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La contrebande des marchandises aux entrées routières du territoire douanier de la Côte d'Ivoire. Cas du district d'Abidjan

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par Ladji BAMBA
Université de Cocody - Doctorat en criminologie 2012
  

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CONCLUSION

La contrebande, phénomène ancien de par ses causes et ses manifestations, revêt aujourd'hui des formes multiples. Elle entraîne des conséquences dommageables inestimables pour l'industrie locale. L'exemple de l`industrie textile confrontée à la fraude sur le pagne en est une illustration convaincante.

Concernant les formes actuelles de contrebande, on pourrait distinguer entre la contrebande transfrontalière, pratiquée par les populations de localités riveraines, des différents corridors routiers et des entrées routières par exemple d'une part, et la contrebande structurée pratiquée par des commerçants de l'informel disposant d'une bonne assise financière et matérielle, d'autre part.

Dans le premier cas, la contrebande transfrontalière trouve sa justification dans l'hétérogénéité de l'environnement économique, fiscal et monétaire dans lequel se meut la Côte d`Ivoire. En effet, elle partage ses frontières avec la Guinée et le Liberia à l`ouest, le Mali et le Burkina Faso au nord et le Ghana à l`est. Ces pays fondent leur économie sur une politique de réexportation de produits importés sur le marché mondial à des prix dérisoires vers la Côte d`Ivoire. Ceci explique un différentiel de prix énorme entre les marchandises produits par la Côte d`Ivoire et ceux frauduleusement importés. Il faut aussi ajouter que la contrebande est un phénomène très ancien fondé sur des échanges commerciaux longtemps pratiqués par les populations de ces Etats respectifs qui ont toujours ignoré les frontières coloniales puisque étant liées par les mêmes origines historiques et familiales. Quant à la contrebande structurée, elle est le fait de trafiquants professionnels et organisés disposant de moyens financiers et matériels très importants.

Habitués des rouages de l'administration, ils usent des imperfections du système de contrôle douanier pour faire entrer irrégulièrement des marchandises sur le territoire ivoirien en général et du district d Abidjan en particulier. Aussi, détiennent-ils de nombreux circuits de commercialisation de leurs produits à travers tout le pays. C'est la raison pour laquelle, le législateur ivoirien a défini un cadre de répression de cette forme de concurrence déloyale. Enfreint ainsi la loi, celui qui s'adonne à cette forme d'activité. L'exercice de cette pratique illégale est puni par les dispositions de loi. Il a été établi par la loi n° 64-291 du 1er Août 1964 (J.O. 64 Page 1103) portant code des douanes.

La sévérité de la répression varie en fonction de la pratique à laquelle s'est adonnée le contrevenant. Ces dispositions vont dans le sens d'une meilleure protection de la production nationale. Dans le cas de la Côte d`Ivoire et du district d`Abidjan en particulier, ces territoires ont subi de façon directe les méfaits liés à cette pratique. Une analyse des ventes en Côte d`Ivoire durant la période de monopole et après la libéralisation intervenue dans le secteur des industries a permis d'apprécier l'acuité de la question de la contrebande sur le marché national de marchandises d`une part et du district d`Abidjan d`autre part.

Relativement à ce dernier, il faut dire que son cadre juridique a eu à subir de profondes mutations en raison des multiples transformations de l'environnement économique national et international. Du monopole, on est passé à la libéralisation complète mais encadrée.

Cependant, pour mieux encadrer ce processus, le district d`Abidjan a, dans le cadre de la politique d'intégration économique et monétaire mise en place par l'UEMOA, adhéré au dispositif tarifaire commun à sousrégionale ouest africaine : cependant, cela n'a pas totalement endigué la

poussée grandissante de la contrebande qui met en péril la survie de l'industrie ivoirienne et locale du district d`Abidjan.

En effet, qu'elle soit transfrontalière ou structurée, la contrebande constitue de façon indéniable une menace grave et permanente pour l'industrie ivoirienne notamment celle du district. Elle a des répercutions graves dans tous les domaines de la vie économique, sociale et politique de notre pays et du district.

A l'Etat et au district, elle cause des pertes en recettes fiscales et douanières considérables. L'industrie locale subit des pertes en chiffres d'affaires très énormes. Certaines entreprises confrontées à des problèmes de méventes mettent la clef sous la porte jetant ainsi des milliers de travailleurs au chômage. C'est la raison pour laquelle, il a fallu définir des stratégies concrètes et efficaces de lutte contre ce phénomène qui a pris de nouvelles dimensions inquiétantes : il s'agit de sa criminalisation et de sa professionnalisation grâce aux NTIC.

S'agissant de la lutte en cours, il faut dire qu'elle est engagée simultanément par :

- l'Etat à travers les différents services nationaux ou déconcentrés compétents en matière de lutte contre la fraude sur le territoire national d` une part et sur le territoire du district d`Abidjan d`autre part ;

- les organisations syndicales qui se sont fortement impliquées dans la lutte tant au niveau national que local ;

- et la Chambre de Commerce et d`Industrie dont l'engagement se manifeste à travers les différentes actions qu'elle a eu à mener au niveau interne et externe.

Quant aux perspectives dans le cadre de la lutte engagée contre ladite concurrence, il faut dire qu'elles reposent sur des stratégies à court et long terme.

Concernant les premières, il faudra envisager de renforcer les moyens de la douane à travers la dotation de celle-ci en moyens matériels et humains devant permettre à ces soldats de l'économie de venir à bout des fossoyeurs de l'économie. Aussi, convient-il de renforcer la sensibilisation pour inciter les populations à consommer les produits locaux. Aussi, incombe t-il à la chambre de commerce et d`industrie de développer une bonne politique de marketing qui lui permettrait d'une part de vanter les qualités de son produit par rapport aux marchandises importées frauduleusement et d'autre part de soigner son image extérieure pour mieux valoriser ses actions et réalisations aux plans national et local.

S'agissant des secondes, il reviendra à l'Etat d'assainir l'environnement concurrentiel et fiscal du marché. Un renforcement et réaménagement du dispositif tarifaire de l'UEMOA s'imposent à cet effet. Par ailleurs, il faudra élargir les bases de la lutte contre la contrebande en y associant tous les pays qui composent l'espace UEMOA.

A la lumière de ce qui précède, on peut dire que la contrebande constitue une menace pour l'industrie ivoirienne en général, du district d`Abidjan en particulier et qu'il revient à tous les acteurs de la vie économique, sociale et politique de s'impliquer dans cette lutte pour venir à bout du phénomène qui risque d'hypothéquer l'avenir de notre économie.

Il revient aux entreprises de prôner et d'adhérer au concept
d' «entreprise citoyenne » pour intéresser travailleurs et populations sur
leur devenir. Elles doivent faire preuve d'intelligence économique et

sociale pour réussir leur intégration dans le nouvel ordre économique mondial.

L'intégration de notre pays dans la mondialisation doit nécessairement s'accompagner d'une protection efficace de notre industrie locale. L'Etat doit favoriser le développement d'une industrie locale compétitive capable de produire la totalité de la consommation nationale. A l'importation, doit se substituer l'industrialisation. Celle-ci doit être le seul moyen de relever le défi du développement. Selon l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) : « pour un pays en développement, l'industrialisation signifie plus que le simple fait d'augmenter le revenu et le volume de production. Elle constitue pour lui ,un moyen de moderniser sa structure primitive (l`économie informelle ou souterraine) de production et de transformer toute la tradition socioéconomique qui y est associée. De ce contexte, il est important de mesurer l'industrialisation sous toutes ses dimensions, c'est-à-dire à la fois quant à son étendue et à son intensité.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote