variabilités climatiques.

Schéma n°1: Processus de dégradation des ressources forestières

Modifient

FAIBLE IMPLICATION DES POPULATIONS RIVERAINES

(Absence décisionnelle)

VARIABILITES
CLIMATIQUES
(Variabilites des
pluviometrie-instabilite
temperatures extremes-
vents violents)

DEFICIT DES POLITIQUES DE GESTION DES RESSOURCES MISES EN PLACE (incohérence entre les politiques et la réalité du terrain, manque de concertation locale entre les différents ministères en charges de l'aménagement et de la gestion des forêts)

Accélère

Accél

Incide

FRAGILITE DES RESSOURCES NATURELLES (pauvreté des sols, pertes de la biodiversité, etc. )

CONCENTRATION DES GAZ A EFFET DE SERRES DANS L'ATMOSPHÈRE

Baisse des rendements de production (Faibles économies des populations)

Recherches de meilleures conditions de vie

MANQUE OU INSUFFISANCE D'ENCADREMENT DES ACTEURS A LA BASE (méconnaissances des textes)

Entraine

FORTES DEMANDES EN RESSOURCES NATURELLES

Provoque

FAIBLESSE DES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION (méthodes

traditionnelles)

Accelerent

Entraine

EXPLOITATION

EXCESSIVES DES

RESERVES (mauvaises

pratiques culturales, deforestation)

Source: SANKARA T. Bakari, 2009

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote