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La contrebande des marchandises aux entrées routières du territoire douanier de la Côte d'Ivoire. Cas du district d'Abidjan

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par Ladji BAMBA
Université de Cocody - Doctorat en criminologie 2012
  

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2-les contraintes nées de l'existence de lois, règlements et quotas divers

Les raisons économiques qui expliquent la contrebande tiennent essentiellement au refus d'entrer dans les circuits officiels qui, en imposant des règles d`échange et d'imposition, rendent certaines opérations non rentables.

Pour éviter des paiements de taxes diverses, voire une saisie.

Les opérations de contrebande concernent parfois cette marchandise particulière qu'est l'argent, lorsqu'il est d'origine criminelle et qu'il s'agit de le blanchir afin de pouvoir le réintroduire dans les circuits officiels et, donc, de l'utiliser librement. Selon la "U.S. Drug Enforcement Administration", le montant total du marché illégal de la drogue aux USA a été, en 1985, compris entre 50 et 80 milliards US$, générant plus de 25 milliards US$ de profits, soit plus que les résultats nets cumulés des huit plus grandes entreprises américaines. Plus des deux tiers de ces sommes sont, après blanchiment, réinvesties dans le circuit légal des affaires, partout dans le monde. (Dodds, 1986) Sous la pression des autorités américaines, de nombreux pays, autrefois considérés comme des paradis fiscaux acceptent progressivement souvent à contrec~ur de collaborer pour lutter contre ces opérations de blanchiment de ce qu'il est maintenant convenu d'appeler les narcodollars. Il en va ainsi principalement de la Suisse, des Bahamas et des îles Caïmans. La récente intervention militaire américaine au Panama permettra de mettre fin aux nombreuses opérations en cours dans un pays qui jouait le rôle de plaque tournante. Mais de nouveaux pays semblent prêts à prendre la relève et à permettre des facilités bancaires sur lesquels ils ne se montreraient pas trop regardants. Cela semble concerner, en particulier, les États d'Europe Centrale, fraîchement émancipés de la tutelle

soviétique qui trouveraient là un moyen rapide d'accumuler les capitaux dont leurs banques ont tant besoin.

Les mouvements d'argent secrets ne sont donc pas prêts de cesser. L'objet de cette étude n'est pas de s'attarder sur un aussi vaste sujet, dans lequel les recherches du Professeur Ingo Walter font autorité. Citons simplement un chiffre établi par ce dernier, relatif au déséquilibre du compte courant des échanges mondiaux (différence entre les recettes et les dépenses déclarées par les différents pays). En 1983, dernier chiffre estimé, les dépenses dépassent les recettes de plus de cent milliards de dollars US. "Comment cela est-il possible? A moins d'avoir accumulé un tel déficit de nos échanges avec la planète Mars, il y a manifestement quelque chose d'anormal". (Walter, 1988)

Pour permettre la rentabilité d'une opération dans les pays à monnaie non convertible.

A l'exportation, la contrebande peut apparaître quand la dépréciation du cours officiel de la monnaie locale devient telle qu`aucune fausse facturation possible ne permettra d'obtenir un paiement raisonnable. Dans une étude précédente relative au phénomène de fausses facturations dans le commerce international avec des pays à monnaies non convertibles (VERNA, 1989), nous avions défini les situations limites au-delà desquelles les fausses factures sont impuissantes à résoudre les dilemmes économiques de certains entrepreneurs locaux. Les principaux cas étaient :

À l'importation, la contrebande devient la seule issue lorsqu'il est impossible à l'importateur d'obtenir du gouvernement une licence d'importation et/ou que les tarifs douaniers sont si élevés qu'il lui sera ensuite impossible de maintenir des prix de vente concurrentiels sur le marché intérieur.

La contrebande apparaîtra une fois de plus, à l'exportation lorsque le premium sur la monnaie de l'acheteur sera trop élevé et que les autorités refuseront de compenser cela par une prime suffisante à l'exportation. L'exportateur, du fait d'un taux de change aberrant de ses devises en monnaie locale, risquera alors de travailler à perte en obtenant, du change de ses recettes extérieures, un montant inférieur à son prix de revient local. (Warner, 1982)

C'est ainsi qu'en Guinée, par exemple, les autorités avaient été contraintes d'instaurer une bourse aux diamants où les enchères se faisaient en devises étrangères (US $ en général) et où les autorités garantissaient aux vendeurs qu'ils pourraient conserver 30 % du montant dans ces devises, le solde leur étant payé en monnaie locale au cours officiel. Moyennant quoi on estimait que, au mieux, entre 10 et 20 % seulement de la production était présentés à la bourse, le reste disparaissant par des chemins inconnus!

Autre exemple d'importance : celui de l'or. En Chine, fin 1987, on estimait officiellement qu'environ le quart de la production sortait du pays par contrebande. La raison en est simple. Le gouvernement paye l'or aux prospecteur privés 20% moins cher que le cours mondial et ce en monnaie locale non convertible, le yuan. C'est ainsi que la mine de Yangjiang, par exemple qui produisait 20 kg de métal par an en 1985 n'en a produit que 63 g en 1987. On parle ainsi, au total de la disparition de 25000 tonnes de minerai aurifère en quelques années. (Franklin, 1988) La situation n'est pas meilleure en Bolivie. Sur une production potentielle de dix tonnes par an, trois sont perdues par manque de moyens techniques de récupération et sur les sept tonnes restantes, une seule entre à La Banco Minera de Bolivia, les six autres disparaissant

par le biais de la contrebande, ce qui au prix du marché en 1984 représentait 70 millions de dollars. (UDAPE, 1985)

Citons enfin l'intéressante étude de Robert Franco (1981) sur le comportement des producteurs de cacao au Ghana qui démontre clairement que les exportations de contrebande continuent aussi longtemps que les cours de change de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères n'ont pas été correctement ajustés, et ce indifféremment du prix payé aux producteurs en monnaie locale. Car les marchés officiels et parallèles restent en relation du fait de la contrebande (Macdo, 1982).

Les principaux contrôles que veut détourner la contrebande à l'exportation concernent des régulations ou des destinations. Il y a également quelques restrictions quantitatives ou qualitatives, selon les cas.

Les contrôles de régulation. Citons par exemple le problème du COCOM. (Comité de coordination sur la limitation multilatérale des exportations) Les pays membres de cette organisation (les pays membres de l'OTAN, moins l'Islande plus le Japon) ont mis au point l'opération Exodus visant à empêcher toute exportation de matériels "sensibles" vers les pays communistes où à risque. Ces mesures renforcées ont permis l'appréhension de nombreux contrebandiers pour un ensemble d'opérations représentant 250 millions de dollars US de produits de haute technologie.

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