WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le marché des restes humains. Etude sur le fétichisme politique à  Libreville

( Télécharger le fichier original )
par Lionel Cédrick IKOGOU-RENAMY
Université Omar Bongo Libreville - Maà®trise en sociologie de la connaissance 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion générale

A la lumière de tout ce qui précède, la présente étude pourrait contribuer, pour sa modeste part, à faire comprendre quelles sont les logiques qui gouvernent les gabonais et comment celles-ci se constituent ; particulièrement pour toute personne aspirant au pouvoir (économique, politique ou social) à profaner des tombes ; et donc à recourir systématiquement au fétichisme politique comme c'est le cas de la présente étude.

En effet, les « rumeurs de meurtres diaboliques, politiciens accusés d'utiliser associations secrètes et "médicaments" pour assurer leur succès, psychoses urbaines d'enlèvements d'enfants ou de jeunes femmes victimes de démembrements rituels »265, deviennent le lot quotidien des Librevillois et ce, durant les élections politiques ou aux lendemains de celles-ci. Ce qui atteste que donc que « la sorcellerie n'a pas disparu en Afrique et s'affirme aujourd'hui comme une catégorie incontournable de la vie publique et privée ».266

Notre problématique s'est formulée sur le passage d'une économie symbolique lignagère à une économie de marché. Ce qui se traduit par le fait que l'on assiste à une vente des éléments du corps humain sur le marché et au politique. Mieux, en portant notre regard sur la réalité sociale gabonaise, notre hypothèse, selon laquelle on constate très souvent des profanations des tombes à la veille des consultations politiques, atteste que le pouvoir au Gabon est un pouvoir mortifère, qui se nourrit de la mort, se confirme. Dans la même perspective, Florence BERNAULT évoque les rumeurs de trafic d'organes, de kidnapping d'enfants, de vente de clitoris, d'émasculation des hommes, n'ont pas pour unique ni même principale raison la marchandisation du corps, imposée par une globalisation capitaliste récente, extérieure à l'Afrique, mais plutôt les transformations progressives et locales de la sphère du sacré.

265 Florence BERNAULT et Joseph TONDA, « Dynamiques de l'invisible en Afrique et pouvoirs sorciers », in Politique africaine n°79, octobre 2000, p.1.

266 Ibid., p.1.

Enfin, comme l'écrit Georges BALANDIER, l'imbrication du sacré et du politique est incontestable car « dans les sociétés laïcisées, elle demeure apparente ; le pouvoir n'y est jamais entièrement vidé de son contenu religieux qui reste présent, réduit et discret ».267 Ce qui nous permet d'affirmer par la suite qu'au Gabon, « le pouvoir est sacralisé parce que toute société affirme sa volonté d'éternité et redoute le retour au chaos comme réalisation de sa propre mort ».268

Sur ce fait, les pratiques fétichistes continueront de persister au Gabon, parce qu'étant et avant tout, un pays fortement animiste et attaché aux traditions ancestrales. Ce qui explique le recours au fétichisme ou à la sorcellerie par les gabonais, quelle que soit la circonstance.

267 Georges BALANDIER, Anthropologie politique, Paris, Puf/Quadrige, 1999, p.118.

268 Ibid., p.119.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon