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Rapports "mère- fils " à  travers la bru dans la famille gabonaise actuelle

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par Floriane Mélinda KAYIBA
Université Omar Bongo Libreville - Maà®trise en sociologie de la connaissance 2009
  

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Section 2 : Construction du modèle d'analyse.

<< Tout travail de recherche s'inscrit dans un continuum et peut être situé dans ou par rapport à des courants de pensées qui le précèdent et l'influencent.»28 Mieux, << la problématique est l'approche théorique ou perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. Elle est une manière d'interroger les phénomènes étudiés.»29

Ainsi commencerons-nous dans un premier temps par << exploiter les lectures et les entretiens et faire le point sur les différents aspects du problème qui y sont mis en évidence »30 , pour arriver dans un deuxième temps à << choisir et construire sa propre problématique. »31

1. La question des relations familiales posée en occident.

28 Raymond QUIVY et Luc VAN CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, 2ème éd, Paris, Dunod, 1995, p.43.

29 Ibid. p.85.

30 Ibid. p.85.

31 Ibid. p.86.

Tout d'abord, « le mariage définit les modalités d'une union légitime, approuvee par la societe et determinant plus precisement les relations entre mari et femme.»32 Par ailleurs, definir le mariage revient à evoquer le choix du conjoint qui, a priori, est tout aussi important.

Pour Martine SEGALEN, « le mariage unissant deux conjoint qui se sont librement choisis est une invention occidentale recente des societes democratiques. »33 Dans cette etape du choix du conjoint, le concubinage se manifeste en tant qu'étape transitoire entre le célibat et le mariage reconnu.

Aujourd'hui, « le mariage nous semble une affaire individuelle, ne concernant que les futurs conjoints. »34 D'autant plus que « chacun desormais considère le choix de son conjoint comme un acte dont il assume la responsabilite ; que cette liberte soit illusoire ou non [...I L'essentiel est de signaler le changement observé : les parents d'aujourd'hui n'interviennent guère dans le mariage de leurs enfants. Non seulement ils " n'arrangent " plus leur mariage, mais la "demande de la main " d'une jeune fille à ses parents semble desormais une demarche desuète. Ce sont les interesses qui decident leur mariage et qui en règlent les modalites. »35

Louis ROUSSEL nous présente l'évolution du mariage dans la societe française. L'auteur fait une description de ce phénomène en s'appuyant sur certains aspects tels l'homogamie socioprofessionnelle, le cas particulier des étudiants, l'évolution au 20ème siècle ou encore le choix du conjoint. En effet, en ce qui concerne le choix du conjoint, Louis ROUSSEL a pu se rendre compte qu'il n'est plus une affaire des parents, plutôt des conjoints eux-mêmes. L'enquete menée dans ce sens prouve que l'effacement des parents dans le choix du conjoint de leurs enfants paraît clairement perçu par l'ensemble de la population.

32 Jacques LOMBARD, Introduction à l'ethnologie, 2ème éd., Paris, Armand Colin, (coll. « Cursus, série Sociologie »), 1998, p.54.

33 Martine SEGALEN, Eloges du mariage, Paris, Gallimard, (coll. « Découvertes, culture et société »), 2003, p.11.

34 Encyclopédie AXIS, l'Univers documentaire, dossiers, volume 6, Paris, Hachette, 1995, p.372.

35 Louis ROUSSEL, Le mariage dans la société contemporaine. Faits de population, données d'opinion. Préface d'Alain GIRARD, Paris, Puf, (coll. « Travaux et documents »), cahier n°73, 1975, pp.346-347.

Cependant, les parents restent toujours présents car l'importance du patrimoine, le souci de sa transmission ou de son accroissement, la nécessité de trouver un successeur capable de le gérer, peuvent en effet rester déterminants dans le choix d'un gendre ou d'une bru. Mais insiste t-il sur le fait que les parents n'arrangent plus le mariage de leur fils ou de leur fille. De facto, les jeunes sont donc libres du choix de leur conjoint, en ce sens au moins qu'ils savent désormais que leurs parents n'interviendront généralement qu'avec la plus grande prudence dans leur mariage.

Ils connaissent les raisons de cette prudence : le souci de respecter le choix personnel de leur enfant, et aussi parfois la conscience qu'une opposition résolue n'aurait d'autre conséquence qu'une brouille temporaire avec le jeune ménage. A ce propos, comme brouille que l'on peut soulever ; n'est-ce pas celui du choix de la bru par le fils et surtout les rapports entre la bru et la belle-mère ?

Dans son article intitulé « Choix du conjoint et processus de maturation dans les Kibboutz (pp.263-268) », Yonina TALMON36 fait état d'un possible conflit entre les générations au sujet du choix du conjoint. Si pour la première génération ; celle des parents, pour qui se marier à l'intérieur du Kibboutz (c'est-à-dire une exploitation agricole collective en Israël), pour la seconde génération par contre, celle des enfants, il y a cette tendance à l'exogamie. Cette interprétation de l'exogamie jette une nouvelle lumière sur les fonctions intermédiaires des structures du mariage. Ces structures sont des solutions de compromis qui permettent aux membres de la seconde génération de résoudre à demi le problème des pressions que l'on exerce sur eux et le dilemme entre la continuité et la discontinuité, entre l'endogamie et exogamie.

Aussi, la sélection du conjoint est ainsi une solution au dilemme fondamental de la formation de l'individualité. L'exogamie, cette tendance à se marier à l'extérieur, représente un effort pour la seconde génération à s'individualiser et

échapper aux restrictions de leurs parents. Néanmoins, le choix de la bru ne vient-il pas poser un problème en terme de rapports avec la belle-mère puisqu'il s'agit d'un choix fait par le fils et qu'il s'inscrit dans l'exogamie ?

Mieux encore, Gilles FERREOL et Jean-Pierre NORECK37 mettent en avant le fait que << le choix d'un mari- première constatation- ne signifie pas seulement satisfaction sexuelle ou affective ; il correspond, pour la future épouse, à l'ouverture d'un nouveau portefeuille qu'il convient de gérer de manière rationnelle. »38 Or, même si le choix du conjoint qui est un acte individuel, c'est a priori la gestion de manière rationnelle du portefeuille de son mari qui peut être ici à l'origine des conflit avec la belle-mère ; qui se voit à la longue détrônée de son autorité et de son influence sur son fils. De plus, << la sélection du partenaire ne se réalise pas au hasard mais s'opère- consciemment ou non- en fonction de déterminants socioéconomiques. »39

Pour rester toujours dans la perspective du choix du conjoint, nous avons retenu l'ouvrage collectif de André BURGUIERE et al40, qui fait la présentation de l'augmentation des divorces, chute des mariages, prolifération des familles monoparentales et des solitaires en milieu urbain, émergence des mères porteuses et de diverses techniques de fécondation artificielle applicables au genre humain. D'où nous nous posons la question de savoir si la famille n'est-elle pas en train de disparaître ? Cet ouvrage n'a pas pour ambition de deviner l'avenir, plutôt, apporter une meilleure connaissance des formes variables que l'institution familiale a revêtue au cours des temps et des rôles qui lui étaient assignés, elle doit permettre de comprendre les problèmes qui se présentent maintenant et bien sûr, de les affronter.

37 Gilles FERREOL et Jean-Pierre NORECK, Introduction à la sociologie, 6ème édition revue et mise à jour, Paris, 2005, Armand Colin,(coll. « Cursus Sociologie »), 191 p.

38 Gilles FERREOL et Jean-Pierre NORECK, Introduction à la sociologie, ibid., p.108.

39 Gilles FERREOL et Jean-Pierre NORECK, Introduction à la sociologie, ibid., p.108.

40 Histoire de la famille. Préface de Claude LEVI-STRAUSS, tome 1 : Mondes lointains, Paris, Armand Colin, 1986, 447p,

Finalement, l'ouvrage combine les méthodes les plus récentes de la démarche historique et le regard de l'ethnologie.

Pour sa part, Jean-Hugues DECHAUX41 estime que définir ce qu'est la famille, est devenu bien difficile tant ses transformations depuis les années 1970, en France comme dans les sociétés occidentales, sont profondes. La démarche adoptée dans cet ouvrage consiste non pas à proposer une théorie générale, mais d'élaborer étape par étape une vision d'ensemble qui soit un diagnostic sociologique sur ce qui constitue une nouvelle donne familiale.

Dans la même perspective, Pierre Bourdieu42 parle d'une unification du marché matrimonial, qui constitue un moment dramatique de découverte des bouleversements de la table des valeurs, se traduisant par une crise de l'ordre paysan ancien.« C'est ainsi que, dans l'ancien régime matrimonial,du fait que l'initiative du mariage revenait non aux intéressés mais aux familles, les valeurs et les intérêts de la « maison » et de son patrimoine avaient plus de chances de triompher contre les fantaisies ou les hasards du sentiment.»43 L'école est à l'origine de cette mutation, car elle exerce une violence symbolique sur les jeunes, particulièrement les jeunes filles du monde paysans ; qui prennent conscience de leurs droits de choisir elles-mêmes leurs futurs conjoints.

En outre, chez Jean-Claude KAUFMANN44, jamais les ruptures conjugales n'ont été aussi nombreuses, et jamais le couple n'a été autant célébré sur l'autel des valeurs contemporaines. Contradiction ? Nullement, c'est justement parce que l'on attend beaucoup du couple qu'il est devenu si difficile à construire. Aujourd'hui, on se satisfait plus d'un demi bonheur. Ce qui hier encore allait de soi est désormais systématiquement mis en question. Ce livre fait le point sur le point sur les différents

41 Jean-Hugues DECHAUX, Sociologie de la famille, Paris, La Découverte, (coll. « Repères/sociologie n°494 »), 2007, 128 p.

42 Pierre Bourdieu, le bal des célibataires. Crise de la société paysanne en Béarn, Paris, éditions du Seuil, (coll. « Points »), 2002, p.230.

43 Ibid., p.231.

44Jean-Claude KAUFMANN, Sociologie du couple, 4ème édition refondue, Puf/ QSJ ? (coll. « Encyclopédique »), 2003, 127p.

aspects de la vie en couple...Il nous permet de connaître les mystères du fonctionnement conjugal à l'heure où, depuis une génération au moins, celui-ci évolue très rapidement. Amour, choix du conjoint, étapes su cycle conjugal, gestion de l'insatisfaction et des attentes réciproques, rôles féminins et masculins : les nouvelles règles de la vie à deux.

Les familles se caractérisent aujourd'hui par la progression de styles de vie marqués par l'individualisme moral. Les exigences individuelles se sont continûment affirmées au détriment se la stabilité de l'institution familiale. Loin de se dissoudre, les normes se redéfinissent et se multiplient : il existe désormais différentes façons de " faire famille", également légitimes. Cette coexistence est source d'instabilité, mais aussi d'inégalité entre milieux sociaux, sexes et générations.

On retient que le mariage, tel qu'il se présente aujourd'hui à savoir l'état-civil, a subi de nombreuses mutations. Ce qui fait qu'en occident, il est une affaire individuelle, donc des conjoints. Le lien avec notre objet vient du fait que nous ne pouvons pas étudier les rapports entre belle-mère et bru, sans avoir recours à l'histoire du mariage ; voire comment la bru a été choisie. Cependant, tous parlent du choix du conjoint sans évoquer le conflit qui peut surgir entre bru et belle-mère.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand