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Rapports "mère- fils " à  travers la bru dans la famille gabonaise actuelle

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par Floriane Mélinda KAYIBA
Université Omar Bongo Libreville - Maà®trise en sociologie de la connaissance 2009
  

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2. Du point de vue des africanistes

Raymond MAYER45 montre les manifestations et conduites protocolaires de respect d'un gendre à l'égard de la belle-mère et de la soeur aînée de sa femme. Chez les Fang par exemple, il y a une manière particulière pour le gendre de saluer la belle mère : il s'asseoit sur ses genoux, et l'appelle « nane », ce qui signifie mère. Cette attitude est reportée sur la soeur aînée de sa femme, assimilée à la belle-mère. Chez

les Punu, le beau-fils appelle aussi une belle-mère « mam'», en repondant, celle-ci lui dira en le traitant de « tat'», le père.

Que ce soit chez les Nzébi, les Galoa, ou les Nkomi, il existe differentes formes de manifestations protocolaires de respect resumees par un langage bien code d'attitudes. Il en est de meme pour les manifestations culinaires de respect. Selon MBAZIBADI46, concernant la bru, cette dernière prendra soin de servir sa belle-mère, non dans une simple assiette, mais en presentant la marmite. Il existe là aussi une batterie de codes à respecter par la bru pour ne pas vexer, sinon insulter par maladresse sa belle-mère. Par exemple, elle ne doit pas mettre de « Soko» (sorte de poivre qui sert d'ingrédient) dans les plats destinés aux beaux-parents, car le nom de cet ingredient est une injure, et ce serait donc les insulter.

L'anthropologue camerounais Séverin Cécile ABEGA47, à travers son analyse de la societe Beti, a voulu montrer que les mythes et les rites nous revèlent que dans les societes patrilineaires et virilocales, telle les Beti ; les rapports la femme et le fils de l'époux sont souvent tendus. Tant que la société béti a connu un équilibre, ce conflit est reste latent et la tradition a su le resoudre. Mais le chercheur note cependant que les bouleversements qu'a connu l'Afrique l'ont exacerbé. Pour comprendre l'origine de cette résurgence, il estime que la relation oedipienne n'est pas à exclure et qu'il faut étudier certains rites comme « l'ekamba » ; tout comme le changement du mode de residence ou de production economique ou encore la disparition de certaines institutions telle l'initiation So.

MBENO DIEBA, dans son travail de recherche pense que « pour la bru, le respect doit aussi passer par l'usage d'un langage codé pour désigner certains produits. »48

46 MBAZIBADI, Mémoire de Maîtrise, Département d'Histoire et Archéologie, Libreville, UOB/FSLH, 1986 cité par Raymond MAYER in Histoire de la famille gabonaise, Libreville, Editions du Luto, (coll. « Découverte du Gabon »), p.

47 Séverin Cécile ABEGA, « La bru tueuse » in Journal des africanistes, année 1992, volume 62, numéro 62-1, pp.95-106.

48 MBENO DIEBA, Mémoire de Maîtrise, Département d'Histoire et Archéologie, Libreville,UOB/FSLH, 1986, cité par Raymond Mayer, in Histoire de la famille gabonaise, Libreville, Editions du Luto, (coll. « Découverte du Gabon »), p.7.

Ainsi chez les kota, pour demander à sa belle-mère le « Soko», la belle-fille doit user de l'expression «Kubamule.»

A travers ces exemples, Raymond MAYER nous montre la place qu'occupe la variable << respect >> qui doit être réciproque entre belle-mère et bru. Autrement dit, Raymond Mayer, MBENO DIEBA et MBAZIBADI mettent l'accent sur la relation entre gendre, bru et beaux-parents en terme d'attitudes de respect. En dehors du respect en tant que valeur traditionnelle au sein de la famille, nous remarquons que ces relations semblent ne plus être en bon point. Mais ces travaux historiques anthropologiques ne rendent pas compte de la situation actuelle.

Peter GESCHIERE49 met en exergue, à travers cette analyse, les relations qui existent entre un gendre et sa belle-mère chez les Maka du Cameroun. C'est une relation qui est plus perceptible lors du << djade >>. Le djade est un des moments forts qui marquent la vie des femmes chez les Maka ; population du sud-est du Cameroun : il s'agit particulièrement de la fête du travail des « belles-mères >> ; qui viennent rendre visite à l'un de leurs gendres (Mboa) d'un village voisin (distant de 5 km où était mariée l'une des filles de leur famille). Ainsi, lorsqu'un homme se rend compte que sa femme a trop de travail dans les champs, il peut inviter les femmes du village de son épouse, qui sont ses << belles-mères >>, à venir en aide à sa femme dans les champs. Pour ces femmes, le moment est important pour plusieurs raisons : elles sont reçues royalement et le vin de palme y coule à flots. Ce qui est aussi important à retenir c'est qu'elles ont le droit à cette occasion, ou plutôt le « devoir >> comme le disent eux-mêmes les Maka, d'humilier le gendre et tous les hommes qu'elles rencontrent sur leur passage (tous ceux qui n'ont pas eu la sagesse de se cacher) de toutes les manières possibles. Par exemple les femmes faisaient des remarques moqueuses sur l'avarice de leur gendre, et avançaient que l'accueil était "trop maigre". Elles lui demandaient sur un ton narquois pourquoi il n'avait pas encore engrossé leur fille ; s'il n'était pas trop jeune pour une si belle femme. Par ailleurs, le

49 Peter GESCHIERE, « la visite des belles-mères chez les Maka. Une rébellion contre les hommes ? » (pp.193- 215), article in Jean-Claude BARBIER, Femmes du Cameroun. Mères pacifiques, femmes rebelles, Paris, Karthala/Orstom, (coll. « hommes et société »), 1985, 402 p.

djade des hommes consistait au fait que le gendre devait aller avec ses compagnons chez son beau-père (Tsji) pour débroussailler un champ, construire une maison.

D'autant plus que la séance donne lieu à divers traitements vexatoires du gendre, vu que, sitôt le travail fini, les << belles-mères >> s'en vont à la recherche du village d'un autre gendre et << poursuivent >> tous les hommes qu'elles y rencontrent. En fin de compte, selon Peter GESCHIERE, le djade, a priori, permet << d'explorer certains aspects du rôle de la femme chez les Maka. Il exprime en effet les tensions qui sont essentielles dans l'organisation de la parenté et dans les rapports économiques, là où les femmes se situent par rapport aux hommes. »50

Il faut aussi compter avec l'apport de la symbolique de la parenté à plaisanterie au Cameroun ; selon Séverin Cécile ABEGA ; pour nous aider à comprendre la nature de la relation bru/belle-mère dans la famille africaine. Pour lui, << la relation bru/beaux-parents est donc dangereuse, puisque la première est toujours accusée d'avoir tué les seconds. C'est une relation de meurtre et de dévoration. Pour la bru, les beaux-parents sont du gibier, de la venaison, dit le rite. »51 L'auteur poursuit sa réflexion sur le rôle joué par la parenté à plaisanterie, en tant qu'amortisseur du conflit entre bru et belle-mère, en prenant appui sur les travaux de RADCLIFFE-BROWN.

A cet effet, << l'analyse de RADCLIFFE-BROWN (1968 :168-72) à propos de la parenté à plaisanterie, souligne que celle-ci révèle à la fois le lien que l'on veut cultiver et un conflit que l'on joue pour le désamorcer. Ici, le lien est fort visible, puisque bru et belle-mère appartiennent à la même famille, celle de l'homme auquel elles sont intimement liées, l'une en tant que mère, l'autre en tant qu'épouse. Quant au conflit, il s'exprime dans cet aveu qui resterait incompréhensible, si on ne le rapprochait de cette conclusion que nous a fournie notre analyse du mythe d'OEdipe : une femme, classée comme bru, avoue avoir tué une autre femme considérée comme

50 Peter GESCHIERE, << la visite des belles-mères chez les Maka. Une rébellion contre les hommes ? », p.1.

51 Séverin Cécile ABEGA, << La bru tueuse » in Journal des africanistes, année 1992, volume 62, numéro 62-1, p.98.

sa belle-mère. Le rite confirme donc, ce qui est l'objet de notre préoccupation, le motif pour lequel ces deux femmes ne s'aiment pas : l'une tue l'autre symboliquement. »52

Comme nous l'avons dit tantôt, l'objectif de cette parenté à plaisanterie permet de désamorcer la tension entre la bru et la belle-mère : et pourquoi pas, peut tenter un retour dans le passé où << jadis les belles-mères ne s'opposaient pas aussi violemment à leurs belles-filles, qu'elles étaient au contraire bien heureuses d'accueillir au sein de la famille. »53

La symbolique de la parenté à plaisanterie dans l'explication des frictions entre ces 2 femmes montre finalement qu'« une modification de la structure sociale serait à l'origine de ce phénomène. »54 Par son mariage, le fils marque la scission d'une cellule nucléaire, en crée une nouvelle et définit maintenant comme époux, plus comme un fils. Il quitte de la tutelle de sa famille, particulièrement de sa mère, pour bâtir son foyer comme il l'entend.

Restant dans cette perspective des relations entre la belle-mère et la bru, Makan BARRY55, dans << Belle mère ou co-épouse ? », parle de belle-mère ou co-épouse pour la bru. Il fait ressortir la différence qu'il y a entre la belle-mère d'hier et celle d'aujourd'hui. Dans les sociétés traditionnelles, la belle-mère devient responsable de la nouvelle mariée qu'elle se doit d'adopter comme sa propre fille. Elle doit être une conseillère infaillible, toujours prête à guider. En retour la bru lui doit un respect. L'auteur poursuit en disant qu'à Mandé, au pays Bamancan ou Ouassdom, la bru et la belle-mère forment un couple inséparable, du fait qu'entre elles demeurent une grande intimité, la soumission était de rigueur.

Mais, il remarque que cette << Afrique-là » est en train de disparaître. La bellemère hier confidente et incontournable conseillère, pointe aujourd'hui un doigt

52 RADCLIFFE-BROWN, cité par Séverin Cécile ABEGA, in << La bru tueuse » in Journal des africanistes, année 1992, volume 62, numéro 62-1, p.98.

53 Ibid., p.9.

54 Séverin Cécile ABEGA, ibid., p.99.

55 Makan BARRY, << Belle mère ou co-épouse ? » du jeudi 3 février 2005 du quotidien malien Essor n°15842 du 8 déc.2006, sur le site internet www.musow.com.

accusateur sur la bru << laquelle devient usurpatrice qui lui vole son enfant, c'est elle qui jouit des biens du fils»56 , lesquels n'ont peut être jamais existés. Elle ne néglige rien pour l'accabler. Il fait état par la suite des parents qui ont perdu de vue que les temps ont changé et que cela amène un changement même dans les familles les plus soudées.

Par ailleurs, L'article sénégalais << 24ème édition de la quinzaine de la femme : la belle mère sénégalaise, << gourou » ou << wujje » ? »57, met en évidence l'idée selon laquelle la belle-mère est une despote pour la bru. Ceci se manifeste par le fait que << la belle mère sénégalaise est, la plupart du temps, installée dans une logique de compétition et de pressions psychologiques envers la bru, comme si leur survie, statut respectif et identité en dépendaient.»58 Cet article fait état du mauvais comportement de la belle mère pour qui, la belle fille est toujours une opportunité pour tracer et fixer les contours de son omnipotence, exercer son leadership et solder ses comptes avec tous les contentieux, les conflits, frustrations et humiliation, engendrés par le passé, dans la vie conjugale et par des relations heurtées avec sa propre belle mère. Il nous renseigne sur le fait que belle mère et belle fille ont toujours des relations faites d'animosité et de méfiance mutuelle.

En outre, Nedjima PLANTADE59 montre comment les femmes sont capables de recourir à la magie pour désunir un couple déjà formé ou en voie de formation ; soit pour conserver son couple sous prétexte d'amour. L'auteur présente les conflits féminins qui se déroulent toujours dans une situation triangulaire, mettant en scène deux femmes et un homme. Dans la première partie, au chapitre III intitulé "Détruire" ; il est question de faire en sorte que le mari se détache de sa femme, ceci est le fait d'une belle-mère, soit d'une belle-soeur, soit d'une voisine etc., animée de sentiment d'envie, de jalousie et de haine. La femme qui veut séparer un couple se

56 Makan BARRY, Ibid., p.1.

57 24ème édition de la quinzaine de la femme : la belle mère sénégalaise, « gourou » ou « wujje » Article du jeudi28 avril 2005.

58 « La belle mère sénégalaise » ibid., .p.2.

59 Nedjima PLANTADE, La guerre des femmes. Magie, et amour en Algérie, Paris, édition La Boîte à Documents, 1988, 179 p.

fabriquer deux amulettes avec du sang de crapaud. Mais nous nous intéressons au cas de la belle-mère.

La belle-mère qui cherche à faire répudier sa bru par son fils, se sert du crapaud. Elle délègue pour se faire, une sorcière qu'elle aura ramassée, de préférence dans un endroit pierreux. Après l'avoir lavé, elle l'enveloppe dans un linge blanc et l'enterre devant la porte de la chambre de la bru, à un endroit où le mari est forcé de passer. Elle accompagne l'inhumation de ces paroles « Crapaud, celui qui a deux femmes n'a plus de bon sens. Figure de malédiction, je le pose pour cette fille ; qu'il divorce de son coeur ». Quelques jours plutard, le mari commence à faire de nombreux reproches à sa femme puis la tension entre eux montant, ils se disputent violemment et finissent par se séparer. De plus, dans la deuxième partie au chapitre IV, intitulé "l'Amour prétexte". On peut se rendre compte que les conduites magiques ne répondent pas à une motivation amoureuse, et l'érotisme exprimé dans les rites n'est qu'un moyen et non une fin. La motivation essentielle opérant dans la magie négative (celle qui sépare les couples) est incontestablement la jalousie. Or la jalousie est basée sur un conflit impliquant une lutte. C'est à coup d'ensorcellement et de désensorcellement que les femmes règlent leur vie sociale et rationnelle.

Selon la formule d'ALEMBERT, « on est jaloux de ce que l'on possède et envieux de ce que possèdent les autres. » Mais la jalousie inclut l'envie car si la femme, dès le début de son mariage, recherche une possession exclusive de son mari, parce qu'elle sait d'avance (la culture le lui ayant appris) que celui-ci est susceptible d'être désiré ou récupéré par une autre. Ses rivales potentielles (belle-mère, bellesoeur, voisine, etc.) qui sont par définition les envieuses, ne peuvent tolérer qu'elle puisse vivre dans la paix conjugale si elles-mêmes l'ignorent dans leur vie. Alors un sentiment de haine les envahit bientôt (sentiment exprimé dans la magie) et les poussent à détruire. Moins d'ailleurs, l'objet de la possession (le mari) que celle qui le possède (l'épouse).

A travers ces exemples, Nedjima PLANTADE insiste sur le recours à la magie dans le mariage. Magie de l'une pour prévenir, magie de l'autre pour attaquer et

faire payer la dépossession d'un fils. L'auteur parle bel et bien des brus et bellesmères qui sont en lutte tout en introduisant la variable religieuse( magie), qui part des concepts d'envie et de jalousie et qui pousse à détruire le couple de la bru.

Après cette lecture, nous nous posons les questions suivantes : est-ce que ces travaux qui datent de depuis 20 ans rendent compte de la situation actuelle ? Pourquoi la belle-mère veut-elle désunir le couple ? La bru n'est-elle pas de son choix ? La belle-mère se sent-elle menacée par la dépossession de son fils ou de toute sa supériorité sur le fils ? La bru ne partage t-elle pas les mêmes logiques de la bellefamille ?

En dernier lieu, nous retenons l'analyse de la togolaise Rita MENSAH

AMENDAH60, qui met en évidence le statut de la femme te analyse les questions féminines telles l'égalité de sexes, la logique masculine. Mais nous nous intéressons aux relations conflictuelles entre belle-mère et bru. Rita MENSAH AMENDAH fait mention de la mauvaise réputation de la belle-mère. « La belle mère a mauvaise réputation dans la vie comme dans la littérature. Elle est un casse-pieds, fouineuse, jalouse et même parfois sorcière. »61 Selon elle, il y a comme une jalousie inconsciente de la belle-mère, la plupart du temps, elle envie sa belle-fille par des propos tels, « ce que mon fils fait à sa femme, mon mari, son père ne me l'a jamais fait.»62 De plus, en elle, il y a une mère possessive affirmant qu'« elle me vole mon fils, il est à moi, elle me prend ma place, il n'écoute plus qu'elle.»63 Par ailleurs, l'auteur évoque aussi le comportement des belles-filles envers leurs belles-mères et leurs belles familles. Rita MENSAH AMENDAH donne les causes des conflits qui s'expliquent par le fait que « la belle fille soit trop dépensière, elle est impolie, elle ne sait pas recevoir la famille... »64 Elle énonce encore l'aspect selon lequel « certaines belles filles

60 Rita MENSAH AMENDAH, Mosaïque Africaine. Chroniques féminines, 3Ern, al+ ErpEttEQUIRll. « Etudes africaines »), 2002, 112 p.

61 Rita MENSAH AMENDAH, Mosaïque Africaine. Chroniques féminines, ibid., p.53.

62 Ibid., p.54.

63 Ibid., p.54.

64 Ibid., p.53.

manifestent le mépris, le manque d'égard, de considération pour leurs belles mères. »65

On peut épouser le point de vue de l'anthropologue camerounais Séverin Cécile ABEGA, qui nous invite à considérer que lorsqu'un « homme se marie, il s'établit, c'est-à-dire, qu'il sort de la tutelle et du giron de sa mère et fonde un ménage. Il quitte un foyer dans lequel il était un fils, et en crée un autre en tant qu'époux. Le chercheur évoque même le terme de « mort symbolique » ; la bru entraînerait la mort symbolique de la mère. Par « mort symbolique », cela laisse entrevoir que la bru prend la place de la mère ; qu'en fait, « son arrivée relègue la mère au second plan, ce qui signifie, si l'on accepte l'interprétation qui veut que le fils tue le père parce qu'il est destiné à prendre sa place, que la bru tue aussi sa bellemère.»66

Toutefois, une remarque s'impose sur la relation bru et belle-mère, selon
l'auteur, qu'il perçoit comme une relation qui a un sous-bassessement symbolique.
Pour lui, cette relation se résume socialement sur le fait que cette relation peut se
concevoir comme la traduction d'une compétition pour occuper un même espace
vital. Le beau-parent, la belle-mère doit disparaître pour que s'épanouisse l'épouse,
et en fait, sur le plan symbolique, c'est ce qui se passe. Si on prend le fils comme
point central autour duquel s'organise ce conflit, dès qu'apparaît l'épouse, ses
parents s'estompent de sa vie, car il doit désormais s'établir, quitter la concession
paternelle, bâtir sa case et conquérir son indépendance économique, en cessant de
travailler pour le compte de son père et en créant son propre espace de production.»67
Nous retiendrons chez ces auteurs, qu'ils ont tous évoqué l'aspect de notre
travail, à savoir les rapports belle-mère et bru ; mais uniquement dans le contexte de
leurs pays respectifs. Par contre, Raymond MAYER a traité la question des relations
entre bru et beau-mère au Gabon ; toutefois, son étude s'est attelée à montrer la place

65 Ibid., p57.

66 Séverin Cécile ABEGA, op.cit., p.96.

67 Séverin Cécile ABEGA, ibid., p.99.

qu'occupe le respect dans le mariage. Ses travaux anthropologiques et historiques ne rendent pas compte de la situation actuelle du conflit.

Après avoir abordé la question du mariage et des relations familiales dans la vie du couple, chez les chercheurs africains, venons-en à présent aux points de vue des chercheurs et universitaires gabonais.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera