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La contrebande des marchandises aux entrées routières du territoire douanier de la Côte d'Ivoire. Cas du district d'Abidjan

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par Ladji BAMBA
Université de Cocody - Doctorat en criminologie 2012
  

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d -Le comité de coordination interministérielle (CCI) :

Créé par le décret n°97-290 du 27 juillet 1997 portant l`institution et l`organisation des comités de coordinations et des brigades mixtes entre le ministère des finances et le ministère du commerce, ce comité est composé de membres permanents et d`autres suppléants représentants les administrations concernées : La direction générale des douanes, la direction générale des impôts, et l`inspection centrale des enquOtes économiques et de la répression des fraudes. Les missions du comité du CCI peuvent être résumées en :

- L`analyse et le ciblage préalable des opérations à contrôler.

- La recherche permanente de l`adaptation aux courants de fraude en développant les techniques de travail.

- Le développement d`un système d`information efficace et rapide pour garantir la confidentialité entre les administrations et le développement de la circulation de l`information entre les trois administrations composant ce comité en vue de pouvoir dégager un programme commun qui sera enrichi et détaillé par les comités des contrôles et exécuté par les brigades mixtes selon les mesures conçues communément.

- Au niveau régional :

- Les services de la lutte contre la fraude : Les services de la lutte contre la fraude se trouvent au niveau régional, rattachés directement aux directions régionales des douanes. Donc, selon la hiérarchie administrative, ces services sont régis par les directeurs régionaux des douanes.

- Le comité de coordination des douanes : C`est à ce niveau que la stratégie du comité de coordination interministérielle se traduit en action effective, et ce, par l`élaboration d`un programme des opérations à contrôler par les services opérationnels.

- Les brigades mixtes : Les brigades mixtes sont composées par des représentants des services des impôts, des douanes et du commerce. Il en existe une ou plusieurs au niveau de chaque secteur, et ce, en fonction de la concentration des courants de fraude et de la superficie géographique des divisions administratives.

En fait, le décret exécutif n°97/290 du 27/07/1997 régissant les brigades mixtes a insisté sur le fait que ces dernières soient composées de cadres ayant au moins le grade d`inspecteur principal et une expérience de trois années dans le service de la lutte contre la fraude pour les fonctionnaires de la douane, ou les services des enquêtes économiques et de la répression des fraudes pour les fonctionnaires du commerce et des impôts. Ces brigades sont soumises à l`autorité du comité de coordination des douanes et du comité de coordination Interministérielle. Les missions des brigades mixtes consistent en l`exécution des programmes élaborés contrôlant les flux de marchandises à travers les frontières.

On mentionne enfin l`existence du bureau du contentieux de la recette au niveau des inspections divisionnaires. Ce bureau jouit d`une importance cruciale en matière de lutte contre la fraude du fait qu`il est chargé de la gestion des affaires contentieuses, et la vente aux enchères des marchandises confisquées.

- Les moyens humains et matériels

- Les ressources humaines

En effet, les efforts consentis par l`administration des douanes dans le domaine des ressources humaines jusqu`à 1994 ont permis surtout de renforcer les corps d`exécution : agents de surveillance et agent de contrôle.

La décision n° 21/DGD/CAB/DE. 400 du 19 mai 2002, portant le rattachement des services régionaux de la lutte contre la fraude aux directions régionales des douanes.

Ces derniers étaient formés à l`école des douanes dont les faibles capacités d`accueil ont poussé l`administration des douanes à recourir à l`assistance d`autres institutions disposant de plus grands centres de formation :

La réalisation d`une très grande école des douanes s`impose de nos jours à l`Etat ivoirien, dotée de tous les moyens modernes nécessaires et d`une capacité suffisante de places pédagogiques.

-Les moyens matériels et techniques :

Les moyens matériels sont d`une grande importance dans les activités de la lutte contre la fraude, cela est dû à la nécessité de procéder à des sorties sur le terrain pour pouvoir contrôler les frontières terrestres :

- Les moyens de transport : le parc automobile de la douane

ivoirienne dispose de véhicules tous types.

-Les moyens techniques et de télécommunication : ces moyens sont utilisés dans l`échange rapide des informations et le traitement de la paperasse tels que les dossiers des poursuites contentieuses en matière de fraude.

-La coopération internationale

L`extension mondiale de la contrebande est assurément due à l`implantation des réseaux transnationaux de contrebandiers professionnels.

Cela fait que les efforts de la répression interne ne peuvent être suffisants, d`où se révèle la nécessité impérieuse de la coopération, de la lutte contre la contrebande.

Dans ce cadre, on a tout d`abord évoqué quelques exemples des efforts mondiaux de la répression de la contrebande pour passer aux mesures prises par la côte d`ivoire dans le domaine.

Plusieurs initiatives et instruments internationaux sont destinés à faciliter la coopération et la coordination des questions liées à la lutte contre la contrebande, notamment : Document de la direction général des douanes: Programme de la réforme et modernisation de l`administration des douanes.

Les Rapports de l`organisation mondiale des douanes : Douanes et drogue, 1998.

* La convention de Nairobi de l`organisation mondiale des douanes (OMD) qui est destinée à promouvoir la coopération dans les enquêtes sur les infractions de nature douanière.

* La convention de Vienne de 1998 de l`ONU contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.

* Le programme de l`OMD qui est expressément destiné à améliorer la lutte contre la fraude douanière et à encourager la coopération à

l`échelon régional grace à des communications plus rapides et plus efficaces.

* A l`échelon international, l`OMD a forgé des alliances avec d`autres organismes internationaux en vue d`améliorer la réponse de la douane à la lutte contre le trafic illicite de drogue.

En 1996, l`OMD a signé un PDA (Protocole d`Assistance) avec le Programme des Nations Unies pour le Contrôle International des Drogues (PNUCID) et en novembre 1998, l`OMD a signé un PDA avec l`office international de la protection civile l`OIPC/Interpol.

Un certain nombre de projets conjoints ont été entrepris par l`OMD, Interpol et le PNUCID notamment un nouveau projet visant à partager de données concernant les drogues , qui permettra à chacun de ces programmes d`accéder à une base de donnée mondiale sur les saisies de drogue tout à fait exhaustives, et d`avoir un aperçu mondial des tendances des trafics illicites de drogue afin de réaliser des projets conjoints et d`effectuer des analyses stratégiques. Les initiatives entreprises à l`égard du blanchiment de fonds et du contrôle des précurseurs chimiques s`effectuent de plus en plus en partenariat avec le PNUCIDE et Interpol.

L`OMD a eu recours à la solution des programmes d`assistance (PDA) à plusieurs niveaux ; elle a même conclu des accords avec 18 associations commerciales mondiales. Des programmes nationaux de PDA ont été mis en place par 35 administrations des douanes.

Le protocole de l`accord (PDA) constitue le principal mécanisme par l`intermédiaire duquel cette coopération est instaurée.

Le programme d`assistance (PDA) est un accord négocié entre les
administrations des douanes, les entreprises et les associations

commerciales qui fixent des directives établissant les modalités de travail en commun des parties intéressées pour lutter contre le trafic illicite de drogue.

La signature d`un programme d`assistance (PDA) offre aux deux parties plusieurs avantages ; la douane tire partie d`une meilleure connaissance des milieux industriels et des entreprises, des renseignements préalables concernant les voyageurs et le fret qu`elle peut ainsi obtenir, d`un niveau de sécurité renforcée, d`un meilleur ciblage du trafic présentant un risque qu`elle peut opérer et d`une meilleure utilisation de ses ressources.

Les entreprises tirent partie des rapports plus harmonieux qu`elles ont avec les administrations des douanes, de la rationalisation du trafic licite, des mesures de sécurité plus strictes prises et de la sensibilisation du personnel compétent au problème des drogues et de leur détection.

Voici en ce qui suit, quelques exemples des programmes d`assistance (PDA) :

La coalition des entreprises contre la contrebande, partenariat à l`initiative des milieux industriels appuyé par la douane des Etats Unis, a été créée en 1996.

Ce partenariat est conforme au programme DEFIS-ACTION (Douane et entreprises face au trafic illicite des stupéfiants) (alliance of customs and trade for the interdiction of narcotics) accorde une attention particulière aux questions de sécurité.

* En France, le programme de coopération dénommé DEFIS comprend des PDA conclus à l`échelon central et régional ; la douane britannique

quant à elle a signé 120 PDA et diffuse régulièrement une publication intitulée «DRUGSWATCH » pour tenir les membres informés des tendances du trafic de drogue et des saisies opérées avec succès.

* Le programme DEFIS-ACTION de L`OMD est étroitement lié à l`article 15 des Nations Unies de 1988 contre le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes qui invite tout particulièrement les administrations à coopérer plus étroitement avec les transporteurs pour lutter contre le trafic illicite des drogues.

Le conseil économique et social de l`ONU a ensuite adopté des résolutions particulières destinées à promouvoir l`utilisation des PDA entre les administrations des douanes.

A l`instar des autres pays dans le reste du monde, la côte d`ivoire a adopté la politique de la coopération internationale pour la lutte contre la contrebande. L`action de l`administration des douanes dans ce domaine a connu un développement important né des besoins d`accroître l`efficacité du contrôle douanier sur les frontières et de suivre de près l`évolution des instruments internationaux.

En matière d`assistance administrative mutuelle, la douane ivoirienne a renforcé et a intensifié ses relations de collaboration et par la conclusion de conventions en vue de prévenir, de rechercher et de réprimer les infractions douanières avec des pays de la sous-région, membres de l`UEMOA.

La coopération n`est pas seulement bilatérale, elle est également multilatérale dans le cadre de l`UEMOA ou par la participation aux travaux de l`Organisation Mondiale des Douanes.

En Côte d`Ivoire, en général, dans le district d`Abidjan en particulier, vendre des marchandises de contrebande en dehors des bureaux et postes de douane, est une activité illégale plus ou moins tolérée.

Par conséquent, les vendeurs de rue peuvent être parfois difficiles à trouver et particulièrement méfiants.

À ADJAME ROXY par exemple, il y a des points de vente fixes et visibles. En ce lieu, les vendeurs sont ambulants et parcourent la commune à la recherche de leurs clients.

A ABOBO-ADJAME, particulièrement à la casse, il y a des vendeurs fixes de pièces détachées d`automobile. Les articles tels que des cosmétiques, des produits ménagers ou des vêtements, cachent le trafic de contrebande sur le territoire douanier du district d`Abidjan. Les acteurs du trafic camouflent leurs réelles activités sous un aspect licite afin de ne pas être appréhendés par les autorités.

Dans tous les cas, l`achat des produits doit se faire avec discrétion, de façon à ne pas attirer l`attention des personnes aux alentours, sous peine de se voir refuser l`accès aux marchandises.

Les différences entre les zones géographiques n`ont pas facilité la mise en place d`un plan de sondage uniforme et réellement aléatoire lors de l`étude (le vendeur choisit son client plutôt que l`inverse).

Les difficultés de collecte, liées à l`illégalité du commerce en lui-même, sont vraisemblablement aggravées dans le cas où le vendeur fournit sciemment des marchandises d`origine frauduleuse (en opposition aux marchandises provenant du circuit officiel de distribution et qui sont donc autorisés à la vente sur le territoire douanier du district d`Abidjan).

En effet, il aura certainement tendance à être plus méfiant, et à ne pas vendre sa marchandise auprès de clients inconnus ou bien à ne montrer que les produits qu`il estime les moins compromettants. Cela conduit à

une vraisemblance. Pour tenter d`éviter ce problème, nous avons sousestimé la prévalence des contrefaçons dans notre étude.

On a recruté des enquêteurs locaux (agents de la police municipale) brièvement formés à la collecte, mais il est difficile de dire si cette méthode a été efficace.

Afin de mieux maîtriser la phase d`échantillonnage, la solution a été de limiter l`étude aux marchés illicites « ouverts », tels que celui d`ADJAME/ROXY où toutes les marchandises sont exposées, permettant ainsi une collecte plus contrôlée.

L`authentification des marchandises a été réalisée selon la méthodologie de l`Organisation mondiale des douanes (OMD) qui prévoit de mener des enquêtes auprès des autorités de régulation et des industriels.

La première difficulté de cette démarche est de réussir à trouver les coordonnées des bons interlocuteurs.

La plupart des services publics qu`on a contactés possédaient un site Internet ; ce qui a permis d`obtenir rapidement leur adresse postale.

L'exploitation des données statistiques relatives au phénomène de la contrebande dans le district autonome d`Abidjan fait apparaître une hausse sensible dans les affaires traitées (3.922 en 2007 et 3.908 en 2006) et une baisse dans les personnes arrêtées (3.151 en 2007 et 3 441 en 2006). Et pour la période du premier trimestre 2008 en matière de contrebande, 1.254 affaires ont été constatées et 976 personnes ont été interpellées dont 274 d`entre-elles ont été placées sous mandat de dépôt. Ce constat fait ressortir une hausse de 12 % par rapport à la mOme période de l`année 2007 où il a été enregistré 1.119 affaires et une hausse de 1 % en matière de personnes arrêtées.

La contrebande est une forme de criminalité indissociable des autres composantes de la criminalité transnationale. Elle a pris des proportions aussi grandes qu`inquiétantes au niveau des frontières terrestres notamment celles des corridors routiers du Nord, de l`Ouest et du SudEst du district d`Abidjan où l`activité commerciale est complètement déstabilisée par le phénomène d`évasion qui a pris de l`ampleur tant pour les produits alimentaires soutenus par l`Etat que pour les médicaments, la pièce de rechange, des articles électroménagers, le cheptel et les carburants.

Cette criminalité se manifeste dans ses formes les plus insidieuses et débouche sur d`autres crimes connexes liés à tous les types de trafic. Elle est favorisée par la modernisation des moyens de transport et de communication. Elle constitue de ce fait, un obstacle à tout développement économique et social viable de la région des lagunes. La contrebande détourne les énergies et les ressources d`activité constructives, dégrade l`individu par le trafic et l`abus, met les secteurs d`activité en marge de la réglementation de l`Etat. Elle sape la crédibilité et l`efficacité des pouvoirs publics et autorités locales.

Ce phénomène, jadis circonscrit aux zones frontalières immédiates a, depuis quelques années, atteint même les régions profondes du territoire national par l`ampleur qu`il a pris sur la population, à la recherche d`un mode économique et social propre à elle. Il a pris des proportions énormes à tel point que le volume des produits de contrebande introduits frauduleusement le territoire douanier district d`Abidjan, dépasse largement les taux nationaux de contrebande en comparaison aux autres régions du pays.

Les saisies opérées durant les trois dernières années indiquent que les
produits les plus prisés par les contrebandiers sont les cigarettes

étrangères, le carburant, le cheptel (ovin et bovin), les produits alimentaires (farine, lait, sucre, les pâtes alimentaires). Cette contrebande est à l`origine de l`amplification de l`économie informelle qui continue d`occuper des espaces de plus en plus larges au point de marginaliser l`économie structurée et d`accélérer davantage les détériorations de la qualité des services publics.

Parmi les facteurs ayant favorisé la recrudescence du phénomène, la bonne qualité du produit ivoirien, le gain facile induit par la différence des prix pratiqués, la présence d`habitations à proximité des entrées routières du district et les relations étroites des riverains avec des contrebandiers et leurs relations familiales qui facilitent l`échange de la marchandise.

Les contrebandiers de la cigarette, en dépit de la lutte implacable que mènent les unités de la Gendarmerie nationale, continuent de développer leurs sources d`approvisionnement sur le territoire douanier des régions Sud de la Guinée Conakry, notamment du port de Conakry où il existerait des unités de fabrication de cigarettes étrangères en quantité excédentaire. Les autres activités de contrebande sont menées à partir des régions Sud-Est vers la frontière avec le Ghana, pour les marchandises de contrebande suivantes : alcools, carburants, pièces détachées d`automobile.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"